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20 mai 2024

Camille Pelletan Gaston THOMSON ministres de la Marine croiseur-cuirassé Sully Baie d'Along 1905 Marine nationale

Camille Pelletan et Gaston THOMSON ministres de la Marine 

Les ministres de la Marine ont souvent été l'objet de railleries, de critiques et les caricaturistes s'en sont donnés à coeur joie. Deux d'entre eux dans les années 1900 ont été la cible des illustrateurs avec notamment le nauffrage du Sully.





LE « SULLY » ÉCHOUÉ DANS LA BAIE D’ALONG 
Un câblogramme du vice-amiral Bayle, commandant en chef l’escadre d’Extrême- Orient, annonce que le croiseur Sully, commandé par le capitaine de vaisseau Guiberteau, s’est échoué mardi matin, dans la baie d’Along, sur des rochers. La dépêche ajoute, qu’il n’y a aucun accident de personne. Ce malheureux croiseur joue vraiment dt malchance. On se souvient dans quelles déplorables conditions, l’an dernier, M. Pelletan le fit partir pour l’Extrême-Orient, à peine terminé et sans armement complet L’accident qui vient de survenir n’est certainement qu’une conséquence de ce départ ordonné contrairement à l’avis autorisé de tous les hommes de métier. Le Sully est un croiseur cuirassé de 10000 tonnes de déplacement. Son armement comprend 8 canons de 164 millimètres, 4 de 100 millimètres placés en tourelles, 2 de 65 millimètres, 18 de 47 millimètres en tourelles, 6 de 37 millimètres; il a en outre 5 tubes lance-torpilles.



CHOSES MILITAIRES

L’éçhouement du « Sully »

Le départ du croiseur Sully qui, sur l'ordre de M. Peiletan, a quitté Toulon pour aller renforcer l’escadre d’Extrême-Orient, n’aurait pas dû prendre le large avant d’avoir été « mis au point », comme le demandait la commission de réception du bâtiment.

Le commandant du Sully, le capitaine de vaisseau Farret, à qui l’ancien ministre de la marine enleva aussitôt son commandement, estimait que ce navire de guerre n’était pas dans les conditions voulues pour aller faire campagne dans des mers aussi lointaines. M. le vice-amiral Bienaimé, alors préfet maritime à Toulon, devenu, par une conséquence directe des incidents du Sully, député du deuxième arrondissement de Paris,partageait la manière de voir du capitaine de vaisseau Farret et couvrait complètement son subordonné.

Les techniciens de la marine craignaient de voir le Sully commencer en Extrême- Orient une campagne malheureuse. Or, le croiseur s’est — suivant l’expression des marins — mis au plein dans la baie d’Along (golfe du Tonkin), sur un banc de rochers sous-marins.

Un scaphandrier a visité la coque qui porte une légère déchirure. Le Sully a des tôles défoncées et une voie d’eau que l’on a aveuglée. Les pompes d’épuisement ont bien fonctionné. Aucun organe essentiel ne paraît atteint.

La mer est démontée dans le golfe, houleuse dans la baie ; le baromètre monte. Le commandant de la marine est parti pour la baie d’Along avec deux torpilleurs et une grue flottante.

Le Sully a reçu ses principales avaries à l’avant et le heurt a été tellement violent que l’avant du croiseur incline dans l’eau.

Après l'affaire Dreyfus, Camille Pelletan est ministre de la Marine de juin 1902 à janvier 1905 dans le cabinet Émile Combes, dont il est une des personnalités majeures. Très influencé par les théories de la Jeune École de l'amiral Aube, et à l'encontre des enseignements de l'affaire de Fachoda en 1899, il freine la construction des cuirassés décidée lors du « programme de 1900 » et multiplie le nombre des torpilleurs et des sous-marins.

Par l'important décret du 7 octobre 1902, il crée le corps des administrateurs des Affaires Maritimes. Il favorise les carrières des jeunes officiers issus de famille modestes, des officiers sortis du rang et des officiers mécaniciens, jusqu'alors tenus en mépris par ceux issus de l'École navale.

Il introduit la journée de huit heures dans les arsenaux. Durant les grandes grèves de Marseille en 1904, il montre une sympathie prononcée pour les revendications et les méthodes socialistes des grévistes. Sa politique est très critiquée, y compris par les radicaux entrés en dissidence contre le gouvernement Combes, à savoir ses prédécesseurs Jean-Marie de Lanessan et Édouard Lockroy et le futur président de la République Paul Doumer. Une controverse violente s'ensuit, et il devient une cible privilégiée pour les caricaturistes, qui moquent sa pilosité broussailleuse et son manque d'élégance. Ses adversaires s'inquiètent du risque d'affaiblissement de la Marine et de destruction de la discipline. La création d'une commission d'enquête extra-parlementaire est décidée par la Chambre des députés, mais après quelques auditions celle-ci cesse de se réunir et ne remet pas de rapport final


Gaston Thomson fut ministre de la Marine du 24 janvier 1905 au 22 octobre 1908

PINTES DE BON SANG 

Les journalistes, par ma foi, sont des gens bien extraordinaires.

Je n'ai pas l'honneur de les connaître, et je le regrette, bien qu'ils me paraissent d'humeur fort irascible, de fréquentation difficile, de commerce désagréable, et de caractères vraiment insupportables.

Pour un rien ils poussent les hauts cris et remplissent l'air de leur colère.

Ainsi l'autre jour, un bateau qui s'appelle le Sully tout comme M. Mounet ou M. Prudhomme, s'est échoué doucement sur un rocher là-bas, je ne sais où, dans les mers de l'Orient extrême.

Je vous demande s'il y a là de quoi fouetter le schah de Perse.

Eh bien, immédiatement, les journalistes ont poussé des cris d'orfraie.

M. Pelletan qui est un homme sérieux, et qui en fait de bateaux en remontrerait à quiconque — il en a tant monté M. Pelletan n'a fait qu'en rire.

C'est le sort des bateaux de s'échouer sur des rochers, et il est évident que cet accident ne leur arriverait jamais si on les faisait évoluer dans le bassin de la place Pigalle.

Comme l'a fait justement remarquer M. Thomson : — S'il y avait une guerre maritime, vous en verriez bien d'autres !

Somme toute, l'accident n'a rien de désagréable que pour notre grand tragédien national : il est vexant en effet de voir le (Mounet)-Sully échouer dans la baie d'Along quand M. Coquelin a tant de succès dans l'abbé Constantin.

Et puis, il faut se ranger à l'avis de M. Lockroy — le Lockroy de sa mer — l'homme le plus versé sur les choses de la marine.

Comme on l'interrogeait sur l'événement, il répondit par ce mot si finement spirituel, dont on vend douze pour un sou dans les librairies les mieux achalandées : — Après tout, un bateau n'est jamais si bon que lorsqu'il échoue!

Gaston Thomson est un homme politique français né le 29 janvier 1848 à Oran (Algérie) et décédé le 14 mai 1932 à Bône (Algérie). Député sans discontinuer de 1877 à 1932, il détient la palme de la longévité parlementaire en France, avec 54 ans et 320 jours.

Aujourd'hui encore, l'action de Camille Pelletan en tant que Ministre de la Marine reste très critiquée parmi les milieux militaires maritimes. Son application des théories de la Jeune École et de son inspirateur, l'amiral Aube, au moment où celles-ci sont de plus en plus discréditées, ont en effet conduit à remplir les ports français et algériens, aussi bien militaires que civils, de petits torpilleurs « numérotés » dont la longueur n’excède pas 27 à 38 mètres suivant la classe, dont le franc-bord est trop faible pour opérer en haute mer et qui pour partie sont incapables de mener à bien les missions qui leur sont dévolues. Les décisions de Camille Pelletan en tant que Ministre de la Marine contribuent ainsi au retard que la Marine Française accumule à partir du milieu des années 1880 et lui font pour partie rater la « révolution » du Dreadnought et son concept du « All big guns »

La Croix des Marins 12-02-1905

Le Mémorial des Vosges 11-02-1905

https://envelopmer.blogspot.com/2017/03/un-ministre-de-la-marine-meconnu.html

https://envelopmer.blogspot.com/2021/09/echouage-du-cuirasse-sully-1905.html

30 décembre 2019

Félix Faure Ministre de la Marine Clemenceau Marguerite Steinheil décès Elysée

"Il se voulait César, mais ne fut que Pompée ». Georges Clemenceau

Ce n'est certainement pas en oeuvrant comme Ministre de la Marine que Félix Faure est entré dans l'Histoire... ni par son passage à l'Elysée ... quoi que ?
Renouvelant le cas du baron Portai, hissé sous la Restauration de l'Administration des Colonies à l'éminente gestion du Département de la Marine, c'est à ce Département même et en raison précisément de son heureuse gestion du Sous Secrétariat qu'accédera Félix Faure (1894-1895). Or c'est bien la rue Royale qui devait être pour lui l'antichambre de l'Elysée.


Ministère de la Marine et des Colonies 

Cabinet du Ministre 5 mars 1884. 
Mon cher M. Faure, 

Ne trouvez-vous pas que nous pourrions compléter ainsi la dépêche à « l' Infernet » : « Croyez-vous utile la prise possession immédiate d'Obock ? Faites-moi propositions sur mesures à prendre pour installation d'un résident et d'un détachement soldats ». Si nous devons créer ce nouvel établissement, je crois qu'il n'y a pas de temps à perdre. Les Affaires Étrangères paraissent très décidées. Notre ministre l'est moins parce qu'il y a là une nouvelle source de dépenses assez considérables dont on n'a pas l'air de se préoccuper du tout au quai d'Orsay ; de toute façon, il y a urgence à prendre une décision ferme. Les Anglais veulent tenir toute la côte et si nous n'agissons vite, nous risquons de trouver la place prise. Mon avis personnel serait de prendre possession et oiïiciellement sans attendre que la question des limites soit vidée, cela viendrait ensuite. J'attends le retour du Ministre pour lui soumettre le télégramme avant de l'expédier. Respectueux dévouement Illisible




au ministère de la Marine 

Projet de loi tendant à autoriser les jeunes gens originaires de l'île de la Réunion et domiciliés dans les possessions françaises de la côte orientale d'Afrique à contracter des engagements pendant la durée de l'expédition de Madagascar,... Présenté... Par M. Felix Faure, Ministre de la Marine,

Projet de loi portant ouverture de crédits supplémentaires au titre des budgets des départements de la Marine et de la Guerre, pour les dépenses résultant de la fabrication et de la distribution de la médaille coloniale

Projet de loi sur le permis de navigation maritime et sur l'évaluation des services donnant droit à la pension dite demi-solde

Elégant de mise et de mine, le chef de l'Etat aime les fastes et les honneurs, ce qui lui vaudra force caricatures, mais il exerce sous cet aspect un peu voyant une véritable influence, et pas seulement en politique étrangère comme le montrent les notes prises dans son Journal. Au Conseil des ministres, il laisse le gouvernement délibérer librement, mais sait d'un mot, d'une suggestion ou d'une précision, infléchir les débats et modifier les résolutions dans le sens qu'il estime souhaitable. En bon républicain progressiste, il exerce toujours cette influence dans un sens modérateur et ennemi des extrêmes et il appréciera peu le ministère Bourgeois, tout en rendant un hommage appuyé à son chef. Dans les relations avec les souverains étrangers, il revendique et joue pleinement son rôle de garant des grands intérêts de la France et dSteinheile représentant d'une continuité diplomatique dépassant la succession des cabinets : on le voit lors de la venue du tzar à Paris en 1896 et quand Félix Faure lui rend sa visite l'année suivante à Saint-Petersbourg.

Madame Marguerite Steinheil



En 1897, lors d'un séjour à Chamonix, elle est présentée au président Félix Faure, qui confie une commande officielle à son époux. Cette commande donne souvent l'occasion au président de se rendre impasse Ronsin à Paris, dans la villa du couple Steinheil. Bientôt, Marguerite Steinheil devient la maîtresse du chef de l'État et le rejoint régulièrement dans le « Salon bleu », pièce discrète et intime située au rez-de-chaussée de l'Élysée.

Félix Faure entretient alors le projet de divorcer de son épouse Berthe, afin d'épouser en secondes noces Marguerite.

Le 16 février 1899, le Président l'appelle au téléphone pour qu'elle passe le voir en fin d’après-midi. Quelques instants après son arrivée, les domestiques entendent des coups de sonnette et accourent dans le Salon bleu : allongé sur un divan, pantalon et caleçon descendus sur les chevilles, Félix Faure râle tandis que Marguerite Steinheil rajuste avec précipitation ses vêtements en désordre. Le chef de l'État meurt quelques heures plus tard.

Officiellement, sa mort est due à une hémorragie cérébrale, une « attaque » comme on dit alors. Bien que les services de l’Élysée tentent de dissimuler que cet accident vasculaire cérébral est survenu lors d'une fellation, les circonstances exactes de la mort sont vite connues des gens « bien informés ». Un journal parisien titre « Félix Faure a trop sacrifié à Vénus » mais sans en dire plus pour ne pas choquer ses lecteurs. Quant aux beaux esprits, ils y vont tous de leurs jeux de mots pour brocarder cet évènement peu commun. On connaît cet échange supposé entre le majordome de Félix Faure et le prêtre appelé à l’Élysée en catastrophe pour administrer les derniers sacrements : « Le président a-t-il encore sa connaissance ? — Non, monsieur l’abbé, elle est sortie par l'escalier de service. »



 Ce dialogue a probablement été inventé de toutes pièces pour faire un bon jeu de mots et il en existe une variante où ce n'est plus le prêtre mais le médecin qui pose la question au maître d'hôtel... 

On attribue aussi un autre mot d'esprit à Clemenceau : « Il se voulait César, mais ne fut que Pompée »

Les circonstances de la mort de Félix Faure valent à sa maîtresse le sobriquet de « la pompe funèbre ».

Concernant les causes de la mort de Félix Faure, les médecins de l'époque parlent officiellement d'apoplexie, mais il est possible qu'elle résulte de l'absorption d'une trop forte dose de cantharide officinale, puissant aphrodisiaque mais aux effets secondaires importants (à moins qu'il ne s'agît de l'aphrodisiaque à base de quinine qu'il se faisait apporter par son huissier comme à son habitude)

sources :

FREMM AQUITAINE équipage B MEDOR 2025 Méditerranée orientale janvier mars 2025

FREMM AQUITAINE équipage B MEDOR 2025 En Méditerranée orientale, une frégate est toujours déployée au plus proche de la côte libanaise pour ...