16 décembre 2022

La Marine Française en 1941 - propagande de Vichy état des pertes de la Marine nationale 1939 1941

La Marine Française en 1941 - Etat des pertes -propagande de Vichy 


Un article de L'Ouest-Eclair du 23 mai 1941 nous propose une analyse de la situation de la flotte française suite aux faits de guerre ou suite aux attaques anglaises contre les ports des colonies françaises. Rappelons que nous sommes sous le régime de Vichy... 




La marine française a perdu 31 navires depuis le 3 septembre 1939 Avec le cuirassé « Bretagne à Mers-el-Kebir périrent près d'un millier de Bretons

L'AMIRAUTÉ française a communiqué la liste des pertes totales subies depuis le 3 septembre 
1939 par notre marine militaire_ Liste publiée récemment par l'Ouest-Eclair. Trente et un navires y figurent. Le tonnage correspondant à ces pertes s'élève à 70.000 tonnes, en chiffres ronds et affecte toutes les catégories de bâtiments, depuis le cuirassé jusqu'au chasseur de sous-marins. Il comprend, d'autre part, les unités coulées depuis l'armistice, à Mers-el-Kébir. Dakar ou ailleurs et concerne aussi bien les navires détruits par action de guerre (canon, mines, torpilles ou bombardements aériens) que ceux perdus par accidents (abordages, échouages ou explosions). Nous allons rappeler brièvement, en utilisant les informations d'ailleurs incomplètes encore que nous possédons, dans quelles circonstances ces unités ont succombé, pavillon haut, selon la tradition en honneur dans notre marine.

Victimes de leurs propres mines 

Le La Tour d'Auvergne ex Pluton
coulé à Casablanca
Pour suivre l'ordre chronologique, citons d'abord la perte purement accidentelle du croiseur mouilleur de mines La Tourd'Auvergne ex- Pluton », perte survenue le 13 septembre 1939, dans le port de Casablanca, et due à l'explosion des mines que portait ce navire. On eut à déplorer une centaine de victimes tant parmi les membres de l'équipage que parmi les indigènes qui travaillaient au moment de l'accident sur le quai d'accostage du bâtiment. Le Pluton, croiseur de 4.770 tonnes, spécialement conçu pour le mouillage des mines, avait été utilisé, jusqu'en 1939 comme école d'application de tirs à la mer, et on projetait de l'aménager comme deuxième navire école d'application des aspirants.





Dans la même ordre d'événements, mentionnons l'explosion de mines qui détruisit, en mars 1940, également à Casablanca, le torpilleur La Railleuse de 1.378 tonnes, construit à Nantes an 1925. L'accident coûta la vie à une dizaine de marins et fit un grand nombre de blessés. Un peu plus tard, en avril, devant Greenock, c'est le centre-torpilleur Maillé-Brézé de 2.440 tonnes, qui était victime, lui aussi, des mines qu'il avait mission d'aller semer le long des cotes de Norvège.















Jusqu'alors, la marine française n'avait eu à enregistrer aucun dommage sérieux du fait d'actions de guerre proprement dites et n'eussent été les mauvais coups du sort dont nous venons de parler, nos forces de surface et sous-marines seraient demeurées intactes jusqu'à la fin du huitième mois des hostilités.

La campagne de Scandinavie 

Cependant, la grande épreuve de printemps était proche, et il était écrit que la marine française allait désormais payer très cher la calme relatif de ces premiers mois si bien remplis d'ailleurs par d'incessantes patrouilles et de multiples opérations d'escorte. 


Nous passerons rapidement sur la campagne de Norvège à laquelle participèrent vingt unités de notre flotte et qui fut marquée pour nous par l'attaque violente subie en mer du Nord par le croiseur "Emile-Bertin" 


Ce bâtiment, alors qu'il assurait la protection d'un convoi, reçut, sur son spardek une bombe de 500 kilos et réussit, malgré de graves avaries. à rallier Brest à 25 noeuds. à la date assignée.


Le 3 mai, c'est le rembarquement de nos troupes à Namsos. Le contre-torpilleur Bison protège le convoi. Soudain, un avion pique sur lui et lui tâche une bombe qui l'ampute de tout son avant. La partie arrière, néanmoins. flotte toujours, comme elle le fit dans la nuit du 7 février 1939, après que le Georges Leygues eût littéralement sectionné en deux ce malheureux bâtiment. 



L'équipage, ou ce qui en resta, doit se résoudre à évacuer cette demi-coque, et prend place sur un destroyer britannique qui, l'instant d'après, est mortellement atteint à son tour et coule avec la plupart de ses passagers.

La flottille du Pas-de-Calais au feu

Mais l'heure où la Marine devra donner à fond est maintenant venue. Comme elle le fit en 1914-1918. c'est sur les bancs des Flandres, dans la défense des ports du Nord. qu'elle vivra les jours les plus héroïques de son histoire. Deux tâches essentielles lui sont imposées d'une part l'évacuation d'éléments considérable de l'Armée du Nord et d'autre part, la défense du camp retranche de Dunkerque Plus d'une centaine de torpilleurs, avisos, dragueurs, bâtiments de toute nature allant des transportes de troupes aux petits bateaux de pèche, concourent, sans souci des pertes, sans souci des bombardements répétés, a sauver ce qui peut. humainement, être sauvé

Ces opérations ne s'accomplissent qu'au prix d'immenses sacrifices : deux contre-torpilleurs de 2. 100 tx. : Jaguar et Chacal, cinq torpilleurs. Orage, Bourrasque. Siroco. de 1.300 tx, Foudroyant et L'Adroit de 1.378 tx, le chasseur N° 9 ainsi que 

Le Niger
le Grand pétrolier Le Niger, de 15.000 tx, succombent sous les coups des bombes aériennes ou sautent sur des mines. 

La Bourrasque avait quitte Dunkerque le 30 mai vers 15 heures et faisait route sur Douvres ayant a son bord un groupe du 318e régiment d artillerie motorisée à mi-parcours elle heurta une mine ou reçut une torpille qui ouvrit dans ses flancs une brèche énorme, a la hauteur du compartiment des machines.

Ceux qui comme moi furent sauvée, le furent par miracle. nous écrit un sous-officier du 318e.

La plupart de mes homme» disparurent l'un après l'autre sous mes yeux.

Le Siroco, de prestigieuse mémoire, fut torpillé, lui, par une vedette rapide Il avait à son bord, en plus de ses 150 hommes d'équipage. 750 hommes de l'armée de terre. La torpille le frappa à l'arrière et détermina l'explosion de grenades anti-sous-marines qu'il portait Déchiqueté par la déflagration de ces engins explosifs, la torpilleur coula en moins d'une minute, entraînant avec lui 820 nommes sur 900.


Ainsi que l'exprimait après l'évacuation de Dunkerque un ordre du jour de l'amiral de la flotte, les équipages de la flottille du Pas-de-Calais ont comme à l'ordinaire, fait leur devoir

Nos pertes en sous-marins 

Notre flotte sous-marine qui comprenait au début de la guerre 90 unités, a perdu depuis lors:


Par faits de guerre le Doris en mai au cours d'une croisière en Mer du Nord, le Morse, qui le 15 juin sauta sur une mine dans le golfe de Sfax, le Persée, l'Ajax, le Poncelet qui périrent au cours des opérations de défense de Dakar et Libreville; le Narval, torpillé en Méditerranée, le Sfax. enfin, qui comme le pétrolier Rhône qu'il escortait fut torpillé en décembre dernier, au large du cap Juby, par un sous-marin Inconnu. 

Par sabordage ou destruction volontaire le Roland-Morillot. de 1.500 tx en achèvement a l'arsenal de Cherbourg; les trois 1.379 tx, Ouessant, Achille et Agosta coulés par leur équipages à Brest, au moment de l'arrivée des troupes allemandes dans ce port.

Il nous reste à mentionner la perte du torpilleur Cyclone, sabordé a Brest de l'aviso Vauquois qui, au soir du 19 juin fut détruit par une mine dans le chenal du Four, prés Brest et coula avec plusieurs centaines d'hommes appartenant au service de la défense du littoral de la 2e Région, et du petit aviso Luronne, de 266 tonnes, qui subit le même sort à la sortie du port de Lorient


par les Anglais 

Après l'armistice et en plus des unités sous-marines déjà citées, nous eûmes à déplorer la perte du cuirassé Bretagne qui sombra en rade de Mers-el-Kébir au début de Juillet, sous les coups de la flotte anglaise Près d'un millier d'hommes. bretons pour la plupart, périrent avec ce navire. Dans le même temps, l'aviso colonial Rigault-de-Genoulli, attaque par un sous-marin Inconnu, était envoyé par le fond au large d'Oran. 


En septembre. enfin, lors du coup de main britannique contre le côte occidentale d'Afrique, le contre-torpilleur L'Audacieux, gravement touché. dut s'échouer et coula quelques heures plus tard, non sans qu'il y eut. là encore, un grand nombre de victimes.

Nos pertes en 1914-1918 


Rappelons pour mémoire que pendant la guerre mondiale, les pertes françaises en matériel furent les suivantes 4 cuirassés d'escadre, 4 croiseurs-cuirassés. 1 croiseur protégé, 16 torpilleurs d'escadre. 5 torpilleurs côtiers. 16 sous-marins, 4 canonnières. 3 chasseurs.


Tels furent dans leur ensemble les sacrifices demandés a notre marine à vingt-cinq ans d'intervalle. Comme de 1914 â 1918. l'œuvre de notre flotte, de 1939 a 1940, est la plupart du temps demeurée obscure, car on ne s'empressa jamais de dire qu'il se passait a quelque chose sur l'eau où, pourtant, le danger était de tous les instants. Saluons Ici ceux qui. accomplissant leur tache Jusqu'au bout. ont succombé a ce danger et sont morts quelque part, sur le front ce mer

J. T.


Sources 

Gallica BnF 

L'Ouest-Eclair 23-5-1941

15 décembre 2022

FREMM Auvergne Brest FAN Force action navale frégate décembre 2022

FREMM Auvergne arrivée à Brest 13-12-2022

Aujourd’hui, nous clôturons le dossier Fremm. Nous en avons quatre à Brest et quatre à Toulon », a résumé le contre-amiral Xavier Royer de Véricourt, adjoint organique au commandant de la Force d’action navale, depuis la passerelle de l’Auvergne à son arrivée à l’épi 3 de la base navale de Brest, son nouveau port-base, le mardi 13 décembre.





Merci à Claude pour le journal


https://www.youtube.com/watch?v=5r9_emqZjlI

14 décembre 2022

Sous-marin le Lutin coulé à Bizerte octobre 1916

Sous-marin le Lutin coulé à Bizerte 






DERNIÈRE. HEURE Paris, 16 octobre. Comme le "Farfadet", le "Lutin" ne remonte pas sur l'eau Le sauvetage arrêté par la nuit

Quinze hommes vivants au fond de la mer

Nous recevons la terrifiante nouvelle d'un épouvantable sinistre maritime analogue à celui du Farfadet.

Le Lutin est un sous-marin de 185 tonneaux, son effectif officiel est de 12 hommes. il a élé lancé en 1902, il est muni de 4 lance-torpilles, sa vitesse est de douze nœuds 3.

Disparu


Bizerte, 16 octobre.

Le sous-marin Lutin, commandé par le lieutenant de vaisseau Fepoux, sorti à huit heures du matin par une forte houle pour des exercices de plongée, a été signalé comme disparu vers six heures par le remorqueur convoyeur. Deux torpilleurs et trois remorqueurs sont partis à sa recherche avec l'amiral Bellue en personne. Jusqu'à présent, on est sans nouvelles.

Le sondage


Bizerte, 16 octobre.


La mer houleuse rend à peu près impossible les travaux de sauvetage du sous-marin Lutin.
Le dragage a permis de- constater une certaine résistance à l'endroit où le Lutin a fait une plongée.

La nuit oblige à suspendre le sauvetage Bizerte, 16 octobre.
L'obscurité a obligé d'interrompre les opérations de sauvetage, qui seront reprises à la pointe du jour:

Le consul général d'Angleterre à Tunis a proposé à M. Danthouard, délégué à la résidence, de télégraphier au gouvernneur de Malte pour envoyer à Bizerte les moyens de secours dont dispose la flotte anglaise de Malte. M. Danthouard a télégraphié cette offre à l'amiral commandant, qui a accepté. Le consul a télégraphié immédiatement à Malte.

Le Lutin a quatorze hommes d'équipage, commandés par un lieutenant de vaisseau.

Coulé par 40 mètres de fond

Bizerte, J6 octobre.

Au cours des dragages effectués au point où on suppose que doit se trouver le sous-marin Lutin, on a trouvé une résistance par 40 mètres de fond.








Le sous-marin Lutin, sister-ship du sous-marin Farfadet, construit par les Chantiers navals de Rochefort/sur mer d’après des plans de Gabriel Maugas. est un submersible pour la défense côtière. C'est un ous marin à coque unique. Commandé le 26 septembre 1899, lancé le 12 février 1903, il sera mis en service le 17 septembre 1903. 


Ces caractéristiques Sont :
Longueur : 41,49 m - Maître-bau (sa plus grande larguer) : 2,90 m
Tirant d’eau : 2,68 m
Tonnages : 84,97 tonnes en surface, et 202,47 tonnes en plongée
Puissance : 600 cv (électrique)
Propulsion : 2 moteurs électriques Sautter-Harlé de 300 cv- 2 hélices à pales orientables
Vitesse : 6,10 nœuds en surface – 4,20 nœuds en plongée
Immersion : 35 m
Armement : 4 tubes lance-torpilles de 450 mm de diamètre.
Équipage : de 14 à 16 membres.

Le 16 octobre 1906, le Lutin appareille de Sidi-Abdallah pour une sortie d’exercice. Arrivé à environ 2 milles au nord-est de Bizerte, il sombre accidentellement par suite de l’éclatement d’un ballast. Le remorqueur qui l’accompagne donne l’alerte. Des remorqueurs venus de Toulon, des bâtiments britanniques et un navire de sauvetage danois et ses scaphandriers seront dépêchés sur les lieux, mais les conditions de la mer difficiles ne permettront pas le dragage de la zone du naufrage. Finalement une drague touchera l’épave qui sera ainsi localisée.
Le 23 octobre 1906, après 7 tentatives, l’épave du Lutin sera arrimée sous un dock flottant, comme le fut le Farfadet et sera transportée dans un bassin. Les cadavres des 16 membres de l’équipage seront alors extraits de la coque le 27 octobre 1906.



Bizerte, 18 octobre. Le ministre de la marine a reçu de l'amiral Bellue la dépêche suivante

Ce matin à 4 heures, dans un changement d'évitage, les haussières se sont dégagées du point de résistance sur lequel les scaphandriers étaient descendus hier sans résultat. Une bouée avait été mouillée en cet endroit. Dés le jour un scaphandrier est descendu et a atteint le fond qu'il a exploré dans un rayon de douze mètres sans rien voir. Les dragages ont repris en cet endroit, mais continuent ailleurs.




SONT-ILS VIVANTS ?

Bizerte, 18 octobre. La coque du « Lutin » vient d'être retrouvée par 36 mètres de fond. Le sous-marin repose à plat sur le fond. Dans les milieux maritimes on émet l'espoir que des fissures n'ayant pas été relevées, l'équipage pourra être retrouvé vivant.

Les secours anglais

Bizerte, 18 octobre. Le cuirassé « Implacable", le croiseur ci Carnogos » et le destroyer « Albatros », venant de Malte, sont arrivés cette nuit, vers une heure, et ont mouillé en dehors du port...

M. THOMSON A BIZERTE
Toulon, 18 octobre. M. Thomson est arrivé ce matin à Toulon à 10 heures. Il était accompagné de la commission d'enquête sur l'accident du "Lutin », composée de MM. le contre-amiral Barnaud, président de la section des sous-marins au comité technique l'ingénieur en chef Trébaol l'ingénieur chef Maugas, auteur des plans du « Lutin"; le lieutenant de vaisseau Voisin, secrétaire de la section des sous-marins.


Le ministre de la marine a été reçu sur le quai de la gare par le préfet des Bouches-du-Rhône, le contre-amiral Campion, etc. M. Thomson est alors monté dans un calandou, qui l'a conduit immédiatement au môle. Il a pris place ensuite dans la chaloupe à vapeur du commandant de la Jeanne-d'Arc, puis est monté à bord de ce croiseur, mouillé au bassin National. Le commandant et les officiers de l'état-major de la Jeanne-d'Arc ont reçu le ministre à la coupée, puis le croiseur a appareillé et levé l'ancre pour Bizerte.

Les travaux de la commission d'enquête

Marseille, 18 octobre. M. Thomson, avant le départ de la Jeanne-d'Arc, a communiqué le programme suivant de la commission d'enquête sur l'accident du Lutin »

La commission s'appliquera à découvrir les causes de l'accident. Elle interrogera le personnel du convoyeur pour essayer de reconstituer les circonstances de la disparition du Lutin. Elle recherchera si rien dans le fonctionnement intérieur du matériel ne peut donner lieu à des présomptions, et si aucun accident caractéristique ne s'était produit sur le Lutin avant sa perte. Enfin elle s'efforcera de fixer les mesures à prendre pour empêcher à l'avenir sur les sous-marins le retour de semblable catastrophe.

LES VICTIMES

La liste de l'équipage du Lutin

Paris, 18 octobre.

Le ministère de la marine communique la liste de l'équipage du sous-marin « Lutin, avec les pays d'origine.

  • Olivier Charles Antoine, matelot torpilleur breveté
  • Henri Bardane, quartier-maître mécanicien
  • François Bellec, matelot torpilleur breveté
  • François Bourges, second maître torpilleur
  • Gustave Clairet, quartier-maître mécanicien
  • Noël Donval, quartier-maître torpilleur
  • Louis Dufau, matelot torpilleur breveté
  • Oscar Fépoux, lieutenant de vaisseau
  • Eugène Fortain, quartier-maître mécanicien
  • Fortuné Guezel, quartier-maître mécanicien
  • Eugène Maingault, quartier-maître torpilleur
  • Jean-Baptiste Millot, enseigne de vaisseau
  • Pierre Montsarrat, quartier-maître mécanicien
  • Jean Yves Nicolas, second maître mécanicien
  • Louis Ollivier, quartier-maître torpilleur
  • Louis Sicher, quartier-maître mécanicien.

Dans l'Ouest-Eclair :
On remarquera que cette liste officielle ne fait pas mention d'Olivier Antoine, de Brest, dont nous avons parlé hier et qui fait partie de l'équipage du Lutin elle ne mentionne pas non plus Louis Sécher, dont nous publiions hier une lettre, et qui fait également partie de l'équipage du sous-marin.

Faut-il en conclure que ces deux marins n'étaient pas à bord, pour une raison quelconque, une courte permission par exemple C'est ce à quoi on ne peut répondre d'une façon certaine pour le moment et ce point demande confirmation.


A Brest

Brest, 18 octobre. C'est toujours avec la plus vive anxiété que la population maritime de Brest attend des nouvelles du « Lutin".

On sait que deux des engloutis sont brestois Charles-Olivier Antoine, né à Lambézellec, le 6 avril 1883, et Louis-Charles Olivier, né à Brest, le 24 juin 1880. C'est cet après-midi seulement que la préfecture maritime a été avisée officiellement que deux marins du "Lutin" étaient de Brest.

Olivier ANTOINE

Breveté torpilleur, âgé de 23 ans, de Brest Immédiatement, le préfet maritime a fait communiquer la nouvelle à M. Aubert, maire de Brest, en le priant de lui faire parvenir des renseignements sur les familles et de les aviser...


Le lieutenant de vaisseau Fépoux 
Brest, 18 octobre. 
On sait que le lieutenant de vaisseau Fépoux était capitaine de la compagnie des mécaniciens à bord de la Bretagne, quand il fut appelé au commandement du Lutin.

M. Rayer, professeur à bord de la Bretagne, a fait le plus grand éloge du commandant du sous-marin, qui était un officier remarquable, intimement lié a-t-il dit avec le lieutenant de vaisseau Théroulde, qui venait d'être récemment choisi, comme aide de camp par l'amiral Bellue, le lieutenant de vaisseau Fépoux était fout heureux de son commandement, qui le rapprochait de son meilleur ami.

M. Fépoux, très instruit et très travailleur. se plaisait au milieu des jeunes gens qui, à bord de notre vaisseau, se destinent à embrasser la carrière de mécaniciens dans la marine. Il leur faisait lui-même des cours, et sa compagnie pouvait être citée comme modèle.

Sous des dehors un peu froids, peut-être, il cachait un excellent cœur et avait sa s'attirer les sympathies de tout l'équipage. »

M. Royer ajoute que le lieutenant de vaisseau Fépoux, qui est né à Strasbourg, a fait de brillantes études aux lycées de Nancy et de Brest, puis à l'école navale dont il sortit un des premiers.

Nommé aspirant de 1ère classe le 5 octobre 1894 et enseigne le 5 octobre 1896, il fut promu au choix lieutenant de vaisseau le 19 octobre 1903.

M. Fépoux, marié, il y a deux ans environ, avec une Parisienne, fille d'un négociant en fourrure, M. Aldebert, a une fillette d'an an...

Les autres officiers du bord confirment tous les renseignements donnés par M. le professeur Royer. Ils sont très affectés de la catastrophe et se demandent avec anxiété si l'on pourra renflouer le Lutin. 
 L'enseigne Millot

Paris, 18 octobre. Le second du « Lutin », l'enseigne Millot, est originaire de Tours et fils d'un général de brigade, décédé il y a quelques années, et il participa à l'expédition, du Tonkin.


Le quartier-maître Louis Ollivier

Brest, 18 octobre. Louis Ollivier qui, comme nous l'avons dit, a été élevé par les époux Creignou, était très intelligent. Il fit ses études à l'école de l'Ile de Kerléan, puis, quand il obtint son certificat d'études, il voulut apprendre le métier de mécanicien» Les époux Creignou y consentirent et le placèrent chez M. Batrude, serrurier-mécanicien, place de la Mairie, où il resta trois 
mois. En quittant l'atelier de M. Batrude, il entra à l'école des mousses où il se fit remarquer par son travail assidu et sa bonne conduite.

Louis Ollivier avait obtenu trois avancements successifs à bord du cuirassé "Pothuau »; à 19 ans et demi, il était quartier-maître.


LES CAUSES DE LA CATASTROPHE 
lettre du commandant Fépoux à un ami
L'Ouest-Eclair 28-10-1906



M. Maugas- constructeur du « Lutin » et du Farfadet » croit à une erreur de manoeuvre. On en est cependant réduit à des hypothèses

Paris, 18 octobre. Il était intéressant d'avoir sur les causes de la catastrophe l'opinion du constructeur lui-même, M. Maugas. le rédacteur de l'Echo de Paris » a pu avoir avec lui au moment de son départ avec le ministre de la marine pour Bizerte la conversation suivante

Quelles sont les causes, selon vous, de l'accident ?

Nous n'en pouvons pas définir les causes. De même que l'on peut être tué dans la rue en se promenant, on est exposé à se noyer pour de multiples raisons qui restent inconnues de tout le monde. 
Peut-on attribuer la catastrophe à ce fait que le navire est sorti par une très forte houle ? L'amiral Touchard, à Toulon, a déclaré que, selon lui, le bateau aura voulu plonger en dépit de la houle, et se sera jeté contre un fond.

Cette hypothèse n'est pas absolument impossible, mais depuis longtemps les sous-marins plongent alors que la mer est quelquefois très agitée, et cela sans inconvénient. A la vérité, je serais moi-même très embarrassé pour fournir une explication. Et de ce fait que les deux sous-marins auxquels il soit arrivé des accidents semblables le Farfadet et le Lutin, sont de votre construction, faut-il en tirer une conclusion, un indice quelconque 
Je ne puis voir là qu'une coïncidence déplorable. 

Sources :

L'Ouest-Eclair

13 décembre 2022

Sous-marin Loutre Abordage La Rochelle Chalutier Antioche 1911

Sous-marin Loutre Abordage La Rochelle Chalutier Antioche 1911







Le 16 mars, on s'en souvient sans doute, un abordage se produisant au large de La Rochelle entre le sous-marin "Loutre" et le chalutier "Antioche"
La commission supérieure des naufrages, à l'examen de laquelle cette affaire a été soumise, a exprimé l'avis que le patron de l' « Antioche » est blâmable










1° Pour n'avoir pas pris une connaissance suffisante des règles de manœuvre prescrites par la circulaire du 5 juillet 1910 (B. O. p. 1393), lors des exercices des sous-marins, bien que ces règles aient été publiées par le moyen d'affiches dans tous les paris de commerce, conformément aux termes mêmes de cette circulaire.


2° Pour n'avoir pas organisé une veille spéciale à son bord, dans les parages où les signaux de l' Actif » et (les sémaphores lui révélait l'existence de ces exercices. Mais la commission estime que, vu les circonstances de temps et les difficultés qu'on éprouve souvent à distinguer un périscope, même dans une direction connue, la responsabilité civile de l' "Antioche" dans l'abordage ne doit pas être retenue.


D'autre part, la commission a exprimé l'avis qu'aucune faute de manoeuvre n'avait été relevée a la charge du commandant de la "loutre" Dans ces conditions, la collision doit être considérée comme ayant été purement fortuite et les dommages doivent être supportés sans répétition par les navires qui les ont éprouvés.


La classe Naïade est une classe de sous-marins de 70 tonneaux de la marine nationale française construits au début du siècle, à vocation de défense des ports et de patrouille côtière. Elle tire son nom du premier de la série, la Naïade (1905-1914).


Ces sous-marins furent conçus par l'ingénieur du génie maritime Gaston Romazzotti et l'ordre de mise en chantier intervint le 13 avril 1901 . 

Ils seront surnommés « Les Fritures » du fait que la plupart portaient un nom de poisson. Émile Bertin les surnommera « Les Noyades ».



Le ministère a décide, par suite, que les frais de réparations de la Loutre oui sont estimés à 6300fr. seront supportés par la Marine.
 Il sera statué  ultérieurement sous le timbre  Navigation M0 au sujet de la sanction disciplinaire à prendre à l'égard du patron Coformil.





Sources

BnF Gallica 
L'Ouest-Eclair

Passage de Toulon à Alger 1839 sur un navire de la Marine Royale Cerbere

 Passage maritime de Toulon à Alger 1839 Cerbere  La conquête de l'Algérie débute par le débarquement de l'armée d'Afrique à Sid...