06 mars 2019

bernard Dubourdieu croiseur à batteries marine impériale

Bernard Dubourdieu et le croiseur

Portrait de Bernard Dubourdieu

J'ai déjà eu l'occasion d'évoquer Bernard Dubourdieu commandant de la Marine impériale dans l'Adriatique dans un article précédent. Il écrivait alors à Emeriau de Beauverger préfet maritime de Toulon.

Certificat de bonne conduite délivré à Fontaine Charles François né au Vivier sur Mer
Un certificat de bonne conduite et de capacité délivré à un marin originaire de la région de Cancale et embarqué sur le DUBOURDIEU m'amène à reparler de ce marin tué au combat sur LA FAVORITE le 13 mars 1811.

 En juillet 1792, Dubourdieu s'embarque comme timonier dans la marine de guerre et, remarqué pour son zèle et sa bonne connaissance de la mer, il reçoit peu après le rang d'aspirant. Il est affecté au vaisseau L'Entreprenant (74 canons), à Toulon où règne une vive agitation


En 1793, il passe sur la frégate Topaze (32 canons), et participe aux campagnes de Cagliari et de Naples au sein de l'escadre du vice-amiral Latouche-Tréville. À l'issue de ces expéditions, il revient à Toulon où la situation est complètement retournée : les Anglais prennent possession de la ville «au nom de Louis XVII. »

Port de la Montagne nom révolutionnaire donné à la ville de Toulon pour s'être livrée aux Anglais



Carte de Gibraltar





Capturé, il tente alors de s'évader, ce qui lui vaut d'être transféré sur les pontons britanniques de Gibraltar. Là, après quatre mois de détention, n'ayant de cesse de vouloir s'échapper, il profite d'une nuit noire pour réunir une vingtaine de soldats et marins français décidés à le suivre. Ils s'emparent d'une chaloupe anglaise qui permet au groupe d'aborder le transport de guerre armé Vicomte du Temple (10 canons), qu'ils capturent avec son équipage. 








Manœuvrant habilement à la faveur de la nuit, ils conduisent le navire au travers des bâtiments mouillés dans la rade, et parviennent à rallier l'île d'Yeu, puis Lorient le 31 décembre 1794, après un mois de navigation. Cet exploit vaut à Dubourdieu les honneurs du Moniteur officiel du 12 pluviose de l'an 3 (1er février 1795) et les félicitations de la Convention nationale.







Promu enseigne de vaisseau à titre provisoire, il sert alors sur plusieurs bâtiments, en particulier sur la corvette La Réjouie à bord de laquelle il prend part à la surveillance des côtes de la Bretagne. Il est promu enseigne de vaisseau à titre définitif en 1796.



En 1797, il embarque sur la corvette La Gaieté, qui doit rejoindre Cayenne. Interceptée en chemin par la frégate anglaise de 38 canons HMS Aréthusa, La Gaieté doit amener son pavillon après deux heures de combat. Blessé à la jambe, Bernard Dubourdieu est à nouveau fait prisonnier. Il ne sera libéré qu'en 1799, après 17 mois de captivité.


À sa libération, il est affecté sur le cutter Serpentin et, au début 1800, embarque comme officier de manœuvre sur la frégate La Régénérée, qui appareille de Rochefort en février 1800 avec la frégate L'Africaine, pour transporter des vivres, des munitions et des renforts en Égypte. L'Africaine est prise par les Anglais au cours du transit, mais La Régénérée parvient à arriver à Alexandrie. Le général Kléber, commandant en chef de l'armée d'Orient, l'y emploie à différentes missions, notamment au sondage des passes du port.

Noté favorablement, soutenu (notamment) par le général Menou qui succède à Kléber, il est promu lieutenant de vaisseau en avril 1801 et prend le commandement de l'aviso L'Écrevisse, avec lequel il est chargé de transporter des courriers importants vers la Métropole. Il réussit à atteindre les côtes de l'Adriatique où il est intercepté par une corvette anglaise. À nouveau capturé, il est libéré assez rapidement, à Raguse sur la côté dalmate, à la suite d'un échange de prisonniers.

Il exercera ensuite les fonctions de chef des mouvements par intérim dans le grand port de Tarente


Le Croiseur Dubourdieu 

L'arsenal de Cherbourg a procédé ,le 6 décembre dernier (1884), a la mise à l'eau du croiseur à batterie le Dubourdieu, navire en bois de 3.354 tonneaux. Ses dimensions sont les suivantes : longueur 77m30 ; largeur, 14m;20 ; tirant d'eau à l'arrière, 6m96. Son armement comprendra 4 canons de 16c en tourelles barbettes, deux pouvant tirer en chasse extrême et deux en retraite extrême, 22 canons de 14c en batterie, plusieurs canons-revolvers, et des tubes de lancement de torpilles placés sur le pont supérieur. (Revue Maritime et coloniale 1885)





La machine de ce bâtiment, construite par l'usine du Creusot, est du système compound à trois cylindres : elle devra développer 3300 chevaux de 75 kilogrammètres et imprimer au navire une vitesse de 14 noeuds et demi à l'heure. La vapeur lui sera fourni par six chaudières cylindriques.
Le Dubourdieu est destiné aux stations hors d'Europe.

Sources:

Grande Chancellerie de la Légion d'honneur

BNF Gallica

Ministère de la marine et des colonies

Revue maritime et coloniale / Ministère de la marine et des colonies
Publication :Librairie de L. Hachette (Paris)


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