11 janvier 2024

BRF Jacques Chevallier DLD Islande Reykjavik Norfolk Rio Brésil Le Cap La Réunion détachement longue durée

BRF Jacques Chevallier DLD

Avec ses 194 mètres de long, plus de 27 mètres de large et une masse de 31 000 tonnes, le BRF Jacques Chevallier est le deuxième plus gros et le troisième plus long des navires de la flotte, après le porte-avions Charles de Gaulle et le porte-hélicoptères amphibie. 

Livré en septembre dernier, le BRF est encore en phase d’essai. “C’est un bâtiment qui a énormément de potentiel, mais c’est un premier de série, et donc, évidemment, il y a toujours des petits points à régler et à améliorer”, avoue le contre-amiral Benoît Rouvière, président de la commission permanente des programmes et des essais des bâtiments de la flotte.






Le bâtiment ravitailleur des forces (BRF) Jacques Chevallier a accosté au port de Reykjavik le 13 octobre 2023, 4 jours après son appareillage de Brest.



L’Islande est ainsi la première escale dans un port étranger pour le bâtiment parti de Toulon le 27 septembre dernier afin de mener son premier déploiement de longue durée. L’équipage a rencontré des conditions de mer difficiles pendant son transit avant d’accoster.

Le capitaine de vaisseau Pierre Ginefri, commandant du bâtiment, a accueilli l’ambassadeur de France en Islande, Guillaume Bazard ainsi que plusieurs autorités islandaises lors d’un déjeuner officiel à bord. Une visite du bâtiment a clôturé cette journée en présentant aux autorités islandaises et françaises les nouvelles capacités opérationnelles du Jacques Chevallier.

Cette escale a également été l’occasion de confirmer le port de Reykjavik comme point d’appui des BRF dans le cadre de déploiements en soutien des bâtiments français et alliés du Grand Nord. Enfin, l’Islande est un point de départ naturel pour rallier les hautes latitudes dans lesquelles les différents systèmes du BRF seront éprouvés par mer froide.

Le premier déploiement du Jacques Chevallier le conduira en océan Atlantique Nord et Sud, en océan Indien, en mer Rouge et en mer Méditerranée, ultime étape avant son admission au service actif.




La date du TàD ne correspond pas à la date de l'escale à Rio (20 novembre 2023)



Depuis son arrivée en océan Atlantique Nord, au large de Norfolk, le bâtiment ravitailleur de forces (BRF) Jacques Chevallier a conduit plusieurs ravitaillements à la mer (RAM) avec certains des plus grands bâtiments de combat américains et britanniques. Un message fort d’engagement et d’interopérabilité avec nos alliés américains et britanniques. Plusieurs records, en débit comme en quantités embarquées, ont été dépassés grâce aux capacités nouvelles des BRF.


RAM avec le Georges Washington © Marine Nationale
Le 26 octobre 2023, la France a manœuvré dans le rôle du bâtiment ravitaillé pour la première fois depuis sa construction, en collaboration avec l’USNS Arctic, un ravitailleur de l’US Navy.

Plus de 2 700 m3 de F44 et 2 000 m3 de F76 ont été embarqués. 4 700 m3 en tout, à un débit cumulé de près de 2 000m3/h, du jamais vu de mémoire de ravitaillé français.


Prince of Wales © Marine nationale
Le 3 novembre, plusieurs échanges avec nos partenaires de l’US Navy et de la Royal Navy ont été opérés. A l’aube, trois bâtiments de combat, et non des moindres (le porte-aéronefs britannique Prince of Wales, le porte-avions américain Georges Washington et le destroyer américain Leyte Gulf) ont rejoint le Jacques Chevallier en mer pour un exercice d’évolution en formation rapprochée (EVOLEX). Une escorte rapprochée impressionnante et inhabituelle… L’après-midi fut consacrée au ravitaillement à la mer du HMS Prince of Wales. Une grande première, une fois de plus, à quelques nautiques de la baie de la célèbre bataille de Chesapeake, célébrée il y a à peine plus d’un mois par l’équipage à l’occasion de son évaluation physique et mentale du combattant, en pleine MECO.

Le 4 novembre, un RAM triple a été réalisé où le BRF a cette fois-ci joué le rôle du ravitailleur auprès de l’US Navy :200 m3 de F76 transmis au destroyer USS Leyte Gulf ;
50 palettes et 1 200 m3 de F44 transmis au porte-avions USS Georges Washington.

Plusieurs défis ont été relevés pour le premier de série français : des transferts depuis 3 postes, un rythme déjà opérationnel pour le transfert de charges lourdes et l’utilisation des pompes à leur débit maximal, pour un débit F44 de 1 200 m3/h.

La collaboration avec la Marine américaine a été renforcée par un échange, appelé « Crossdeck », entre des marins français et américains pour une après-midi et une nuit. Ce fut l’occasion des premières manœuvres aviation du BRF avec un hélicoptère étranger.

Entre deux ravitaillements à la mer, le Jacques Chevallier a fait escale dans la plus grande base navale américaine : Norfolk. De nombreuses personnalités françaises et américaines, mais aussi alliées, ont été reçues à bord pour un déjeuner, une réception ou une visite. La baie de Chesapeake restera une étape importante du déploiement longue durée (DLD) du bâtiment avant sa traversée vers les Antilles pour des interactions avec les forces armées aux Antilles.







Arrivé le 20 novembre 2023 à Rio, le bâtiment ravitailleur de forces (BRF) Jacques Chevallier a réalisé plusieurs interactions avec le landing platform helicopter (LPH) Atlantico de la Marine brésilienne.



Au programme pour les deux bâtiments, une présentation pour ravitaillement à la mer, puis plusieurs manœuvres aviation. Pour ce faire, un hélicoptère SeaHawk de la marine brésilienne a réalisé des exercices de « touch and go » sur la plateforme hélicoptère du BRF et un Cougar a permis un transfert d’équipage, d’environ une dizaine de marins, pour une visite sur leurs bâtiments respectifs.

Les équipes de visite des deux bâtiments ont réalisé un exercice de simulation de visite. Les marins brésiliens ont investi le BRF en corde lisse et les marins français sont intervenus à l’aide d’une embarcation de drome opérationnelle (EDO).

Pendant le ravitaillement à la mer, plusieurs m3 de carburant ont été transférés par le Jacques Chevallier à l’Atlantico.

Ces exercices opérationnels conjoints démontrent l’efficacité de la coopération militaire franco-brésilienne en mer et permettent de renforcer l’interopérabilité entre les deux marines.





Le bateau Jacques Chevallier permet de maintenir l’autonomie de la flotte française. Autrement dit, il permet de pousser les navires de la Marine Nationale plus loin et de les garder plus longtemps en mer, en les ravitaillant. 

Le Jacques Chevallier a la capacité d’embarquer 1 500 tonnes de matériel, 13 000 m3 de carburants et peut contenir jusqu’à 20 conteneurs de 20 pieds. Il est également capable de fournir des vivres pour soutenir environ 2000 personnes pendant 2 mois.



Situé tout au sud du continent africain, le cap de Bonne-Espérance n’en est cependant pas l’extrémité, titre qui revient au cap des Aiguilles plus à l’est.


Le cap des Aiguilles : Le point le plus loin de l’Afrique

Le cap des Aiguilles est le point de relief le plus méridional du continent africain. Il est injustement inconnu au profit du cap de Bonne Espérance. Mais c’est bien lui le point de repère officiel pour marquer le passage de l’océan Atlantique et l’océan Indien.




L’origine du nom est portugaise.

C’est l’explorateur Bartolomeu Dias qui découvre le cap en 1488. Il l’appelle alors quelques années plus tard, en 1500 : Agulhas (aiguille en portugais).
Il fut dénommé ainsi, car des navigateurs avaient remarqué la coïncidence entre le nord magnétique et le nord géographique dans cette région. 

Le courant des Aiguilles : un des plus fort du monde.

Le courant des Aiguilles est un courant de surface. Il est parmi les plus fort et les plus réguliers du monde. Le volume de ce courant ne varie que très peu selon les saisons et il peut atteindre jusqu’à 5 km/h.
Il est créé par la rencontre entre les eaux froides de l’océan Antarctique à l’ouest et des eaux chaudes de l’océan Indien à l’est.
Les vents aussi ont un rôle dans la dangerosité de cette zone géographique tant redoutée des marins. Les vents d’ouest, souvent très forts, arrivent face au courant des aiguilles. Ce phénomène crée alors des vagues d’une hauteur vertigineuse, responsable de nombreux naufrages.











Jusqu’au 26 décembre 2023, le premier Bâtiment Ravitailleur de Forces (BRF) de la Marine Nationale, nommé "Jacques Chevallier", est en escale au Grand Port maritime de La Réunion. Livré en septembre dernier, ce dernier-né de la marine française est encore en phase d’essai.

Avec sa taille imposante, il ne passe pas inaperçu. Certains Réunionnais ont peut-être vu le Bâtiment Ravitailleur de Forces (BRF) Jacques Chevallier, hier ou ce jeudi 21 décembre 2023, au large de nos côtes.

Le bateau fait escale sur notre île jusqu’au 26 décembre prochain. Avant de rejoindre son point d’attache à Toulon, le Jacques Chevallier remontera par le Canal de Suez, lieu de conflit maritime actuellement.

09 janvier 2024

FS Floréal Kerguelen 18-11-2023 TAAF

 FS Floréal Kerguelen 18-11-2023


Avec 2,3 millions de km2 et d’importantes richesses halieutiques, les Zones Economiques Exclusives (ZEE) des TAAF sont sans cesse menacées par la pêche illégale, non contrôlée, non réglementé (INN).


Pour répondre à cette menace, depuis 2004, les ZEE des îles australes bénéficient d’une surveillance radar par satellite, couplée à la présence quasi permanente d’un moyen de l’Etat.

Ces moyens de surveillance constant et dissuasif et une parfaite coopération entre les services de l’Etat (Marine Nationale, DMSOI) permet aujourd’hui d’éviter le retour d’une activité illégale dans les ZEE des îles australes.

Dans les îles Eparses, outre le besoin d’un vecteur maritime pour le ravitaillement de ces territoires isolés, la nécessité d’affirmer la souveraineté française face aux revendications territoriales des pays voisins et la pression de la pêche INN impose des patrouilles fréquentes des navires de l’Etat.



La frégate à utiliser des cachets de missions datant des années 2010... dont un cachet d'une mission ATALANTA...

Peut-être faut-il demander aux vaguemestres de gratter les dates des missions précédentes ou que la section TAAF réalise des cachets sans date?

Le 5 novembre à 12h00Z, lors de son escale au Cap en Afrique du Sud, la frégate de surveillance (FS) Floréal a eu l’honneur de donner le départ de la seconde étape de l’Ocean Globe Race (OGR).

Le Floréal au départ de la 2e étape de l’Ocean Globe Race au Cap

Le Floréal au départ de la 2e étape de 
l’Ocean Globe Race au Cap - © Marine nationale




50 ans après la Whitbread Round the World Race de 1973 pour laquelle Eric Tabarly avait conçu Pen Duick VI, l’OGR voit concourir cette année quatorze équipages dans une course à la voile sans GPS. Parmi les concourants, cinq voiliers battent pavillon français dont à nouveau le fameux Pen Duick VI skippé par la fille d’Eric, Marie Tabarly, et Triana, skippé par Jean d’Arthuys.

Durant les jours qui ont précédé le départ, les échanges avec les compétiteurs ont été d’une grande richesse pour les marins du Floréal. Les difficultés de cette course imposent de grandes qualités humaines et d’excellentes capacités de navigateurs ainsi qu’une détermination de fer. Accès aux réseaux du commis, recommandations avisées de la METOC, intervention sur les radios par le secteur SIC, diagnostic technique sur générateur électrique par le groupement machine sont autant de contributions à travers lesquelles la Marine nationale a démontré ses savoir-faire ! Elles soulignent en même temps son attachement à la navigation à voile et révèle à quel point une même passion de la mer unit les marins français : en voile comme au combat, l’exigence porte l’équipage à donner le meilleur de lui-même pour que le bateau puisse être élevé au plus haut de ses capacités. La présence d’un bâtiment de la Marine à ce départ a suscité un grand enthousiasme parmi les organisateurs de la course et les skippers.  

Parti de Southampton en Angleterre le 10 septembre 2023, les voiliers sont arrivés au Cap entre fin octobre et début novembre. Ils repartent désormais en direction de la Nouvelle-Zélande.
Le Floréal serait ensuite parti vers les îles australes.

https://www.defense.gouv.fr/marine/actualites/floreal-au-depart-2e-etape-locean-globe-race-au-cap

08 janvier 2024

Eléphants de mer Kerguelen 24 juin 2023 TAAF

Eléphants de mer Kerguelen 24 août 2023




Les Terres australes et antarctiques françaises abritent la deuxième population mondiale d’éléphants de mer du sud (Mirounga leonina). Ils séjournent chaque année plusieurs semaines consécutives à terre pour se reproduire en mer.


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Les femelles sont matures à partir de 3 ans et mettent bas d’un seul petit. Durant les trois semaines d’allaitement, elles font de la protection du juvénile leur priorité et jeûnent durant cette période.

Une fois sevrés, les bonbons se réunissent en pouponnière le temps de perdre leur fourrure de naissance et s’initient à la nage dans des espaces protégés des vagues et des prédateurs.



Les mâles sont matures à 9 ans : les plus forts, appelés pachas, constituent des harems composés de 10 à 100 femelles. Par des comportements d’intimidation, parfois violents, les pachas veillent à leurs privilèges.



Informations techniques :

Date d’émission : 24 juin 2023
Dimension de chaque timbre: 52X31 mm
Nombre de triptyque par feuille: 5
Technique d’impression : offset
Tarif du triptyque : 2,32 euros
Artiste : Julien Norwood
Tirage :

07 janvier 2024

Marion Dufresne OP 4 2023 Kerguelen Port-aux-Français 14-12-2023



 Marion Dufresne OP 4 2023 Kerguelen Port-aux-Français 14-12-2023

Dans le cadre d’une convention entre les TAAF (Terres Australes et Antarctiques Françaises) et l’AMAEPF (Amicale des Missions Australes et Polaires Françaises) chaque année, un représentant de l’amicale effectue une rotation avec le bâtiment ravitailleur le Marion Dufresne. Les objectifs de l’AMAEPF sont de promouvoir la connaissance des régions polaires et plus particulièrement les TAAF, …

Cette rotation débute le 28/11/23 départ de la Réunion, puis Tromelin, Crozet, Kerguelen, Amsterdam et retour à la Réunion prévue le 28/12/23.


KERGUELEN
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Lundi 11 décembre, la mer est étrangement calme, les prévisions météo ne sont pas optimums pour les opérations de Kerguelen. Aujourd’hui conférence : pourquoi planter des choux à Kerguelen.

Conférence sur la biosécurité, sur les espèces endémiques, sur leur fragilité par exemple l’Azorelle et son temps de développement très long.

Mardi 12 décembre, mer très calme, conférence sur la mémoire des glaciers.



Mercredi 13 décembre, je suis réveillé depuis 3h00 du matin impossible de dormir, à 4h00 je suis à la passerelle, nous sommes dans la baie d’Audierne les reliefs sont dégagés, vers 5h30 la Curieuse se rapproche pour transférer des scientifiques qui viennent de la baie de la mouche, c’est la première fois que je viens dans cette partie de l’archipel, l’hélico livre du matériel vers le site des deux frères, nous passons devant les îlots Kernabat avant d’aller aux Fumerolles réaliser une dépose de matériel et de personnel, ensuite demi-tour direction la baie de la table pour déposer l’équipe se rendant à la Mortadelle, c’est la première fois que je vois le mont Ross d’aussi près, la manip pour sourcils noirs est annulée à cause du vent, vers 19h30 nous entrons dans la baie du Morbihan.

L’archipel de Kerguelen, d’une superficie d’environ 7 215 km2, est constitué d’une île principale, Grande Terre, entourée de plus de 300 îles et îlots satellites, pour la plupart très proches de l’île principale. Le point culminant est le Mont Ross (1 850 m).

Thierry Pezé


https://www.amaepf.fr/thierry-peze-voyage-taaf-2023-op4

05 janvier 2024

Les estafettes le courrier de l’Angleterre vers la France ou de la France vers le Royaume-Uni

Les estafettes le courrier de l’Angleterre vers la France ou de la France vers le Royaume-Uni


Depuis plusieurs articles nous parlons des entrées maritimes des courriers en provenance de l’étranger ou des colonies. Nous allons parlé aujourd’hui du service d’estafette.

Tout d'abord une définition : « Courrier chargé de porter une dépêche d'une poste à l'autre ; porteur de dépêches ».

C’est Napoléon confronté à une dispersion de ses troupes dans toute l’Europe qui va mettre en place une « Poste » simple et efficace. La Révolution avait ouvert la voie mais c’est le comte de Lavalette qui va organisera la Poste des armées sur un modèle hiérarchique. Un directeur des postes est nommé pour chque armée en campagne, à lui de recruter le personnel nécessaire, tous civils. 




 Le personnel récupère le courrier dans les bureaux de poste les plus proches des bataillons et de les transmettre au quartier général. Le courrier est réparti est réparti entre les bataillons où un militaire, le vaguemestre effectue la distribution. Les soldats paient les frais de port en France au-delà le transport reste gratuit.

La paix retrouvée, le courrier entre l’Angleterre et la France devient de plus en plus important. Les deux pays conviennent de mettre en place un service d’estafette sur le parcours de Calais à Paris pour les lettres en passe par Londres et Paris ou provenant des deux capitales. Un service exprès avant l’heure.
C’est la loi du 4 juillet 1829 et sa circulaire d’application (15 juillet 1829) qui fixent les principes à suivre pour une mise en service au 1er août 1829.
La loi annonce donc la création du service d’estafette entre l’Angleterre et la France.
Les lettres de France pour l’Angleterre, l’Ecosse et l’Irlande, et réciproquement, qui seront transportées au moyen d’un service extraordinaire par estafette entre Paris et Calais, paieront, en sus du port fixé par les tarifs en vigueur, une taxe de trois décimes par lettre.

La circulaire d’application du 15 juillet 1829

La circulaire prévoit les conditions de fonctionnement de ce service optionnel. L’affranchissement des lettres suivait le tarif du 1er janvier 1828 (loi du 15 mars 1827) qui prévoyait une taxe en fonction de la distance en ligne droite d’un bureau à un autre bureau avec une progression en fonction du poids.
A cette taxe, étaient ajoutées une taxe d’estafette et, selon le sens, une taxe de voie de mer :
Lettre de -7,5gr
• de Calais à Douvres 2 décimes
• de Douvres à Calais 6 décimes


Ainsi une lettre de -7,5gr de Londres à Paris, était taxée, sur le parcours français, 15 décimes s’expliquant ainsi :
• de Douvres à Calais 6 décimes
• de Calais à Paris 6 décimes
• taxe de l’estafette 3 décimes
• total 15 décimes
La même lettre de Paris à Londres était taxée comme suit :
• de Paris à Calais 6 décimes
• de Calais à Douvres 2 décimes
• taxe de l’estafette 3 décimes
• total 11 décimes


En fonction du poids, la taxe d’estafette évoluait ainsi :
• lettre de -7,5gr 3 décimes
• lettre de 7,5gr à -10gr 5 décimes
• lettre de 10gr à -15gr 6 décimes
• lettre de 15gr à -20gr 8 décimes
Les estafettes devaient suivre les relais de poste de la route allant de Calais à Paris.


L’estafette partait de Paris tous les mardi, vendredi et samedi et dimanche à 5 heures du soir. Les lettres devaient arriver le surlendemain à Londres à 5 heures du matin.
Dans l’autre sens, l’estafette quittait Calais les mardi, mercredi, vendredi et samedi et arrivait à Paris le lendemain à 8 heures du matin.
Par rapport à la malle-poste,
il fallait 36 heures pour aller de Paris à Londres contre 60 heures.

Toutes lettres transportées par l’estafette arrivaient ou partaient de Paris.

Les postiers ne se sont habitués à ce nouveau mode de transport et de tarif que lentement à tel point que des oublis étaient inévitables

Les différentes marques postales d’estafette

A destination de l’Angleterre 3 marques postales différentes

ESTAF.


Lettre de 1833 à destination de Brighton 

Lettre à destination de Durham envoyée en port payé. le cachet 60 P.P J (port payé de Paris bureau J indiquant le transit par Paris).

ESTAFFETTE

Je n'ai pas trouvé de marque bien qu'elle soit signalée dans plusieurs ouvrages.

P.P. EST.

Lettre à destination de Maidstone Kent. Au verso la taxe est de 11 décimes pour une lettre simple. 3 FE 1834



En provenance de l’Angleterre

ANGL.EST.



Lettre pour Paris 

Sources
SPR Rennes André Métayer  LE SERVICE D’ESTAFETTE ENTRE CALAIS ET BOULOGNE SUR MER

04 janvier 2024

BSAM GARONNE Voeux 2024 Marcophilie navale section Bretagne Brest

BSAM GARONNE Voeux 2024 Marcophilie navale section Bretagne Brest

L'année commence par une magnifique double oblitération. Un présage pour l'année à venir?


C'est le BSAM GARONNE qui sert de support aux voeux de la section de Brest. Merci à eux et qu'ils reçoivent en retour les nôtres de santé, de bonheur et de réussite dans leurs projets.




Phare et abbaye de la Pointe St-Mathieu © JM Bergougniou




Sémaphore de la Pointe St-Mathieu © JM Bergougniou


La croix Pointe St-Mathieu © JM Bergougniou

https://www.defense.gouv.fr/marine/forces-surface/batiments-soutien-dassistance-metropolitain






03 janvier 2024

BH L'Estafette Hydrographie Polynésie Wallis Futuna Alain Gerbault Nouméa 1975

L'ESTAFETTE de Papeete à Nouméa


L' ex Chalutier "Jacques Cartier", construit à Gdynia en Pologne en 1962 est mis en service dans la marine nationale en 1972 comme navire hydrographique et océanographique.
Long ht 63,45 Larg 9,82 TE 5,85 pc
puissance 1870 cv vitesse 13,5 nds
Equipage 3 off et 29 h + 14 serv hydro
( flottes de combat 1976, A 766 désarmé en 12-91 )

La création de la Mission océanographique du Pacifique, la M.O.P., date de 1974. Elle correspond au regroupement, à Nouméa, et au renforcement des moyens des missions hydrographiques de la Nouvelle-Calédonie et de la Polynésie française constituées respectivement en 1960 et en 1953, puis supprimées en 1974.

La MOP a commencé en 1980 des travaux ayant pour objet la reconnaissance et la localisation des récifs et terres émergées qui servent de base pour la définition de la zone économique exclusive du territoire de Nouvelle-Calédonie. L'exploration de cette zone, très mal connue sur le plan hydrographique, est conduite en liaison avec l'escadrille 9S basée à Tontouta. Il est en particulier prévu d'effectuer une topographie sommaire des récifs du grand lagon Nord à partir du Pacifique

Trois bâtiments hydrographiques sont rassemblés à Nouméa ; le BH1 L'Estafette, dont l'affectation dans le Pacifique en 1974 a coïncidé avec la naissance de la M.O.P., le BH2 Boussole (420 tonnes) dans le Pacifique depuis 1968, le BH2 Corail, le plus petit (75 tonnes) et le mieux adapté aux travaux dans le lagon au voisinage de Nouméa.


Après avoir parcouru durant cinq mois la Polynésie française du nord au sud et de l'est à l'ouest pour effectuer des missions hydrographiques diverses « L'Estafette » s'arrache aux charmes de Tahiti.

Adieu vahinées, adieu Papeete. Cap à l'ouest, pour la dernière étape de ce long transit qui nous aura mené, en sept mois, de Brest à Nouméa.

Direction Bora-Bora pour commencer. Une nuit de mer et nous y sommes.


Bora-Bora, « perle du Pacifique » ne se montre pas sous son meilleur jour : ciel gris, temps maussade. Qu'importe I L'équipe de télévision qui est à bord ne travaille qu'en noir et blanc. La télévision ? Eh oui « L'Estafette » est le principal personnage d'une émission consacrée à l'hydrographie en Polynésie. Les cameramen s'affairent, filment l'équipe de quart au cours d'un sondage, prennent des vues du bord, puis descendent dans les vedettes pour avoir des images de l'évolution du bâtiment. Enfin un petit « motu » (îlot), malheureusement infesté de moustiques, sert de cadre à l'interview du commandant.

Pendant ce temps, les heureux permissionnaires lancent leurs véhicules de location sur toutes les pistes de l'île, et parfois même en dehors pour couper au plus court !


Le soleil revient brusquement dès le second jour d'escale. Bora-Bora révèle son vrai visage. Son magnifique lagon décompose le bleu du ciel en une palette qui va du bleu profond au vert pâle suivant la nature et l'importance des fonds.

Profitant de la bonne volonté de Phébus, tout le monde plonge dans les eaux tièdes, à la recherche de coquillages ou pour le simple plaisir de la baignade.






Au soir, après un dernier salut à la tombe d'Alain Gerbault, enterré ici, nous nous séparons à regret de cette île merveilleuse.

Six jours de mer se passent. Au septième matin, comme les marins de Christophe Colomb, l'homme de veille peut crier : « terre ».


« Les » îles Wallis sont en fait constituées d'un lagon parsemé de « motu », et d'une île principale. « L'Estafette » accoste au wharf de cette dernière.

Les visites officielles auprès du roi - car on trouve un roi à Wallis - et de l'administrateur sont données et rendues durant la première journée d'escale. Entre temps, l'équipage part dans toutes les directions : démarrant sur les pistes de latérite où les voitures soulèvent un nuage de poussière rouge, découvrant au milieu de la végétation tropicale le lac Lalo, curiosité naturelle qui occupe le fond d'un cratère parfaitement circulaire aux parois verticales, visitant la fabrique de « tapas », ces écorces collées les unes aux autres. Sur les parchemins ainsi obtenus, les femmes du pays peignent des motifs géométriques ocre ou noirs.

Sous les cabanes de pandamus, baptisées pompeusement « restaurants » les moins aventureux préfèrent simplement déguster les délicieuses langoustes du pays. Ces mêmes toits de pandamus abriteront ensuite le bal qui réunira pour un soir les marins de « l'Estafette » et les habitants de Wallis.


Les philatélistes du bord, qui sont nombreux, souhaitent compléter leur collection de timbres si bien commencée. Après Wallis, allons donc à Futuna.


Partir pour Wallis, c'était plonger vingt ans en arrière dans le passé. A Futuna, on retourne dans un univers vieux de cinquante ans : trois voitures dans l'île, pas de téléphone, pas d'électricité, la majorité de la population ne parle pas le français et va au cinéma... tous les trois ans.


Une bonne centaine de personnes, en majorité des enfants, attendent « L'Estafette » sur le wharf : la visite d'un bateau est un tel événement 1

Aussitôt dégagé du poste de manœuvre, chacun s'égaille, sauf si l'injustice du sort le fait appartenir au quart de service. Certains tentent de faire le tour de l'île, aventure aussi incertaine que l'état de la piste. D'autres partent dans l'intérieur ; ils reviendront fourbus, mais enchantés, ramenant des provisions de vanille. Quelques uns enfin découvrent la mission catholique perchée sur un plateau, on y trouve tout : une chapelle bien sûr, mais aussi un dispensaire, une école et un petit centre de formation professionnelle.

Au soir, tout le monde retourne à bord pour accueillir les invités, au premier rang desquels se trouvent les deux rois de l'île. Car Futuna, voulant sans doute surpasser sa voisine, s'est offerte le luxe d'une double royauté. Ce qui ne va pas sans rivalité entre les deux détenteurs de la couronne.


Pendant ce temps, l'opérateur de cinéma connaît son heure de gloire, mille personnes rassemblées sur la place du village regardent, bouches bées, les films sortis des soutes de « L'Estafette ».


Mais le marin doit repartir : il faut ranger les colliers de fleurs dans les caissons, rouler les « tapas » de Futuna avec ceux de Wallis et reprendre la barre. Notre route nous mène à la dernière étape : Port Vila, capitale du Condominium franco-britanique des Nouvelles Hébrides.


Curieux pays : deux monnaies (francs néo-hébridais et dollars australiens), deux gouverneurs (un anglais, un français), deux juges, deux polices... l'énumération n'en finit pas. Même les portraits officiels sont dédoublés : à la poste, la photo de la reine Elizabeth trône à la droite de celle du président de la République française.

Les Français sont nettement plus nombreux que les Anglais. Néanmoins, l'influence britannique est sensible, notamment aux environs de Port Vila, où l'on se croirait, cocotiers mis à part, dans une campagne anglaise : mêmes pelouses bien tondues dans des jardins parfaitement tenus.


Une fois de plus, l'équipage de « L'Estafette » part à la découverte. Ceux qui se sont levés tôt iront flâner au pittoresque marché de Port Vila : des femmes canaques, habillées de robes missions aux couleurs vives vendent des noix de coco, empilées sur des feuilles de bananier, à même le sol. D'autres, moins matinaux, préfèrent les joies de la baignade et du farniente sous les cocotiers. Les derniers enfin dans la soirée, iront animer l'ambiance des night-clubs de Port Vila.


Au petit matin, après avoir récupéré les derniers permissionnaires, « L'Estafette » franchit les passes de Port Vila. Direction la Nouvelle Calédonie. Au pays du nickel et des terres rouges, les nombreux pâtés de coraux du lagon attendent l'arrivée de « L'Estafette » pour être repérés et portés sur les cartes.

Quelques jours plus tard, « L'Estafette » entre en rade de Nouméa, saluée par les accents d'une musique militaire. La joie de retrouver famille et amis, se mêle aux souvenirs agréables de ces trois semaines de mer et d'escales.

Passage de Toulon à Alger 1839 sur un navire de la Marine Royale Cerbere

 Passage maritime de Toulon à Alger 1839 Cerbere  La conquête de l'Algérie débute par le débarquement de l'armée d'Afrique à Sid...