Toulon Instruction Marine Flamme 1993
Hôpital St-Mandrier
C'est certainement l'une des plus belle flamme de Toulon représentant le Centre d'Instruction Marine
Photo JM Bergougniou |
Doté vers le IVe siècle d'une teinturerie eu pourpre, Telo Martius ne tardait pas à s'élever au rang des principales villes manufacturières de l'empire. Un mouvement incessant régnait dans la petite colonie laborieuse et prospère, et sa rade était continuellement sillonnée par les galères qui apportaient les étoffes brutes et emportaient les étoffes teintes. Déjà Telo Martius rivalisait d'activité avec Massillia, sa puissante voisine.
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Plusieurs historiens pensent que le port de Telo Martius et l'établissement de la teinturerie devaient se trouver dans la partie de Castigneau qui avoisine l'ancienne boulangerie de la marine. Cette opinion que nous partageons entièrement est toute naturelle, si l'on songe que primitivement les eaux de la vallée de Dardennes arrivaient librement et en grande abondance dans la plaine de Castigneau, et la transformaient en un vaste, marais.
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Les Romains n'avaient eu donc à exécuter que quelques petits travaux de canalisation pour amener les eaux dans l'établissement impérial. De plus, les restes de quais et de substructions antiques découverts à Castigneau au XVIIIe siècle, paraissent confirmer pleinement les suppositions de ces historiens.
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Dans toute la Méditerranée, il est peu de spectacles plus imposants que celui de la rade de Toulon, contemplée, par une belle journée, du sommet de la colline du cap Cépet. De ce point, le regard embrasse en entier l'admirable découpure de l'extrême pointe méridionale de cette partie de la France.
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C'est d'abord la haute mer qui se déploie majestueusement, avec ses horizons infinis sur lesquels se détache tantôt un bateau à vapeur enveloppé d'un panache de fumée, tantôt un navire de commerce naviguant toutes voiles dehors. Puis, c'est la nappe d'eau vaste et bleue qui, s'enfonçant dans l'intérieur des terres entre le cap Cépet et la pointe de Carqueiranne, fuit, en s'arrondissant, vers l'anse où repose la petite ville de La Seyne. Tout l'azur du ciel incomparable de la Provence semble se refléter, avec une orgueilleuse ivresse, dans ce lac étincelant où le soleil se brise en sillons lumineux.
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Avant la construction des jetées, en 1878, la Grande Rade se terminait au Goulet formé par le fort de l'Aiguillette et la Grosse Tour, et la Petite Rade commençait à ce goulet même. Par suite de la modification que ce barrage a apportée à l'étendue respective des deux rades, toute la plaine liquide, comprise entre le goulet et les jetées, c'est-à-dire l'anse du Cros Saint-Georges et la baie du Lazaret, se trouve englobée dans la Petite Rade.
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La Grande Rade offre dans l'échancrure dessinée par sa côte Est et dénommée rade des Vignettes, un très bon mouillage aux bâtiments de toute grandeur qui cherchent un abri contre les vents d'Ouest.
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Quant à la Petite Rade, elle est protégée par un rideau presque circulaire de collines contre les vents qui soufflent depuis l'Est jusqu'à l'Ouest en passant par le Nord, et par les jetées et l'isthme des Sablettes qui la défendent contre les lames creuses et dures du large.
L'établissement que l'on aperçoit, en sortant du village du Cros Saint-Gorges, l'Hôpital de Saint-Mandrier, s'élève sur un sol historique qui fut, pendant fort longtemps, un lieu de pèlerinage vénéré pour nos ancêtres. D'après un document de nos archives et plusieurs autres textes non moins probants, ce coin de rivage fut le séjour de Saint-Mandrier et de Saint-Flavien. « C'étaient deux gentilshommes saxons qui servirent dans l'armée d'Alaric et qu'on assure avoir été convertis à la foy catholique par Saint-Cyprien, évêque de Toulon, qui les porta à se retirer dans la solitude qu'on appelle encore aujourd'hui Saint-Mandrier. ».
Le fait traditionnel du séjour de ces deux saints sur ce point de la presqu'île du cap Cépet, ne saurait être mis en doute ; mais leur mort est entourée dune légende que la critique historique ne peut admettre, car elle ne s'allie pas avec les événements du temps.
Les archives de Six-Fours relatent que cette chapelle fut « déprédée, en 940, par les pirates. »
La chronique d'Emon, abbé de Worms, qui aborda, en 1217, sur la. côte de la presqu'île de Cépet, la mentionne comme un monument existant déjà depuis plusieurs siècles.
Enfin, dans son testament portant la date du 14 août 1161, Sibille institue, en faveur de cette même chapelle, quelques legs précieux.
Il est également un fait non moins certain qu'il importe de signaler. En 1022, la tour antique qui menaçait ruine, fut abattue, et sur son emplacement qui servait de tombeau aux deux saints, Guillaume III, comte de Provence, fit ériger une chapelle plus vaste et plus coquette, sous le vocable de Saint-Mandrier. La ville de Toulon dut contribuer pour une large part aux dépenses, car ses armoiries étaient sculptées sur deux pierres d'égale hauteur au-dessus de la porte d'entrée. Un siècle plus tard, un prieuré vint s'adjoindre à la chapelle, ainsi que le prouve une transaction intervenue le 6 septembre 1101, entre le prieur de Saint-Mandrier et l'abbaye de Saint-Victor.
On acheta les terrains qui en dépendaient, et sur une partie de leur emplacement, auprès de la chapelle même, on construisit un hôpital « pour recevoir les malades des armées navales ». Cet établissement, qui ne se composait que de deux corps de bâtiments sans étage et réunis à angle droit, prit le nom d'Hôpital Saint-Louis, dit de Saint-Mandrier .
Pendant les guerres de la succession d'Espagne, on y évacua de nombreux malades provenant des troupes espagnoles qui opéraient de concert avec la France.
L'hôpital fondé par Louis XIV fut abandonné en 1784, année où le Séminaire des Aumôniers des vaisseaux, situé à Toulon, fut converti en hospice pour la marine. Ce n'est qu'en 1818, qu'on songea à réédifier l'établissement hospitalier de Saint-Mandrier. Les travaux furent confiés d'abord à M. Raucourt, puis à M. Bernard, tous deux ingénieurs des travaux hydrauliques. Douze ans après, l'hôpital était entièrement terminé. M. Bernard compléta son oeuvre en élevant, au bas de la colline, sur une petite éminence, l'élégante chapelle circulaire qui domine l'établissement.sources
BnF Gallica
Toulon, sa rade, son port, son arsenal, son ancien bagne / L. Mongin
Environs de Toulon Salles André
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