FREMM ALSACE
les cloches ont sonné, le canon a tonné
La commune de Larmor-Plage se situe à la sortie de la rade de Lorient, sur sa rive droite. Elle est séparée de la commune de Port-Louis par un étroit chenal. Cette petite commune de 7,27 km² fait partie de l´arrondissement de Lorient et du canton de Ploemeur, commune rurale dont elle a été détachée en 1925.
Larmor apparaît dans les sources dès le 14e siècle, les seigneurs de Rohan-Guéméné sont alors propriétaires de la terre de Ploemeur dont Larmor n´est qu´un hameau.
Au 18e siècle, Larmor est transformé par le contexte de guerre. En effet les Anglais veulent anéantir Lorient et sa rayonnante Compagnie des Indes qui portent ombrage à leur commerce maritime. Pour assurer la défense de la rade de Lorient, une redoute est construite au Kernevel en 1758, en face de la citadelle de Port-Louis afin de défendre son accès. Plus en aval et pour barrer tout accès maritime de la côte à l´île de Groix, les plages de Locqueltas et de Kerpape sont dotées de forts, à la même période.
Située sur un point haut à deux cents mètres du littoral, l´église se remarque surtout par sa tour, visible de la mer.
Cette tour massive de base carrée est accolée à une nef plus modeste de base rectangulaire. Elle possède à son sommet une terrasse entourée d´un solide parapet et une guérite, et se termine par une flèche de granite installée en 1666. Des contreforts pleins viennent renforcer la stabilité de la tour. La plateforme est accessible par un escalier intérieur de 71 marches mais la tour demeure fermée au public. L´entrée dans l´église se fait par la porte sud. La voûte de la nef est en bois. L´église comporte deux statues représentant des saints en lien avec le maritime. Saint Efflam gagna la mer le soir de ses noces dans le but de traverser la Manche : selon les croyants, il dévoile, entre autres, l´avenir aux marins qui craignent un naufrage. Sa statue, en bois du 16e siècle, est classée aux Monuments Historiques depuis le 12 juillet 1912. C´est également le cas de la statue en pierre polychrome du 16e siècle de Saint Roch, patron des mariniers.
La tour, édifiée à l´ouest de l'église et achevée en 1630, sert de tour de guet fortifiée. On date de la fin du 16e siècle la coutume du salut des navires de guerre partant en longues campagnes : aux coups de canon répondaient les cloches pendant que l´on hissait le drapeau sur la tour. De là vient la devise de Larmor : « Bon vent à qui me salue ». L'église a été classée en 1990.
En route vers Toulon
Située au coeur du bourg historique de Larmor-Plage, l´église Notre-Dame-de-Larmor a longtemps été une chapelle de marins. Larmor-Plage ne devient paroisse qu´en 1912. La chapelle, maintes fois reconstruite, existe depuis le début du 10e siècle et son audience ne diminuera pas jusqu´à l´apparition en 1625 du pèlerinage de Sainte-Anne-d´Auray, avec lequel la chapelle entre en concurrence. La partie la plus ancienne aujourd´hui conservée se compose des quatre gros piliers du transept datant du 14e siècle.
L´église comporte trois bateaux ex-voto, dont deux sont classés. Le Notre-Dame-de-Larmor, trois mâts barque de commerce, maquette en bois de la première moitié du 20e siècle, est présentée sur des supports scellés dans le mur nord de la nef, entre la porte du porche et le portillon d'accès au clocher. Il a été classé le 14 janvier 1977. Le Saint-Jean, frégate trois mâts carré, maquette en bois peint de la fin du 19e siècle, a été classé le 21 janvier 1981. Le troisième bateau ex-voto est Le Protecteur, vaisseau à deux ponts et 64 canons.
Photo Patrick Le Pestipon
La frégate multimissions Alsace quitte Lorient le vendredi 26 mars 2021. Construite par Naval Group, elle doit être livrée à la Marine nationale. Son port d'attache est Toulon.
Longue de 142 m, large de 20 m, l’Alsace est un imposant navire de 6 000 tonnes. Elle a été mise à flot en avril 2019, après treize mois de construction dans la nef de Naval Group. C’est la neuvième frégate multimission (Fremm) construite à Lorient, la septième destinée à la Marine nationale, deux autres unités ayant été vendues à l’export, au Maroc et à l’Egypte.
11 h, la Fremm Alsace est passée en « régime mer ». Un passage de témoin important, s’il en est. C’est le PDG de Naval Group lui-même (cela se fait parfois), qui l’a signée. Il signifie le transfert de la conduite et de la sécurité de la frégate à l’équipage de la Marine : pour les équipes de Naval Group, c’est l’ultime moment de leur investissement après presque cinq ans de chantier. Ce « régime mer » marque surtout le grand départ des quais lorientais pour cette frégate multimissions, tout spécialement conçue avec une défense antiaérienne renforcée (ainsi que sa petite sœur Lorraine, toujours en chantier). Direction son port d’attache, Toulon, qu’elle devrait rallier vendredi prochain, après une navigation hauturière, sous la houlette du pacha, le capitaine de vaisseau Guillaume Garnoix, qui permettra de peauner encore sa prise en main.
Coups de canon face à Notre-Dame de Larmor
« En général, nous avons un équipage de 65 personnes pendant les phases d’essais », explique Didier Tréhin, responsable Naval Group embarqué. Il est le « monsieur Naval Group en mer » auprès du client, en l’occurrence la Marine Nationale, et son équipage. Là, pour le transport vers Toulon, 95 hommes sont à bord, dont beaucoup ont déjà pris le temps de se familiariser avec leur nouveau bateau. À terme, la Fremm Alsace a une capacité de couchage de 165 personnes maximum : elle peut accueillir un hélicoptère et son équipage, embarquer des forces spéciales... Son rôle sera notamment d’accompagner et protéger le porte-avions Charles-de-Gaulle lors de ses missions.
« Après la mise à flot, le départ d’une frégate, c’est toujours un moment de grande fierté et de grande émotion pour les équipes, de voir leur "bébé" prendre son envol, d’une certaine façon, c’est un accomplissement », explique-t-on côté Naval Group. « Ce qui est remarquable, cela a été la mobilisation de tous pour pouvoir tenir des délais, malgré la crise sanitaire », note Didier Tréhin.
Une fois passée l’église de Notre-Dame-de-Larmor, qui a traditionnellement fait sonner ses cloches au passage du navire, tandis qu’à bord on tirait des coups de canon. La Fremm va en réalité rester dans les eaux lorientaises jusqu’à ce samedi matin, où démarrera véritablement sa route sud. Reste désormais à ociellement l’inaugurer, dans le Var. Mais ça, c’est la partie de
la Marine nationale. À Lorient, on savoure simplement la satisfaction du travail bien fait.
(Le Télégramme/Anne-Cécile Juillet)
La Fremm a sonné 21 coups de canon en passant au large de l’église de Notre-Dame-de-Larmor, ce vendredi après-midi. (Le Télégramme/Jean-Christophe Sagot
Lundi, la ministre des Armées sera à Lorient pour conrmer l’accélération de livraison des « FDI ». De quoi réjouir Naval Group, la Marine nationale et séduire peut-être la Grèce.
À Paris, les députés Gwendal Rouillard, Jean-Charles Larsonneur ou encore Jean-Michel Jacques auront mouillé leur maillot breton jusqu’au bout. Ils peuvent s’en féliciter au regard de l’impact de la décision que dévoilera ociellement Florence Parly, lundi prochain, à Lorient. Au pied des formes du pôle spécialisé dans la construction des navires de surfaces de Naval Group, où se prolent les superstructures de deux corvettes de type Gowind vendues aux Émirats Arabes Unis, et la coque de l’Amiral Ronarc’h, première des cinq frégates de défense et d’intervention (les FDI) commandées pour la Marine nationale, la ministre des Armées devrait conrmer l’accélération de ce programme naval majeur.
Photo Patrick Le Pestipon |
Longue de 142 m, large de 20 m, l’Alsace est un imposant navire de 6 000 tonnes. Elle a été mise à flot en avril 2019, après treize mois de construction dans la nef de Naval Group. C’est la neuvième frégate multimission (Fremm) construite à Lorient, la septième destinée à la Marine nationale, deux autres unités ayant été vendues à l’export, au Maroc et à l’Egypte.
Photo Patrick Le Pestipon |
11 h, la Fremm Alsace est passée en « régime mer ». Un passage de témoin important, s’il en est. C’est le PDG de Naval Group lui-même (cela se fait parfois), qui l’a signée. Il signifie le transfert de la conduite et de la sécurité de la frégate à l’équipage de la Marine : pour les équipes de Naval Group, c’est l’ultime moment de leur investissement après presque cinq ans de chantier. Ce « régime mer » marque surtout le grand départ des quais lorientais pour cette frégate multimissions, tout spécialement conçue avec une défense antiaérienne renforcée (ainsi que sa petite sœur Lorraine, toujours en chantier). Direction son port d’attache, Toulon, qu’elle devrait rallier vendredi prochain, après une navigation hauturière, sous la houlette du pacha, le capitaine de vaisseau Guillaume Garnoix, qui permettra de peauner encore sa prise en main.
Photo Patrick Le Pestipon |
Coups de canon face à Notre-Dame de Larmor
« En général, nous avons un équipage de 65 personnes pendant les phases d’essais », explique Didier Tréhin, responsable Naval Group embarqué. Il est le « monsieur Naval Group en mer » auprès du client, en l’occurrence la Marine Nationale, et son équipage. Là, pour le transport vers Toulon, 95 hommes sont à bord, dont beaucoup ont déjà pris le temps de se familiariser avec leur nouveau bateau. À terme, la Fremm Alsace a une capacité de couchage de 165 personnes maximum : elle peut accueillir un hélicoptère et son équipage, embarquer des forces spéciales... Son rôle sera notamment d’accompagner et protéger le porte-avions Charles-de-Gaulle lors de ses missions.
« Après la mise à flot, le départ d’une frégate, c’est toujours un moment de grande fierté et de grande émotion pour les équipes, de voir leur "bébé" prendre son envol, d’une certaine façon, c’est un accomplissement », explique-t-on côté Naval Group. « Ce qui est remarquable, cela a été la mobilisation de tous pour pouvoir tenir des délais, malgré la crise sanitaire », note Didier Tréhin.
Photo Patrick Le Pestipon |
Une fois passée l’église de Notre-Dame-de-Larmor, qui a traditionnellement fait sonner ses cloches au passage du navire, tandis qu’à bord on tirait des coups de canon. La Fremm va en réalité rester dans les eaux lorientaises jusqu’à ce samedi matin, où démarrera véritablement sa route sud. Reste désormais à ociellement l’inaugurer, dans le Var. Mais ça, c’est la partie de
la Marine nationale. À Lorient, on savoure simplement la satisfaction du travail bien fait.
Photo Patrick Le Pestipon |
La Fremm a sonné 21 coups de canon en passant au large de l’église de Notre-Dame-de-Larmor, ce vendredi après-midi. (Le Télégramme/Jean-Christophe Sagot
Lundi, la ministre des Armées sera à Lorient pour conrmer l’accélération de livraison des « FDI ». De quoi réjouir Naval Group, la Marine nationale et séduire peut-être la Grèce.
À Paris, les députés Gwendal Rouillard, Jean-Charles Larsonneur ou encore Jean-Michel Jacques auront mouillé leur maillot breton jusqu’au bout. Ils peuvent s’en féliciter au regard de l’impact de la décision que dévoilera ociellement Florence Parly, lundi prochain, à Lorient. Au pied des formes du pôle spécialisé dans la construction des navires de surfaces de Naval Group, où se prolent les superstructures de deux corvettes de type Gowind vendues aux Émirats Arabes Unis, et la coque de l’Amiral Ronarc’h, première des cinq frégates de défense et d’intervention (les FDI) commandées pour la Marine nationale, la ministre des Armées devrait conrmer l’accélération de ce programme naval majeur.
Deux ans de plan de charge
Concrètement, après la livraison en 2024 de la tête de série des FDI, les deuxièmes et troisièmes unités feront l’objet d’un tir groupé dès 2025 Au deuxièmes et troisièmes unités feront l objet d un tir groupé dès 2025. Au lieu de 18 mois, il ne s’écoulera plus qu’environ neuf mois entre les trois premières unités - le calendrier des suivantes ne change pas (2028 et 2029). Cette décision est majeure sur le plan industriel et social. Elle revient à apporter deux ans de plan de charge à ce site fragilisé par l’absence de nouvelles commandes à l’export. Quelques centaines d’ouvriers et de techniciens voyaient déjà se proler le chômage technique à l’horizon.Le couperet s’éloigne.
C’est aussi une bonne nouvelle pour la Marine nationale, dont la loi de programmation militaire a sanctuarisé son format à 15 frégates de premier rang. Plus le renouvellement de ses unités sera rapide, plus vite elle pourra répondre aux sollicitations, « qui se multiplient ». À moins que l’équation grecque ne modie à nouveau la donne. L’allié de la France souhaite acquérir quatre frégates modernes. Mercredi et jeudi, présente à Athènes pour les festivités du bicentenaire de l’indépendance, Florence Parly a évoqué la proposition française avec ses homologues : la rétrocession immédiate de deux frégates sur le point d’être retirées du service mais « en parfait état », le Jean-Bart et le Latouche-Tréville, en attendant les quatre FDI ambant neuves. Désormais, les Grecs savent que Naval Group peut accélérer la cadence. Chaque atout compte dans cette compétition où la France affronte les États-Unis, le Royaume-Uni, l’Allemagne et l’Espagne.
Merci à Pierre Le Galle et Patrick Le Pestipon
sources :
Naval Group
Marine nationale
Le Télégramme
Ouest-France
Région Bretagne
http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-notre-dame-de-larmor-actuellement-eglise/c1b52caa-361b-4e2a-a9b8-5c59a8853109
https://www.ouest-france.fr/bretagne/lorient-56100/naval-group-lorient-n-aura-plus-l-em-alsace-em-1c5c9a4e-8e46-11eb-a1bb-f434af1b4244
Le Télégramme
Ouest-France
Région Bretagne
http://patrimoine.bzh/gertrude-diffusion/dossier/chapelle-notre-dame-de-larmor-actuellement-eglise/c1b52caa-361b-4e2a-a9b8-5c59a8853109
https://www.ouest-france.fr/bretagne/lorient-56100/naval-group-lorient-n-aura-plus-l-em-alsace-em-1c5c9a4e-8e46-11eb-a1bb-f434af1b4244
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