17 janvier 2022

AGADIR 1911 canonnière Panther Maroc France Allemagne

La crise d'AGADIR 1911


Le Maroc, un des derniers pays non colonisés d’Afrique au début du XXe siècle, suscite la convoitise des puissances coloniales et cristallise les rivalités entre la France et l’Allemagne . Guillaume II n’accepte pas que l’Entente cordiale, signée en 1904, accorde à Paris le droit d’envisager un protectorat sur le sultanat du Maroc. Afin d’assurer son soutien au sultan Abd al-Aziz, Guillaume II s’est rendu à Tanger en 1905. Depuis lors la question marocaine suscite craintes et débats dans toutes les chancelleries européennes (Le Rappel, 4 juillet 1911). Depuis 1906, suite à la conférence d’Algésiras, les Français se sont imposés au Maroc, notamment grâce au général Lyautey.

Au centre de l'intrigue, l'antagonisme entre l'Union des Mines et les Mannesmann. 

En septembre 1907, se constitue officiellement l'Union des Mines marocaines, syndicat international associant, selon une formule déjà éprouvée en Algérie et esquissée au Maroc depuis 1904, des intérêts métallurgiques français (62 % du capital initial), allemands (20 %), anglais (6 %), espagnols (6 %), italiens (4 %) et portugais (2 %). 

En fait, cette combinaison repose sur l'entente entre Schneider (26 %) et les trois grands de la sidérurgie allemande : Krupp (10 %), Gelsenkirchen et Thyssen (5 % chacun). 


Ce « groupement international à prépondérance française » a l'accord de la diplomatie française, d'abord réservée en 1906, parce qu'il concrétise la réalité du régime d'égalité économique instauré par l'acte d'Algésiras. Selon le président de l'Union, Darcy, l'objectif du groupe français animé par Schneider consiste à « grouper dans une combinaison où la prédominance est assurée d'une manière aussi ferme que durable à l'élément français, d'une part les plus forts consommateurs de minerai de l'Europe occidentale et, d'autre part, des personnalités étrangères appartenant aux principaux pays représentés au Maroc ». Malgré le style feutré du rapport, l'objectif transparaît clairement : canaliser la concurrence étrangère au profit du groupe français


Seulement, l'Union des Mines, si elle arrive assez rapidement à absorber les principaux de ses concurrents déjà sur place, ou à leur barrer la route, se heurte rapidement aux prétentions et aux exigences des Mannesmann

Ceux-ci interviennent au Maroc en 1906. Après avoir demandé en vain, en juin 1906, au sultan Abd-el-Aziz, la concession de droits miniers exclusifs sur le Rif oriental, ils ont obtenu, par un firman chérifien qui leur est délivré le 6 octobre 1908 par Moulay-Hafid, des droits miniers très étendus dont l'authenticité et la valeur juridique vont être l'objet de controverses très âpres et de campagnes d'opinion parfois passionnées.

C'est l'époque où l'affaire des mines marocaines devient une question nationale en Allemagne, du fait de l'action multiforme des Mannesmann, qui opèrent à la façon d'un groupe de pression à l'américaine

Le gouvernement allemand va mettre la pression


La crise d'Agadir entre la France et l'Allemagne est un incident provoqué par l'envoi d'une canonnière de la marine allemande dans la baie d'Agadir au Maroc, la SMS Panther. Il s'inscrit dans la rivalité des impérialismes européens pour le partage de l'Afrique et la mise en tutelle du Maroc.


Prétendant répondre à un appel à l'aide d'entreprises allemandes de la vallée du Souss -


il y avait alors quatre ressortissants allemands dans cette région, dont des représentants de la société Mannesmann

SMS Panther
l'Allemagne, le 1er juillet 1911, décide, pour protéger ses intérêts, d'envoyer une canonnière, la SMS Panther, dans la baie d'Agadir, dont la rade avait été, jusqu'en 1881, fermée au commerce étranger. À partir de la mi-juillet, la Panther est régulièrement relayée par le croiseur SMS Berlin en alternance avec la canonnière SMS Eber.

SMS Berlin
L'Allemagne, qui voulait mettre un coup d'arrêt à l'expansion de la France au Maroc et affaiblir l'Entente cordiale entre la France et la Grande-Bretagne, est surprise par les vives réactions que provoque son coup de force. Le Royaume-Uni se déclare immédiatement en faveur de Paris et menace Berlin. David Lloyd George, alors Chancelier de l’Échiquier, déclare le 21 Juillet devant la Chambre des Communes que les "intérêts vitaux" du Royaume-Uni, tant sur le plan politique que commercial sont "engagés aux côtés de la France au Maroc", ce qui marque un soutien sans nuance du gouvernement britannique aux aspirations françaises



Le gouvernement Caillaux, conscient du très grave danger qu'une guerre représente, préfère négocier. Ces négociations sont conduites, côté français, par le président du Conseil, Joseph Caillaux, et l'ambassadeur français à Berlin, Jules Cambon, et, côté allemand, par Alfred von Kiderlen-Waechter, ministre des Affaires étrangères allemand. Aux termes d'âpres tractations, l'Allemagne renonce à être présente au Maroc, en échange de l’abandon par Paris de 272 000 km2 de territoires d'Afrique équatoriale, au Gabon, au Moyen-Congo et en Oubangui-Chari, au profit du Cameroun allemand. Après que les deux pays sont parvenus le 11 octobre à un accord, un traité officiel franco-allemand est signé le 4 novembre 1911 à Berlin et laisse les mains libres à la France au Maroc. Ce n'est qu'à ce moment-là que les bâtiments allemands quittent définitivement la baie d'Agadir, le .

L'OUEST-ECLAIR


L'Allemagne intervient au Maroc

Elle envoie un bateau de guerre 

M, de Selves a fait part à son ambassadeur des réserves de la France

PARIS, 1" juillet. M. de Schoen, ambassadeur d'Allemagne, s'est rendu ce matin au quai d'Orsay pour aviser M. de Selves, ministre des affaires étrangères, que son gouvernement avait décide l'envoi d'un navire de guerre devant Agadir.

M. de Schoen a expliqué que l'Allemagne prenait cette mesure dans un esprit préventif et pour protéger ses nationaux au cas ou des troubles se produiraient dans le port et ses parages. « C'est sur la demande des commerçants allemands établis à Agadir que l'Allemagne a décidé cette démonstration » dont l'ambassadeur d'Allemagne estime, qu'en raison de son caractère essentiellement temporaire, l'opinion française n'a pas lieu de s'émouvoir. Nous croyons savoir que M. de Selves, en donnant acte à l'ambassadeur de sa communication, lui a exprimé son étonnement de voir t'Allemagne prendre une initiative qui, d'après les déclarations de M. de Schoen lui-même, parait aussi nettement contraire aux dispositions de l'acte d'Algésiras. M. de Selves aurait ajouté qu'il faisait toutes ses réserves au sujet de cette initiative.

D'autre part, l'agence Havas communique la dépêche suivante de Berlin


BERLIN, 1" juillet. Sur la demande de commerçants allemands à Agadir, désireux de voir leur sécurité assurée, le gouvernement allemand a décidé d'envoyer dans ce port la canonnière Panther. Il a notifié cette mesure aux puissances et a informé le gouvernement marocain que cet envoi n'avait en aucune façon un caractère anti-amical.

Rappelons qu'Agadir est un port non ouvert au commerce international, où un croiseur français a dernièrement fait escale pour assurer l'ordre et qui ne parait avoir été nullement menacé ces derniers temps.

Les tribus font leur soumission Nos troupes ne rencontrent aucune résistance Tanger, 1er juillet (réexpédié de la kasbah D'El-Ajeb, 27 juin). Les troupes franco-marocaines sont rentrées aujourd'hui à la kasbah d'El-Hajeb.

Malgré l'état du terrain, l'artillerie a suivi la colonne,, escaladant les assises rocheuses sur lesquelles se dresse la kasbah à 1.000 mètres d'altitude.

Cette manche sans 'résistance semble avoir amené tous les Beni-M'tir à composition les soumissions affluent seuls le caid d'Akka et deux de ses lieutenants se sont enfuis avec quelques partisans chez les Zaïan.

Sources

Mines et politique au Maroc, 1907-1914 (D'après les Archives du Quai d'Orsay) 

L'OUEST-ECLAIR

BNF GALLICA



Correspondance d'Orient : revue économique, politique & littéraire / directeurs : Chekri-Ganem, Dr Georges Samné  -  1911-07-15

16 janvier 2022

District Saint-Paul Amsterdam Martin de Viviès gérance postale et cartes postales

District Saint-Paul Amsterdam Martin de Viviès gérance postale et cartes postales

Ce matin je veux faire un coucou à Christophe le GP de la base de Martin de Viviés pour répondre à son petit mot sur une carte postale des Oubliés de Saint-Paul.

Bonne année à toi et merci pour ce temps passé à traiter nos enveloppes





La gérance postale Amsterdam photo JM Bergougniou



Amsterdam la boite à lettres photo JM Bergougniou




Amsterdam la gérance postale 2008 photo JM Bergougniou






L'île Saint-Paul la quille photo JM Bergougniou

L'île Saint-Paul  photo JM Bergougniou

L'île Saint-Paul  l'entrée de la caldera ou caldeira photo JM Bergougniou

L'Austral pêche la langouste  photo JM Bergougniou

Amsterdam Martin de Viviès  photo JM Bergougniou

Amsterdam Martin de Viviès  photo JM Bergougniou

Amsterdam Martin de Viviès  photo JM Bergougniou

Amsterdam Martin de Viviès la portière du MD  photo JM Bergougniou

Amsterdam Martin de Viviès  photo JM Bergougniou

Amsterdam Martin de Viviès  "la mosquée" photo JM Bergougniou

Amsterdam réservoirs d'eau photo JM Bergougniou

Amsterdam cratères Dumas   photo JM Bergougniou

Amsterdam Marion Dufresne photo JM Bergougniou

Amsterdam Otaries  photo JM Bergougniou

Amsterdam le port  photo JM Bergougniou

Amsterdam le  port la jetée et les otaries photo JM Bergougniou

Amsterdam décret contre les espèces invasives photo JM Bergougniou

Amsterdam bon vent photo JM Bergougniou

Amsterdam le  phylicae arborea photo JM Bergougniou


Belgique 1914 gouvernement belge Sainte-Adresse Le Havre Seine-Inférieure

Le Gouvernement belge à Sainte-Adresse 1914

A la suite de l’invasion de la Belgique, en août 1914, quel est le sort du Gouvernement belge ? On ne peut douter que les ministres, leurs cabinets ainsi que toute l’intendance que cela comprend, aient cherché tous les subterfuges adéquats pour continuer à exister. Mais, en revanche, face à l’occupation de la Belgique, au sens physique du terme, comment les autorités belges ont-elles réagi ? 

De tout temps, l’exil a souvent été la planche de salut pour les dirigeants, hommes d’état, factions ou institutions contraints et forcés de quitter les allées du pouvoir. N’en avait-il pas été ainsi, en 1870, lorsque, devant l’avancée des troupes prussiennes en France, le Gouvernement de Paris avait rejoint la ville de Bordeaux ?


En août 1914, la Belgique est envahie par les troupes allemandes. Malgré des combats acharnés, le repli est inévitable, la garnison bloquée dans Anvers abandonne le combat. 

Le gouvernement belge partit en exil, tandis que Albert Ier et l’armée belge continuent le combat sur l’Yser, une section du Front de l’Ouest.



Le 10 octobre de la même année, le gouvernement belge demande l'hospitalité à la France. La ville de Sainte-Adresse est choisie car, proche du port du Havre, le «Nice havrais» présentant de vastes bâtiments luxueux et des villas récemment construites par Dufayel, pourra accueillir et loger le gouvernement et les ministères belges.

L'Hôtellerie Normande, ici représentée sur le timbre à 0,76 €, sert essentiellement de résidence commune pour les ministres. 

La petite ville de Sainte-Adresse est ainsi transformée en véritable siège des autorités belges avec une intendance et une logistique capable de restituer une maîtrise des affaires courantes de la Belgique envahie.

Une boîte aux lettres de couleur rouge rappelle toujours la présence du gouvernement belge à Sainte-Adresse en 1914 !

Il fallait faire vivre la Belgique à l’extérieur. Lui redonner une voix, un poumon et des idées. Le danger ? Perdre son autonomie et devoir faire amende honorable devant le pays-hôte. En effet, le pays-hôte, et non l’allié. Durant toute la guerre, la Belgique a, en un sens, mené seule son combat. Neutre, elle s’est défendue, et ne fut jamais intégrée aux "Alliés". Elle s’est donc trouvée en exil dans un pays "belligérant", d’où elle fuyait l’invasion d’un autre "belligérant". Dans une cité, proche du Havre, dont le nom résonne avec une étrange justesse au regard des circonstances dramatiques : Sainte-Adresse.



Sous le contrôle de l’armée allemande, la Belgique fut divisée en trois zones administratives distinctes. La majorité du pays tomba sous le contrôle du Gouvernorat général une administration d’occupation officielle menée par un général allemand, tandis que les deux autres, plus proches de la ligne de front, étaient sous le coup d’une administration militaire directe et répressive.


L’inamovible ministre belge de la Justice, le comte Henry Carton de Wiart (1911-1918), faisait partie de ces nouveaux arrivants. Et il note : Ce fut en pleine nuit que nous abordâmes au Havre. En dépit de l’heure indue, toute une foule nous attendait sur la jetée et nous fûmes accueillis par des cris tels que "Vive la Belgique, vivent nos sauveurs !" qui mirent un peu de baume sur nos cœurs douloureux. Mais, tout cela faillit rapidement mal tourner. En effet, si les ministres belges sont acheminés à l’hôtellerie de Sainte-Adresse, il s’avère que le représentant de la Turquie s’y trouve aussi ! La scène, pour l’heure vaudevillesque, peut également se terminer en mauvais mélo. Si l’Empire ottoman, l’ "homme malade de l’Europe", est une puissance neutre, dès le 2 novembre 1914, il sera rangé par défaut dans le camp de l’Allemagne et de l’Autriche-Hongrie, pour avoir accueilli dans ses ports les navires Goeben et Breslau, avant qu’ils n’aillent pilonner des positions russes.


Mais, encore faut-il aménager la tête de pont d’une colonie belge peu ordinaire, et que l’on ne peut traiter comme le simple citoyen, au risque de provoquer un incident diplomatique franco-belge de fort mauvais aloi. Tout cela se déroule dans un contexte où, rappelons-le, les deux pays ne sont pas alliés, mais combattent les mêmes ennemis. Or, la maxime selon laquelle Les ennemis de mes ennemis sont mes amis n’est pas évidente dans tous les esprits de l’époque. Il ne faut pas commettre d’impair. On marche sur des œufs. Le 13 octobre, une sorte d’arche de Noé huppée arrive au Havre, à bord du Pieter de Coninck. Ce navire assure habituellement la navette Ostende-Douvres. Il est suivi du Stad van Antwerpen. Une fois débarqués, où installer ces gens ? On ne peut les entreposer dans des casemates. Par un hasard on ne peut plus opportun, il s’avère que, depuis peu, Le Havre souhaitait concurrencer les cités balnéaires de Trouville et de Cabourg (ce fut d’ailleurs un échec). Le nommé Dufayel, directeur du Nice-Havrais, était l’ordonnateur de ce grand projet. Une infrastructure habitable et, surtout, vide, pour des raisons à la fois climatiques et politiques évidentes.

Les ministres belges sont donc accueillis par Victor Augagneur, ministre français de la Marine. Le siège du Gouvernement belge sera incarné, pendant quatre ans, par une maison à colombages, en haut d’une falaise, dans le plus pur style normand ; elle sera détruite en 1944.

Jean Victor Augagneur ministre de la Marine
Si la municipalité de Sainte-Adresse restera française, les bâtiments occupés par les autorités belges y jouiront de l’extraterritorialité. Le roi des Belges, Albert 1er , quant à lui, y possèdera la Villa Roseraie, qu’il ne fréquentera pour ainsi dire pas. Le Chef de cabinet, le comte Charles de Broqueville, sera logé à la Villa Roxane et le corps diplomatique à l’hôtel des Régates. Bientôt, près de douze mille Belges vont peupler Sainte-Adresse, d’où sera pensé, conçu et, finalement, ordonné, le plus clair de la politique de la Belgique durant la guerre de 1914-1918.


Sources 



15 janvier 2022

Vigil série britannique sur Arte Royal Navy sous-marin télévision

 Vigil série britannique sur Arte


Comment la disparition d'un chalutier de pêche écossais et le décès d'un individu à bord d'un sous-marin nucléaire engendrent un conflit entre la police locale, la Royal Navy et les services de renseignement britanniques ?


Jeudi soir, j'ai regardé le début d'une série sur la chaîne ARTE "VIGIL". Cette série anglaise se déroule à bord d'un sous-marin nucléaire de la Royal Navy et dans son port base.

 Il y avait bien longtemps que je n'avais pas pris autant de plaisir à regarder la télé.


 Une inspectrice est envoyée à bord d’un sous-marin nucléaire de la Royal Navy pour enquêter, avec sa coéquipière restée à terre, sur la mort suspecte d’un membre de l’équipage. Thriller géopolitique haletant, la série Vigil est signée Tom Edge, avec Suranne Jones (Docteur Foster) et Rose Leslie (Game of Thrones). En intégralité en replay sur arte.tv jusqu’au 19 février 2022.



Après la projection des deux premiers épisodes (sur six) de Vigil, au festival Séries Mania, à Lille, en septembre 2021, le public se pressait autour des représentants d’Arte (diffuseur et coproducteur de cette série britannique) pour savoir quand viendrait la suite. 

L’affaire semblait bien engagée : la collision, à bord d’un sous-marin nucléaire, entre un genre délicieusement désuet et typiquement britannique (n’en déplaise à Edgar Allan Poe et Gaston Leroux), le meurtre à huis clos et le roman d’espionnage, produisait un nombre impressionnant de rebondissements et de suspects.

Sources 
ARTE

Passage de Toulon à Alger 1839 sur un navire de la Marine Royale Cerbere

 Passage maritime de Toulon à Alger 1839 Cerbere  La conquête de l'Algérie débute par le débarquement de l'armée d'Afrique à Sid...