23 novembre 2022

Sous-marin naufrage Prométhée 7 juillet 1932 Cap Lévi juillet 1932 Cherbourg

Un naufrage à Cherbourg juillet 1932 Sous-marin Prométhée

Le Prométhée était un sous-marin de 1500 tonnes capable de plonger jusqu'à 80 mètres. Il était équipé en surface de 2 moteurs diesels, d'une puissance totale de 6000 CV qui lui permettaient d'atteindre une vitesse de 18,6 nœuds et en plongée d'une propulsion électrique de 2 250 CV lui permettant de filer 10 nœuds. Il possédait un armement canon et 11 tubes lance-torpilles.

L'Ouest-Eclair 9 juillet 1932


Conçu par l'ingénieur Léon Roquebert, le sous-marin Prométhée fait partie d'une série de 31 sous-marins de type Redoutable entrés en service dans la Marine nationale progressivement, entre 1931 et 1937. L'appareil est commencé sur la cale n° 3 le 2 juillet 1928 et lancé le 23 octobre 1930. Ses premiers essais ont lieu le 1er décembre 1931. 

Lancement du Prométhée à Cherbourg


Le 7 juillet 1932, alors qu'il est en plein période d'essai, il fait naufrage au large du Cap Lévi à une distance de 7 nautiques. La catastrophe, qui provoque la disparition de 62 membres d'équipage, est attribuée selon le rapport des experts à une ouverture inopinée des purges qui permettent de remplir les ballasts d'eau, ayant eu pour effet d'alourdir subitement le sous-marin et de le faire plonger à la verticale. 
Le drame suscite dans le pays une profonde émotion. Un monument est érigé peu après par souscription à la mémoire des victimes dans la commune de Fermanville, le lieu le plus proche du naufrage.







Cherbourg, 8 juillet (de notre rédaction).


Cherbourg vit depuis jeudi après-midi les heures les plus pénibles de son histoire de ville maritime et de port de guerre enregistré. Ce n'est certes pas que cette histoire n'ait connu de trop nombreux sinistres, ce n'est pas qu'elle n'ait enregistré depuis l'invention de sous-marins de catastrophes mémorables comme celles du Pluviôse, du Vendémiaire, et, plus récemment, de l'Ondine. Mais les accidents qui, dans le passé, endeuillaient la Marine et la France étaient, par le nombre des victimes, moins terribles et moins affreuses. Jusqu'ici, les sous-marina coulés n'étaient montés que par leurs officiers et leurs hommes d'équipage. Aujourd'hui, parmi les 8O et quelques disparus, figurent à côté de l'équipage et du personnel de la maison Schneider, de trop nombreux ingénieurs, agents techniques et ouvriers de l'Arsenal,


c'est-à-dire des habitants de notre ville et de ses faubourgs. On peut dire que l'angoisse étreint tous les coeurs et que la foule attend avec une indicible émotion les moindres nouvelles, pour essayer de trouver quelques raisons d'espérer encore le renflouement du Prométhée et le sauvetage définitif de ceux qu'il retient dans ses flancs, au milieu des flots, par 75 mètres de fond.


L'Ouest-Eclair, qui prend part à la douloureuse inquiétude de tous ceux que frapperaient cette catastrophe, si aucun espoir n'était plus permis, veut encore, autant qu'il se peut, apporter aujourd'hui des paroles de confiance et faire des vœux pour que soit épargné aux familles et à la Marine française un deuil particulièrement atroce.



















UNE ENTREVUE AVEC LES RESCAPÉS

Cherbourg, 8 juillet. Le hasard qui porte un nom que la discrétion professionnelle ne nous permet pas de lui donner, nous a permis d'avoir une courte entrevue avec la plupart des rescapés. Voici sans phrases inutiles ce que ces braves gens nous ont raconté Le deuxième maitre Gouasguen qui se porte à merveille se trouvait vers midi sur le pont lorsqu'on l'appela à l'intérieur pour aller manger. 



Il descendit au carré mais par une chance providentielle Il ne trouva point de place et remonta sur le pont. Il commençait à rouler une cigarette lorsque aussitôt une voix, qui doit être celle du commandant. cria «Tout le monde en bas Fermez les panneaux ». Sur les vingt ou vingt-cinq, nous a dit M. Gouasguen, qui se trouvaient sur le pont, plusieurs descendirent aussitôt. D'autres, dont j'étais, restèrent et se mirent en devoir de fermer les panneaux à coups de pieds. Tous furent fermés, sauf un qui résista. D'ailleurs il était trop tard Dès ce moment le sous-marin s'enfonçait par l'arrière, où, comme nous disons en terme de métier, descendait en charrue. Je sautai à la baille comme les camarades. Je réussis à envoyer promener mes chaussures et à nager puis a attraper une bouée. Sur cette bouée et sur une autre plusieurs camarades s'étaient de leur côté agrippés.
Pendant ce temps, le commandant Couespel du Mesnil et l'enseigne Bienvenu nageaient vigoureusement et faisaient les efforts les plus méritoires et les plus dignes d'éloges pour porter secours à des hommes qui se noyaient. e Je me souviens surtout d'avoir vu l'enseigne de vaisseau Bienvenu porter secours à M Bouthier qui. frappé de congestion ne put se maintenir que quelques secondes et coula.

Les recherches
Le premier patron Prigent de son côté venait de manger et remontait sur le pont. n fut surpris par la soudainetè de l'événement et reste obstinément muet sur les raisons qui. selon lui, ont pu motiver la catastrophe. Le matelot Gattepallle, un grand gaillard qui hier semblait assez sérieusement atteint par son séjour à la mer, va maintenant fort bien. Il mangeait sa gamelle sur le pont lorsque retentit l'ordre du branlebas. Il se précipita lui aussi pour fermer les panneaux à coups de pieds et se trouva lancé à la mer avant d'avoir pu savoir exactement ce qui se passait. Le matelot Thérart, qui hier ne semblait pas se sentir de sa périlleuse aventure, faisait, hier après-midi, un peu de fièvre, mais son état ne présentait aucune inquiétude et nous n'avons pas insisté pour le fatiguer outre mesure.


Le quartier -maître Carpentier était de quart au moteur Diésel. Il venait de manger et au lieu de rentrer très vite à l'intérieur, il resta quelques secondes à prendre l'air sur le pont e DVllleurs. dit-il le navire marhait. avec ses moteurs électriques et ma présence en bas n'était pas absolument nécessaire. J'entendis l'ordre de branlebas et l'ordre prescrivant à tout le monde de descendre en bas et de fermer les panneaux. J'exécutai une partie de l'ordre comme mes camarades. mais je me trouvai tout de suite à la mer et vis le navire qui s'enfonçait par l'arrière

Le commandant Couespel du Mesnil dont tous les hommes s'accordent à vanter la belle tenue se montre, on le conçoit, extrêmement réservé. Tout d'abord il affirme n'avoir rien à ajouter à ce qu'il a dit primitivement, n se trouvait au fond du Prométhée lors- qu'un bruit qui lui paru anormal se fit entendre sur le pont
e
Bouée marquant l'épave
x
« Ma première pensée, dit-il, fut qu'un homme était tombé à la mer et je me précipitai pour procéder aux opérations de sauvetage. Lorsque j'arrivai sur le pont je vis tout de suite le danger et je commandai de fermer tous les panneaux. Je sais qu'à ce moment il y avait quinze à dix-sept hommes sur le pont, mais je ne saurais dire le nombre exact de ceux qui furent noyés



On a pu trouver étrange, dit le commandant, que je ne sois pas descendu dans le sous-marin. Je dois faire observer qu'à mon avis mon devoir était de rester sur le pont le dernier jusqu'à ce que la manœuvre commandée fût achevée et de descendre ensuite à l'Intérieur du Prométhée. Malheureusement la catastrophe s'est produite tellement vite que je n'ai pas eu le temps de mettre mon projet à exécution et que je me suis trouvé moi-même lancé à la mer. J'ai alors nagé pour porter secours à mes hommes et rallié une bouée où se trouvaient déjà Gattepaille et Prigent. »

Le matelot Lecarpentier, dont nous parlons plus haut, nous a répété à diverses reprises que la catastrophe s'était produite en un temps maximum de 30 à 40 secondes.

Nous n'avons pu rencontrer l'enseigne Bienvenu qui était allé le matin avec l'Ailette pour procéder aux travaux de recherches du sous-marin disparu, mais nous tenons à dire que tous les marins que nous avons rencontrés sont unanimes à vanter son courage intrépide et à faire de lui le plus vif éloge.






La manœuvre intempestive
La preuve est maintenant faite, de la manière la plus indiscutable, que la catastrophe du Prométhée, qui a causé la mort de 62 hommes et entraîné la perte d'un navire tout neuf, dont le pays pouvait avoir besoin, est due, suivant les paroles mêmes du commissaire-rapporteur à une manœuvre intempestive du robinet de sectionnement des vannes Morin » accomplie par erreur (tout à fait en dehors du commandant du Prométhée qui n'avait guère que la direction de la route du bâtiment) par un des disparus resté forcément inconnu et qui, dit encore le rapporteur, peu familiarisé avec la manœuvre, aura fermé par mégarde au lieu de la purge un sectionnement beaucoup plus apparent que celle-ci qui est placée près du parquet ».



Pdt Henriot Georges Leygues



cérémonie en l'honneur des victimes


Les recherches Jules Verne

Sources

L'Ouest-Eclair 


Gallica BnF

L'Illustration 23 juillet 1932 n° 4664


22 novembre 2022

Djibouti AP SPID 262

 Djibouti AP SPID 262


Le général d’armée Thierry Burkhard, chef d’état-major des armées, était en visite officielle à Djibouti du 13 au 14 novembre 2022.


A l’occasion de ce déplacement, le général Burkhard s’est entretenu avec M. Ismaïl Omar Guelleh, président de la République djiboutienne, M. Hassan Omar Mohamed Bourhan, ministre de la Défense et le général de corps d’armée Zakaria Cheick Ibrahim, son homologue. Ces échanges s’inscrivent dans la continuité de la visite effectuée en septembre par M. Sébastien Lecornu, ministre des Armées, et dans le cadre du partenariat historique entre la France et Djibouti.

Le CEMA s’est également rendu auprès des 1 500 militaires et civils des Forces françaises stationnées à Djibouti (FFDJ) et a salué la qualité du partenariat co-construit avec les armées djiboutiennes. Il a également salué l’engagement quotidien des militaires français au profit de la protection des intérêts français dans la Zone de responsabilité permanente (ZRP) des FFDj.


La présence des forces françaises sur le territoire djiboutien est encadrée par le Traité de coopération en matière de défense signé le 21 décembre 2011 entre la République de Djibouti et la France.

Les Forces françaises stationnées à Djibouti constituent le contingent le plus important de forces de présence françaises en Afrique et l’une des deux bases opérationnelles avancées sur ce continent. La présence permanente de forces françaises à Djibouti répond aux orientations du livre blanc sur la défense et la sécurité nationale de 2013, qui définit cette région comme une des priorités stratégiques de la France.



Dans les années 1950



Les Forces françaises de Djibouti État de la corne de l'Afrique, la république de Djibouti (23 000 km2) occupe une situation stratégique à la croisée de l'Afrique de l'Est, de la mer Rouge et du golfe d'Aden. Plusieurs décennies de soutien, de coopération et d'entente ont permis à la France d'y entretenir une présence militaire .


 Pour l'armée française le prépositionnement à Djibouti offre plusieurs intérêts une présence française dans une zone stratégique majeure, une base relais pour des opérations se déroulant dans un cadre éloigné de la métropole, un terrain d'exercice idéal pour la préparation d'interventions en milieux similaires à celui de Djibouti. 


Les Forces françaises de Djibouti assurent quatre missions principales. 
La première consiste en une mission de présence destinée à participer à la défense de l'intégrité de Djibouti, dans le cadre des accords de défense entre cet État et la République française. 



Ensuite, cette présence concourt à une mission extérieure d'intervention limitée pouvant s'appliquer, sur ordre de l'état-major, aux pays limitrophes elle comprend le stockage et le maintien en condition des matériels. 
Enfin s'ajoutent les missions d'aide au profit de l'État, des forces armées nationales de Djibouti, de prévention et de coopération de défense.

Sources 



Cols bleus 23 novembre 1974
Cols Bleus 2114 - 24 mars 2007


21 novembre 2022

Humour dans le carré par Donec Ah ces sauveteurs en Mer

Humour dans le carré par Donec ah ces sauveteurs en mer !



Bonjour la compagnie,

Les promeneurs qui déambulent sur les quais du port de Saint Laurent du Var voient parfois le bateau orange de la SNSM entrer dans le port à couple avec un navire de plaisance. Tout se passe avec sérieux mais à la bonne franquette, le temps est doux, la mer étale et les canotiers font des signes d’amitié aux enfants fascinés par le canot de sauvetage (prononcez « canote »).

Mais vous vous doutez bien qu’il n’en est pas de même quand le vent souffle et que les vagues bousculent la digue. Tout devient alors plus compliqué. Dans le dernier numéro de « Sauvetage », sous le titre « dans la tempête au pied des falaises deux navigateurs sauvés sur un fil » Patrick Moreau évoque un sauvetage au large de Dieppe effectué par le canot tout temps SNS 089 « Cap Fagnet ». Nous sommes le 18 juin, il fait un temps de chien, vent de force 7 tourbillonnant, creux de plus de trois mètres, le soir tombe. C’est ce jour-là qu'un couple de plaisanciers mexicains habitant Paris a décidé d’une balade en mer sur « l’Appolonia », solide voilier de neuf mètres.


SNSM Station de Dinard photo JM Bergougniou
Tout se passe à merveille jusqu’à l’explosion du génois. C’est panique à bord, l’épouse se réfugie dans l’habitacle. Voilà le skipper seul sur un pont balayé par les vagues dans une mer furieuse. Comme les ennuis n’arrivent jamais seuls le moteur lâche et la barre ne fonctionne plus. Voilà l’embarcation à la dérive dans une mer déchaînée se dirigeant vers le cap Fagnet et ses hautes falaises.

Au CROSS GRIS NEZ on prend la mesure du drame. En réponse à l’appel affolé du skipper, le canot tout temps « Cap Fagnet » est immédiatement engagé. Il est 1h02 quand les sauveteurs sont en vue de « l’Apollonia ». Ils lancent leur touline frappée au filin d’une remorque mais le skipper, tétanisé, ne peut la saisir.



Un des canotiers, Louis, propose une idée folle par cette mer démontée, passer sur le voilier. C’est un sacré risque, les embarcations ne sont jamais au même niveau, s’écartent, se rejoignent, les ponts sont glissants. Mais Louis insiste, jeune, en grande forme physique, rompu à la manœuvre, un cœur « gros comme ça ». Il saute et se reçoit in-extremis sur le voilier. On lui lance la touline, il amarre la remorque à l’unique taquet disponible qui cède… Sous l’orage qui illumine le voilier, il saisit l’écoute du génois qui traîne dans l’eau et parvient à amarrer la remorque avec, au mât. Sur ces entrefaites la chaîne de mouillage cède et part au fond. Louis la détache. Le remorquage peut commencer, la falaise et les écueils sont de plus en plus proches. Un moment après la seconde remorque cède, elle bat l’air et vient engager une des hélices du canot. La mer est déchaînée et la vedette ne peut plus compter que sur un moteur. 
SNSM Station de Dinard photo JM Bergougniou
 Le CROSS GRIS NEZ engage alors un second canot la SNS 080 Notre Dame de Bon secours de la station de Dieppe et par la même occasion l’hélicoptère Guépard Whisky basé au Touquet. Il est 3h41 le pilote n’a jamais mené un sauvetage de nuit dans de pareilles conditions météo. Le voilier n’a plus ni électricité ni radio. La 080 braque sur lui son projecteur pendant que l'opération de treuillage commence. Les embardées désordonnées du voilier et son haubanage interdisent au plongeur de bord d’accéder au bateau. Il faut que tous se jettent à l’eau. Louis les prépare pour cette opération délicate, capelle les gilets de sauvetage et déclenche manuellement le gonflage. 

SNSM Marine nationale Aber Wrac'h Landeda photo JM Bergougniou
L’hélico se présente à quinze mètres au-dessus de l’eau à l’arrière du bateau en détresse et commence le sauvetage. Maintenant au treuilliste de l’hélico de faire, de retenir le câble pour éviter le ballant, de guider le pilote à froler la falaise dans la bourrasque. La plaisancière saute la première dans les bras du plongeur : une vie de sauvée. Puis c’est au tour du skipper que l’hypothermie gagne, il est figé, tétanisé, Louis le pousse à l’eau : seconde vie sauvée. Tout cela a duré onze minutes chrono la SNS peut alors gagner son mouillage.

Quelques jours plus tard, le vice –amiral d’escadre Philippe DUTRIEUX, préfet maritime de la Manche et de la Mer du Nord vient remettre au jeune héros un témoignage de satisfaction où il salue le sang-froid de Louis et le courage des canotiers engagés dans le sauvetage.

Merci au magazine « Sauvetage » qui m’a fourni largement la matière de mon texte.

Et à bientôt pour de nouvelles aventures

Donec


SNSM Station de Dinard photo JM Bergougniou


Sur la peau de bouc, motifs de punition dans la Marine Nationale : « Avoir compromis son uniforme dans une maison mal famée et battu la débitante. »

Les mots du général : un ancien militaire redevenu civil poursuit ses ex collègues de son mépris.

- Mon général ! vous ne pouvez nommer le général X… ! il est vraiment trop con.

- Con ! le général X… ? s’indigne le Général.

- Et après un temps de réflexion !

- Figurez-vous que je les sais depuis plus longtemps que vous !

C’est ainsi que le général X… reçut sa troisième étoile.

PS : passant à la librairie Jean Jaurés je n’ai pas pu résister à une extraordinaire photo de Brassaï ou deux marins entourent une jeune fille équipée à la mode des années trente. Ah, nostalgie quand tu nous tiens !

Pour la petite histoire la photo date de 1933 et elle a été prise place d’Italie sans doute dans un lieu plutôt mal famé. Nous y voyons donc deux petits gars de l’aéro entourant la belle Conchita (selon les critères de l’époque). Ce petit ouvrage est édité pour le compte de « Médecins sans Frontière », il nous plonge dans le monde disparu de nos grands parents pour la modique somme de 12.50 €.


mission Lynx Estonie OTAN Nato Pays baltes eFP enhanced Forward Presence

mission Lynx Estonie OTAN NATO


Depuis le début du mois de septembre, les militaires français de la mission LYNX en Estonie ont réalisé plusieurs séquences de coopération opérationnelle avec les unités estoniennes.


Le SGTIA est composé en majorité de chasseurs alpins du 13e BCA appuyés par une section du génie du 2e Régiment étranger de génie (2e REG) ainsi qu’une équipe d’observateurs avancés du 93e Régiment d’artillerie de montagne (93e RAM). Spécialisés dans le combat d’usure en milieu extrême et grand froid, les militaires français sont équipés de Véhicules haute mobilité (VHM) adaptés aux besoins tactiques hivernaux.


Les chefs d’État et de gouvernement des Nations alliées ont décidé en 2016 à Varsovie « de renforcer encore la posture de dissuasion et de défense de l’Alliance face au nouvel environnement de sécurité ». À ce titre, la présence avancée renforcée de l’OTAN (eFP - enhanced Forward Presence) permet aux Alliés de déployer des contingents militaires dans les pays baltes et en Pologne. Cet engagement non permanent vise à renforcer la posture de défense de l’Alliance par une position dissuasive, mais non agressive. À la suite de l’invasion de l’Ukraine par la Russie le 24 février 2022, le président de la République a décidé de maintenir la participation française au dispositif eFP en projetant un sous groupement à dominante infanterie ; spécialisé dans le combat d’usure en milieu difficile et en conditions hivernales. Ce déploiement constitue le 6e engagement de la France dans la mission eFP des pays baltes depuis 2017.


Déployé sur le Central Training Area du camp militaire de Tapa, un groupe d’appui génie français du Sous-groupement tactique interarmes (SGTIA), avec ses deux Engins du génie rapide de protection (EGRAP), a appuyé une section du génie estonien du Scouts Battalion. Sous les ordres d’un lieutenant du génie estonien, les sapeurs des deux nations ont conduit ensemble différents chantiers à l’image de la réalisation de postes de combat ou de tranchées de combat, capables de résister à des tirs d’artillerie ennemis.

Les commandos montagne du SGTIA, intégrés au Battlegroup de l’enhanced Forward Presence (eFP), ont participé à un challenge militaire organisé par les forces armées estoniennes. Dans la région de Parnu à l’ouest du pays, les soldats français ont pu se mesurer à leurs homologues estoniens et lettons durant plusieurs jours à l’occasion de différents ateliers tactiques : orientation et progression en milieu hostile, sauvetage et combat en zone urbaine, tir de précision et techniques de survie en environnement dégradé.  



https://defense-zone.com/blogs/news/portfolio-lynx-estonie-otan-armee-de-terre

https://www.nato.int/cps/fr/natohq/topics_136388.htm

https://www.defense.gouv.fr/operations/actualites/lynx-consolidation-cooperation-larmee-estonienne

https://www.defense.gouv.fr/operations/actualites/lynx-releve-du-detachement-francais-lefp-battle-group

20 novembre 2022

L’Archipel des Crozet par Aubert de LA RUE

L’Archipel des Crozet par Aubert de LA RUE

Michel Izard - photo JM Bergougniou
Lors de la préparation de l'entretien avec Michel Izard vainqueur du prix Henri-Quéffelec décerné lors du Festival Livre et Mer de Concarneau (Le mystère de l'île aux cochons), j'ai relu l'Archipel des Crozet par Aubert de la Rüe. 
je vous fais partager ce document.

Jusqu'à la fin du XVIIIe siècle, on admettait l'existence dans l'hémisphère sud au delà du 40e parallèle d'un vaste continent austral. En 1772. deux expéditions françaises partirent à la conquête de cette fameuse Terra australis Incognito

La première. dirigée par le Breton Yves de Kerguelen. aboutit à la découverte d un archipel portant aujourd'hui son nom. La seconde était celle de Marion Dufresne. qui. à bord du Castries, accompagné du lieutenant Crozet sur le Mascarin, découvrit dans le sud de l'Océan Indien un certain nombre d'iles formant deux archipels distincts.

Le 13 janvier 1773, Marion reconnut par 47° de latitude et 38° de longitude, deux îles



 montagneuses qu'il nomma respectivement Ile de l’Espérance et « ile de la Caverne », plus connues aujourd'hui sous le nom d’Ile Marion et d'Ile du Prince Edouard et appartiennent maintenant à l'Angleterre. 

Carte Marine îles des apôtres photo JM Bergougniou
Poursuivant sa route vers l'Est l'expédition de Marion rencontra, dix jours plus tard d'autres îles réparties en deux groupes séparés par une centaine de kilomètres Les plus occidentales reçurent le nom d’« Iles Froides » et les plus orientales ce' lui d’« Ile Aride » et d'Ile de la Possession ». 

îles des apôtres photo JM Bergougniou
Ce sont ces différentes îles qui constituent l'archipel des Crozet rattaché au Gouvernement Général de Madagascar depuis 1924. Cet archipel comprend six îles principales entourées d'un certain nombre d îlots et de récifs. 

 
Crozet les Moines photo JM Bergougniou
La superficie totale du groupe est estimé à 500 kilomètres carrés- Ces îles sont comprises entre 50° 30 et 52° 30" de longitude Est et sont situées par 46° 30’ de latitude. En voici un bref aperçu. 

Crozet les Moines photo JM Bergougniou

L’ile aux Cochons, l’une des îles Froides de Marion, doit son nom au fait qu'il y a 100 ans, des chasseurs de phoques, américains pour la plupart, y introduisirent de nombreux porcs destinés à leur alimentation. Ces porcs qui se nourrissaient exclusivement de manchots avait une chair d’un goût assez désagréable, si l’on en croit les récits de ces chasseurs. 

 île aux Cochons photo JM Bergougniou
L'île aux Cochons, de forme circulaire, a une dizaine de kilomètres de diamètre Son point culminant atteint 610 mètres 

 île aux Cochons photo JM Bergougniou
De nombreuses cascades parviennent du sommet de la montagne et coulent sur le versant oriental de l’ile, la mieux abrité du vent et sur lequel on peut aborder sans trop de difficulté. 

 île aux Cochons photo JM Bergougniou

Les anciens chasseurs installèrent là, au fond d une anse bien abritée, quelques cabanes qui servirent ensuite de dépôt de vivres. 


Les Iles des Apôtre. situées un peu au Nord-Est de la précédente, doivent leur nom au fait qu'elles sont au nombre de douze. Les deux principales ont quelques  kilomètres de long ; quant aux autres, ce sont des îlots inaccessibles. 

 île des pingouins  photo JM Bergougniou
L'ile des Pingouins ou île Inaccessible est la plus méridionale de l'archipel Marion ne la vit pas et sa découverte, due au navire français l'Héroïne, remonte à 1837 . 


île des pingouins  photo JM Bergougniou
Haute de 300 mètre, cette île est limitée de tous côtés par de hautes falaises peuplées par une multitude d'oiseaux de mer. Personne n’est encore parvenu à y débarquer. 


L’ile de la Possession fait partie du groupe oriental. C’est la principale de tout l'archipel et c’est également celle dont l'accès est le plus facile. Elle n’a pas moins de 30 km de long sur une quinzaine de large Sa partie centrale est occupée par une chaîne montagneuse, haute de 1.500 m. Les rivières et les cascades y sont nombreuses. 

île de la Possession  photo JM Bergougniou
La côte orientale, protégée de la grosse boule de l’Ouest, offre quelques baies assez bien abritées. 
île de l'Est  photo JM Bergougniou
L'ile de l’Est, l'ancienne île Aride de Marion, est la plus orientale de l'archipel Elle est également très montagneuse et ses sommets se dressent jusqu’à 1.200 m 

île de la Possession  photo JM Bergougniou
Les différentes îles de l'archipel sont donc toutes très montagneuses. Il ne semble pas exister de glacier, mais les plus élevées, l’ile de la Possession et l’ile de l’Est, ont des neiges éternelles. Les versants de ces iles, libres de neige pendant une bonne partie de l’année, sont en partie recouverts de vastes prairies d'Acaena ; 

Chou de Kerguelen  photo JM Bergougniou
les choux de Kerguelen y sont très nombreux. Quant aux arbres, ils manquent totalement. L'eau douce se rencontre par tout en abondance. Le climat des Crozet est très voisin de celui des Kerguelen. La température y varie en général entre 5“ et 10", Le pluies et les chutes de neige sont fréquentes et les vents d'une grande violence. 

BUS Eléphants de mer - photo  JM Bergougniou

La mer ne gèle jamais autour de l'archipel. Mais les icebergs sont assez fréquents dans ces parages et, fait curieux, ils semblent plus nombreux qu’aux Kerguelen. 

Port Alfred Manchotière  photo  JM Bergougniou
La faune des iles Crozet est assez pauvre. Elle comprend principalement des oiseaux de mer. parmi lesquels les manchots et les albatros sont les plus nombreux. A l’intérieur du pays, autour des étangs, les canards sauvages ne sont pas rares. Sur certaines iles du groupe, on rencontre de nombreux lapins. Les éléphants de mer viennent chaque année très nombreux le long des côtes- On rencontre en outre aux Crozet le phoque à fourrure dont la peau, très recherchée, est utilisée sous le nom de loutre de mer

Les orques photo DR
Les baleines sont également fréquentes dans ces parages, mais, à l'inverse des phoques, elles ne viennent que pendant l’hiver. Les iles Crozet constituent actuellement un Parc National où la chasse est interdite. 

BUS Eléphant de mer et skua photo  JM Bergougniou

Marion, lorsqu’il découvrit cet archipel, donna l'ordre à son lieutenant Crozet, de débarquer sur l’ile principale, celle qui porte le nom de l'Ile de la Possession et d'en prendre possession au nom du Roi. 

Crozet Implantation d'un camp de phoquiers  photo  JM Bergougniou


Dès 1802, des chasseurs de phoques fréquentèrent les Crozet, et plusieurs d'entre eux séjournèrent là plusieurs année» consécutives. Les rares expéditions scientifiques qui passèrent aux îles Crozet ne purent y débarquer ou n’y séjournèrent que quelques heures à peine. 



La première fut celle de Ross en 1840, puis celle du Challenger en 1873. L'année suivante, le navire américain Monongahela y fit une brève escale. 





Enfin, le» membres de l'expédition allemande du Gauss touchèrent l’ile de In Possession en 1902. A l'heure actuelle, les Crozet demeurent encore les iles les moins bien connues de toutes les terres subantarctiques de l'Océan Indien austral- 
Aucune expédition scientifique n’a exploré l'intérieur du pays dont l'étude peut ménager d'intéressantes surprises Ainsi, au point de vue géologique, on ignore leur constitution exacte. Les îles sont certainement en partie volcanique, comme les autres îles de l’Océan Indien. Certains navigateurs ont observé que les côtes étaient en partie de nature basaltique. 

Il y a peu d’années encore, on pensait qu'il en était de même de l'archipel de Kerguelen, de l’ile Heard, etc.. De récentes explorations ont montré que la constitution de ces différentes îles était en réalité beaucoup plus complexe. Il est permis de penser qu’il en sera de même des Crozet. 


Crozet chaudron de phoquiers  photo  JM Bergougniou
En plus des chasseurs de phoques et des quelques expéditions dont je viens de parler, les iles Crozet ont servi de refuge à de nombreux naufragés. L aventure tragique des naufragés du Tamaris mérite à ce propos d’être contée. Le 18 septembre 1887, on trouvait sur la plage de Freemantle en Australie, un albatros mort.au cou duquel était attaché un morceau de fer-blanc portant 1 inscription suivante : Douze naufragés sont réfugiés sur les iles Crozet. 3 aoûl 1887. 


Il s'agissait des naufragés du trois-mâts Tamaris, allant de Bordeaux en Nouvelle-Calédonie. Le Ministère de la Marine, immédiatement avisé, chargea l'aviso Meurthe de se rendre aux Crozet. Arrivée en novembre, la Meurthe fouilla tout l'archipel et, en visitant le dépôt de vivres établi, plusieurs années auparavant. sur l'ile aux Cochons, s’aperçut que les naufragés du Tamaris avaient séjourné là. La cabane était vide, mais on trouva un papier sur lequel l'un des rescapés racontait le naufrage Le 9 mars, le Tamaris s'était brisé sur les falaises de l'île aux Pingouins. 



A l’aide de leurs embarcations qu'ils avaient pu sauver, les naufragés gagnèrent l'île au Cochon où ils demeurèrent jusqu'au 30 septembre. Pensant qu’on ne viendrait jamais les chercher, ils essayèrent de gagner l'ile de la Possession, sur laquelle ils pensaient trouver un autre dépôt de vivres. Espérant les trouver sur cette dernière ile, la Meurthe s’y rendit, mais ne trouva personne- Poursuivant ses recherches, la Meurthe gagna l’ile de l'Est où se trouvaient sept hommes. Ce n’étaient malheureusement pas les naufragés du Tamaris, mais des Américains que l'on avait déposés là, deux mois auparavant et qu'un navire devait reprendre quelques mois plus tard, une fois leur campagne terminée. 

Ils ignoraient complètement la perte du Tamaris et ne purent fournir le moindre renseignement sur les naufragés. 

On n'entendit plus jamais parler d’eux, leur tentative de vouloir gagner l’ile de la Possession, à bord de leur frêles embarcations, leur ayant été fatale.

Passage de Toulon à Alger 1839 sur un navire de la Marine Royale Cerbere

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