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30 mai 2024

Croiseur-cuirassé Victor Hugo mutinerie Fake News 1907 exposition Jamestown Virginie

Croiseur Cuirassé Victor Hugo mutinerie ou Fake News



LORIENT
Les mutins du « Victor-Hugo «




Les gendarmes maritimes', trop peu nombreux pour faire rentrer bord les 100 marins manquants du Victor-Hugo, en partance pour l'Amérique, ont dû réquisitionner la troupe.
Une véritable chasse à l'homme a dû être organisée hier et avant-hier en ville, car les marins jouaient à cache-cache avec les gendarmes. Mais, dès qu'ils étaient aperçus, ils se rendaient sans résistance et c'est en fredonnant des chansons qu'ils allaient au quartier entre les gendarmes et les soldats. Les marins ont voulu, disent-ils protester contre la sévérité du commandant en second du Victor-Hugo.





C'est peut-être la première fois qu'un pareil chiffre de manquants a été noté à bord d'un navire de guerre au départ. A noter en outre que le Viclor-Hugo ne fait  qu'une croisière de deux mois en Amérique pour partir ensuite à Toulon.




INCIDENTS MILITAIRES Bruits de mutinerie à bord du « Victor-Hugo » 

Paris, 22 juin. Le Petit Parisien reçoit la dépêche suivante de Lorient, que nous reproduisons à titre de renseignement : 

« Une rumeur grave court en ville, bien qu’à la préfecture maritime on déclare ne rien savoir. » 

Une violente mutinerie aurait éclaté à bord du croiseur Victor-Hugo, actuellement en route pour Madère et -parti de Lorient aux premiers jours de mai ; les mutins auraient jeté par-dessus bord le capitaine de vaisseau Nayel, commandant du croiseur, et la plupart d’entre eux auraient déserté. » Qu’y a-t-il de vrai dans cette alarmante rumeur ? Il est toutefois à remarquer que le Victor-Hugo, qui devait rallier Toulon après les fêtes de Jamestown, reste bien longtemps sur les côtes américaines-. » Il faut espérer que la rumeur est dénuée de fondement ».



Toulon, 24 juin. Cette nuit, des ordres télégraphiques secrets parvenaient à l’amiral Touchard l’invitant à se préparer à mettre en route immédiate trois ou quatre de ses navires à marche rapide. M. Thomson désignait notamment le « Condé », le « du Chayla » et le « Desaix » ; mais le « Condé » est dans le port. A son défaut, le grand croiseur cuirassé « République » a été choisi par l’amiral Touchard, et depuis ce matin la « Répu- blique », le « Duchayla » et le « Desaix » embarquent respectivement neuf cents tonnes de charbon. En ce qui les concerne particulièrement, le « Duchayla » et le « Desaix » doivent partir d’un instant à l’autre. En outre, tous les navires de l’escadre font des préparatifs, et ils ont l’ordre de cesser ce soir, à dix heures, toutes communications avec la terre. Je me suis renseigné et ai recueilli des bruits contradictoires.


 D’après une version, il s’agirait d’envoyer des navires sur la côte de Tunisie, où des incidents auraient éclaté sur la frontière tripolitaine, à la suite de l’explosion du bâtiment contrebandier poursuivi par un navire de guerre turc. 


Mais d’après une autre version plus grave, il s’agirait d’envoyer ces navires dans l’Atlantique à la recherche du nouveau cuirassé le « Victor-Hugo », où la mutinerie, dont on parlait déjà ces jours-ci, et qui avait été démentie, se serait véritablement produite dans des proportions inouïes, qui rappelleraient la révolte des cuirassés dans la mer Noire. Je vous transmets d’urgence ces premiers renseignements. Je n’ai pu obtenir jusqu’à présent ni confirmation, ni démenti. Un de nos rédacteurs s’est rendu au ministère de la marine : on lui a fait les déclarations suivantes : « Nous n’avons pas à indiquer où les navires dont il est question seront envoyés ; nous pouvons vous affirmer : 1. Qu’il n’y a aucun incident sur la frontière tripolitaine; 2. que « le Victor-Hugo » est arrivé ce matin à Madère et que tout est tranquille à bord. » D’après une autre version, les navires mis en route seraient destinés à embarquer le 17e de ligne, qui serait dirigé soit sur la Tunisie, soit sur la Corse. Nous n’avons pas pu obtenir confirmation de cette version.





A force de constater des mutineries et des accidents dans notre infortunée marine de guerre, certaines gens finissent par en voir partout. Récemment, un télégramme annonçait qu’une véritable rébellion s’était produite à bord du croiseur Victor- Hugo pendant son retour d’Amérique, et que le commandant de ce navire avait été jeté par dessus bord, après avoir été assassiné au préalable. Or, ce croiseur vient d’arriver, et son commandant, qui se portecomme un charme, a déclaré avoir fait une excellente traversée et qu’il n’y avait eu lieu d’infliger aucune punition au cours de son voyage. Et d'un !

L'Ouest-Eclair




La Jamestown Exposition est l'une des nombreuses expositions internationales qui étaient populaires aux États-Unis au début du xxe siècle. Célébrant le 300e anniversaire de la fondation de Jamestown dans la Colonie de Virginie, elle s'est tenue du 26 avril au 1er décembre 1907 à Sewell's Point à Norfolk. Elle célèbre la première implantation britannique permanente dans ce qui est l'actuel territoire des États-Unis.

L'Ouest-Eclair 28 juin 1907


Le jour de l’inauguration, une armada de cinquante et un navires salue le président Roosevelt arrivé sur le Mayflower. Le fleuron de la flotte américaine est là. Parmi les trente-cinq navires, on compte seize cuirassés, trois croiseurs, cinq torpilleurs et six contre-torpilleurs. Ils sont accompagnés de vaisseaux de guerre anglais, allemands, austro-hongrois, brésiliens et chiliens. Le président Roosevelt a en effet demandé aux pays étrangers désireux de participer aux célébrations du tricentenaire d’envoyer des troupes et des navires de guerre. Trente-sept nations répondent à l’appel : de grandes puissances comme le Royaume-Uni, l’Allemagne, la France, la Russie et le Japon mais également la Belgique, la Grèce ou le Costa Rica.



20 mai 2024

Camille Pelletan Gaston THOMSON ministres de la Marine croiseur-cuirassé Sully Baie d'Along 1905 Marine nationale

Camille Pelletan et Gaston THOMSON ministres de la Marine 

Les ministres de la Marine ont souvent été l'objet de railleries, de critiques et les caricaturistes s'en sont donnés à coeur joie. Deux d'entre eux dans les années 1900 ont été la cible des illustrateurs avec notamment le nauffrage du Sully.





LE « SULLY » ÉCHOUÉ DANS LA BAIE D’ALONG 
Un câblogramme du vice-amiral Bayle, commandant en chef l’escadre d’Extrême- Orient, annonce que le croiseur Sully, commandé par le capitaine de vaisseau Guiberteau, s’est échoué mardi matin, dans la baie d’Along, sur des rochers. La dépêche ajoute, qu’il n’y a aucun accident de personne. Ce malheureux croiseur joue vraiment dt malchance. On se souvient dans quelles déplorables conditions, l’an dernier, M. Pelletan le fit partir pour l’Extrême-Orient, à peine terminé et sans armement complet L’accident qui vient de survenir n’est certainement qu’une conséquence de ce départ ordonné contrairement à l’avis autorisé de tous les hommes de métier. Le Sully est un croiseur cuirassé de 10000 tonnes de déplacement. Son armement comprend 8 canons de 164 millimètres, 4 de 100 millimètres placés en tourelles, 2 de 65 millimètres, 18 de 47 millimètres en tourelles, 6 de 37 millimètres; il a en outre 5 tubes lance-torpilles.



CHOSES MILITAIRES

L’éçhouement du « Sully »

Le départ du croiseur Sully qui, sur l'ordre de M. Peiletan, a quitté Toulon pour aller renforcer l’escadre d’Extrême-Orient, n’aurait pas dû prendre le large avant d’avoir été « mis au point », comme le demandait la commission de réception du bâtiment.

Le commandant du Sully, le capitaine de vaisseau Farret, à qui l’ancien ministre de la marine enleva aussitôt son commandement, estimait que ce navire de guerre n’était pas dans les conditions voulues pour aller faire campagne dans des mers aussi lointaines. M. le vice-amiral Bienaimé, alors préfet maritime à Toulon, devenu, par une conséquence directe des incidents du Sully, député du deuxième arrondissement de Paris,partageait la manière de voir du capitaine de vaisseau Farret et couvrait complètement son subordonné.

Les techniciens de la marine craignaient de voir le Sully commencer en Extrême- Orient une campagne malheureuse. Or, le croiseur s’est — suivant l’expression des marins — mis au plein dans la baie d’Along (golfe du Tonkin), sur un banc de rochers sous-marins.

Un scaphandrier a visité la coque qui porte une légère déchirure. Le Sully a des tôles défoncées et une voie d’eau que l’on a aveuglée. Les pompes d’épuisement ont bien fonctionné. Aucun organe essentiel ne paraît atteint.

La mer est démontée dans le golfe, houleuse dans la baie ; le baromètre monte. Le commandant de la marine est parti pour la baie d’Along avec deux torpilleurs et une grue flottante.

Le Sully a reçu ses principales avaries à l’avant et le heurt a été tellement violent que l’avant du croiseur incline dans l’eau.

Après l'affaire Dreyfus, Camille Pelletan est ministre de la Marine de juin 1902 à janvier 1905 dans le cabinet Émile Combes, dont il est une des personnalités majeures. Très influencé par les théories de la Jeune École de l'amiral Aube, et à l'encontre des enseignements de l'affaire de Fachoda en 1899, il freine la construction des cuirassés décidée lors du « programme de 1900 » et multiplie le nombre des torpilleurs et des sous-marins.

Par l'important décret du 7 octobre 1902, il crée le corps des administrateurs des Affaires Maritimes. Il favorise les carrières des jeunes officiers issus de famille modestes, des officiers sortis du rang et des officiers mécaniciens, jusqu'alors tenus en mépris par ceux issus de l'École navale.

Il introduit la journée de huit heures dans les arsenaux. Durant les grandes grèves de Marseille en 1904, il montre une sympathie prononcée pour les revendications et les méthodes socialistes des grévistes. Sa politique est très critiquée, y compris par les radicaux entrés en dissidence contre le gouvernement Combes, à savoir ses prédécesseurs Jean-Marie de Lanessan et Édouard Lockroy et le futur président de la République Paul Doumer. Une controverse violente s'ensuit, et il devient une cible privilégiée pour les caricaturistes, qui moquent sa pilosité broussailleuse et son manque d'élégance. Ses adversaires s'inquiètent du risque d'affaiblissement de la Marine et de destruction de la discipline. La création d'une commission d'enquête extra-parlementaire est décidée par la Chambre des députés, mais après quelques auditions celle-ci cesse de se réunir et ne remet pas de rapport final


Gaston Thomson fut ministre de la Marine du 24 janvier 1905 au 22 octobre 1908

PINTES DE BON SANG 

Les journalistes, par ma foi, sont des gens bien extraordinaires.

Je n'ai pas l'honneur de les connaître, et je le regrette, bien qu'ils me paraissent d'humeur fort irascible, de fréquentation difficile, de commerce désagréable, et de caractères vraiment insupportables.

Pour un rien ils poussent les hauts cris et remplissent l'air de leur colère.

Ainsi l'autre jour, un bateau qui s'appelle le Sully tout comme M. Mounet ou M. Prudhomme, s'est échoué doucement sur un rocher là-bas, je ne sais où, dans les mers de l'Orient extrême.

Je vous demande s'il y a là de quoi fouetter le schah de Perse.

Eh bien, immédiatement, les journalistes ont poussé des cris d'orfraie.

M. Pelletan qui est un homme sérieux, et qui en fait de bateaux en remontrerait à quiconque — il en a tant monté M. Pelletan n'a fait qu'en rire.

C'est le sort des bateaux de s'échouer sur des rochers, et il est évident que cet accident ne leur arriverait jamais si on les faisait évoluer dans le bassin de la place Pigalle.

Comme l'a fait justement remarquer M. Thomson : — S'il y avait une guerre maritime, vous en verriez bien d'autres !

Somme toute, l'accident n'a rien de désagréable que pour notre grand tragédien national : il est vexant en effet de voir le (Mounet)-Sully échouer dans la baie d'Along quand M. Coquelin a tant de succès dans l'abbé Constantin.

Et puis, il faut se ranger à l'avis de M. Lockroy — le Lockroy de sa mer — l'homme le plus versé sur les choses de la marine.

Comme on l'interrogeait sur l'événement, il répondit par ce mot si finement spirituel, dont on vend douze pour un sou dans les librairies les mieux achalandées : — Après tout, un bateau n'est jamais si bon que lorsqu'il échoue!

Gaston Thomson est un homme politique français né le 29 janvier 1848 à Oran (Algérie) et décédé le 14 mai 1932 à Bône (Algérie). Député sans discontinuer de 1877 à 1932, il détient la palme de la longévité parlementaire en France, avec 54 ans et 320 jours.

Aujourd'hui encore, l'action de Camille Pelletan en tant que Ministre de la Marine reste très critiquée parmi les milieux militaires maritimes. Son application des théories de la Jeune École et de son inspirateur, l'amiral Aube, au moment où celles-ci sont de plus en plus discréditées, ont en effet conduit à remplir les ports français et algériens, aussi bien militaires que civils, de petits torpilleurs « numérotés » dont la longueur n’excède pas 27 à 38 mètres suivant la classe, dont le franc-bord est trop faible pour opérer en haute mer et qui pour partie sont incapables de mener à bien les missions qui leur sont dévolues. Les décisions de Camille Pelletan en tant que Ministre de la Marine contribuent ainsi au retard que la Marine Française accumule à partir du milieu des années 1880 et lui font pour partie rater la « révolution » du Dreadnought et son concept du « All big guns »

La Croix des Marins 12-02-1905

Le Mémorial des Vosges 11-02-1905

https://envelopmer.blogspot.com/2017/03/un-ministre-de-la-marine-meconnu.html

https://envelopmer.blogspot.com/2021/09/echouage-du-cuirasse-sully-1905.html

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