Michel Izard et l'Ile aux cochons Livre et Mer Concarneau 2022
À Concarneau, Michel Izard, grand reporter à TF1, a reçu le prix Livre & Mer Henri-Queffélec 2022, pour « Le mystère de l’île aux Cochons », qui retrace son séjour dans cette île perdue au sud de l’océan Indien.
Le nom de l'île (Hog Island) a été donné par les chasseurs de phoques américains qui fréquentaient ses plages et qui introduisirent en 1820 des cochons pour leur nourriture et celle d'éventuels naufragés.
L'île aux Cochons photo JM Bergougniou |
Enveloppe de l'OP3 2019 Crozet photo JM Bergougniou |
Le Marion Dufresne, navire ravitailleur de la collectivité des TAAF appareille le 8 novembre 2019 à destination de l’île Tromelin puis des îles australes pour assurer la relève des personnels et le ravitaillement des bases.
Enveloppe de l'OP3 2019 Crozet photo JM Bergougniou |
"Une réduction énorme"Entre le début des années 1980 et aujourd'hui, "la colonie a décliné de 88%, passant d'environ 500.000 couples reproducteurs à 60.000 couples", selon cette étude publiée dans Antartic Science. Dans la mesure où l'on estime qu'un couple reproducteur représente quatre individus (le couple et deux jeunes), cela signifie qu'il resterait environ 240.000 manchots royaux sur l'île.
Michel Izard photo JM Bergougniou |
L’île aux Cochons, perdue au sud de l’océan Indien, est observée pour la première fois en 1772. Terrain de chasse des phoquiers et des baleiniers au XIXe siècle, elle a été quasiment oubliée au siècle suivant. En 1982, lors de la toute dernière visite, sa colonie de manchots royaux était la plus grande du monde, avec plus d’un million d’individus.
Quarante ans plus tard, 90 % d'entre eux ont disparu. Pourquoi ce déclin brutal ? Une épidémie aurait-elle décimé ces oiseaux dont le système immunitaire est fragilisé par l’isolement ?
L'île au Cochons TAAF photo JM Bergougniou |
"C'est une réduction énorme", a déclaré vendredi à l'AFP Henri Weimerskirch, chercheur CNRS et premier auteur de l'étude parue cette semaine. "Si les causes de la disparition de ces manchots pourraient être environnementales, le mystère reste entier", souligne le CNRS.
Est-ce le fait d’un prédateur particulièrement invasif ? Le réchauffement climatique pourrait-il être tenu pour responsable de cette tragédie ? Le grand reporter Michel Izard, auteur d’Adélie, mon amour, livre le récit de cette enquête scientifique et raconte l’histoire de l’île depuis sa découverte, le périple des explorateurs qui l’ont approchée, la vie des chasseurs qui l’ont abordée, la survie des naufragés qui s’y sont réfugiés. Un voyage dans le fracas des mers australes.
Livre & Mer remise des prix Michel Izard Jean Le Cam président d'honneur photo JM Bergougniou |
Des Naufrages un secteur pavé de mauvaises intentions
Le 25 juillet 1825 , la goélette française l'Aventure partie de l'île Maurice pour une campagne de chasse dans l'archipel des Crozet essuie une forte tempête et, à court d'eau, envoie sur l'île une corvée de 9 hommes. Le temps empirant, l'équipe fut abandonnée à terre tandis que le navire était poussé jusqu’à l'île de l'Est où il se brisa. Les naufragés de l'île aux Cochons ne furent récupérés qu'en 1827 par le Cape Packet qui venait, quelques jours plus tôt, de sauver le reste de l'équipage naufragé à l'île de l'Est
Dans la nuit du 8 au 9 mars 1887, le voilier de 450 tonneaux Tamaris (capitaine Majou) en provenance de Nantes toucha un récif de l'île des Pingouins et coula à 3 milles dans le Sud-Ouest de cette île.
Les 13 naufragés, montés dans un canot, atteignirent l'île aux Cochons le 11 mars et utilisèrent le dépôt de vivres du Comus pour se nourrir. Le 4 août, un matelot décida de graver un message sur une plaque de tôle et de le confier à un albatros. L'oiseau fut repéré le 22 septembre à Fremantle en Australie, soit à 5 700 kilomètres de là.
L'île au Cochons le pétrel serait-il un prédateur? JM Bergougniou |
Le ministère français des Colonies alerté, ordonna à l'aviso la Meurthe (Lieutenant de vaisseau Richard-Foy) stationné à Madagascar, de se porter au secours des naufragés du Tamaris.
La Meurthe atteignit l'île aux Cochons le 2 décembre pour constater que l'équipage du Tamaris avait quitté l'île à court de vivres le 30 septembre à bord de leur canot pour la Possession. On sait à présent qu'ils n'arrivèrent jamais à destination.