21 mai 2022

SNLE Le Triomphant contre torpilleur FNFL Brest Ile Longue Cherbourg

SNLE Le Triomphant


Au déclenchement de la Seconde Guerre mondiale, le contre-torpilleur Triomphant appartient à la Force de Raid. Dès juin 1940 , le bâtiment rallie les forces navales françaises libres (FNFL). Il est commandé par le capitaine de frégate Philippe Auboyneau, qui le réarme et le conduit dans l'Océan Pacifique. Promu capitaine de vaisseau, il prend le commandement des FNFL dans le Pacifique à bord du Le Triomphant1. L'enseigne de vaisseau Robert Girardon, futur vice-amiral, est embarqué sur le Triomphant jusqu'en 1942, avant de rejoindre l’état-major du général de Gaulle à Alger.



Le SNLE LE TRIOMPHANT



En 1982, alors que débutaient les premiers développements et que le projet du sous-marin n'était encore que dans les limbes, la conception et la réalisation du Triomphant ont été perçues d'emblée comme une tâche d'une ampleur et d'une complexité comparables, quoique se situant dans des domaines différents, à celles qu'avait connues en son temps la conception du Redoutable. Dans le cas du Triomphant, c'est bien évidemment la satisfaction des objectifs très ambitieux fixés en matière de discrétion acoustique qui impliquait les efforts d'innovation les plus considérables et qui allait véritablement gouverner la conception du bâtiment :

- définition des formes de carène et d'un nouveau type de propulseur (pompe-hélice) permettant de minimiser les bruits d'origine hydrodynamique ;

- conception, puis qualification d'appareils à très faibles niveaux intrinsèques de vibrations ;

- définition, développement et validation des dispositifs très divers permettant "de filtrer" les vibrations résiduelles dans leur cheminement vers la coque.


Mais la discrétion acoustique ne constitue pas, loin de là, le seul domaine où il a fallu innover pour satisfaire le niveau de performance recherché.


Citons sans prétendre à l'exhaustivité :

- l'accroissement très sensible de l'immersion maximale permis par la mise en oeuvre d'un nouvel acier à très haute limite élastique (100 HLES) et le développement d'une nouvelle technologie des circuits d'eau de mer ;

- les progrès accomplis en matière de propulsion nucléaire avec le développement de la nouvelle chaufferie de type K15 (commune aux SNLE type Le Triomphant et au porte-avions type Charles de Gaulle) ;

- le système d'exploitation tactique, qui utilisera un réseau d'antennes de détection sous-marine représentant une multiplication par un facteur d'environ dix du nombre d'hydrophones installés, et, par voie de conséquence, de la puissance de traitement et de calcul associée, par rapport aux SNLE type M4 ;


- le système de navigation inertielle qui fera appel à des gyroscopes à très faible dérive intrinsèque, développés spécifiquement pour Le Triomphant ;

- la résolution des délicats problèmes posés par l'éjection en plongée du missile M4 à partir de tubes dont la géométrie est notablement différente de celle des tubes utilisés sur les SNLE


La première sortie du sous-marin de nouvelle génération :

Vingt mille admirateurs pour une marche triomphale

Héros d'une première mondiale moins spectaculaire qu'un lancement traditionnel mais qui a cependant attiré vingt mille visiteurs dans l'arsenal de Cherbourg, les 12, 13 et 14 juillet derniers, Le Triomphant a marché avec succès de la nef Laubeuf à la forme Cachin. Une opération mille-pattes qui a permis de démontrer le savoir-faire d'un établissement bien décidé à en faire une grande fête de famille, en présence de nombreux partenaires choisis parmi les 4000 sociétés ayant participé de près ou de loin à la réalisation du plus gros sous-marin jamais construit en France.

"Nous avons réuni aujourd'hui les acteurs du programme des sous-marins nucléaires lanceurs d'engins de la nouvelle génération pour accompagner cette étape technique importante (...) Pour la première fois, un sous-marin va sortir de son chantier de construction sur des marcheurs pour rejoindre son bassin d'achèvement. Le transfert en lui-même dure plusieurs heures, c'est pourquoi nous avons choisi de vous faire assister à ce qui constitue pour nous le moment le plus émouvant la fin de sa sortie de la nef d'achèvement" annonce l'ingénieur général de l'armement Cadet, directeur de DCN Cherbourg, quelques minutes avant de donner l'ordre de libérer le train des trente-quatre marcheurs.


Supporté par 34 marcheurs, le sous-marin quitte la nef de construction assemblage du chantier Laubeuf de DCN Cherbourg, pour gagner l'ouvrage Cachin, où il va être "achevé" en fond de forme avant de partir à la mer pour ses essais. En théorie, le problème du transfert est simple, et l'opération a été validée dès novembre 1990 avec le transfert entre les deux nefs du chantier d'un ensemble de 1800 tonnes constitué des sections 3 et 4 du Triomphant (encore relativement vides ...) et plus récemment avec le déplacement de l'arrière du sous-marin Le Redoutable, à l'occasion de son démantèlement nucléaire.

Dans la pratique, ce n'est pas si simple. Pour deux raisons :

Le sous-marin est lourd : la plupart des matériels, ont embarqués, et il faut que les marcheurs soient capables de "prendre en charge" le colis. Chaque marcheur a une capacité pratique de levage entre 100 tonnes (cette limite basse ne posant pas de problème) et 400 tonnes...

34 fois 400 tonnes, cela permet de soulever 13 600 tonnes ?

Oui, toujours en théorie, si la charge du sous-marin est répartie correctement sur les marcheurs, ou plutôt si les marcheurs sont disposés astucieusement sur la coque. Mais ...on ne peut pas placer les marcheurs n'importe où. Suivant le principe bien connu de l'action et de la réaction, le poids du sous-marin sur un marcheur créé une réaction du marcheur sur la coque du bateau. Cette coque bien que conçue pour résister à la pression de l'immersion, ne peut pas tout accepter. Ainsi, la règle de Phoeni-Rincquer définit la charge maximale en fonction de la distance entre deux lignes de marcheurs.

Pour respecter ces deux contraintes, limiter la charge maximale dans la coque et répartir convenablement les marcheurs, il est nécessaire de bien connaître le poids exact du sous-marin au moment de sa marche, et surtout le centre de gravité et si possible la répartition géographique aussi précise que possible de ce poids. Ce n'est pas simple. Les constructeurs de sous-marins ont l'habitude, par nécessité, de gérer avec beaucoup de précision toutes ces données pour le sous-marin terminé, prêt à prendre la mer. Mais connaître le poids, le centre de gravité, etc ... à un moment quelconque de la construction, c'est paradoxalement un peu plus complexe. Des méthodes de gestion particulières, et un contrôle plus précis de ce qui est effectivement embarqué, ont dû être mises en place par DCN Cherbourg.



Premier de série de la nouvelle génération de SNLE, Le Triomphant a franchi pour la première fois le goulet de Brest, le 1er juillet au matin, sous le commandement du CV Dupont, et gagné la base de l'Ile Longue. Il était assisté sur la fin de son parcours par les remorqueurs Armen et Keréon ( 1300 ch, 12 tonnes de traction) et Marronier (700 ch) en flèche. De nombreuses autorités assistaient à l'arrivée du bâtiment parti 48 heures plus tôt de Cherbourg pour entamer ses essais en mer. Des essais qui dureront deux ans.


Les Cherbourgeois reverront de temps à autre le sous-marin qu'ils ont construit. Ses sorties en Atlantique, de quelques jours à trois semaines, seront entrecoupées de périodes de mise au point et d'entretien. L'une d'elles l'immobilisera un mois à l'Ile Longue, à partir de la mi-octobre. Puis il devrait reprendre au large ses essais de navigation, de transmissions, de détection, de systèmes d'armes, de discrétion acoustique aussi en rade de Brest, sur le polygone d'écoute Rascas. Ces derniers essais ne seront pas des moindres puisque Le Triomphant sera l'un des sous-marins les plus silencieux au monde.

Retour à Cherbourg de temps à autre

Il retournera en novembre à Cherbourg, et y restera huit mois, le temps de démonter un certain nombre d'éléments, de voir comment ils se sont comportés et de les remplacer au besoin. Si le cordon ombilical qui le reliait au port normand a été coupé, Le Triomphant en est toujours dépendant pour les pièces de rechange, et des équipes cherbourgeoises feront la navette entre les deux sites jusqu'à la mise en service du bâtiment.


Sources

Cols bleus  03-07-1993- n°2221 

Cols Bleus 7 et 14 août 1993 n° 2224

Cols bleus 06-08-1994 n° 2269

https://www.lefigaro.fr/mon-figaro/2012/11/28/10001-20121128ARTFIG00682--bord-du-triomphant-a-500m-de-profondeur.php

20 mai 2022

Trans Antarctic Expedition 1955 1958 Shackleton base Ross base Vivian Fuchs Sir Edmund Hilary

Trans Antarctic Expedition 1955 1958











L’expédition Fuchs-Hillary de 1955–58, officiellement intitulée Commonwealth Trans-Antarctic Expedition (CTAE), était une initiative commanditée par le Commonwealth qui réalisa la première traversée de l'Antarctique en passant par le pôle Sud. L'expédition était financée par le Royaume-Uni, la Nouvelle-Zélande, les gouvernements australien et sud-africain, mais aussi par des dons privés, sous le patronage d'Élisabeth II du Royaume-Uni. 


 Elle fut conduite par l'explorateur britannique Vivian Fuchs, le Néo-zélandais Edmund Hillary prenant la tête d'une équipe de soutien. Les différentes équipes étaient également composées de scientifiques travaillant dans le cadre d'une année internationale de la géophysique.


 Le 24 novembre 1957, Fuchs et douze autres partent à bord d'autoneiges Tucker1 et de tracteurs spécialement adaptés pour ce voyage, des Muskegs de Bombardier2. Tout au long de la traversée, l'expédition accumule des informations scientifiques sur la sismologie, la gravimétrie, la climatologie, etc. du continent.


Le groupe d'Hillary part de son côté pendant que des membres de son équipe restent autour de la mer de Ross et de la Terre Victoria pour y effectuer des relevés géologiques. Il n'était pas prévu que l'équipe d'Hillary atteigne le pôle mais comme elle en était proche et que le travail de ravitaillement était fini, il décide de poursuivre afin d'arriver avant le Britannique. 

Hillary arrive à la base américaine Amundsen-Scott récemment établie au pôle le 3 janvier 1958. Il mène le troisième groupe d'hommes, après ceux de Roald Amundsen en 1911 et de Robert Scott en 1912, à atteindre ce point par voie terrestre et c'était la première fois en véhicules.


 Fuchs le rejoint le 19 janvier. Ils sondent pour obtenir l'épaisseur de glace au pôle et confirmer l'existence du continent sous celle-ci. Fuchs continue ensuite sur la route qu'Hillary a balisé pendant que ce dernier prend un avion américain pour retourner à son point de départ. 


Ils se revoient plus tard quand Hillary rejoint l'équipe de Fuchs par avion pour la dernière partie du trajet. Le 2 mars 1958, l'expédition atteint le but, la base Scott, après 99 jours et 3473 kilomètres. Quelques jours plus tard, les membres des deux équipes quittent par le navire néo-zélandais Endeavour pour la Nouvelle-Zélande.



19 mai 2022

Aviso Laperouse Tuléar 1950 Madagascar ravitailleur hydravions Sans-peur Sans-Soucis

  • Aviso Laperouse Tuléar 1950


En 1938 la Marine Nationale décide la construction de 4 bâtiments de 1350 tw ravitailleurs d'hydravions.

Ils devaient porter les noms de 
  • Sans Soucis - 
  • Sans Pareil - 
  • Sans Peur - 
  • Sans Reproche.
Du Sans-Peur au La Pérouse

Le La Pérouse, véritable navire Protée, connaîtra tout au long de son existence de multiples classifications dictées par les événements. Mis en chantier en 1938 à Penhoët sous le nom de Sans-Peur, il fait partie d'une série de quatre unités de ravitailleurs d'hydravions de 350 tonnes. En juin 1940, la Marine allemande saisit le Sans-Peur alors en pleine construction, en décide l'achèvement à son profit et le baptise SG 4 Merkur.

 


Retrouvé intact à Saint-Nazaire à la Libération, il réintègre la Marine française et prend le nom de La Pérouse. Réarmé en 1946 comme navire hydrographique, opérationnel en 1947, le bâtiment gagne alors l'océan Indien et Diégo-Suarez d'où il effectuera de nombreuses missions hydrographiques aux Terres australes. 

Classé Aviso F 750 (Flottes de combat 1964), le La Pérouse quitte l'océan Indien en 1965, rallie Brest où il est reclassé navire hydrographique de 1ère classe sous le numéro de coque A 753. Finie la saga du La Pérouse ? 


Non, puisqu'en 1967 le voici bâtiment- base du groupe des bâtiments en réserve avant d'être rayé des listes de la flotte en 1977. Le Q 569, ex-Sans-Peur, ex-Merkur, ex-La Pérouse, désireux d'être encore de quelque utilité, servira de brise- lames en rade de Brest jusqu'au début des années 1980.


Tuléar Madagascar



Lapeyrouse, La Pérouse ou Lapérouse ?


Lapérouse ou Lapeyrouse, dans sa forme occitane ou franco-provençale, désigne un domaine pierreux littéralement la pierreuse. Devenu patronyme, il n'échappe pas aux fluctuations linguistiques communes aux registres d'état civil de l'Ancien Régime, avec pour conséquence les nombreuses variations orthographiques des noms propres dont on retient un jour telle forme et un autre jour une forme différente. Rien d'étonnant, donc, de voir nos bâtiments porter successivement depuis 1830 les noms de Lapeyrouse, La Pérouse et enfin Lapérouse

Sources

Cols bleus 23-9-2000  n° 2543

18 mai 2022

FREMM LANGUEDOC Mission Grand Nord janvier avril 2022 NATO OTAN Norvège

FREMM LANGUEDOC Mission Grand Nord  janvier avril 2022

Le ravitaillement à la mer est une action indispensable pour durer en opération. Le 18 mars 2022, le Languedoc s’est entrainé au ravitaillement à la mer (RAM) avec le bâtiment ravitailleur allemand Berlin dans un fjord norvégien



Cette manœuvre en eaux froides (3°c) et température de l’air proche de 0°c a été conduite avec 40 noeuds de vent sur le pont dans une zone de navigation exiguë. Elle contribue à l’aguerrissement des marins en zone polaire.

 L’utilisation des procédures standardisées de l’OTAN a permis de conduire cette manœuvre complexe sous faible préavis et sans difficulté. Alors que le De Zeven Provincien ravitaillait sur l’autre bord, les trois bâtiments espacés d’une cinquantaine de mètres ont ainsi changé de route en formation pour contrer la dérive ressentie en cours de ravitaillement dans le fjord.

photo Marine Nationale
Conduit en marge de l’exercice norvégien  Response 2022, ce RAM s’inscrit également dans un contexte tactique évolutif, il peut être interrompu sous faible préavis en fonction de la situation opérationnelle suivie sans interruption au central opération.

cachet rectangulaire V SPID 11215 FREMM Languedoc - 21 MAR. 2022



Déployé depuis la fin du mois de janvier en Atlantique Nord et en mer de Norvège dans le cadre de l’opération Narval, l’équipage A de la FREMM Languedoc est associé depuis le 15 mars à l’exercice Cold Response 2022.


Fjord Norvège
photo JM Bergougniou
27 nations
alliées et partenaires, plus de 30 000 militaires : Cold Response 2022 est un exercice interalliés et interarmées à dominante amphibie, mené par l’état-major des armées norvégiennes. L’objectif : renforcer les capacités des armées alliées et partenaires à opérer ensemble dans des conditions climatiques exigeantes propres au théâtre de l’Atlantique Nord à terre, dans les airs et en mer.

Le 11 avril 2022, la frégate multi missions (FREMM) Languedoc est rentrée à Toulon, son port-base, après deux mois et demi de déploiement dans le Grand Nord, principalement en mer de Norvège.

La FREMM y a contribué aux mesures d’assurance et de dissuasion prévues par le plan de défense de l’OTAN tout en participant à la défense maritime des approches stratégiques françaises et européennes.

Grâce à ses nombreux capteurs et son hélicoptère embarqué Caïman Marine de la Flottille 31F (basée à Hyères), elle a apporté sa contribution à l’appréciation autonome de situation de la France dans cette zone et a permis de garantir la profondeur stratégique nécessaire à la préservation de nos intérêts.

A l’occasion d’escales (Narvik, Tromsø ou encore Amsterdam) et d’interactions avec des marines amies, le Languedoc a renforcé les liens de la France avec les pays de l’Alliance et ses partenaires régionaux.

Fjord Norvège photo JM Bergougniou

Enfin, du 14 au 22 mars, le Languedoc a participé à l’exercice COLD RESPONSE 22 au sein duquel il a assuré la direction de la lutte anti-sous-marine de la force interalliée. Cet exercice de haute intensité fut une nouvelle occasion pour les unités de renforcer leur interopérabilité, comme lors du ravitaillement à la mer du Languedoc par le bâtiment ravitailleur allemand Berlin dans un fjord norvégien.

Après un mois de patrouille en mer de Norvège, le Languedoc avait rejoint la composante maritime de l’exercice dans un rôle d’escorte au sein de l’exercice qui lui permettait de maintenir sa posture opérationnelle. Pendant une semaine, il a assuré le commandement de la lutte anti-sous-marine afin de protéger les bâtiments amphibies, dont le Dixmude, devant conduire un débarquement de troupes.

Fjord Norvège photo JM Bergougniou
La présence de cinq sous-marins a permis aux marins du Languedoc d’entretenir leur savoir-faire de lutte sous la mer dans un contexte exigeant et réaliste. Les capacités de projection de puissance ont également été sollicitées à plusieurs reprises pour détruire des objectifs clés avec des frappes MDCN en amont de la phase amphibie de l’exercice, tandis que la force évoluait sous une menace aérienne permanente simulée par des chasseurs norvégiens.

COLD RESPONSE22 a également été l’occasion d’entretenir l’interopérabilité avec les marines alliées et les capacités de navigation de groupe en espace restreint.

Par sa participation d’opportunité à cet exercice, le Languedoc a contribué à la crédibilité de l’Alliance Atlantique dans un contexte de tensions internationales accrues tout en maintenant un haut niveau d’alerte dans une zone d’intérêt stratégique de la France.

Fjord Norvège photo JM Bergougniou
Plus habitué, ces dernières années, au golfe Persique qu’au Grand Nord, l’équipage A du Languedoc s’est rapidement approprié son nouveau théâtre d’opération. Le bord s’est adapté pour faire face à ces nouvelles conditions : des tenues chaudes et étanches ont été approvisionnées pour le personnel travaillant à l’extérieur, des postes de déneigement et de dégivrage ont été lancés régulièrement et l’éclairage du bord a été adapté pour respecter le rythme physiologique sous des latitudes où les journées raccourcissent.

Fjord Norvège photo JM Bergougniou

Cette mission d’une FREMM toulonnaise en Atlantique nord s’inscrit dans une volonté de brassage des expériences opérationnelles et des savoir-faire entre les équipages basés à Brest et Toulon.

Sources


17 mai 2022

Lieutenant de vaisseau PARIS hydravion liaison transatlantique aéronavale Biscarosse Latécoère

Lieutenant de vaisseau PARIS hydravion


Nous avons déjà évoqué le lieutenant de vaisseau Paris dans un article précédent. Quelques cartes postales vont permettre d'évoquer un hydravion qui porte le nom d'un marin le LV Paris.

https://envelopmer.blogspot.com/2019/11/lieutenant-de-vaisseau-paulin-paris.html

De 1935 à 1939, ancien et "nouveau" monde s’efforcent d’établir des lignes régulières sur l’Atlantique Nord. Se pose la question du matériel à utiliser : hydravions ou avions ?



L’espace entre l’Europe et l’Amérique du Nord est exclusivement maritime et l’autonomie des appareils ne permet pas de vols sans escale, ce qui limite le choix à deux itinéraires possibles : celui du "Nord" (Canada – Terre Neuve – Groenland – Islande - Irlande) aux conditions hivernales naturellement difficiles, ou celui du "Sud" (Bermudes – Açores – Portugal). Dans les deux cas il est nécessaire d’obtenir les droits d’escale, de les organiser, de mettre en place les hydrobases (hangars, ateliers, …), les dépôts de carburants et d’y affecter le personnel. Initialement les dirigeables comptaient parmi les moyens de transport à utiliser, mais rappelons que la solution directe proposée par les Allemands avec le Zeppelin "Hindenburg " n’est pas retenue, suite à l'accident du jeudi 6 mai 1937 .



Suite à cet accident, l’hydravion est choisi pour seconder le paquebot, car il offre de plus grandes capacités en vitesse et distance couverte.
La France, dès janvier 1935, met en ligne à titre expérimental, 


L’hydravion Latécoère 521, dérivé d’un appareil militaire étudié en 1930, hexa-moteur, baptisé "Lieutenant de vaisseau Paris", qui sera immatriculé F-NORD en 1937.
C’est en 1930 que l’histoire de l’hydraviation débute à Biscarrosse : l’ingénieur Pierre-Georges Latécoère décide en effet d’établir une base aéronautique sur son plan d’eau, destinée au montage et aux essais en vol d’hydravion. Idéalement située, proche de l’Océan Atlantique et des lacs alentours, la base Latécoère offre de multiples possibilités d’amerrissage des hydravions.


Cet appareil est supposé pouvoir subir une mer un peu agitée. Notons qu’il a une faible capacité d’emport comparée à celle de l’avion classique de même masse. Il offre une surface importante au vent frontal qui réduit sa vitesse ; cependant le volume de ses réservoirs de carburant est supérieur à celui de l’avion. C’est la formule qui est retenue dès 1935, après obtention des droits d’escale du Portugal pour les Açores et du Royaume Uni pour les Bermudes.


Le 8 décembre 1935 le Latécoère 521 s’envole pour l’Amérique du Nord via Dakar, Natal, Fort de France et arrive à Pensacola (USA) le 14 janvier 1936. Dans la même nuit le Latécoère 521, ancré en rade, est coulé par une tornade et s’est retourné par 7 m de fond. Il est récupéré et ramené en France sur un cargo pour réparations. Il reprend du service à partir de 1937.


Les Français expérimentent également le Latécoère 522 ARAP "Ville de Saint-Pierre"  , de technologie tout aussi désuète que le 521, construit après 1935, il est disponible en 1938 sous l’immatriculation F-ARAP.
Les Américains, riches de l’expérience obtenue sur les destinations de d’Amérique Latine, ont réussi à concilier les impératifs aérodynamiques et la formule hydravion. Les modèles en cours d’essai offrent des caractéristiques calculées particulièrement attrayantes.

16 mai 2022

Entraide Française Maroc secours national surcharges colonies

L'Entraide Française aux colonies et au Maroc



À côté des institutions publiques (État, collectivités locales), des organismes privés aux statuts divers (associations, fondations, etc.) participent à l’assistance aux plus démunis. Le monde de la philanthropie avait connu depuis la fin du xixe siècle un déclin relatif avec la montée de l’État-Providence qui apportait une réponse aux problèmes de continuité de l’action sociale et de rationalisation des secours. Les œuvres avaient toutefois gardé toute leur importance dans les situations d’urgence où leur souplesse permettait, mieux qu’aux pouvoirs publics, de réagir efficacement.

Le déclenchement de la Deuxième Guerre mondiale remet au premier plan la nécessité de disposer de structures pouvant intervenir vite face aux malheurs du temps. La situation des victimes de la guerre (prisonniers, réfugiés, sinistrés, etc.) impose en effet des solutions rapides et efficaces à la destruction des logements, aux déplacements de population, à la perte de travail et aux pénuries de toutes sortes qui en sont les conséquences immédiates.


Au début de la Seconde Guerre mondiale, l’institution est réactivée par un décret du 19 octobre 1939

Par un décret du 20 mai 1940 , une ouverture de crédit de 50 millions de francs est allouée au Secours national. Un autre décret, en date du 23 juillet 1940,
attribue à l’organisme le produit de la liquidation des biens des Français déchus de leur nationalité. Le décret du 4 octobre 1940, lendemain de la promulgation du premier statut des Juifs, place le Secours national sous la haute autorité du maréchal Pétain.


Dans une étude réalisée après la guerre par l’Entraide française, qui succède à la Libération au Secours national,


L’Entraide française vivra ainsi jusqu’en 1949, au prix d’une réduction régulière de ses effectifs, qui passeront de 15 000 en 1945 à un peu plus de 5 000 au début 1947, et du dessaisissement progressif de certaines activités au profit des municipalités, des bureaux de bienfaisance, ou de certains services sociaux à caractère public



Dans les colonies des fonds d'aide aux combattants issus des colonies et protectorats sont obtenus par de fortes surcharges apposées sur les timbres-poste existants.


Avion survolant une oasis + surcharge Poste Navale Maroc 10-11-1944


Le Maroc, qui ne participe pas aux émissions communes, émettra un timbre à un type différent , avec une très forte surtaxe (Y&T Maroc no PA 56).

L'ÉMISSION ENTR'AIDE FRANÇAISE
AVRIL / JUIN 1945 :
Émission dans quatorze colonies de l'Empire d'un timbre Mariane de Dulac avec forte surcharge au profit de l'Entr'aide Française à des dates variables d'une colonie à l'autre.
La série complète sera vendue à l'Agence des Timbres-poste coloniaux de Paris à partir du 25 juin.

 Guyane, une griffe encadrée 53 x 20 mm "Solidarité Française / première journée 21-4-1945 / Guyane Française" est apposée sur le courrier.

Sources 

LA PROTECTION SOCIALE SOUS LE RÉGIME DE VICHY |
Philippe-Jean Hesse,
Jean-Pierre Le Crom

PHM Commandant Blaison TANGER MED25 Maroc EUNAVFORMED IRINI

TANGER MED25 PHM Cdt Blaison  Le 23 avril 2025, le patrouilleur de haute mer (PHM) Commandant Blaison a appareillé de Brest dans le cadre de...