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25 août 2022

Amiral Bouvet et Saint-Servan THÉODORE BOTREL BUSTE STATUE

 Amiral Bouvet et Saint-Servan

Mairie de Saint-Servan Photo JM Bergougniou
Saint-Servan est située en bordure de Rance dans la région appelée Clos Poulet ou Clos du pays d'Alet, entre le pays de Cancale et la vallée de la Rance. Bouvet né à la Réunion Saint-Benoit, est décédé à Saint-Servan et y est enterré.
Fils d'un capitaine de vaisseau de la Compagnie des Indes, Pierre Bouvet, de Saint-Malo, il s'embarque, à douze ans, comme volontaire sur les vaisseaux du roi; en 1792, il fait la campagne de la Méditerranée sur l'Aréthuse, comme aspirant, et, à la fin de la campagne, il devint enseigne et passe sur le Languedoc.



Nommé, en l'an V, commandant de la seconde escadre de l'expédition il est disgracié par le Directoire pour n'avoir pas réussi dans sa mission. Il prend part à l'expédition de Saint-Domingue, sur le Redoutable, comme lieutenant de vaisseau (24 avril 1802), part, en 1803, pour l'océan austral sur l'Atalante, fait naufrage au cap de Bonne-Espérance en 1805, et est chargé, par le capitaine-général de l'île de France, d'une croisière le long de la côte africaine, sur l'Entreprenant. Quoique armé d'un seul canon de 8, et ne comptant que 40 hommes d'équipage, il attaque un paquebot anglais armé de 10 canons et monté par 70 hommes, et s'en empare.

En février 1853, Napoléon III le fit passer dans le cadre de réserve, avec le titre de contre-amiral.


Monument de l'amiral Bouvet (De notre correspondant par téléphone) Saint-Servan, 2 septembre, 6 h.)


Les cérémonies officielles que nous avons annoncées ont débuté ce matin par une messe solennelle célébrée à la mémoire des marins morts pour la patrie. M. l'abbé Mathurin a prononcé l'éloge funèbre de l'amiral Bouvet. Son allocution émouvante produit sur l'auditoire la plus profonde impression.

Cependant, dans l'assistance nombreuse qui ss pressait sous les voutes da l'église trop étroite un sentiment pénible se faisait jour, et il s'est exprimé la sortie en termes peu flatteurs pour les autorité; locales et pour le gouvernement tout entier. Nous regrettons au début de ce compte-rendu qui ne contiendra par ailleurs que des éloges très mérités d'avoir à signaler l'attitude incompréhensible du préfet d'Ille et Vilaine et du sous préfet de Saint -Malo, qui tous deux avaient cru digne ou prudent de s'abstenir d'assister à la cérémonie religieuse.







 
Buste de l'amiral Bouvet Saint-Servan
Photo JM Bergougniou
Passons L'amiral de Barbeyrac était là. M. Demalvilain, maire de Saint Servan, a d'ailleurs, par son allocution toute patriotique, vibrante de fui dans les destinées de la France vaillante et libérale, fait disparaitre l'ombre légère qui avait voilé le début de cette splendide journée désormais historique, dans les annales de Saint-Servan. Très applaudi, M. Demalvilain qui n'a pas eu de peine à trouver la note juste en parlant à des Français et à des Bretons a tracé la voie à notre excellent collaborateur et ami Théodore Botrel.

La magnifique poésie parue dans nos colonies dès ce matin a été dite par lui, comme il sait dire, avec une conviction empoignante, avec une angoissante vérité avec cet art suprême fait de naturel et de charme qui soulève les foules et les enthousiasmes.
Buste de l'amiral Bouvet Saint-Servan
Photo JM Bergougniou

Théodore Botrel, c'est tout dire, a obtenu un succès de larmes. Tous les cœurs ont battu à ses accents.

Sous les Halles, la grande matinée littéraire a confirmé le succès du Barde breton.









Botrel a tenu, en publiant dans nos colonnes, des la première heure ce morceau épique, à faire participer, en quelque sorte la Bretagne entière 1 la fête splendide qui groupe tous les Bretons autour de la patrie héroïque comme le congrès de Guingamp groupe autour de la patrie poétique tous ceux qui veulent conserver intact le patrimoine des traditions de la race. Aux cris des matelots manœuvrant leurs gabarres,


Au son des carillons du vieux clocher fervent,, Aux bruits de foule en marche au rythme des fanfares

Et des drapeaux claquant au vent. Aleth s'est, tout à coup, ce matin réveillée

Je l'ai vue, Elle qui, depuis des siècles, dort, Les deux pieds dans la nuit, la tête ensoleillée

Surgir derrière Solidor La Celte rude et belle avait un œil farouche Où l'on voyait passer un éclair aveuglant, Et ses longs cheveux roux flamboyaient, et sa bouche Tremblait de colère en parlant

Elle disait « Pourquoi ne  me laisser seule? Pourquoi venir troubler le Rêve décevant

De Celle-là qui fut de Saint-Malo l'aïeule Et la mère de Saint-Servan ?

D'où vient-on ? De la Mer ou bien de la Campagne ? Et qui vient ? Est-ce encore César et les Romains ? Est-ce Roland guidant la Marche de Bretagne Ou bien les Normands inhumains ? Sont-ce les Ducs Bretons ou les Princes de France Qui repoussent l'Anglais traître comme un félin ?

Monument à l'amiral Bouvet Saint-Servan
Photo JM Bergougniou

Et vais-je voir planer à nouveau sur la Rance L'aigle de Bertrand Duguesclin, Bien s'il en est ainsi, debout que l'on me donne Un des glaives fameux des aïeux triomphants

Et l'on verra comment une vieille Bretonne, Bataille et meurt pour ses enfants

 et j'ai dit à l'Aïeule en secouant la tête Calme-toi calme-toi 1 c'est un hymne joyeux

Que l'ancestral écho du Clos-Poulet répète Avant de l'envoyer aux cieux 1

Les siècles ont passé de la cité les cloches Sonnent des Te Deums et non plus des tocsins

Et tu ne 'verras plus, dans le creux de tes roches, Les Normands ni les Sarrasins. Fanfares et canons fêtent à leur manière Un Héros comme ceux que tu chérissais tant Pour le fêter aussi, reste avec nous, grand-mère Ton petit-fils sera content

Tu ne sais rien de lui, ni son nom, ni sa gloire, Mais, lui te connaissait, t'aimait et te servait

Et je vas, en deux mots, te raconter l'histoire De ton enfant, Pierre Bouvet

Fils d'un héros, futur corsaire, Sur la flûte Le Nécessaire A dix ans il bravait les flots Et, penché sur les bastingages, Il parlait déjà d'abordages A ses amis les matelots Et le voilà sur l'Atalante La course était toujours trop lente Pour le valeureux lieutenant

Prisonnier de la flotte anglaise On l'échange et, tout à son aise, II construit son Entreprenant. Ah la felouque merveilleuse

Et comme elle a bien, l'orgueilleuse! Mérité de porter son nom Voyez-la, la brave petite, Prenant l'immense Marguerite Avec son unique canon 

Avec Bouvet ils bourlinguèrent, Donnèrent leur sang, dévastèrent Dix vaisseaux, dont l'Amélia

De ces Bretons très fiers nous sommes Car ils étaient de rudes hommes  Les matelots de ce temps-là Car Bouvet, sans relâche, affole Flotte Anglaise et flotte Espagnole Prend l'Idéros et l'Ovidor.

Prend le Néréïde et préserve Et le Bellonne et la Minerve Et le Ceylan et le Victor!   Hanche à hanche lutte inouïe L'Africaine et l'Iphigénie Se bombardent un jour entier. Mais, à Bouvet toute la gloireA son bord il a la Victoire Pour pilote et pour timonier

Et puis, enfin, c'est l'Aréthuse, Chante en passait, ma pauvre Muse, La Mémoire de Danycan, De Duhautcilly, l'héroïque, Et de Desmarets, le stoïque, Tous nés-natifs de Saint Servan. 

Mais, de Bonaparte occupée, La France ignora l'Epopée Du Mozambique et du Grand Port  C'est alors que Bouvet s'écrie:

« Tonte ma gloire à la Patrie Et, pour moi, l'oubli dans la mort"

Non, non jamais l'Oubli de sa grande aile sombre N'oserait effleurer ton front superbe et doux 1

Et nous verrons toujours hantés par ta chère Ombre La Flourie et le Glorieux 1

Un seul voile est tombé comme un linceul qui tombe Et te voilà, vivant, guidant notre vaisseau

Toi, qui voulus avoir Saint-Servan pour ta tombe Ne l'ayant pas eu pour berceau 

Et tous les grands marins malouins et les nôtres Cartier, Protêt, Magon qui fut à Trafalgar

Duguay, Surcouf, Cochet, Arondel et vingt autres Sont venus te rendre le quart »

Amiral disent-ils en leur parler sonore, Le navire La France est encore agité

Mais, dans les plis soyeux du drapeau tricolore, Souffle un vent de Fraternité 1

Regarde encor, Bouvet c'est Aleth, Elle-même, Qui franchit Solidor, traverse la Cité Et se penche vers toi pour le Baiser suprême Qui donne l'Immortalité 1

Oui, fêtons les Héros 1 Sonne plus haut, fanfare, Cloches, canons, chantez un hymne surhumain

Car c'est en les fêtant, ceux d'Hier, qu'on prépare, Tous les grands Héros de Demain

C'est pourquoi j'ai voulu chanter aussi l'Ancêtre Pour faire tressaillir, plus fort, s'il se pouvait, Le cœur d'un Duguesclin qui m'écoute peut-être A côté d'un futur Bouvet 

Théodore Botrel





Sources

L'Ouest-Eclair

https://www2.assemblee-nationale.fr/sycomore/fiche/(num_dept)/13290

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