05 août 2021

Croiseur Dupetit-Thouars Tahiti Reine Pomaré Pasteur Pritchard Polynésie

Croiseur Dupetit-Thouars













PROPOS DU COUP DE FORCE ANGLAIS CONTRE TAHITI

Comment, voici un siècle, le Saumurois Dupetit-Thouars prit possession de la Perle du Pacifique

L'AMIRAL ABEL AUBERT DUPETIT-THOUARS

Tahiti, l'Ile de l'éternel été. c l'enchanteresse et la preneuse de cœurs comme l'appelait Loti, qui rapporta de là-bas ce nom de fleur dont l'avait paré les suivantes de la reine Pomaré. Tahiti, la perle du Pacifique n'est plus une terre française. 
Deux croiseurs anglais sont venus cet été nous ravir par ruse. dit-on, notre souveraineté sur cet archipel lointain, où flottait depuis cent ans le pavillon français.



C'est en effet en 1841 que le contre-amiral Abel-Aubert Dupetit-Thouars, Saumurois de vieille souche et neveu du héros d'Aboukir, réussit à convaincre le gouvernement de Louis-Philippe de la nécessité pour la France de s'établir en Océanie, où l'Angleterre venait de s'installer en NouvelleZélande.

Parti de Brest le 29 décembre 1841. son pavillon flottant au mât de la frégate Reine-Blanche, Dupetit-Thouars en route vers les iles Marquises dont il s'empara le 25 juin 1842. A son arrivée à Tahiti, il y rencontra un adversaire opiniâtre en la personne du pasteur anglican Pritchard qui usant de sa toute-puissance sur l'influençable reine Pomaré, avait obtenu l'expulsion de l'ile de deux missionnaires français les pères Laval et Carey. Agissant d'ailleurs de sa propre Initiative puisque le gouvernement de Londres avait considéré comme une charge plus onéreuse qu'avantageuse l'accession de Tahiti à la couronne d'Angleterre. Pritchard résolut d'empêcher toute intrusion des Français dans les affaires de l'archipel.



Mais entre temps. intimidée par les représentations de l'amiral, la reine profitant d'une absence momentanée de son mauvais génie demanda la protection de la France, ce que Dupetlt-Thouars s'empressa de lui accorder par un traité signé en septembre 1842 Le drapeau français fut hissé sur les principaux édifices, sur la demeure de la reine et sur cène des chefs de l'Ile un conseil compose de trois membres, dont deux officiers français, centralisa le pouvoir administratif.

Croyant sa mission terminée, Dupetit-Thouars entreprit un long voyage sur les côtes d'Amérique et ne revint à Tahiti que quatorze mois plus tard. 
Quelle ne fut pas son indignation de voir, en mouillant a Papeete. le 1er novembre 1843. que le pavillon français ne flottait plus sur l'Ile, mais était bel et bien remplace par le pavillon britannique.

C'était là l'oeuvre de Pritchard qui avait repris son ascendant sur le reine.

C'en est assez, fit Dupetit-Thouars. Ce pavillon de fantaisie va être remplacé non plus par le drapeau du protectorat, mais par le drapeau tricolore français. A 1a Reine-Blanche étaient venues se joindre trois corvettes, l'Uranie, la Danaé et L'Embuscade, et l'ordre fut transmis a la petite escadre d'armer en guerre chaloupes et canots et de tenir prêtes pour descendre à terre le lendemain matin les compagnies de débarquement.

Le lendemain matin donc, grand branle-bas sur les navires pavoisés pour la circonstance. Le canon tonne tandis que les équipages débarquent. Apeurée. Pomaré fuit son palais et Pritchard se cache on ne sait où. La ville et la résidence royale sont occupées sans coup férir, cependant que sur tous les points de la baie le pavillon tricolore est hissé.


Mais cet acte de vigueur n'eut pas l'heur de plaire à l'Angleterre qui parla haut des outrages commis envers elle dans la personne du pasteur Pritchard » si bien que Louis-Philippe, désireux de maintenir la paix a tout prix dut exprimer des regrets désavouer Dupetit-Thouars et accorder une indemnité pour dommages à celui qui depuis dix ans. avait fomenté la discorde dans l'Ile la plus exquise du monde. Et qui plus est, il refusa d'approuver la prise de possession et se bornas à ratifier l'établissement du protectorat signé en 1842.
Cependant. Dupetit-Thouars rappelé en France, apparaît comme un héros. Il a pour lui toute l'opinion publique. Le "National" ouvre une souscription et recueille 30.000 francs pour lui offrir une épée d'honneur. Cette épée, l'amiral la refusera par discipline. A la Chambre, "l'affaire de Tahiti" déchaîne les passions et il s'en faut de peu qu'elle n'entraîne la chute du ministère Guizot.

Et puis. tout rentre dans l'ordre Jusqu'en 1880, année où l'abdication volontaire de Pomaré V fit de Tahiti une possession française et consacra enfin la clairvoyance de l'amiral Dupetlt-Thouars qui mort en 1864. n'avait pas eu la joie de voir se réaliser le grand rêve de sa vie.

Jean TROGOFF

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