05 février 2023

commandant Rivière des noms sur la mer aviso escorteur Hanoï TAAF Kerguelen Crozet 1977 1980

Commandant Rivière

Henri Laurent Rivière, né à Paris le 12 juillet 1827 et mort à Hanoï le 19 mai 1883 est considéré comme héros de la conquête du Tonkin. Un aviso escorteur portant son nom a fréquenté les Terres Australes.

Cols Bleus 29 octobre 1977 n°1493
5 mars 1977 Cols bleus N° 1463

L'aviso-escorteur Cdt. Rivière, après une escale aux iles Crozet est arrivé aux iles Kerguelen le 4.








Pour leur tonnage, ces 9 avisos-escorteurs(initialement appelés "escorteurs de l'Union Française") possèdent un armement et des moyens de détection (veille surface et ASM) conséquents.



En temps de paix, leur mission était d'assurer la présence et la souveraineté de la France dans ses départements et Territoires d'outre-mer. En temps de guerre, ils devaient escorter les convois de navires de commerce, principalement contre les sous-marins.  


Le journal Cols bleus nous raconte
en 1980 les escales à Crozet et Kerguelen l'auteur est le LV TROMELIN
"çà ne s'invente pas"

« Souvent pour s'amuser, les hommes d'équipage prennent des albatros, vastes oiseaux de mer qui suivent indolents compagnons de voyage le navire glissant sur des gouffres amers... »

Eh bien non, nous n'avons pas pris d'albatros, trop contents d'apprécier au long d'une mission de trente-cinq jours dans les terres et mers australes la permanence de leur présence et la beauté de leur vol, infatigables animateurs d'un décor sans cesse souligné par leurs trajectoires amples et gracieuses.
Un court séjour à Crozet nous a fait découvrir Port-Alfred et ses habitants ; nous y avons apprécié la chaleur de l'accueil par la trentaine des hivernants qui y résident, accueil en proportion avec la rareté des visiteurs car cette île est la plus mal desservie des
Australes, et l'apparition d'un navire y est vraiment un événement

Les lieux se prêtaient bien à une approche de la faune des terres Australes : la plage de débarquement s'ouvre sur une manchotière aux effectifs considérables, estimés à cinquante mille couples de manchots royaux, tandis qu'aux flancs du raidillon glissant et herbeux qui mène aux installations de la base, nichent les albatros juchés sur leurs nids tronconiques et couvant dignement leur œuf unique.


Mais les isles découvertes par M. de Kerguelen-Trémarec constituaient l'objet principal de notre mission. Deux jours et trois nuits de mer animées par de splendides aurores australes nous en firent aborder les parages. Las, la terre n'était pas prête à se dévoiler et la persistance de la brume nous oblige à croiser la journée durant le long de la côte Ouest, à distance respectueuse ; le soir enfin, telle une promesse, nous pûmes entrevoir, peu avant que le soleil ne se couche, les rebords étincelants de la calotte glaciaire Cook.




Ayant reconnu de nuit la flottille de chalutiers soviétiques en pêche sur les bancs du Sud, nous tentons au matin une nouvelle approche en direction de la côte Sud : alors que la distance décroit, le vent se lève et d'énormes masses de nuages déferlent des hauteurs et crèvent en grains compacts qui nous dissimulent à nouveau la terre.

Toute la matinée nous croisons parallèlement à la côte, arrivant à reconnaître, quand un soleil pâle consent à les réveiller, les promontoires les plus remarquables tels le cap des Aiguilles, les rochers des Swains ou le cap des Grottes.

Dans l'après-midi, alors que le vent tombe et que les détails se précisent, nous pénétrons dans la baie de la Table, vaste fjord austral flanqué par deux hautes presqu'îles et fermé par une plaine d'éboulis charriés par le glacier Ampère : ce dernier présente d'impressionnantes coulées de glaces qui se déploient sur un large front et se répandent entre des moraines sinueuses ourlées de crevasses profondes aux espaces teintés d'outremer et de jade.

L'Alleluia de Haendel, diffusé à l'extérieur, répand ses harmonies réfléchies par les falaises, et ce concert que nous avions spontanément réservé aux hôtes des lieux, manchots, sternes et cormorans, se hausse dans la majesté du site en un hymne à la nature.

Mais il faut bien quitter ce lieu, aux abords défendu par des rochers sournois, et nous regagnons la haute mer avant que la nuit tombe ; le mont Ross, Fuji-Yama des Kerguelen, réfléchit de toutes les plaques de glaces perchées sur ses flancs escarpés les derniers rayons du soleil.


Le 18 février au matin, nous chenaIons dans le golfe du Morbihan. On dénombre dans ce dernier autant d'îles que dans son modèle breton, mais si l'espace en est décuplé, le charme intimiste du bassin atlantique n'y est malheureusement pas perceptible.

Les alignements de Port-aux-Français sont bientôt reconnus, et nous mouillons dans la baie de l'Aurore-Australe, entamant une période de douze jours pendant laquelle nous allons beaucoup apprendre et aussi contribuer à divertir nos hôtes dont les savantes activités, àsur toutes les mers défaut d'être mornes, sont souvent austères.



Les marins pourront ainsi découvrir tous les domaines d'étude et de recherche actuellement entrepris aux Kerguelen : les habitants de Port-aux-Français, avec une patience, une bonhomie et aussi un sérieux qui révèle la passion avec laquelle ils considèrent leur tâche, les initient à la biologie, à la géophysique, à la géologie ou aux activités plus aisément perçues de la station météorologique. Aucune installation n'est, en ce lieu, classée comme zone réservée : c'est là le privilège de la recherche fondamentale, qui ouvre l'esprit à toutes les perspectives. Les spécialistes confrontent ainsi leurs hypothèses, et de l'étude de l'humble ver de terre qui s'est adapté à ce sol souvent gelé peuvent déboucher des perspectives nouvelles infirmant, ou confirmant, la théorie la plus récente sur la dérive des continents.


Sources
Gallica BnF


Cols bleus

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