02 décembre 2025

Service de renseignement aux familles Annecy Menthon-Saint-Bernard Guerre 1939-1945 Marine Indochine

Service de renseignementS aux familles Annecy Menthon St-Bernard Guerre 1939-1945 Marine

Déjà en 1914 un bureau de renseignements des familles centralise les informations relatives aux blessés, aux disparus et aux soldats français prisonniers. 

La correspondance entre la zone occupée et la zone non-occupée sont interdites depuis l'armistice du 22 juin 1940. Les autorités allemandes fixent la reprise de la correspondance interzones au 1er août 1940, mais les modalités de la correspondance familiale ne sont pas encore en place.


Les modalités de mise en place de la correspondance familiale interzones sont précisées dans la note E.P.1 du 23 septembre 1940 

utilisation de formulaires spécifiques exclusivement imprimés et mis en vente par l'administration.

interdiction d'ajouter des timbres-poste. interdiction d'ajouter des mentions en dehors de espaces prévus.

A partir du 2 juin 1941, les cartes postales ordinaires de type entier postal sont autorisées pour la correspondance interzones. 

En France les entiers suivants seront successivement utilisés :

Iris 80c - Pétain 80c - Pétain 80c avec griffe encadrée complément de taxe perçue (changement de tarif du 5 janvier 1942) - Pétain 1F20


En 1942 un service dépendant du ministère des colonies est mis en place.


Le 11 novembre, à 4 h du matin Pierre Laval, en visite à Munich, est informé de la décision de Hitler de l’occupation totale de la France. Pétain en est également informé par une lettre personnelle du Führer. À 5 h 25, Hitler ordonne à ses troupes de traverser la France pour occuper la côte de la Méditerranée et participer avec les Italiens à la « protection » de la Corse. 

À 7 h, Radio Paris diffuse « un message du Führer au peuple français » :

« […] L’Armée allemande ne vient pas en ennemie du peuple français, ni en ennemie de ses soldats. Elle n’a qu’un but : repousser, avec ses alliés, toute tentative de débarquement anglo-américain. Avec l’Armée française, ils entreprendront la défense des frontières françaises contre les attaques ennemies. »


Le 11 novembre 1942, le contre-amiral Gabriel Auphan avait donné l'ordre aux deux amiraux de Toulon de :

s'opposer, sans effusion de sang, à l'entrée des troupes étrangères dans les établissements, bases aériennes, ouvrages de la marine ;

s'opposer de même à l'entrée des troupes étrangères à bord des bâtiments de la flotte ; par des négociations locales, s'efforcer d'arriver à un accord ;

en cas d'impossibilité, saborder les bâtiments.

C'est cette dernière solution qui sera appliquée, dans la nuit du 26 au 27 novembre 1942, les amiraux André Marquis et Jean de Laborde ayant appris que les Allemands étaient sur le point de tenter un coup de main sur la flotte.

11 novembre 1942 : A la suite du débarquement anglo-américain en Afrique du Nord, invasion de la "zone non occupée" par les Allemands. Les Italiens occupent une grande partie du Sud-Est.

Les anciennes "zone occupée" et "zone non-occupée" porteront rapidement le nom de "Zone Nord" et de "Zone Sud".


Le courrier venant par l'étranger est censuré par les Allemands à Paris (censure "x"), à Lyon (censure "l") et à Bordeaux (censure "y").

1er janvier 1943 : L'Agence Économique des Colonies prend en charge le Service de Renseignements au Familles.

10 février 1943 : Accord des autorités allemandes pour la reprise du trafic de télégrammes familiaux entre les zones occupées et non-occupées d'une part et l'Indochine par voie radiophonique.


Carte Postale en FM - cachet sur 4 lignes Service des Renseignements aux familles
Préfecture Maritime Flamme Toulon 8-V-1943

DÉBUT 1943 : L'envoi de télégrammes par la voie officielle est possible pour les civils par l'Agence Économique des Colonies, à raison d'un message trimestriel de sept mots et pour les militaires à raison d'un message mensuel par la Direction des Services Militaires à Chamalières.


Pli privé référence 169X destiné au sous-marin Protée
ayant rallié la force X à Alexandrie


1er Juillet 1943 : La population civile d'indochine est autorisée à expédier un télégramme par mois et par famille.


PAR LE SERVICE (MILITAIRE) DE RENSEIGNEMENTS AUX FAMILLES SITUÉ A TOULON

Les familles peuvent répondre par le même canal à raison d'un message de 10 mots par mois.

Les premiers messages de 1941 sont envoyés sur carte postale Iris avec texte "au tampon". Puis ce sera des cartes pré-imprimées en franchise militaire.


Carte en FM Cachet Arrondissement maritime  de Toulon
Service des renseignements aux familles
replié Hotel des Alpes Annecy (Haute-Savoie)
Flamme CRAG 2 22-XII-1943



La Haute-Savoie se trouve d’abord en zone libre (jusqu’en novembre 1942), administrée par le régime de Vichy. Après le 11 novembre 1942, la région est occupée par l’Italie jusqu’en septembre 1943, puis par l’Allemagne.




Verso référence S.1427 de l'ingénieur mécanicien de 1ere classe à
Unité Marine Saïgon daté de Annecy le 22-12-43

Hôtel des Alpes Annecy


message d'Emile Binois Ingénieur mécanicien à Saïgon Marine
transmis par le service des renseignements aux familles
replié à Menthon St-Bernard TàD 20-4-1944



Toulon rayé remplacé par Menthon message expédié le 5-4
référence S.376


Les messages télégraphiques et les messages radio


Toulon sur Mer 10-XII-1941

Outre les courriers échangés, les marins avaient la possibilité de communiquer avec leur famille par le biais de télégrammes et de messages radio.

Les télégrammes personnels étaient acheminés (au moins durant les débuts de l’internement) via la poste égyptienne d’Alexandrie.

Référence P113 Pégase à Saïgon

De plus la note parue dans l’Ouest-Eclair évoque la possibilité de profiter d’un télégramme groupé. Celui-ci était échangé entre le Service des Renseignement aux Familles de la préfecture maritime de Toulon et le poste radiotélégraphique du navire-amiral Duquesne. 


Envoi de Toulon  SRF Toulon Préfecture maritime 18-XI-1942
Le S.R.F de Toulon retransmettait aux familles les messages reçus d’Alexandrie via un modèle d’entier postal repiqué. Le S.R.F recevait les messages à transmettre au moyen de cartes interzones ou d’un courrier en franchise.

La fin du carénage du Pégase a lieu en ,
un mois après l'entrée en guerre des Japonais.
Des négociations ont lieu pendant plusieurs mois pour permettre le retour du sous-marin
en métropole, qui est finalement prévu le 
.
Mais le débarquement allié  en Afrique du Nord 
 le  
pousse les Japonais à annuler puis à suspendre le départ


Ce mode de communication n’était pas spécifique aux messages échangés avec les marins internés à Alexandrie. En effet le S.R.F transmettait des messages avec les marins dispersés à travers le monde.


Par ailleurs le S.C.O.M (Service Central des Œuvres de la Marine) transmettait par radio-alger ou radio-tunis une sélection des messages télégraphiés. Ces émissions pouvaient être captées par le poste radiotélégraphique du navire-amiral Duquesne.

Les émissions radio ont forcément été interrompues du fait du débarquement allié en Afrique Française du Nord. Les messages télégraphiques semblent eux avoir été échangés jusqu'à la fin de l'internement.

Référence : "Messages d'Indochine" par François Chauvin dans Timbres Magazine No 44, mars 2004.  



https://francearchives.gouv.fr/fr/authorityrecord/FRAN_NP_051228


01 décembre 2025

Cancale Daniel De la Touche de la Ravardière Brésil Maragnan Maranhão

 Daniel de la Touche de La Ravardière au Brésil


Daniel de la Touche de La Ravardière part de Cancale accompagné de Jean Mocquet, botaniste  »garde du cabinet et des singularités du cabinet du roi » charge de noter la richesse des cultures, de la végétation et de la faune.

Daniel de la Touche de la Ravardière © JM Bergougniou


Après des difficultés de navigation, ils arrivent le 8 avril 1604 en vue de la Rivière des Amazones,  »à peu près d’un degré en deçà de la ligne ». C’est l’Équateur, la ligne équinoxiale. Ils sont accueillis par les indiens Caripous, Jean Mocquet note :  »Ils sont hardis et belliqueux, courtois et libéraux, et ont la face fort gaie. Basanés comme les Toupinambous qui vivent au Maragnan, ils sont plus beaux, plus vifs, plus gais » mais ces indiens sont les ennemis mortels des Caraïbes. La Ravardière et Mocquet longent la côte jusqu’à la mi-août, découvrant les richesses de la nature et les coutumes des indiens. Jean Mocquet étudie la flore, découvre le  »bois-brésil », le bois d’aloès, les cultures (maïs, patates, plantain, ananas, miel…), la diversité des animaux (perroquets, singes paresseux…).

Cancale le port de la Houle © JM Bergougniou


Grace à Yapoco, fils d’un roi Caribou, La Ravardière et Jean Mocquet approfondissent leurs connaissances sur les coutumes des diverses tribus telles que les anthropophages, les sans terre. Ils explorèrent la rivière Cayenne, mais devant l’hostilité d’une partie de la population des Caraïbes, et les tensions entre les tribus, ce sera le retour à Cancale. A bord, La Ravardière emmenait deux jeunes indiens caraïbes, deux frères qui ne survécurent pas. Ils arrivèrent le 15 août 1604.




Henri IV, fort satisfait des découvertes faites par Jean Mocquet et La Ravardière, concéda a La Ravardière le titre de  » Lieutenant général en la terre d’Amérique, depuis l’Amazone jusqu’à l’île de la Trinité ». Charles des Vaux, ami de La Ravardière, resté depuis 1604 au Maragnan, rentre en France où reçu par Henri IV, il vante les richesses du pays brésilien. Le Roi confie à La Ravardière une nouvelle mission pour explorer l’île de Maragnan et sa région de l’Equateur.


Partis de Cancale, le 10 juillet 1609, à bord de l’Esprit, accompagnés du Choisy (cent tonneaux et plusieurs dizaines de soldats), La Ravardière et des Vaux arrivent en vue de la côte vers la mi-septembre. Fait de dunes et de marécages, il est difficile d’aborder. Remontant vers le nord-ouest, c’est la découverte d’une large baie qui reçoit plusieurs fleuves. L’ile de Maragnan (40 kms de long sur 20 kms de large) est située dans cette vaste baie, encadrée par deux larges rivières, Anil et Abacanga. Le relief de l’île forme un abri naturel, avec un promontoire faisant forteresse. La Ravardière et Des Vaux reçoivent un bon accueil des indiens Tupinambas et de leur chef, Japy-Ouassou. Ils explorent les rivières et les fleuves, visitant les principaux villages, étudiant coutumes, habitats et cultures.

Cancale le port de la Houle © JM Bergougniou
En six mois, ils rassemblent 12 000 personnes dans le Maragnan, pour fonder une future colonie. La Ravardière  »souhaitait créer une cité nouvelle, une société réunissant les qualités des uns et des autres, bannissant leurs défauts. Il ne veut pas chasser les naturels, mais vivre avec eux. » Fin mars, mission terminée, Daniel de la Touche de La Ravardière et Charles des Vaux rentrent à Cancale, accompagnés de deux indiens qui apportaient l’hommage de leur chef à Henri IV. Ils ne survivront pas au voyage.

Fin mai, à leur arrivée, ce fut l’annonce de l’assassinat d’Henri IV, le 14 mai 1610.


https://www.breizh-info.com/2023/06/19/221525/de-cancale-a-la-riviere-des-amazones-histoire-des-choses-memorables-en-deca-de-la-ligne-de-lequateur-la-ligne-equinoxiale-les-annees-1604-1610/

Service de renseignement aux familles Annecy Menthon-Saint-Bernard Guerre 1939-1945 Marine Indochine

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