09 juin 2019

SPID Côte d'Ivoire ABIDJAN AP SPID 384

SPID Côte d'Ivoire ABIDJAN 

AP SPID 384


Le Service Postal International pour la Défense est un service qui réunit La Poste et Sodexo comme le prouve le nom de SODEXO (Entreprise privée) sur le timbre à date de l'agence postale du SPID en Côte d'Ivoire. Le contrat qui lie les deux entreprises a été renouvelé en 2017.



Le bien-être des militaires mobilisés est essentiel à la réussite et au bon déroulement des opérations de défense. Pour intervenir efficacement et en toute sécurité sur le terrain, vos troupes ont besoin d’une préparation physique, morale et mentale optimale. En participant à l’entretien des infrastructures de vie et d’entraînement et en assurant un ravitaillement de qualité, Sodexo améliore le quotidien des militaires en mission tout en les aidant à donner le meilleur d’eux-mêmes. SODEXO






Aux côtés des troupes depuis 1966

La réussite d’une mission dépend beaucoup de la préparation, des capacités et de la volonté de vos troupes. La démarche de Sodexo, axée sur l’amélioration de la qualité de vie, leur permet d’aborder chaque opération dans les meilleures conditions physiques et mentales. Depuis sa création en 1966, Sodexo apporte ainsi son soutien aux militaires en opération avec trois objectifs : réduire les risques, réduire la vulnérabilité et réduire les coûts.



Au service de ceux qui servent, chez eux

Pour que les femmes et les hommes de la défense puissent s’investir pleinement dans leur mission, Sodexo leur facilite la vie quotidienne avec des services adaptés à leurs besoins et ceux de leur famille. De la préparation de repas sains et nutritifs à la garde d’enfants, nous contribuons à améliorer, jour après jour, la qualité de vie des militaires et de leurs proches.





Un soutien sur les opérations extérieures

Parce que le déploiement outre-mer est parfois difficile, nous nous assurons que les militaires reçoivent, où qu’ils se trouvent en opération, la même offre de restauration et le même soutien que chez eux. Sodexo se charge également d’entreposer et d’expédier tout ce dont ils ont besoin pour être performants, et de les accompagner dans leur réadaptation à leur retour.




Maintenir un haut niveau de performance

L’accès à des lieux de vie, de travail et d’entraînement de qualité est primordiale pour les femmes et les hommes mobilisés. La coordination des opérations non militaires nécessite en effet une gestion optimale des installations et de leur entretien : c’est le rôle et la vocation de Sodexo, qui met à votre disposition son expertise logistique et ses équipes expérimentées.

Merci à Romu.

08 juin 2019

ALAT et JAPON Velizy Villacoublay YOKOSUKA Kanagawa Hokusai

ALAT ET JAPON Villacoublay COMALAT Yokosuka


Comme je subodore que certains ne le savent pas, je précise que notre trésorier Jean-Louis est de l'ALAT (Aviation Légère de l'Armée de Terre) à Villacoublay. 




En France, l'aviation légère de l'Armée de terre (ALAT) est historiquement issue de l'artillerie dont elle était en 1952 les moyens d'aviation sous le nom d'ALOA : « aviation légère d'observation d'artillerie ». L'ALAT devient une arme distincte de l'artillerie en 2003. Elle fait partie de l'Armée de terre.
Enveloppe ALAT Entraide ALAT VILLACOUBLAY-AIR Machine à Affranchir Velizy PT COUR.



Elle utilise principalement des hélicoptères, dont les différents rôles sont l'éclairage des forces au sol (chars et infanterie), le repérage de cibles pour l'artillerie, le combat contre les éclaireurs adverses, le combat (par exemple antichar), le ravitaillement, ainsi que la dépose et la récupération de soldats en zone ennemie. Elle sert principalement à l'appui des troupes au sol. Elle regroupe environ 70% des hélicoptères de l'Armée française.



  • Commandement de l'aviation légère de l'Armée de terre (COMALAT) à Villacoublay 
  • 4e brigade d'aérocombat (4e BAC) à Clrmont-Ferrand
  • 1er régiment d'hélicoptères de combat (1er RHC) de Phalsbourg
  • 3e régiment d'hélicoptères de combat (3e RHC) d'Étain

  • 5e régiment d'hélicoptères de combat (5e RHC) de Pau 
  • 4e compagnie de commandement et de transmissions (4e CCT) de Clermont-Ferrand
  • 4e régiment d'hélicoptères des forces spéciales (4e RHFS) de Pau
  • 9e régiment de soutien aéromobile (9e RSAM) de Montauban
  • École de l'aviation légère de l'Armée de terre (EALAT) du Le Cannet-des-Maures

  • La DAAT qui a sous ses ordre l'Escadrille « avions » de l’Armée de terre (EAAT) de l’aéroport de Rennes
  • Détachement ALAT des FFDj (DETALAT) de Djibouti
  • Détachement ALAT des FFCI : idem FFDJ pour la Côte d’Ivoire 
  • GTD-A au Mali, opération Barkhane Groupement Tactique Désert Aérocombat  Hombori
  • GAMSTAT Groupement « AéroMobilité » de la section technique de l'Armée de terre (de l'aérodrome de Valence Chabeuil




https://www.entraidalat.com/organisation

Faire un don 
https://www.entraidalat.com/entraide-alat-dons



Hagino Muneo adhérent japonais de Yokosuka  








Et Jean-Louis entretient des relations avec notre adhérent japonais qui lui  fait parvenir de très belles enveloppes avec timbre et oblitération sur le même thème lors de la semaine internationale de la lettre et de l'écriture. Très beau pli en provenance Yokohama.


Central Post Office YOKOHAMA Kanagawa -9.X. 18
Kanagawa est une des préfectures du Japon située sur l'île de Honshu. 


Parc Verny La base navale de Yokosuka Photo Hagino Munéo 
La préfecture a été rendue célèbre par une estampe de Hokusai montrant une vague scélérate ou un tsunami...

La Grande Vague de Kanagawa (神奈川沖浪裏, Kanagawa-oki nami-ura, littéralement Sous la vague au large de Kanagawa), plus connue sous le nom de La Vague, est une célèbre estampe japonaise du peintre japonais spécialiste de l'ukiyo-e, Hokusai, publiée en 1830 ou en 1831.







Pour réaliser La Vague, Hokusai fit appel aux techniques habituelles. Dans l'ukiyo-e de manière générale, l'artiste étant avant tout responsable de l'aspect artistique, dessin et choix des couleurs, pour un dessin de base (le shita-e, « l'image de dessous ») qui n'est que la première étape d'un processus mobilisant plusieurs intervenants (artiste, éditeur, graveur[s], imprimeur[s]). Ici, c'est à l'éditeur, Nishimuraya Yohachi (Eijudō) qu'échut le soin de graver les planches de bois de La Vague, puis de faire imprimer les différentes planches sur les feuilles de papier. 


 Verny Park in Yokosuka, near the naval base Photo Hagino Muneo
Hokusai dessina au pinceau un croquis de son dessin sur un papier mince et translucide, le washi (和紙, わし), papier fabriqué artisanalement au Japon avec de longues fibres de mûrier entrelacées, connu pour sa légèreté, sa flexibilité et sa solidité. En matière d'estampe, le dessin initial est pratiquement toujours « détruit » par le processus de gravure. Mais ainsi les textures de l'estampe ne sont-elles pas uniquement le fait de l'artiste, et se trouvent enrichies par le grain du papier, la trace des fibres du bois de gravure, les stries de l'outil de l'imprimeur, le baren (frotton)

AMICALE PHILATELIQUE ROCHEFORTAISE L'HERMIONE Rochefort 5 juillet 2019

AMICALE PHILATELIQUE ROCHEFORTAISE L'HERMIONE Rochefort 5 juillet 2019

Photo JM Bergougniou

L'Amicale philatélique Rochefortaise nous communique ces informations concernant le retour de L'HERMIONE à Rochefort le 5 juillet. 

A vos porte-monnaie. 


Avec la Normandie, L’Hermione va boucler son tour de France des grands ports français,
Ce voyage coïncidera avec le 75e anniversaire du débarquement sur les plages normandes,
Avec un temps fort lors du trentième anniversaire de l’Armada de Rouen du 7 au 16 juin 2019
Plusieurs autres escales sont déjà confirmées (Cherbourg, Ouistreham, Saint-Nazaire/Nantes, Rouen) et d’autres sont en discussion (Dieppe, le Havre, Rives-en-Seine…)



Photo JM Bergougniou

Photo JM Bergougniou

Photo JM Bergougniou

Photo JM Bergougniou

07 juin 2019

SNSM 7 juin 2019 La #SNSM est en deuil

Un bateau de sauveteurs en mer s’est retourné au large des Sables-d’Olonne

Un bateau de sauveteurs en mer s’est retourné au large des Sables-d’Olonne, ce vendredi 7 juin, en pleine tempête Miguel. Trois hommes de la SNSM sont décédés. Les quatre autres membres de l’équipage sont sauvés.

La est en deuil suite au décès de 3 de ses sauveteurs bénévoles lors d'une intervention en pleine tempête aux . "Cette disparition tragique provoque une immense émotion dans la famille des " - Xavier de la Gorce, président de la SNSM.




[] Les recherches aéromaritimes se poursuivent au large des pour retrouver le marin-pêcheur disparu du chalutier CARRERA. Le canot de survie, retrouvé vide, est échoué sur les rochers .

 





Amers et Azimut Où sont nos navires 4 juin 2019

Amers et azimut
Situation des principaux bâtiments déployés au 4 juin 2019

55 bâtiments   35 aéronefs    6 536 marins
Mission Clemenceau
PA Charles de Gaulle (océan Indien) + 18 Rafale Marine + 2 Hawkeye + 1 Caïman Marine + 2 Dauphin 
FDA Forbin (océan Indien) + Panther
FREMM Provence (océan Indien) + Caïman Marine
FASM Latouche-Tréville (océan Indien) + Lynx
BCR Marne (océan Indien)

Opération Chammal
FLF Guépratte (mer Méditerranée)
Atlantique 2

Opération Corymbe
PHM Cdt Bouan (océan Atlantique)

CTF 150
FAA Surcouf (océan Indien)

Mission Jeanne d'Arc
PHA Tonnerre (océan Atlantique) + Alouette III
FLF La Fayette (océan Atlantique)

Préparation opérationnelle
FREMM Languedoc (mer Méditerranée) + Caïman Marine
FAA Jean Bart (mer Méditerranée)
BSAOM D'Entrecasteaux (océan Pacifique)
Patrouilleur La Glorieuse (océan Pacifique)
BRS Antarès (océan Atlantique)
BRS Aldébaran (océan Atlantique)
BRS Altaïr (océan Atlantique)

Surveillance maritime
PHA Dixmude (mer Méditerranée)
FREMM Aquitaine (océan Atlantique) + Caïman Marine
FS Ventôse (océan Atlantique) + Panther
FS Germinal (océan Atlantique) + Alouette III
FS Vendémiaire (océan Pacifique) + Alouette III
BSAOM Bougainville (océan Pacifique)
BSAOM Champlain (océan Indien)
BSAM Loire (mer Méditerranée)
BSR Taape (mer Méditerranée)
Falcon 50 (Dakar)

Défense maritime du territoire
FREMM Bretagne (océan Atlantique) + Caïman Marine
PHM Cdt Blaison (océan Atlantique)
PHM LV Le Hénaff (océan Atlantique)
FASM La Motte-Picquet (océan Atlantique)
CMT Croix du Sud (océan Atlantique)
CMT Pégase (océan Atlantique)
PSP Flamant (océan Atlantique)
BBPD Vulcain (océan Atlantique)

Déploiement longue durée
BSAM Seine (océan Atlantique)

Mission hydrographique
BHO Beautemps-Beaupré (océan Indien)
BH Borda (océan Atlantique)

Opérations de guerre des mines 
CMT L'Aigle (océan Indien)
CMT Sagittaire (océan Indien)
365 jours par an, 24h sur 24, sur tous les océans et mers du globe, ce sont en moyenne 35 navires à la mer, 5 aéronefs en vol, 1 sous-marin nucléaire lanceur d'engins en patrouille, des fusiliers marins et commandos déployés, soit près de 5 000 marins sur, sous et au-dessus de la mer pour préserver les intérêts de la France et garantir la sécurité des Français. 

06 juin 2019

Donec : Les filles prennent le pouvoir Nicole Girard-Mangin médecin militaire guerre 14 18

Donec : Les filles prennent le 
pouvoir : Nicole Girard Mangin

Bonjour la compagnie,


Il y a quelques jours avait lieu la « journée du marin » dont l’objectif avoué est de susciter des vocations. Naturellement à cette occasion les préparations militaires marines ont le vent en poupe et sont à l’honneur. L’évènement avait lieu à Cannes où une goélette avait été affrétée. Un de mes amis a envoyé une photo des stagiaires prise sur le grand voilier. On voit trois pov’ matelots, entourés d’un escadron de huit » matelotes » conquérantes, preuve s’il en était que le pouvoir est en train de changer de main.

Il n’en a pas toujours été ainsi vers 1914 les filles étaient reléguées à des postes subalternes et sans avenir. Pour lever la tête hors de l’eau elles devaient être d’une trempe exceptionnelle à l’image de Nicole Girard-Mangin, médecin, maîtresse-femme et …suffragette.




D’origine meusiennne, Nicole MANGIN naît à Paris en 1878. A 18 ans elle entame des études de médecine et se marie deux ans plus tard avec André Girard négociant en vin fortuné. Elle travaille d’abord avec son mari mais en 1903, lasse de compter les bouteilles revient à la médecine. Elle présente sa thèse sur les poisons cancéreux en 1906. En 1914 la voilà au dispensaire de Beaujon.

Quand la guerre éclate, elle ne barguigne pas avec le patriotisme et s’engage. L’armée qui pense avoir affaire à Gérard MANGIN l’envoie comme médecin-auxiliaire à l’hôpital de Bourbonne-les-Bains. Bien en peine de se trouver un uniforme, elle en confectionne un en s’inspirant des femmes médecins britanniques.



Voulant se rapprocher de l’action, elle permute avec un confrère et s’installe à Reims. Elle accomplit son sacerdoce avec rigueur, fermeté et une infinie compassion. Pourtant au début de l’année 1916 mutée à Vacherauville dans un hôpital de campagne à quelques kilomètres de Verdun rien ne lui sera épargné. Femme, on lui interdit l’accès de l’hôpital. Mais son autorité, son charisme, sa compétence ne se discutent pas. Elle se rend indispensable.

Le 21 février 1916, désemparée, elle assiste à la déroute française. Le 25 février l’évacuation est ordonnée, il reste 9 blessés intransportables, elle décide de rester avec eux. Pendant deux nuits, elle connaît l’angoisse avant de ramener quatre des plus atteints à Clermont-en-Argonne, avec son chauffeur. Au cours du détour par Sivry-la-Perche, elle est légèrement touchée par un fragment de mica. Elle parvient à déposer ses patients à Froidos et repart à Bar-le-Duc où sont encore les cinq autres, en pleine zone de combat. Pour ce fait d’armes, elle est promue médecin-major en 1916.

On lui confie alors la direction de l’hôpital-école Edith Cavell à Paris où sont formées les infirmières auxiliaires.

Après la guerre, la terrible épidémie de grippe espagnole se déclare faisant des victimes par milliers. Nicole Girard-Mangin est à nouveau à la manœuvre ferraillant avec l’administration pour donner le meilleur à ses malades.

Elle disparaît il y a juste un siècle, le 6 juin 1919 pour avoir absorbé une trop forte dose de médicaments dans des circonstances qui restent troubles.

A la semaine prochaine

Donec

PS : comme chaque année le lundi de la Pentecôte nous nous rendrons à Fréjus sur la stèle du Thoron pour commémorer trois accidents de l’aéronavale : celui du Thoron, le crash du MD 312 au col de Gratteloup et le super Frelon qui c’est abimé en baie de Saint Tropez
Rendez vous sur la stèle à 10h00 (avenue de Lattre de Tassigny à l’angle de l’avenue du docteur Augier)

04 juin 2019

Michel Serres Marine nationale Philosophe académicien

Michel Serres 

"Je n’ai pas été marin très longtemps, mais dès que vous êtes marin, vous l’êtes pour l’éternité. C’est le sacre dans l’absolu. Vous faites partie d’un autre monde. Par la suite, j’ai un peu navigué, beaucoup sur les paquebots, mais je suis marin pour l’éternité… Je suis attaché à la Marine comme une branche à l’arbre."

Né à Agen, le 1er septembre 1930, Michel Serres entre à l’École navale en 1949 et à l’École normale supérieure de la rue d’Ulm en 1952. Agrégation de philosophie en 1955. De 1956 à 1958, il sert comme officier de marine sur divers vaisseaux de la Marine nationale : escadre de l’Atlantique, réouverture du canal de Suez, Algérie, escadre de la Méditerranée. Doctorat en 1968. Enseigne à Clermont-Ferrand, Vincennes, Paris I et Stanford University.
Élu à l’Académie française, le 29 mars 1990, au fauteuil d’Edgar Faure (18e fauteuil).


Le deuxième Trafalgar

Le 7 décembre 2017
bloc-notes du mois de décembre 2017





Passant place de la Concorde, des milliers de touristes et de Parisiens peuvent lire désormais, affichée en lettres géantes, devant les colonnes de l’ancien ministère de la Marine, une phrase absurde en anglais. En bas et à gauche, mais en petits caractères, ils se consoleront en déchiffrant une traduction pour les nuls en un idiome désormais considéré comme un patois ringard et méprisable : la langue française.

Je parle ici au nom des marins et amiraux de l’histoire, humiliés jadis par l’Angleterre au soir de la bataille navale de Trafalgar. Aucun d’entre eux, je veux dire d’entre nous, n’en oublia jamais la blessure. Ne se révolteraient-ils pas si, revenus, ils voyaient cet aplatissement, cet avachissement, ce « lèche-cul » des puissants de ce monde ?

Pendant la Seconde Guerre mondiale, les armées nazies avaient multiplié sur les murs de Paris et des villes de France des phrases en allemand. Et nos collabos disaient qu’il fallait bien que nous apprenions les mots des triomphants. Il faut bien qu’aujourd’hui nous soyons assujettis aux diktats des dominants.

Abêtissons-nous, acceptons, tête baissée, l’humiliation de ce deuxième Trafalgar, où l’armée ennemie est composée de nos concitoyens.


J’ai mis un bonnet rouge au vieux dictionnaire

Le 5 décembre 2013

Michel SERRES


Bloc-notes de décembre 2013

Je tiens d’abord à préciser que j’enseigne aux États-Unis depuis quarante-sept ans et que donc je ne suis pas, et de loin, un ennemi de la langue anglaise. Dont je respecte et admire les littérateurs, poètes, écrivains, savants et philosophes.

Mais il s’agit ici des langues en général.




Il existe six mille langues parlées dans le monde, dont plus de la moitié ne jouissent pas encore de l’écriture. Chiffre impressionnant, une langue meurt tous les quinze jours. Les experts pensent qu’en 2100, il n’en restera plus que six cents.

Cette question rejoint celle de la biodiversité. Les espèces vivantes meurent, nos langues suivent cette même destruction.

D’autre part, le monde a toujours ressenti le besoin d’une langue de communication. Dans l’Antiquité, le grec a servi de koinè, c’est-à-dire de langue commune aux marins, aux commerçants et aux savants. Synagogue est un mot grec et non hébreu ; pyramide est un mot grec et non égyptien.



Plus tard, le latin devient, et cela pour des millénaires, la langue universelle du droit, de la science et de la médecine – les travaux mathématiques de Riemann sont encore en latin, et même la thèse de Bergson. Cela dura jusqu’à Vatican II, où l’Église catholique fit retour aux langues vernaculaires ; de sorte qu’au Vatican, aujourd’hui, tout le monde parle anglais.

À l’âge classique, le français joua ce rôle, aujourd’hui l’anglais l’a remplacé. Qui sait si, demain, en raison de la densité ou du poids démographiques, le mandarin ou l’urdu ne prendront pas le relais ?



Mais j’écris le relais : a-i-s ! Tout le monde critique l’enseignement, qu’il faut réformer tant il est mauvais, dit-on, sans s’apercevoir que la fonction pédagogique est aujourd’hui assurée plus par les affiches, la publicité et les médias de tous ordres que par l’école. Comment voulez-vous qu’un instituteur enseigne à ses élèves comment écrire le mot relais, alors que les gosses le voient écrit tous les matins, en passant devant la gare : a-y ?


Et puisque nous sommes à la gare, disons un mot de la décision de la S.N.C.F. de mettre des cours d’anglais à la disposition de ses clients de première classe. Voilà une excellente idée ! Qui deviendra meilleure encore quand sera prise la décision complémentaire de mettre des cours de français à la disposition des voyageurs de seconde classe. Tant il reste vrai que la classe riche ou dominante se distingue des autres, par l’habit, la nourriture et les mœurs, mais aussi et surtout par la langue. Elle parlait latin quand le peuple parlait français : Molière se moque de ce tic chez les juristes et les médecins. Elle parla français quand le peuple rural parlait breton, gallo, alsacien, picard, basque, franco-provençal, catalan ou gascon. À la veille de la guerre que nous n’appellerons plus « guerre de 14 », 51 % des fantassins ne parlaient pas français, mais une langue régionale, de sorte qu’il fallut composer les régiments selon les provinces pour que les combattants se comprennent entre eux.

Rien n’a changé aujourd’hui. Les publicitaires, les financiers, tous leaders ou managers, ne veulent pas parler la langue du peuple. Ils parlent anglais, comme jadis ils parlaient latin ou grec.

Pendant que le français devient la langue des pauvres – la langue du peuple – la langue de la seconde classe.

Bonne idée donc de mettre des cours de français en seconde classe.

Alors, le peuple rira au comique de Molière, pleurera d’émotion aux poèmes de Verlaine, se passionnera aux récits de Maupassant, goûtera les chansons de Brel, le Belge, ou de Brassens le Sétois, bref, nagera dans la culture, pendant qu’en première classe, les riches apprendront le marketing, le merchandising, le leadership, bref, toutes les techniques à faire du fric, en trompant et tondant le plus souvent les voyageurs de la seconde classe.

Mais, comme les Bretons, ceux-ci peuvent aussi mettre le bonnet rouge. Victor Hugo l’avait même déjà dit : « J’ai mis, disait-il, un bonnet rouge au vieux dictionnaire. »

D’où mon idée, aussi simple que douce.

J’en appelle aux voyageurs de la seconde classe : qu’ils n’achètent jamais un produit désigné en anglais ; qu’ils n’obéissent jamais à toute publicité rédigée en anglais ; qu’ils n’entrent jamais dans « un shop », mais toujours dans une boutique ; qu’ils n’aillent jamais voir un film dont le titre n’est pas traduit…

…qu’ils fassent la grève douce de la langue.

Croyez-le bien : dès que baissera d’un point le chiffre d’affaires de ces parleurs d’un sabir qu’eux-mêmes ne maîtrisent pas, ils reviendront vite à notre langue qu’ils assassinent et mettent en danger.

Michel Serres
de l’Académie française


sources :


http://www.academie-francaise.fr/les-immortels/michel-serres

http://www.academie-francaise.fr/le-deuxieme-trafalgar


Ecole Navale 

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