30 avril 2020

PH Jeanne d'Arc EE Victor Schoelcher Campagne 1971 - 1972 Lima Pérou

Sur les traces des Incas et des Conquistadores - Lima - Pérou



Il ne sera pas facile de vous rapporter dans le détail le tourbillon que fut cette escale du Pérou ; nous emportons le souvenir d'une atmosphère pleine de chaleur et de mystère, d'un peuple attachant et combien hospitalier, d'une civilisation à la fois proche de la nôtre par sa dominante espagnole et insolite par ses racines incas : ce fut là notre grande découverte.

Parmi les nombreuses histoires ou anecdotes auxquelles nous associons volontiers le Pérou, les aventures de Tintin occupent une place non négligeable : « Quand lama fâché, lui toujours faire comme ça ». Au cours de leur escale, les marins de la « Jeanne d'Arc * et du « Victor Schoelcher », dignes émules du capitaine Haddock aspergé par cet animal, auront eu l'occasion de mesurer tout le mépris dont sont capables les lamas. Fort heureusement, leur attitude hautaine n'a guère inspiré les autorités et la population péruviennes, qui nous ont réservé un accueil particulièrement chaleureux.

PH Jeanne d'Arc 16-02-2010 Escale à Lima


Lima la Cathédrale San Juan photo JM Bergougniou

Le 24 octobre, la « Jeanne d'Arc » et le « Victor Schoelcher » se présentent devant Callao, le grand port du Pérou. Il est à peine huit heures et une légère brume estompe quelque peu les silhouettes de la ville. Les deux bâtiments échangent les saluts d'usage avec la terre et les unités de la Marine péruvienne, mouillées à l'extérieur de la rade. Sous l'œil critique de nombreux pélicans qui stationnent sur la jetée, blanche de guano, ils viennent s'accoster au quai du port de commerce.

C'est presque aussitôt le coup d'envoi d'une activité tantôt officielle, tantôt moins protocolaire, qui ne faiblira pas tout au long de notre séjour : réception à l'ambassade de France, à l'Ecole navale péruvienne, cocktail et représentation théâtrale à bord de la « Jeanne d'Arc ", démonstration d'Alouette III, visite fleuve des bâtiments par la population. 


Les invitations faites par les familles françaises et péruviennes avec beaucoup de gentillesse atteignent un chiffre record. Pour pouvoir les honorer, il faut faire preuve d'ingéniosité ; nous ne sommes vraiment pas assez nombreux.


Du point de vue touristique, le Pérou est original à plus d'un titre. Il représente en premier lieu, le seul pays d'Amérique latine que nous visitions cette année. Occasion à ne pas négliger d'autant plus que chacun a mis à profit l'escale de Panama pour compléter sa panoplie de parfait touriste. Ensuite il ne faut pas oublier que le Pérou conserve de nombreux témoignages d'un passé culturel particulièrement riche.




Nous sommes donc partis sur les traces des Incas et des Conquistadores. Lima est à peine distante d'une quinzaine de kilomètres de Callao : un quart d'heure de palabres pour fixer le prix de la course avec le chauffeur volubile et un quart d'heure de taxi qui semble parfois bien long lorsque le chauffeur se pique de virtuosités et d'acrobaties automobiles. Les églises, le palais de l'actuel président, l'université, les nombreuses plazas », le remarquable musée de l'Or nous attendent, richesses, parmi tant d'autres, de l'ancienne capitale de la vice-royauté du Pérou. Les rues du centre, bruyantes et animées par les vendeurs ambulants, les cireurs de chaussures et le prochain tirage de la « loteria », laissent s'engouffrer, à grand renfort de coups de klaxon, les autobus pittoresques et colorés. Visitant avec méthode les divers magasins de souvenirs, la foire du Pacifique, le centre artisanal de « Pueblo Libre », tour à tour bavards ou hermétiques, les marins français affinent leur technique du marchandage et repartent toujours les bras chargés. Des excursions sont organisées dans la région, ce qui vaut à un grand nombre d'entre nous la visite du site inca de Pachacamac, avec son temple du Soleil, celui de la lune et ses dépouilles posées à même le sol,

Dans la première chapelle de la nef de droite, se trouve la crypte de Francisco Pizarro, entièrement recouverte de mosaïques retraçant la Conquête, où reposent les restes du Conquistador couché dans un imposant sarcophage. photo JM Bergougniou

Les hasards du service permettant à une cinquantaine d'entre nous de se rendre par avion à Cuzco, ancienne capitale de l'empire inca, situé dans les Andes à plus de 3.000 mètres d'altitude. La première journée est consacrée à la visite de la ville et de ses environs : de nombreux vestiges incas, une étonnante cathédrale baroque, un marché local haut en couleurs et riche en odeurs. Nous sommes vraiment chez les Indiens du Pérou et les ponchos foisonnent. Les magasins de souvenirs aussi.



Le lendemain, les excursionnistes se mettent en route vers la célèbre cité perdue du Machu Picchu. Trois heures de trajet et une petite micheline sont nécessaires pour y accéder. La voie ferrée franchit un col, serpente dans la plaine fertile, se faufile entre les maisons de terre cuite, dérange quelques vaches et s'infiltre dans la Vallée Sacrée, que dominent les ruines de la cité religieuse. Un quartier administratif, les appartements princiers, le temple du Soleil, les terrasses aménagées pour les cultures : les pierres parlent. La salle de bains de la princesse, son solarium suscitent l'intérêt de tous. Les navigateurs s'interrogent sur la précision du cadran solaire auquel, chaque soir, les prêtres incas attachaient symboliquement le soleil, de peur qu'il ne reparaisse le lendemain. Le retour s'effectue à temps pour que les privilégiés puissent encore une fois écumer le marché de Cuzco.

Evidemment, nous sommes repartis : nous repartons toujours. Notre étonnement et nos découvertes progressives ont été à la mesure de ce pays attachant et si varié. Malgré les problèmes qui se posent au Pérou et que /'on ne nous a pas cachés, il nous semble qu'il doit être agréable d'y vivre, qu'il y a tout à découvrir là-bas, tout à apprendre, jusqu'aux splendeurs des civilisations enfouies et peut-être aussi un certain humanisme hérité des siècles passés et qui semble mieux survivre au pied des Andes.

EV2 DUFOURCQ et GROSjEAN


Sources :
Gallica - BnF Cols bleus n°1213

Mission Jeanne d'Arc 2020 PHA Mistral Résilience Mayotte Réunion

Mission Jeanne d'Arc 2020 PHA Mistral  FLF Guépratte
Lancée le 25 mars 2020, l’opération « Résilience » constitue la contribution des armées à l’engagement interministériel contre la propagation du COVID-19. Avec « Résilience », les armées s’engagent dans l’ensemble des secteurs où elles peuvent apporter un soutien aux autorités civiles, en adaptant leur action aux contextes locaux et dans le cadre d’un dialogue permanent avec les autorités civiles. « Résilience » est une opération militaire inédite, dédiée au soutien des services publics et des Français dans les domaines de la santé, de la logistique et de la protection, en métropole et outre-mer, tout en prenant en compte la nécessité de poursuivre les opérations au profit de la sécurité des Français, sur le territoire national, dans les airs, sur les mers, dans l’espace cyber, comme sur les théâtres extérieurs.

TàD V SPID 10675 00100 HUB ARMEES Escale à Mahé



Suite à la décision du Président de la République de déployer les porte-hélicoptères amphibie (PHA) de la Marine nationale dans le cadre de l’opération Résilience, le groupe Jeanne d’Arc, composé du PHA Mistral et de la frégate Guépratte, alors en escale technique à Male (Maldives), a mis le cap vers le sud de l’Océan Indien dès le 26 mars 2020. Dès son arrivée au large de Mayotte le 4 avril 2020, le Mistral a déployé un sous groupement tactique embarqué (SGTE) composé de 66 militaires en renfort du Détachement de la Légion étrangère de Mayotte (DLEM), dans le cadre du soutien aux autorités locales. A l’issue du débarquement du SGTE, les deux bâtiments ont repris la mer pour rallier l’île de La Réunion, qu’ils ont atteint le vendredi 10 avril 2020 dans la matinée.
TàD V SPID 10675 13.AVR 2020 Date départ de la Réunion pour Mayotte
Mayotte Dzaoudzi Petite-Terre photo JM Bergougniou
Cette escale technique avait pour objectif le chargement de fret à destination des autorités locales mahoraises pour soutenir la lutte contre le coronavirus. Au total, ce sont près de 350 palettes constituées de plus de 200 tonnes d’eau et de denrées alimentaires, de masques et autres matériels sanitaires qui seront transportées à bord du Mistral. Durant cette manœuvre, les contacts avec l’extérieur ont été limités au strict nécessaire et toutes les mesures sanitaires ont été prises à bord comme à terre, dont le respect des gestes barrières, le respect des distances et le port des équipements de sécurité. Le porte-hélicoptères amphibie Mistral et la frégate Guépratte sont repartis dès le lundi 13 avril 2020 pour rejoindre Mayotte et livrer le fret embarqué en fin de semaine

PHA Mistral photo Marine nationale


Dans le cadre de la mission Résilience, deux opérations d’acheminement de fret à destination de Mayotte se sont déroulées le 16 avril, afin de soutenir les autorités locales mahoraises dans la lutte contre l’épidémie de COVID-19.
A l’issue d’une escale de trois jours au port de la Réunion dont l’objectif majeur était le chargement de fret, le porte-hélicoptères amphibie (PHA) Mistral, accompagné de la frégate de type La Fayette (FLF) Guépratte, a repris la mer le 13 avril pour rejoindre Mayotte le 16.
Mayotte le lagon et les 4 frères photo JM Bergougniou

PHA Mistral photo Marine nationale

Le déchargement, effectué dans le strict respect des mesures barrières, a débuté dès l’accostage du Mistral au port de Longoni, au nord de l’île. La gestion de ce déchargement a été traitée entre la Préfecture, le port et les différents prestataires chargés d’acheminer les denrées et autres matériels médicaux vers leurs destinataires respectifs. Au total, 424 palettes ont ainsi été livrées, soit 233 tonnes d’eau, de denrées alimentaires, de masques et autres matériels sanitaires ainsi qu’un tractopelle.
Mayotte photo JM Bergougniou
Le même jour, un Casa CN-235 de l’escadron de transport 50 « Réunion » stationné sur le détachement air 181 des forces armées dans la zone sud de l’océan Indien (FAZSOI) a décollé vers Mayotte pour y livrer 1,3 tonne de fret sanitaire, notamment composé de solution hydro alcoolique et de masques de protection. Il s’agissait de la seconde mission de ce type effectuée par le Casa CN-235 vers Mayotte en une semaine, la première ayant eu lieu le 7 avril dernier. Composante aérienne des FAZSOI, le DA 181 est toujours prêt à répondre aux sollicitations afin de venir en aide à la population dans le cadre de l’opération Résilience.

Mayotte la résidence photo JM Bergougniou

29 avril 2020

PHM Aviso LV Le Henaff Corymbe 151 Afrique de l'Ouest Coronavirus Covid-19

PHM Aviso LV Le Henaff Corymbe 151

Les opérations extérieures françaises (Opex) ont à pâtir de la pandémie de coronavirus.


Tout le monde à entendu parler du Charles de Gaulle et de son retour anticipé à Toulon...

Fin mars, la France a décidé de rapatrier jusqu'à nouvel ordre ses 200 militaires déployés en Irak, pays durement frappé par le Covid-19.

Le porte-hélicoptère français Mistral, qui faisait route vers l'Asie pour veiller au respect du droit maritime international dans des zones de tensions comme en mer de Chine, a changé de cap la semaine dernière pour rallier La Réunion et Mayotte afin de porter assistance aux populations de ces deux territoires français d'Outre-mer situés dans l'océan Indien, où l'épidémie de coronavirus commence à sévir. 

Pour la première fois, la Marine française a également suspendu la mission Corymbe, qui prévoit la présence permanente d'un navire au moins dans le Golfe de Guinée pour protéger les intérêts français dans la zone (80.000 ressortissants français) et contribuer à la diminution de l'insécurité maritime, a-t-on appris de source militaire.

Les militaires français de retour d'opérations extérieures bénéficiaient depuis 2009 d'un séjour en Crète (appelé «sas») pour décompresser avant leur arrivée en France, mais le coronavirus a contraint les armées à la «fermeture temporaire» de ce dispositif, a appris l'AFP.

Sources 

La Croix

Porte-Hélicoptères Jeanne d'Arc Victor Schoelcher Pitcairn Ducie Henderson Oeno

LA CAMPAGNE DE l'ÉCOLE D'APPLICATION 1971-1972

EN ROUTE POUR LA POLYNESIE

APRES son appareillage de Callao, le lundi 29 novembre au matin, salué par un grand nombre de nouveaux amis péruviens et marqué même de quelques larmes, le Groupe Ecole d'Application navigue dix longues journées, cap presque plein Ouest. On assiste à un réchauffement progressif de l'atmosphère au fur et à mesure que s'amenuise l'influence du courant froid de Humboltd.
Mercredi 8 décembre. La vigie aurait pu crier « Terre » si le radar n'avait déjà détecté la petite île inhabitée de Ducie...
Ducie
L'île est découverte par une expédition espagnole dirigée par le navigateur portugais Pedro Fernandes de Queirós le 26 janvier 1606.
.../ qui constitue avec Henderson
L'île est inhabitée (et inhabitable car elle ne possède aujourd'hui aucune source d'eau potable), mais des découvertes archéologiques (terrasses pour culture sur les pentes, traces d'habitations) suggèrent qu'elle fut néanmoins peuplée par une colonie polynésienne permanente entre les xiiie siècle et xve siècle,

Oeno 

(Située à 140 kilomètres au nord-ouest de l'île Pitcairn, la capitale du territoire, Oeno est un atoll circulaire d'environ 5 km de diamètre et d'une surface totale de 20 km2. L'île centrale fait 1,5 km de longueur et 0,5 km de largeur maximales et s'étend sur environ 5 km2 de terres émergées. L'île Oeno à proprement parler est la partie boisée de l'atoll à laquelle s'ajoute, à sa pointe nord-est, une fine bande de sable dénommée Sandy Island.L'île centrale est inhabitée, mais sert de résidence de vacances pour les quelques habitants de l'île Pitcairn, qui y passent parfois quelques jours.)

et Pitcairn, une dépendance de la couronne britannique administrée depuis l'indépendance des Fidjis par une haute commission sise à Wellington (NIe-Zélande).

L'île Pitcairn, en anglais Pitcairn Island et en pitcairnais Pitkern, est une île de l'océan Pacifique, principale terre du territoire britannique des îles Pitcairn et abritant la capitale Adamstown.


Pitcairn se situe à environ 5 000 km des côtes de la Nouvelle-Zélande et autour de 5 700 km de celles de l'Amérique du Sud et n'est accessible que par bateau depuis l'archipel des Gambier, qui possède la piste d'atterrissage la plus proche, situé à environ 540 km à l'ouest-nord-ouest.
Jeudi 9 décembre au matin, la « Jeanne-d'Arc » et le « Victor-Schoelcher » mouillent devant Pitcairn, cet îlot de 5 km2 qui fut peuplé en 1790 par dix révoltés du « Bounty », accompagnés de douze femmes et six hommes de Tahiti et dont l'existence ne fut connue qu'en 1808. Il est habité aujourd'hui par 91 personnes dont un Pasteur et deux Instituteurs détachés par la Nouvelle- Zélande. Le commandant est déposé à terre par hélicoptère, grâce aux habitants qui aménagent à la hâte une DZ. Il fait une visite au chef de l'île pendant que le médecin constate le bon état de santé de ses habitants.




Après quoi, le commandant convie la population à une visite de la « Jeanne-d'Arc » agrémentée d'une fort amicale réception.

A 13 heures, après quelques dernières opérations de troc, nous appareillons, espérant avoir apporté l'espace de quelques heures un peu de joie et de chaleur humaine à une population bien isolée qui voit beaucoup de bateaux défiler au large, mais rarement s'arrêter.





Vendredi 10 décembre au matin, nous retrouvons les terres françaises avec Mangareva, principale île des Gambiers. Le commandant se rend à Rikitea, le chef-lieu pour saluer le Tavana, le chef de poste de Gendarmerie, et le R.P. Daniel, très connu sous ces Tropiques, puis à Totegegie, récif de corail où le C.E.P. a construit une piste d'aviation. L'adjudant chef de la Légion qui y commande la Base nous remet aussitôt un courrier qui sera le bienvenu à bord.




A 12 heures, c'est l'appareillage vers un lieu de rendez- vous où nous attend le pétrolier-ravitailleur « Charente », notre nouvelle nourrice.


et bien sur un article de notre camarade et ami Jean-Paul Lecouvey




Pitcairn et ses timbres

Comment Pitcairn, îlot minuscule de 5 km2 perdu dans l'immensité du Pacifique, peut-il survivre économiquement ? En émettant et en diffusant des timbres-poste, bien-sûr ! Beaux de préférence.

Le timbre-poste : source de revenus... le procédé n'est pas nouveau. Toutes les administrations postales ont fort bien compris l'intérêt financier qui s'attache à la vente de timbres dits de collection. Si de nombreux pays savent rester raisonnables quant au volume et à la qualité des émissions philatéliques, d'autres le sont moins et parfois pas du tout. Dans ce domaine, l'Afrique, aux syllabes révélatrices, francophone ou non, détient le triste record des émissions abusives. Avec pour effet pervers, et à l'inverse du but recherché, le désintérêt croissant des collectionneurs.

Tout récemment, la Côte-d'Ivoire, le Burkina Faso, le Gabon, la Guinée et le Niger ont décidé d'adopter une charte de bonne conduite et de ne plus émettre un nombre excessif de timbres. Emissions restreintes, thèmes reflétant les pays concernés sont au programme ; d'autres nations devraient rejoindre ce tout nouveau club. Pitcairn, fort heureusement, n'est pas tombé dans cette spirale mercantile et peut s'enorgueillir d'être considéré comme un pays, émetteur de timbres, sérieux.

Rare courrier


Il ne reste plus aucune trace des premières missives expédiées depuis Pitcairn, les plus anciennement connues datant seulement de la fin du XIX" siècle. Ces dernières témoignent de la présence sur l'île d'une communauté religieuse américaine. Transportées par bateau, elles portent la mention Pitcairn Islands et le cachet d'arrivée de San Francisco. En 1921, l'Angleterre et la Nouvelle Zélande instituent le premier service postal officiel. En l'absence de timbres, Timbre à date néo-zélandais utilisé de 1927 à 1940

Les plis en partance sont alors frappés d'une griffe linéaire dont il n'existe pas moins de 16 variantes. Ces marques, très rares, sont cotées entre 1 500 et
2 500 livres sterling par le catalogue Stanley-Gibbons ! En 1927, coup de force de la Nouvelle-Zélande qui crée dans l'île une agence postale. Les timbres-poste seront néo-zélandais et oblitérés par un timbre à datelibellé Pitcairn Island - N.Z.Postal Agency -11. Cette petite poste fonctionnera ainsi du 7 juin 1927 au 14 octobre 1940.

La famille Adams

Jean-Paul Lecouvey et Claude Arata photo Jean-Michel Bergougniou


La couronne d'Angleterre reprend ses droits en 1940 en imposant dans sa minuscule colonie un service postal qui lui sera propre. Désormais, Pitcairn disposera de timbres et d'oblitérations à son nom. La première et très classique série est émise dès 1940. Gravée en taille-douce, elle met déjà à l'honneur les célébrités locales. Les Christian, Adams, l'infortuné capitaine Bligh et l'inévitable Bounty s'y taillent la part du lion. 



Incontournables, ils réapparaîtront souvent au gré des émissions futures. L'appartenance des îles Pitcairn au Commonwealth se
traduit visuellement sur les vignettes postales par la représentation systématique de l'effigie royale ou de sa couronne. L'omniprésence britannique a au moins le mérite de régenter, d'une main ferme, les émissions postales de l'archipel : thèmes soigneusement choisis, tirages limités pour une petite dizaine
de timbres émis chaque année, qualité esthétique soutenue, font de Pitcairn un pays philatéliquement sérieux, loin des dérives africaines. Les thématistes maritimes trouveront dans les timbres pitcairniens matière à enrichir leur collection poissons, coraux, navigateurs et autres voiliers y figurent en bonne place.
Remerciements à Timbroscopie pour sa documentation et le prêt des timbres-poste.
Jean-Paul Lecouvey


COLS BLEUS No 2493 DES 10 ET 17 JUILLET 1999 

http://www.stamps.gov.pn/

28 avril 2020

Campagne 1971-1972 la Jeanne et le Victor vers la Polynésie

la Jeanne et le Victor vers la Polynésie 



PAPEETE

Après les « hors-d'oeuvre » de Pitcairn et des Gambier, le groupe Ecole d'application entre dans le
vif du su jet le 11 décembre avec la visite de Mururoa et des sites de tir du C.E.P.

Dès avant l'entrée dans le lagon, le contre-amiral Laure, commandant le C.E.P., le C.V. Labbé, commandant des sites et M. Boyer, directeur technique des sites nous arrivent du ciel en Super Frelon. Ils prononcent devant les officiers élèves une conférence d'information très complète qui servira d'introduction à la visite détaillée de l'atoll et de ses installations. La journée s'achève avec
deux réceptions très amicales au Club des officiers et au Club des sous-officiers du site.

C'est à la Marine qu'échoit, entre 1964 et 1966, la conduite des missions logistiques et d'intendance indispensables à la construction des sites du polygone de tirs.

Tirs de l'année 1971


Durant les premières années d'installation et d'activité du CEP plus de cent navires (petits et gros tonnages) monteront à l'assaut des atolls, débarquant sans relâche leurs cargaisons de matériels. faisant la navette entre la Métropole, des rotations entre les îles.
C'est un effort sans précédent qui sera demandé à la Marine et aux marins et la France y mettra les moyens. Les nombreux bâtiments qu'elle mettra en oeuvre assureront également le soutien et la conduite des opérations aéronavales. à chaque campagne de tirs.

Cinq anciens paquebots mixtes des Chargeurs Réunis qui assuraient les lignes d'Afrique, ont été achetés et transformés en bâtiments-bases par la Marine pour héberger les personnels militaires et civils travaillant sur les sites:

Le Maine (ex-El Mansour) de 6000 tonnes, le Médoc (ex-Sidi Ferruch) et le Morvan (ex-Sidi Mabrouk) de 5300 tonnes, la Maurienne (ex- Brazza) et la Moselle (ex-Foucauld) de 8700 tonnes armés respectivement en 1966 et en 1965. Bon nombre de ces navires amphibies ateliers et de transport resteront affectés plusieurs années encore au CEP. D'autres, atteints par la limite d'âge, seront coulés sur place ou dans les parages des atolls.
TàD JDA 12-12-71 et POSTE AUX ARMEES 12-12-1971

















Les hélicoptères du bord mettent à profit cette escale pour effectuer des vols de nuit, mais réaliseront aussi à l'intention du personnel, des vols de liaison vers Fangataufa ou Tureia, aidés en cela par deux Super Frelon de la 27 S.


Le lendemain 12 décembre, les commandants et une importante délégation de Midships s'envolent en DC6 pour Hao où les attend une visite technique suivie d'un sympathique repas.

Le soir méme à Mururoa, un « pot » réunit chez le commandant de la « Jeanne d'Are » de nombreux officiers et personnels civils du site, puis c'est l'appareillage, de nuit, après ce bref séjour qui nous a permis de prendre contact avec nos camarades de la Marine et des autres armées et de goûter à la détente dans les eaux claires du lagon, dans une ambiance très agréable, ensoleillée et détendue





La traversée vers Papeete est marquée par une première : la participation en direct de la « Jeanne d'Are » au Radio-Midi-Magazine de l'O.R.T.F.-Papeete. L'émission est d'une excellente qualité technique, malgré notre entrée dans une zone de dépression et l'apparition d'un très mauvais temps qui persistera pendant nos cinq jours d'escale à Tahiti.


C'est sous une pluie torrentielle que Ie 14 décembre, la « Jeanne d'Are » et le « Victor Schoelcher » viennent s'amarrer respectivement au quai des paquebots et dans a base Marine de Fare Ute. L'accueil n'en fut pas moins chaleureux, un groupe folklorique, de nombreux amis tahitiens montèrent à bord, les uniformes se chargèrent de colliers de fleurs et, dans le hangar, ce fut la danse, initiation au tamuré.




Pour leur information, les officiers-élèves entendent une intéressante conférence sur la Polynésie d'hier prononcée par M. Moorgat et un exposé passionnant sur la Papeete d'aujourd'hui par le gouverneur Angeli lui-méme.

Les visites officielles sont échangées entre les commandants et M. Pierre Angeli, gouverneur de la Polynésie frangaise, M. Buillard, vice-président de l'Assemblée territoriale, en l'absence de son président, et M. Pambrun, maire de Papeete, sont suivies d'un déjeuner à bord qui réunit les autorités civiles du territoire, le contre-amiral Laure et ses principaux adjoints du C.E.P.



La pluie incessante perturbe quel que peu le programme : le Tamaraa du C.E.P., prévu pour l'ensemble du personnel à Tautira, est remplacé, pour l'équipage seulement, par un Tamaraa plus restreint mais néanmoins très animé au centre de repos de Mataiea. Les embarcations n'iront pas à Moorea mais beaucoup tenteront le tour de l'ile coupé par des torrents d'eau et de boue.

Les soirées sont occupées par de brillantes réceptions : celle du contre-amiral Laure, à Iaorana Villa, le cocktail dansant du bord, le cocktail offert par le gouverneur, le bal des anciens marins qui se terminera tard dans la nuit dans une ambiance endiablée.

Une éclaircie, le 17 décembre, permet au défilé de quatre sections de la « Jeanne d'Are » et à la cérémonie de dépót de gerbes au Monument aux Morts de se dérouler dans de bonnes conditions, et la matinée se termine par un vin-d'honneur offert par le maire de Papeete. Le bord est envahi deux après-midi de suite par la population.



Mais c'est surtout dans les foyers, sous le signe d'une très cordiale fraternisation avec nos camarades des trois armées et avec la population locale, que s'est déroulée cette escale tant attendue, un peu rafraichie par les circonstances météorologiques et dont la fin est, pour beaucoup, trop vite arrivée.

Le dimanche 19 au matin, un soleil narquois et une multitude d'amis assistent à notre appareillage : mais nos regrets sont apaisés par le fait qu'une centaine d'entre eux sont à bord et nous accompagnent jusqu'à Raiatea, dans les iles Sous-le-Vent, notre prochaine escale à 7 heures de traversée seulement.

Sources :

Cols bleus 

et bien sur Marcophilie de Daniel

Passage de Toulon à Alger 1839 sur un navire de la Marine Royale Cerbere

 Passage maritime de Toulon à Alger 1839 Cerbere  La conquête de l'Algérie débute par le débarquement de l'armée d'Afrique à Sid...