17 mai 2025

AMS OP1 2025 Amsterdam Saint-Paul prise de possession 1843 AdamMieroslawski TAAF Îles australes

AMS OP1 2025 Amsterdam Saint-Paul prise de possession 1843 Adam Mieroslawski TAAF Îles australes



Sous Louis-Philippe, la navigation à vapeur étant encore dans l'enfance, toute la navigation hauturière se faisait avec des bâtiments à voile. En conséquence, il fallait s'y prendre à l'avance pour faire parvenir des nouvelles ou des ordres de l'autre côté de l'Equateur.

Grand-Brulé La Réunion © JM Bergougniou
Lorsque les instructions du premier ministre Guizot arrivèrent à la Réunion, le gouvernement de l'île était aux mains du contre-amiral Bazoche. Elles lui enjoignaient d'avoir à prendre possession, le plus tôt possible, des îles Saint-Paul et Amsterdam, situées à 1.100 kilomètres dans le N.-N.-E. des îles Kerguelen et à quelque 2.000 km. de l'île Bourbon.

la base Martin-de-Viviès Amsterdam © JM Bergougniou
Son prédécesseur, l'amiral Helle, avait reçu la mission de planter le pavillon tricolore à Mayotte, à Nossi-Bô, à Nossi-Mitsiou, à Nossi-Cumba, ainsi que sur la côte occidentale de Madagascar, ce qui consacrait l'avenir de la France dans l'océan Indien méridional, et affirmait son dessein de ne jamais se désintéresser de la marche de l'histoire dans les mers du Sud. Son pavillon s'y était montré derrière celui des Portugais, dès 1529, époque où deux voiliers, affranchis de Dieppe, qui se rendaient à Sumatra, sous le commandement des frères Parmentier, firent relâche à Madagascar. L'histoire de la longue conquête de cette grande île montre que, depuis Henri IV, malgré les vicissitud.es de notre politique, intérieure, les changements de régime, les révolutions, le caractère soi-disant versatile d.e la nation, notre activité dans ces parages, qui a pu subir des éclipses, ne pouvait, en réalité, s'éteindre. 


Ancien hôpital militaire Saint-Denis  La Réunion © JM Bergougniou
La mainmise de la France sur Saint-Paul et Amsterdam trouvait une justification dans ce l'ait que les côtes de Bourbon, sont presque dépourvues de poissons comestibles, tandis qu'ils pullulent, comme nous le verrons, dans le voisinage de ces îles. 

la pêche devant Amsterdam © JM Bergougniou
A telle enseigne que des pêcheurs français des Mascareignes n'hésitaient pus à s'y rendre pour en ramener, de même que font.depuis toujours ceux d'Islande ou de Terre-Neuve dans l'hémisphère nord, des cargaisons d'une variété de morue précieuse pour compléter l'alimentation de nos colonisateurs et de la main-d'oeuvre noire employée sur leurs plantations.

Le contre-amiral Bazoche, gouverneur de l'île Bourbon


Les gouverneurs avaient certainement dû fournir, depuis longtemps, au pouvoir central, des rapports à ce sujet, dans lesquels ils conseillaient d'envisager l'encouragement de constructions d'usines de conserves, susceptibles de prendre une grande extension, dont pourrait profiter la métropole elle-même.

L'ordre d'agir finit enfin par arriver de Paris. Il n'y avait, en rade de Saint-Denis, qu'un petit trois-mâts français armé à Bordeaux, L'Olympe, commandé par le capitaine Martin Dupeyrat, qui, son déchargement achevé, embarquait du les'' afin de relever pour les Indes, mouvement commandé par le trafic de l'époque. Les capitaines de voiliers engagés dans cette exploitation y étaient fidèles, car elle leur permettait d'y user leur carène, en une campagne de deux à trois ans, dont le bilan laissait, foutes dépenses payées, une rétribution intéressante du capital investi.

La plupart de ces valeureux capitaines-marins avaient une part dans l'affaire, quelquefois même le navire leur appartenait en entier.


Nous savons, par un rapport de mer du capitaine Martin Dupeyrat, déposé au consulat de France à Sainte-Hélène deux ans plus tôt (17 septembre 1841), qu'il avait déjà pratiqué le grand cabotage dans la mer des Indes. Ce n'était donc pas un inconnu pour le gouverneur Bazoche auquel, sans doute, son prédécesseur, l'amiral de Helle, n'avait pas manqué de le signaler comme appartenant à l'élite des capitaines au long cours qui collaboraient régulièrement au développement des richesses commerciales de l'île, et promenaient, avec honneur, le pavillon national dans tous les coins de l'océan Indien. Dans l'incertitude au sujet du prochain passage d'un navire de guerre à Bourbon, sans hésiter, l'amiral Bazoche lit appeler le capitaine de L'Olympe au gouvernement pour lui exposer la mission qu'il allait avoir à remplir au nom de la France, et par un arrêté du 8 juin 1843 le gouverneur l'on investit officiellement.



La petite expédition fut rapidement organisée. Elle comprenait douze soldats d'infanterie de marine, leur chef M. Adam Mieroslawski, capitaine au long cours, qui était déjà venu à Saint-Paul étudier la question de la pêche et du matériel. Le 12 juin 1843, L'Olympe quittait la rade de Saint Denis et faisait route sur l'île Amsterdam, où s'accomplit tout de suite la formalité de la prise de possession, le jour même de l'arrivée, 1er juillet.




Procès-verbal de la prise de possession des îles Saint-Paul et Amsterdam.


Nous soussignés, Dupeyrat Martin, capitaine au long cours, commandant le navire L'Olympe, de Bordeaux, commissionné par l'arrêté du 8 juin .1843 de M. le Gouverneur de Bourbon, afin de prendre possession au nom de la France des îles SaintPaul et Amsterdam;





Adam Mieroslawski, également commissionné par M. le Gouverneur de Bourbon, pour assumer le commandement de ces îles aussitôt la. prise de possession;

Attestons, ce jour, trois juillet mil huit cent quarante-trois, en prendre possession au nom de la France, et y avoir arboré le pavillon national sur la digue N.-O., on présence des hommes de la garnison sous les armes, qui lui ont rendu les hommages d'usage, et des principaux de l'équipage de l'Olympe, qui ont signé avec ,nous.

Attestons, de plus, laisser à l'île Saint-Paul, Monsieur Adam Mieroslawski, à titre de chef de ces deux îles, avec un détachement de l'infanterine de marine pour garnison.
En foi de quoi nous avons signé le présent procès-verbal pour servir à qui de droit.
Fait à l'île Saint-Paul, au pied du mât de pavillon, le 3 juillet 1843.



https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k5577336z/f5.item.r=%22Adam%20Mieros%C5%82awski%22#


16 mai 2025

TROMELIN OP1 2025 Iles Eparses TAAF Philibert Commerson Fou à pieds rouges

TROMELIN OP1 2025 Iles Eparses TAAF  Philibert Commerson Fou à pieds rouges


Ce lundi (31-3), le Marion Dufresne est arrivé à Tromelin, marquant le premier arrêt de sa rotation dans les TAAF. Cette île isolée de l’océan Indien, classée réserve naturelle, accueille une mission scientifique et logistique essentielle à la préservation de son écosystème unique. 🐢🌿
⚓️ À bord, l’équipage et les passagers ont profité de cette escale pour assurer le ravitaillement, la relève du personnel et mener des observations scientifiques.

Tromelin est une petite île corallienne plate d’un kilomètre carré. Elle est située à 560 Km au nord de la Réunion. Elle est rattachée à la collectivité des Terres australes et Antarctiques françaises (TAAF) depuis 2007.


Les TAAF maintiennent une présence sur l’île en détachant en permanence trois agents relevés tous les trois mois environ.



Philibert Commerson (18 novembre 1727, Châtillon-les-Dombes - 13 mars 1773, île Maurice est un médecin, explorateur et un naturaliste français. Son nom est parfois écrit par ses contemporains Commerçon, conformément à la prononciation.

Il est connu pour avoir accompagné Bougainville comme naturaliste dans son voyage autour du monde, et pour avoir secrètement aidé Jeanne Barret à participer au voyage et devenir ainsi la première femme botaniste à avoir fait le tour du monde. Ensemble, ils collectèrent des milliers d'espèces de plantes nouvelles, d'insectes, de poissons et d'oiseaux qui furent offerts au Jardin du roi. Une mort précoce, à l'âge de 45 ans, ne lui laissa pas le temps de publier ses travaux. En 2011, 42 genres nommés par Commerson sont valides et plus de 100 espèces végétales portent son nom[2]. Mais Commerson n'a en fait rien publié lui-même, étant mort prématurément. Il a simplement laissé des herbiers avec des annotations. C'est pourquoi ses noms apparaissent sous une forme comme Comm. ex Juss.


1er février 1767. La flûte L’Étoile quitte Rochefort en emportant à son bord plus d’une centaine d’hommes parmi lesquels le médecin naturaliste du roi, Philibert Commerson. 

Âgé de 39 ans, il va réaliser le rêve que caressent beaucoup de ses condisciples : partir à la découverte de terres inconnues. Recommandé par son ami d’enfance, l’astronome Joseph-Jérôme de Lalande, Commerson fait partie de l

a première expédition française autour du monde. C’est le roi Louis XV qui est à l’origine de cette circumnavigation : il a commandé au capitaine de frégate Louis-Antoine de Bougainville, « colonisateur » des Malouines, de restituer cet archipel aux Espagnols et, cette mission diplomatique accomplie, de « reconnaître dans l’océan Pacifique autant et du mieux qu’il lui sera possible les terres gisantes entre l’Inde et la côte occidentale de l’Amérique dont différentes parties ont été aperçues par des navigateurs » ; il doit aussi examiner « les terres, les arbres et les principales productions » et rapporter « des échantillons et des dessins de tout ce qu’il jugera pouvoir mériter attention« . Bougainville est ainsi parti de Brest, le 5 décembre 1766, à bord de la frégate La Boudeuse et Commerson va le rejoindre en embarquant sur le deuxième navire affrété pour cette expédition.

La travestie de L’Étoile



Ayant le droit d’être accompagné par un valet, Philibert emmène avec lui Jean Baré dit Bonnefoy. Un petit homme bien étrange, ce Jean, aux yeux de l’équipage : malgré ses 27 ans, ses joues sont imberbes, sa voix est aiguë et son visage trop lisse surmonte des épaules étroites et des hanches larges… C’est que, sous ces habits masculins, se cache une femme, Jeanne Barret, la maîtresse de Philibert, qui a insisté pour être aux côtés de son amant dans cette aventure hors du commun. Seulement, depuis l’ordonnance de Louis XIV datant de 1689, il est défendu aux officiers et aux hommes d’équipage « de mener des femmes à bord pour y passer la nuit, et pour plus longtemps que pour une visite ordinaire« . Jeanne s’est donc travestie en homme pour assouvir sa soif de découverte, elle a gommé sa féminité en coupant sa longue chevelure et en camouflant sa poitrine sous un bandage serré. Pendant plus d’un an, elle réussira plus ou moins à tromper son entourage, ne ménageant pas ses efforts pour accomplir, comme les autres membres de l’équipage, les dures tâches nécessaires au fonctionnement et à l’entretien du navire.



https://taaf.fr/recrutement/#Chef_de_mission_Tromelin_2025

15 mai 2025

CROZET TAAF OP1 2025 ALFRED FAURE La Marine aux TAAF énergie centrale

 CROZET TAAF OP1 2025 des marins à ALFRED FAURE

En 2024, Le service "Énergie/Sécurité" communément appelé "la Centrale" de la base Alfred Faure est composé de 2 marins de la Marine nationale, William et Denis.

Service indispensable à la vie sur base, il permet d’assurer la production d’énergie électrique et sa distribution dans toute la base.

La sécurité sur et hors base et la prévention des risques sont également du ressort de « la Centrale ».

La production d’énergie est réalisée par le fonctionnement de 3 groupes électrogènes principaux, chacun délivrant la puissance électrique nécessaire au fonctionnement de la base.



Le réseau de distribution haute et basse tension nécessite un suivi et un entretien rigoureux afin de le maintenir en état et prévenir tout risque pour les personnes et les biens.


La semaine dernière par exemple a eu lieu la maintenance du réseau HT nécessitant un travail minutieux de préparation et de réalisation impactant l’ensemble de la base.


avec les pompoms © JM Bergougniou
Enfin, William et Denis sont en charge de la sécurité Incendie sur base en veillant au bon fonctionnement des installations de sécurité incendie, en assurant la formation des personnels et le maintien en condition opérationnel des
équipements « Pompier ».
Sources

TAAF

https://ilescrozet.blogspot.com/2024/07/focus-sur-le-service-energiesecurite-ou.html


14 mai 2025

30 ans du Marion Dufresne 1995 Ateliers Chantiers du Havre TAAF îles australes

30 ans du Marion Dufresne



En 1995, les Ateliers et Chantiers du Havre viennent de livrer le second Marion-Dufresne, navire de recherche et d'avitaillement des Terres australes. Candidats à la construction du paquebot Paul Gauguin, celle-ci est attribuée à Saint-Nazaire, lorsqu'apparaît la demande de l'armement norvégien Stolt Nielsen Tankers. Il s'agit de construire trois transporteurs de produits chimiques de 176 mètres de haute technologie. Les ACH relèvent le défi et concluent ce contrat pour des livraisons successives en juillet 1997, avril et décembre 1998. Des difficultés d'approvisionnement en matière première (de l'inox duplex pour 54 citernes) et les exigences d'un cahier des charges alors que l'entreprise poursuit simultanément sa modernisation créent d'importants retards. Ce calendrier n'est pas respecté, la trésorerie s'épuise, l'État intervient financièrement. L'État demande un audit de l'entreprise puis, le 31 août, indique à l'entreprise de «s'engager sans tarder dans la recherche d'un actionnaire de référence». Estimant qu'aucune proposition crédible n'a été formulée, le gouvernement décide, le 22 octobre, la conversion du site au terme de l'exécution de la commande en cours.


L
Amsterdam  L'Austral et le Marion Dufresne © JM Bergougniou
ongueur hors tout : 120,50 m
Largeur : 20,60 m
Creux : 12,80 m
Tirant d’eau : 6,95 m
Déplacement : 10.380 tÉ
Port en lourd : 4.900 t
Fret : 2.500 t


Le Port  Réunion à quai © JM Bergougniou

Propulsion et puissance : 3 groupes diesel-alternateur, total 8250 kW
• 2 moteurs électriques synchrones de propulsion : 2 x 3000 kW
• 1 propulseur avant de 750 kW
Autonomie : 2 mois
Vitesse maximale : 16 nœuds
Passagers : 114
Equipage maximum : 46 membres



À l’occasion de deux anniversaires marquants, les 70 ans des Terres australes et antarctiques françaises (TAAF) et les 30 ans du Marion Dufresne II, les TAAF ont le plaisir de dévoiler un nouveau timbre hors-programme. Ce nouveau timbre, conçu par l’artiste Captain Atlas, met en lumière les deux fonctions clés du Marion Dufresne II : sa mission logistique et ses activités océanographiques. Le 30 mars 2025, lors de la Journée Portes ouvertes du Marion Dufresne, ce timbre inédit sera mis en vente, symbolisant l’importance de ce navire pour la recherche scientifique et la logistique des TAAF.



premier jour à Tromelin 30 mars 2025
Pour plus d’informations sur ce lancement et l’acquisition du timbre, veuillez consulter le site web à l’adresse suivante : https://taaf.fr/ ou écrire à philatelie@taaf.fr

Informations techniques du timbre hors-programme « 30 ans du Marion Dufresne » :

départ vers les îles australes © JM Bergougniou

Date de sortie :
Dimanche 30 mars 2025
Artistes : Captain ATLAS (Eliott Badiqué)
Valeur faciale : 1,29 € (Feuille illustrée de 10 timbres)
Dimensions timbre : 52 X 80.
Format feuille : 290 X 190
Technique : OFFSET
Tirage : 16 000

Merci à l'UFPP-SATA pour les plis

Sources
La Poste
TAAF

https://envelopmer.blogspot.com/2018/08/institut-francais-pour-la-recherche-et.html

13 mai 2025

FREMM AQUITAINE NARVAL 25.5 Norvège Trondheim mai 2025

Fremm aquitaine

Narval 25.5 Norvège TRONDHEIM


𝐄𝐬𝐜𝐚𝐥𝐞 𝐝𝐞 𝐥𝐚 𝐟𝐫𝐞́𝐠𝐚𝐭𝐞 𝐀𝐪𝐮𝐢𝐭𝐚𝐢𝐧𝐞 𝐚̀ 𝐓𝐫𝐨𝐧𝐝𝐡𝐞𝐢𝐦

Ce week-end, nous avons eu l'honneur d’accueillir à Trondheim la frégate multi-missions Aquitaine, fleuron de la Marine nationale, à l’occasion d’une escale illustrant l’excellence de la coopération navale franco-norvégienne. ⛴️ 🌊 

Le ministre norvégien de la Défense, Tore O. Sandvik, est monté à bord de la frégate où il a été chaleureusement accueilli par l’équipage et le commandement. Cette visite a été l’occasion de réaffirmer les liens solides qui unissent la France et la Norvège dans le domaine de la défense et de la sécurité maritime. 🪖 

Cette escale témoigne de notre engagement commun pour la sécurité de l’Europe du Nord. 🌐 



🇳🇴 

𝐅𝐫𝐞𝐠𝐚𝐭𝐭𝐞𝐧 𝐀𝐪𝐮𝐢𝐭𝐚𝐢𝐧𝐞 𝐯𝐞𝐝 𝐡𝐚𝐯𝐧 𝐢 𝐓𝐫𝐨𝐧𝐝𝐡𝐞𝐢𝐦

FREMM AQUITAINE NARVAL 25.5
Norvège Trondheim mai 2025

I helgen hadde vi æren av å ønske den franske Marine Nationale flaggskip fregatten FS Aquitaine velkommen til Trondheim mens den lå til havn i byen. Dette illustrere det gode samarbeidet mellom de franske og norske marinene, som regelmessig trener sammen langs norskekysten. ⛴️ 🌊 

Den norske forsvarsministeren, Tore O. Sandvik, besøkte fregatten, hvor han ble tatt imot av mannskapet og kapteinen. Besøket bekrefter de sterke båndene mellom våre to land innen forsvar og maritim sikkerhet. 🪖 

Dette havnbesøket vitner om vårt felles engasjement for sikkerheten i Nord-Europa. 🌐

cachet TRODAT V SPID 06 MAI 2025  Flamme La Poste 46451A -03 07-05-25

Le code ROC (Référentiel des Organisations du Courrier) qui comporte 5 chiffres suivis de la lettre A permet de savoir d'où a été posté un courrier.

Le code 46451A correspond à la ville de Rennes.  Le mystère des circuits postaux....

Fjord en Norvège © JM Bergougniou

Sources

10 mai 2025

La Marine et les ballons guerre de 1870 guerre Prusse ballons montés

 La Marine et les ballons guerre de 1870

La Marine, depuis la déclaration de guerre jusqu’au 16 février 1871, mit à la disposition de la défense nationale : 563 officiers, 20 ingénieurs hydrographes, 20.157 marins, 5.087 hommes d’artillerie de marine, 23.000 hommes d’infanterie de marine, plus de 1.000 canons de marine, ainsi qu’une grande quantité d’armements, de munitions et d’équipements divers.


Paris seul, reçut 10.000 matelots et 170 pièces de gros calibres servis par les canonniers marins.


Tout au long du siège de Paris, la Marine a joué un rôle considérable, elle a armé plusieurs forts, notamment celui de Montrouge.

Les canonniers marins qui armaient les forts furent rapidement les favoris des Parisiens.


Lorsque, sur la proposition de M. Rampont, directeur général des Postes, le gouverneur décida 
l'envoi de ballons montés, le nombre des aéronautes se trouvant insuffisant, M. Godard organisa à la gare d'Orléans une école composée de marins de bonne volonté qui fournirent pendant tout le siège aux besoins du service des ballons expédiés par cet aéronaute. 

Un de ces ballons, monté par le matelot Prince, parti le 30 novembre de la gare d'Orléans, n'a pas reparu.

Un certain nombre de marins furent également mis à la disposition de MM. Yon et Dartois, chargés semblablement d'expédier des ballons en province. Le lieutenant-colonel de génie Usquin fut chargé de centraliser le service des ballons.

C’est à un officier du Génie, président de la commission scientifique de défense du territoire, que revient l’idée de réclamer plusieurs marins pour manœuvrer le treuil du ballon captif) chargé de l’observation des mouvements allemands et d’en demander seize autres pour mettre en œuvre un autre ballon.


Il fallait en outre former des pilotes, les aéronautes étant à cette époque trop peu nombreux.

On fit appel à des marins, hommes d’équipage de la marine à voile, ils n’ignoraient rien des nœuds et savaient ravauder solidement une voilure. Gabiers habitués à grimper dans les huniers, pour carguer ou larguer les voiles, ils ne seraient pas effrayés par l’altitude, sauraient sentir le vent, apprécier leur position.




" Gabiers : Matelots de pont affectés à la manœuvre de la voilure, et à l’entretien du gréement. Les gabiers de jadis étaient agiles comme de véritables acrobates. Ils grimpaient, non seulement en se gambillant dans les enfléchures, mais à la force des poignets. Dans la mâture, leur loi était « une main pour soi, une main pour le bord »".

Ces apprentis aéronautes (navigateurs de l’air) vont participer à toutes les phases de la fabrication des ballons : de la coupe de l’étoffe pour la confection des fuseaux, à la couture de leur assemblage ; du maillage du filet qui enserre l’enveloppe, au tressage des brins d’osier de la nacelle.


Une fois l’enveloppe vernie pour assurer son étanchéité, le ballon est prêt à être gonflé et prendre l’air.

L'apprenti aéronaute (navigateur de l’air, futur pilote, reçoit alors une formation théorique et pratique sur l’aérostation. Dans la nacelle suspendue du « ballon-école », il apprend à utiliser la corde de soupape, à lâcher le lest, à laisser filer le guiderope, l’ancre et le câble. Quand tout cela est assimilé, il est déclaré apte.

Batterie d’artillerie de Marine sur la butte Montmartre
(Jules Héreau 1829-1879)


Vêtu d’une peau de mouton et coiffé de son bachi, voilà le marin, seul dans sa nacelle, devenu le « pacha » de son ballon.

Le temps pressant, il n’est pas question d’effectuer quelques essais d’ascensions captives et encore moins d’un vol libre avant la « mission ».

Pendant la durée du siège, soixante-huit ballons (dont trois non dénommés : N°5, 8 et 27) quittèrent la capitale et franchirent les lignes prussiennes.

peinture sur plaque de verre pour être projetée
Les 30 marins des forts détachés à cet aventureux service aérien s’en acquittèrent avec un dévouement et une intrépidité que le siège de Paris a rendu légendaire. Déjà habitués aux périls de la navigation sur mer ils ne faisaient que changer d’élément. Il y avait là, pourtant, un danger réel à affronter les éléments encore indomptés, sous le feu du fameux mousquet à ballons Krupp, des troupes prussiennes. Certains ballons, qui décollais par nuit noire pour éviter les tirs ennemis, furent entraînés vers la mer ou se posèrent en pays occupé par l’ennemi.

Pendant la durée du siège, soixante-huit ballons quittèrent la capitale et franchirent les lignes prussiennes.

En se portant au-delà des lignes prussiennes pour acheminer en province les nouvelles de Paris, les sinistres aériens furent nombreux. Un grand nombre de messagers risquèrent leur vie, et quelques-uns la perdirent :

Ville d'Orléans 


Tous ces ballons-poste n’atterrirent pas en France, loin s’en faut : cinq se posèrent en Belgique, trois en Hollande, un en Norvège après un vol de 1.250 km, un tomba en Prusse et un autre en Bavière, où les équipages furent faits prisonniers et internés.

Cinq autres ballons tombèrent dans les lignes ennemies et les équipages emmenés en captivité. Deux s’égarèrent en mer : le Jacquard, (N°35) monté par le matelot Alexandre Prince en mer du Nord et celui du soldat Émile Lacaze avec le Richard Wallace (N°67), qui se perdit dans l’immensité des flots de l’Atlantique.



Ballons-poste lancés pendant lê siège de Paris sous la conduite de marins



Le 16 octobre, le Jean-Bart, LABADIE, quartier maître de Bicêtre descendu à Évrechelles (Belgique).

Le 19 octobre, le Lafayette, JOSSEc, matelot de Bicêtre; descendu à Laugentre (Ardennes).

Le 25 octobre, le Montgolfier, HERVÉ, matelot de Bicêtre; descendu à Heclegenbert (Bas-Rhin).

Le 27 octobre, le Vauban, GUILLAUME, matelot de Bicêtre; descendu à Vignolle, près de Metz. s'est sauvé par la Belgique, emportant les dépêches.

Le 2 novembre, le Fulton, LE CLOARNEC, matelot de Bicêtre; descendu à Nort(Loire-înfërieure), mort de la petite vérole à son arrivée à Tours.

Le 4 novembre, le Galilée, HUSSON, matelot de Noisy; descendu près de Chartres, occupé par les Prussiens. Le voyageur seul s'est sauvé.

Le 8 novembre, la Gironde, GALLEY, timonier de Romainville; descendu à Granville (Eure).

Le 12 novembre, le Niepce, PAGANO, matelot de Romainville, porteur de l'appareil photo-microscopique. Tombe à Coolus (Marne), s'échappe; est accompagné du matelot Herbault, de Bicêtre, envoyé en mission spéciale~

Le 12 novembre, le Daguerre, JUDERT, matelot de Montrouge; descendu à Ferrières.

Le 20 novembre, L'archimède, BUFFET, matelot de Bicêtre; descendu à Castelzée, eh Hollande.

Le 28 novembre, le Jacquart, PRINCE, matelot de Montrouge; n'a jamais reparu..

Le 2 décembre, le Volta, CHAPELAtN, matelot de Montrouge; à 5 heures du matin, descendu à Beuvron (Loire-Inférieure).

Le 5 décembre, le Franklin MARCIA, matelot de Montrouge; parti à 1 heure.du matin. Tombé à Saint Aignan, près de Nantes.

Le 7 décembre, le Denis-Papin, DAUMALIN, matelot d'Ivry; descendu à la Ferté-Bernard (Sarthe).

Le 17 décembre, le Gutenberg, PERDUCHON, matetot de Rosny, emportant trois voyageurs; descendu à Montepreux (Marne), occupé par les Prussiens, se sauve emportant toutes les dépêches et les pigeons.

Le 17 décembre, le Parmentier, PAUL, matelot de Rosny; descendu près de Vitry-le-François, occupé par les Prussiens, se sauve, emportant toutes les dépêches officielles.

Le 18 décembre, le Davy, CHAUMONT, matelot de Rosny; descendu à Beaune (Yonne).

Le 22 décembre, le Lavoisier, LEDRET, matelot d'Ivry; tombé à Beaufort-en-Vallée (Maine-et-Loire).

Le 24 décembre, le Rouget de l'Isle, IHAN, matelot de Montrouge ballon particulier, parti à 2 heures 15 minutes du matin, emportant M. Garnier, son propriétaire; descendu à la Ferté-Macé (Orne).

Le 27 décembre, le Tourville, MOUTTET, matelot de Noisy; parti à 3 heures 45 du matin, descendu à Eymoutiers (Haute-Vienne); plié son ballon sur une rivière gelée.

Le 29 décembre, le Bayard, REGINENSI, matelot de Montrouge; parti à 4 heures du matin, arrivé à 10 heures 45 minutes du matin, descendu Lamotte-Achard (Vendée).

Les deux matelots Mouttet et Réginensi sont revenus à Paris en traversant les lignes prussiennes, porteurs de dépêches du gouvernement de Bordeaux.

Le 4 janvier 1871, le Newton, OURS, quartier maître de Noisy; parti à 4 heures du matin, descendu à Digny (Eure-etLoir), a sauvé les dépêches.

Le. 9 janvier, le Duquesne, ballon à hélice, système du vice-amiral Labrousse; parti, à 2 heures 58 minutes du

matin, conduit par RICHARD, matelot de Romainville, aidé par les trois matelots Aymond, Chemin et. Lallemagne, du fort d'Ivry; descendu à Lude (Marne).

Le 11 janvier, le Kepler, Roux, matelot de Rosny; parti à 3 heures 30 du matin; descendu à Laval (Mayenne).

Le 13 janvier, le Monge, RAOUL, matelot de Bicêtre; descendu à Arpheuil (Indre).

Le 15 janvier, le Vaucanson, CLARIOT, matelot de Montrouge; descendu à Erquinghen (Nord).

Le 22 janvier, le Général Daumesnil, ROBIN~ matelot de Bicêtre; 3 heures 50 du matin; descendu à Marchienne (Belgique).

Le 24 janvier, le Toricelli,  BELY, matelot d'Ivry; 3 heures du matin; descendu à Fumechon (Oise), dépêches sauvées.

Le 28 janvier, le Général Cambronne  TRISTAN, matelot d'Ivry; 5 heures 45 du matin; descendu dans la Sarthe,p rès de Mayenne..

67 ballons furent lancés pendant le siège, soit par M. Godard, soit par MM. Yon et Dartois.

Le nombre retenu est 67 mais, le non-dénommé no 1 est en fait un ballon libre. Il est retenu par les philatélistes car son courrier récupéré (donc oblitéré et daté) est renvoyé par un des ballons-montés suivants. Il s'agit donc indirectement du premier courrier accidenté de l'Aéropostale et parvenu ensuite aux destinataires.


On peut être étonné par la réussite des missions, compte tenu des conditions (ville assiégée, pilotes inexpérimentés, vols de nuit, transport de dynamite, etc.).

En effet, aucun des ballons lancés n'a connu de défaillance ni provoqué directement la mort des aéronautes.

Les deux disparitions en mer ont été provoquées par l'absence de moyen efficace de navigation, le pilote n'ayant pas estimé correctement la distance parcourue pour entamer sa descente.

Les accidents d'atterrissage ont été provoqués surtout par l'inexpérience des pilotes et par la présence des uhlans proches du point de chute.

Des records ont été battus (de vitesse et de distance). Certains vols ont atteint une grande altitude (peut-être 5 à 7 000 m).

Des tentatives d'améliorations techniques (direction par hélice et gouvernail) ont été faites, sans résultat.


Sources


vice-amiral Baron DE LA RONCIÈRE-LE NOURY

La Marine au siège de Paris par le vice amiral Baron DE LA RONCIÈRE-LE NOURY


Aux Marins

Ecole navale

http://ecole.nav.traditions.free.fr/pdf/1870_rieunier.pdf

https://www.military-photos.com/

https://www.image-est.fr/fiche-documentaire-siege-de-paris-1870-1442-26191-2-0.html

Passage de Toulon à Alger 1839 sur un navire de la Marine Royale Cerbere

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