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11 décembre 2022

Sous-marin Montgolfier Paris Pont de la Concorde 4e emprunt de la Libération 1918 banques

Sous-marin Montgolfier Paris Pont de la Concorde 4e emprunt de la Libération 1918 


c 'est aujourd'hui la fête de la classe 20 et en même temps la première journée de l'emprunt. Tout a été prévu, rien ne manquera pour que soit complet le succès de cette grandiose manifestation organisée par le comité d'éducation physique et sportive des jeunes Français en l'honneur de ceux qui vont entrer dans la carrière au moment où leurs aînés viennent d'ouvrir si brillamment le chemin de la victoire. Tous les engins de la guerre ancienne et moderne ont été rassemblés, et le public pourra les contempler, les visiter, les toucher même. Il y aura des avions, des tanks et jusqu'à un sous-marin, oui, un sous-marin en plein Paris, au pont de la Concorde, mais, rassurez-vous, ce n'est pas un U quelconque chargé de torpilles ; celui-là ne contiendra que des bons de la défense nationale


L'Argent est le nerf de la guerre


Durant la Grande Guerre, les banques sont appelées à prêter leur concours au gouvernement devant financer de lourdes dépenses militaires. A l’occasion du 4e emprunt de la Défense nationale émis en 1918, elles intensifient leurs campagnes d’affichage et enjoignent la population à contribuer à l’ultime effort de guerre. 



Le 4e emprunt emprunt dit de la Libération est voté le 19 septembre 1918 et souscrit avant et après l’armistice (20 octobre et 24 novembre). 

Le Miroir 3-11-1918


Il marque un point culminant dans les incessantes campagnes de propagande qu’orchestrent les banques ancêtres de BNP Paribas. Leur tonalité patriotique est encore plus appuyée pour stimuler l’engagement et toucher le cœur des Français. En effet, le conflit dure depuis 4 ans et l’Etat a besoin de fonds pour financer l’ultime effort de guerre. Aussi, les banques enjoignent-elles les ménages à faire bloc avec le front pour la victoire, en cette période décisive. Leurs agences sont donc recouvertes d’affiches aux allégories patriotiques et aux slogans persuasifs.


Une propagande originale : une souscription à bord du sous-marin


Le Petit Journal 18-10-1918


Le Petit Journal 20-10-1918


Le Petit Parisien 22-10-1918

La 2e journée de l'Emprunt à Paris

Les Parisiens se sont portés, hier, avec le plus patriotique empressement. aux guichets de l'Emprunt. Partout, au Pavillon de Flore, à la Banque de France, et dans les étab'MiS'seanenis do crédit, un public nombreux se pressait dès l'ouverture des portes et Ie défilé s'est poursuivi toute la journée sans imterruption. L'af lluence était particulièremôiït nombreuse à l'Hôtel de Vilile, où les souscripteurs, accédaient à la sallo de l'Emprunt par la tribune des Volontaires. On souscrira à bord du sous-marin Ce matin, les « guichets du sous-marin Mongolfier, amarré près du pont de la Concorde, seront ouverts aux souscripteurs de Le submersible qui, arrivé depuis plusieurs jours, était allé a Javel charger quelques appareils, a été ramené, hier, à son mouillage, à la place d'un ponton des bateaux parisiens. On sait que les souscripteurs seront admis à visiter le sous-marin. C'est un navire de 500 tonnes. Sa silhouette élégante et grise toilette de guerre jette une note imprévue dans ce coin de la Seine. Sous In commandement du lieutenant de vaisseau Henry Thomas, il compte un équipage de trente hommes. Armé de huit torpilles, il navigue depuis le début de la guerre. Il était en croisière dans les mers du Nord quand il fut désigné pour cette mission spéciale et inédite. Venu par ses propres moyens de Rouen à Paris, il restera au quai de la Concorde pendant toute la du- rée de l'Emprunt.

Les souscriptions seront reçues il. bord, tous les jours, de 10 heures à 4 heures. Seules seront admises les souscriptions en numéraire, libérées ou non libérées.


Le Petit Journal 23-10-1918

Le Petit Parisien 23-10-1918
Un de chute


Le Petit Parisien  04-11-1918



On citera notamment la célèbre affiche Alsace-Lorraine commandée en 1918 par le Comptoir national d'escompte de Paris (CNEP), banque ancêtre de la BNP, à l’artiste Auguste Leroux (1871-1954). La banque apprenant que la réglementation de l’affichage public va être allégée, en profite pour populariser cette affiche en l’apposant sur sa façade du 2 Place de l’Opéra à Paris dans un format agrandi, 6 mètres sur 4. 



La classe Brumaire est une classe de seize sous-marins construits pour la marine nationale française peu avant la Première Guerre mondiale. Tous participent à la guerre, trois seront coulés.


La classe Brumaire est une modernisation de la classe Pluviôse. Repartant de son concept initial de submersible à double coque, l'ingénieur naval Maxime Laubeuf remplace les moteurs à vapeur par des moteurs diesel type MAN, afin d'améliorer le temps de plongée. Les Pluviôses avaient un temps d'immersion d'environ 10 minutes. C'était le temps nécessaire pour rentrer la cheminée d'évacuation des fumées des moteurs à vapeur, fermer les panneaux, purger les ballasts et passer sur les moteurs auxiliaires électriques en découplant les dynamos ce que les Brumaires faisaient en 5 minutes. Cette amélioration est cependant à pondérer par le fait qu'à la même époque les sous-marins allemands exécutaient la même opération en 45 secondes1.Il fallait au moins la moitié de l'équipage pour manipuler 18 vannes de remplissage et 30 purges sur les submersibles français alors qu'un seul homme était nécessaire dans un u-boot.

Bien que la forme générale est reprise des Pluviôses, certaines formes extérieures sont retouchées par l'ingénieur Fernand Fenaux, permettant d'améliorer la vitesse (13 nœuds (24 km/h) en surface au lieu de 12 nœuds (22 km/h) et 8,8 nœuds (16 km/h) en plongée au lieu de 8 nœuds (15 km/h)). On notera aussi le remplacement de 248 éléments d'accumulateurs de 360 kilos chacun par 124 éléments de 560 kilos chacun, portant la distance franchissable en plongée à 84 milles marins (155,6 km) au lieu de 27 milles marins (50 km).

Les moteurs diesel type MAN seront construits sous licence par les sociétés Ateliers et Chantiers de la Loire (Nantes et St Nazaire), Sautter-Harlé (Paris), Ateliers Normand (Lorient), Etablissement d'Indret (Indret) et la Société des Moteurs Sabathé (St Étienne) selon les besoins des différents chantiers navals2. Ces moteurs connurent de nombreuses avaries du fait de leur mise au point1

Comme pour les Pluviôses, les moteurs électriques seront produits par la "Compagnie Générale Electrique" (Nancy).

Le sous-marin Montgolfier ( type Brumaire) venu pour l'emprunt de la Libération au port des Champs-Elysées, vers le pont Alexandre III. Paris (VIIIème arr.). Photographie anonyme. Tirage au gélatino-bromure d'argent. 13 octobre 1918-10 janvier 1919. Paris, musée Carnavalet.

Le sous-marin Montgolfier ( type Brumaire) venu pour l'emprunt de la Libération au port des Champs-Elysées, vers le pont Alexandre III. 
Paris (VIIIème arr.). Photographie anonyme. Tirage au gélatino-bromure d'argent. 13 octobre 1918-10 janvier 1919. Paris, musée Carnavalet.


Le 15.10.1918 à 23 heures sur la Seine, en montant sur Paris, entre Roche-Guyon et Moisson, au lieu-dit Vernon, un court-circuit est parti du guindeau jusqu’à la batterie.  Ayant repeint l’intérieur du sous-marin la veille au port du Havre avec de la peinture à proportion importante d’essence (pour le séchage    rapide) ,les vapeur d’essence se trouvant dans le sous-marin prirent feu.  Très peu de dégâts et pas de victime. Condamné le 30.06.1921. Désarmé puis vendu à Cherbourg le 08.04.1922. 




Ce dispositif inédit a été salué dans Le Monde illustré du 2 novembre 1918.

Le rapport de mission du commandant, le lieutenant de vaisseau Thomas, a été publié. Il y est question de sa mission effectuée du 13 octobre 1918 au 10 janvier 1919 pour l'emprunt de la Libération.


Le sous-marin Montgolfier ( type Brumaire) venu pour l'emprunt de la Libération au port des Champs-Elysées, vers le pont Alexandre III, 8ème arrondissement, Paris. 13 octobre 1918 - 10 janvier 1919 .


Le sous - marin " Montgolfier " à Paris [port des Champs-Elysées, avec vue sur le pont de la Concorde, pour la campagne de souscription à l' "Emprunt de la Libération", 17 octobre 1918] : [photographie de presse] / [Agence Rol]


Durant la Première Guerre mondiale, l’épargne française est mise à contribution par le biais d’emprunts nationaux annuels (novembre 1915, octobre 1916, 1917 et 1918). Ces initiatives répondent à une double nécessité. Il s’agit d’abord, bien sûr, de financer une guerre rendue particulièrement coûteuse par l’effet combiné de sa longueur, de l’ampleur des moyens nécessaires et de son caractère industriel. Mais cet enjeu coexiste avec un autre, celui de la mobilisation de la société dans son ensemble.


En enjoignant les populations de souscrire aux emprunts, ou aux bons de la Défense nationale, les pouvoirs publics entendent entretenir l’implication des Français dans la guerre, dans une optique très similaire à celle qui préside à l’organisation de diverses Journées (du Poilu, du 75, des Alliés…). Le devoir de l’arrière est en effet de seconder les efforts et les sacrifices endurés sur le front par les millions de mobilisés. Pour ce faire, l’État recourt à des moyens de propagande variés, tels que la presse, les conférences, les discours et l’affichage.



Le Petit Parisien 19-12-1918




Sources

Gallica BnF

Bibliothèque nationale de France ― Département Estampes et photographies
Photographie de presse de l'Agence Meurisse ― Réf. 69.534


Le Petit Journal

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