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17 juillet 2022

Les services sanitaires de la Croix-Rouge en Chine et au Japon 1901 société secours blessés militaire

Les services sanitaires de la Croix-Rouge en Chine et au Japon


A partir du moment où des troupes des armées de terre opèrent dans le Petchili, les flottes assurent essentiellement l’évacuation des malades et des blessés, ainsi que le soutien logistique des forces à partir de l’Indochine, de Shanghaï ou de Nagasaki jusqu’au port de Takou, fenêtre maritime du Petchili.


Le bateau Notre-Dame-de-Salut, nolisé par l'Etat pour transporter jusqu'à TaKou des troupes, fut employé, dans les mers de Chine, à une expérience fort intéressante due à l'initiative de la Société de secours aux blessés militaires.

Pour la première fois, ainsi que le constate M. de Nantois, délégué de la société, dans un rapport au président, le général Davout, grand chancelier de la Légion d'honneur, «la Croix-Rouge française a arboré fièrement son pavillon au milieu des flottes alliées, montrant ce que peuvent faire, en France, l'initiative privée et la charité publique».



Pour la première fois, autrement que par des conférences ou des expériences forcément incomplètes, on a réalisé, à quatre mille lieues de France, les attributions qui sont assignées à la Société de secours aux blessés militaires par le décret du 19 octobre 1892.

Le rapport de M. le médecin principal Laffont, analysé à la dernière séance de la société par le médecin inspecteur Sauvé, est tout à fait instructif sur les résultats obtenus.

Après avoir servi au transport des troupes, le Notre-Dame-de-Salut, avant d'être converti en bateau-hôpital, fut désinfecté par des raclages, des lavages à la potasse et aux antiseptiques et aménagé pour sa nouvelle destination.


Après avoir logé les soeurs, l'aumônier, le personnel médical et les infirmiers, et réservé l'emplacement nécessaire à la lingerie, la buanderie, la salle de visite et la salle de pansements, il restait un nombre de cabines suffisant pour monter 72 couchettes et, en cas de nécessité, porter ce nombre à 120.

A l'étage inférieur, on avait encore installé soixante des lits de fer de la société, tout en réservant la place nécessaire à 134 passagers valides.De cette façon, le Notre-Dame-de-Salut pouvait recevoir dans de bonnes conditions 237 malades et en cas de besoin 352.


Dans les entreponts mal éclairés et insuffisamment aérés, on ne pouvait placer que des convalescents pouvant marcher et aller se promener sur le pont: la batterie seule (cabines et salon des premières) pouvait recevoir des maladies graves.

Le Notre-Dame-de-Salut est éclairé à la lumière électrique; il possède une étuve à désinfection, une glacière, un appareil distillatoire capable de fournir huit tonnes d'eau par vingt-quatre heures. Il est, en outre, largement approvisionné en vivres de premier choix, conserves, vins, aliments légers, médicaments, linge, vêtements.



En donnant tous les détails de cette installation, M. Laffont veut prouver par un exemple qu'en temps de guerre, à défaut de navires-hôpitaux spécialement aménagés dans le but de recueillir malades et blessés, un steamer quelconque pourrait en quelques jours et sans grands frais être transformé en ambulance et rendre provisoirement les meilleurs services.

L'administration de la guerre et celle de la marine, ayant largement pourvu à l'organisation médicale du corps expéditionnaire, le Notre-Dame-de-Salut fut utilisé, d'octobre à novembre, pour les évacuations de Tong-Kou sur l'hôpital de Nagasaki où le général Frey avait fondé, dès le début de la campagne, un sanatorium pour y faire soigner les convalescents.

La société non seulement effectua ces transports, mais encore dédoubla son personnel médical, dont une fraction resta à Nagasaki pour y réorganiser l'hôpital et lui donner l'extension nécessaire, et l'autre partie, composée de cinq soeurs, d'un aumônier, de trois médecins, d'un pharmacien et d'infirmiers, retourna à TaKou, où le Notre-Dame-de-Salut servit de navire-ambulance.

L'hôpital de terre de Nagasaki fut installé dans le pensionnat des soeurs de l'Enfant-Jésus de Chauffailles et fut ainsi disposé:

Dans le sous-sol très élevé de plafond et parfaitement aéré, nous avons installé: 1° la salle mortuaire; 2° le dépôt des bagages; 3° deux vastes magasins pour les vivres et le matériel de réserve.

Au rez-de-chaussée, le vestibule d'entrée est flanqué de deux pièces, à gauche le parloir, à droite la salle à manger réservée au personnel médical, puis dans un long couloir qui prolonge le vestibule viennent s'ouvrir la chapelle, deux réfectoires et six salles.de traitement comprenant 55 lits.

Au premier étage, l'emplacement réservé aux officiers malades comporte une salle de 3 lits, une chambre à 1 lit et une petite salle à manger. Le reste de l'étage est occupé par 6 salles de traitement contenant ensemble 76 lits, le logement du pharmacien et 3 cabinets d'aisances.

Le 2e étage comprend: 

5 salles de traitement contenant ensemble 55 lits, une vaste lingerie, la pharmacie et la tisanerie, la salle d'opération et ses annexes, 2 cabinets d'aisances, enfin une petite pièce où loge le deuxième maître infirmier,

L'hôpital est entouré d'une cour où s'élèvent les dépendances, cuisines, salles de bains, water-closets et logement de l'infirmier-chef, qui peut ainsi surveiller la porte de service; cette cour forme terrasse sur la façade nord du bâtiment et communique d'une part avec un beau jardin, de l'autre avec un vaste terrain où les convalescents peuvent jouer et se promener à leur aise, respirer le grand air du large et suivre les mouvements de la rade.

Sur une pointe avancée de ce terrain, se dresse un mât de 15 mètres dont la drisse porte le pavillon national et, au-dessous, celui de la Croix-Rouge.

Le rapport du docteur Laffont s'exprime de la sorte sur le rôle des soeurs:

Elles exerçaient dans les salles une surveillance constante, elles veillaient aux distributions de vivres et médicaments, présidaient aux repas, et, tandis qu'elles s'ingéniaient à dorloter nos malades, à varier leur alimentation, à leur cuisiner ces petits plats qui réveillent les appétits les plus languissants, leur nombreux personnel domestique entretenait partout cette méticuleuse propreté que l'on trouve au Japon dans les plus humbles demeures, mais qu'il est si difficile '' d'obtenir dans un hôpital.

Ainsi organisé, l'hôpital de terre fonctionna admirablement.

Le gouverneur de la province venu pour saluer la Société de secours au nom de l'empereur, dit le docteur Laffont, a complimenté M. de Valence pour l'ordre et la bonne tenue de nos salles: chaque jour amène de nouveaux visiteurs, et les officiers généraux de passage à Nagasaki, les commandants des navires sur rade, les officiers, les médecins, tous ceux qui visitent notre hôpital en emportent la meilleure impression, rendent hommage aux efforts de la société et exhortent son délégué à persister, pour le bien du corps expéditionnaire, dans l'oeuvre entreprise et à lui donner à l'heure voulue toute l'extension nécessaire.


Dans un tableau d'ensemble, M. Laffont a énuméré les maladies observées dans nos formations sanitaires. Sans entrer dans tous les détails de ce tableau, je me contenterai de citer le nom de ces affections par ordre de fréquence, pour nous donner une idée de la pathologie du Pé Tchi-Li pendant l'été et' déterminer la nature des médicaments dont on a le plus fréquemment besoin dans cette campagne de Chine.

658 malades ou blessés ont été soignés dans les formations sanitaires de la . Croix-Rouge; les maladies dont ils étaient atteints sont par ordre de fréquence:

Dyssenterie 237 cas dont 5 décès.

Fièvres paludéennes 47 — 1 —

Fièvres typhoïdes 41

Anémie profonde 41 —

Bronchite chronique 38 —

Diarrhée chronique 32 —

Tuberculose pulmonaire 33 — 4 —

Broncho-pneumonie 14 —

Grippe 10 —

Maladies du foie 10

Coups de chaleur 1 1 — -

Maladies vénériennes 38

Maladies internes diverses 35 —

Blessures de guerre 17

Affections chirurgicales diverses 64 —

658 cas dont 11 décès. La mortalité a été de 1,67 pour 100. Les conclusions du docteur Laffont sont à citer:

L'oeuvre généreuse et patriotique entreprise en Extrême-Orient par la Société française de secours aux blessés a été couronnée d'un plein succès, et les résultats -obtenus jusqu'à ce jour démontrent la puissance de ses moyens d'action et l'importance du rôle qu'elle est appelée à jouer dans les guerres futures.

Avec ses seules ressources, elle a su créer, au Japon un hôpital de 180 lits et improviser un navire-ambulance qui a rendu en quelques mois tous les services que l'on pouvait en attendre...

La Croix-Rouge a donc recueilli dans ses deux formations un chiffre total de 658 malades ou blessés et fait les frais de 47,179 journées d'hospitalisation.




L'un des tout premiers pouvant être qualifié de navire hôpital est le Notre Dame de Salut, acquis à Glasgow le 25 octobre 1893 pour la somme de 300.000 francs. Affrété par le gouvernement français il est utilisé lors de l'expédition de Madagascar durant laquelle il ramènera 250 blessés.


Notre-Dame de salut de la société des secours aux blessés militaires. 

Construit en Angleterre en 1876, (ex-Dunrobin-Castle) Déplacement : 3625 tonnes ; Dimensions: 108 x 12 mètres ; Vitesse : 12 nœuds, Puissance : 1200 cv
Il est parti de Marseille le 10 août 1900 pour Takou (Chine) arrivé le 29 septembre 1900. 
Médecin-chef : médecin principal Laffont. 

En rade de Nagasaki, à la même époque se trouvait les transports hôpitaux suivants : Vinh-long, Mytho, Nive, Relief, Céra, et Maine. Du 19 octobre 1900 au 8 novembre 1900, Notre-Dame de salut a fonctionné comme transport et évacué sur Saigon, 142 malades. Du 17 novembre au 31 janvier 1901(de retour à Marseille), il a reçu 293 malades, ayant nécessité 11945 journées à bord. Celui-ci pouvait recevoir dans de bonnes conditions, 237 patients, et en cas de besoin, ce chiffre pouvait être porté à 352 en superposant les lits.


https://navires-hopitaux.blogspot.com/2009/02/bateau-ambulance-notre-dame-du-salut.html



Armement Louis Bertaux L’ETOILE
FRA/1875/2820/104,3
Paquebot
Lancé à Glasgow
1875 – DUNROBIN CASTLE (Gbr)
1893 – NOTRE DAME DU SALUT (Fra) – Armateur bordelais 
1894 – NOTRE DAME DU SALUT (Fra) – Armement Letocard & Compagnie
1895 – Il est aménagé en navire-hôpital pour l’expédition de Madagascar.
1896 – Il reprend ses activités commerciales.
1900 – Il est à nouveau utilisé comme navire-hôpital pour la guerre des Boxers.
1902 – L’ETOILE (Fra) – Armement Louis Bertaux
1913 – Il est vendu à la démolition pour cause de vétusté. 

https://aaleme.fr/

le monde illustré 16-2-1895L

BnF Gallica


16 juillet 2022

Nagasaki le cimetière de Sakamoto 1901 Hôpital Croix-Rouge croiseur Redoutable Notre-Dame du Salut




Nagasaki le cimetière de Sakamoto 1901 

La ville de Nagasaki comprend 3 cimetières internationaux abritant les tombes de 43 marins français. Le cimetière de Sakamoto est celui qui réunit le plus de Français puisqu’il contient les dépouilles de 40 marins. Le Souvenir Français y fit érigé le monument central inauguré le 5 juillet 1901.

L’histoire des cimetières de Nagasaki remonte à la guerre dite des Boxers en 1900 : dès le début de ce conflit en Chine, un organe de la Croix Rouge nommé Sociétés de Secours aux Blessés Militaires envoie à Takou un bateau-hôpital et installe à Nagasaki un hôpital. 
Cette mission médicale a pour objet de soigner près de 862 malades ou blessés : 40 décèdent.

Expédition de Chine 1900-1901. — La Société affrète à ses frais un navire-hôpital qu'elle envoie dans les eaux de Takou. Elle crée à Nagasaki un hôpital de 200 lits. Enfin ses délégués font à plusieurs reprises dans le Pei-Tclié-Li d'abondantes distributions de dons aux troupes du Corps expéditionnaire.

Les corps des malades défunts sont d’abord regroupés dans le cimetière international de Nagasaki, avant que M. de Valence, responsable de la Croix-Rouge obtienne le regroupement des dépouilles dans un carré militaire français.
C’est ainsi qu’avec l’aide du Souvenir Français et de la Marine, l’action mémorielle de la Croix-Rouge fut un succès. Aujourd’hui, une place importante est consacrée au cimetière de Nagasaki dans l’histoire japonaise.

Au Japon, les cimetières internationaux sont des lieux mémoriels essentiels pour les communautés étrangères et pour le peuple japonais. 


ESCADRE de L'EXTRÈME-ORIENT

Départ du Navire-Hôpital de la Croix-Rouge.

A bord du Redoutable,

Nagasaki, le 15 décembre 1900.

Le Vice-Amiral Pottier, Commandant en chef l'Escadre de l'Extrême-Orient,


A Monsieur le Ministre de la Marine,

Monsieur le Ministre.

« J'ai l'honneur de vous informer que le bateau-hôpital de la CroixRouge française, Notre-Dame-de-Salut, quitte Nagasaki pour effectuer son retour, en emportant 106 malades.

« Je ne saurais trop insister près de vous, sur les services rendus au Corps expéditionnaire par cette admirable Société.

« A Nagasaki, elle a organisé et fait fonctionner d'une manière parfaite un hôpital de 200 lits qui, tous, ont été presque constamment occupés; à Takou, comme à Chan-Haï-Kouan et à Nagasaki, le navire-hôpital de la Croix-Rouge a concouru avec les transports de l'État à recueillir les malades évacués par le Corps expéditionnaire et l'Escadre et le dévouement du personnel de la Société à toujours été au-dessus de tous éloges.


« Quant aux deux personnes qui sont l'âme des services hospitaliers de la Croix-Rouge en Chine, M. de Valence, et son coadjuteur M. de Nantois, je ne peux que vous signaler les soins et la sollicitude dont ils entourent nos malades avec un zèle de tous les instants.

« Leur dévouement inaltérable et si noblement désintéressé mérite non seulement notre profonde reconnaissance, mais aussi tous nos respects. ».

Signé : POTTIER

Pour extrait conforme

Le Capitaine de frégate, chef de la 3' Section.

ADIGARD.


A bord du Redoutable

Nagasaki, le 1" juillet 1901


Le Vice-Amiral Poltier, Commandant en chef l'Escadre de l'Extrême-Orient,

A Monsieur le Grand Chancelier de la Légion d'Honneur, Président de la Croix-Rouge française.

Monsieur le Grand Chancelier.

« L'évacuation d'une grande partie des troupes françaises du PeiTché-Li va commencer, marquant la fin de l'expédition en mettant un terme à l'œuvre de la Croix-Rouge française en Extrême-Orient.

« Je ne veux pas laisser fermer les établissements sanitaires et revenir en France les Délégués de la Société, sans vous exprimer, une dernière fois, la profonde gratitude de toute l'Escadre.

« J'ai tenu à venir assister, en personne, à la fermeture de l'hôpital de Nagasaki et à apporter à M. de Valence et à ses collaborateurs nos remerciements les plus chaleureux et nos adieux émus.

« L'œuvre de la Croix-Rouge près de nous, peut tenir en deux mots : Organisation du navire-hôpital Notre-Dame-de-Salut ; Installation de la formation sanitaire de Nagasaki.

« Mais ce que je ne saurais dire, c'est tout ce que ces mots cachent de dévouement, de services rendus, de générosité et d'abnégation.

« La patriotique activité de M. de Valence ne se laissait rebuter par aucun soin, et c'est grâce à lui que nous avons pu créer à Nagasaki un Cimetière français ; il a veillé, lui-même, au transfert .de tous nos morts dans le terrain acheté par la Société, à la restauration des tombes, à l'érection du Monument qui rappellera le souvenir des soldats et des marins morts loin de leur Patrie.

"Telle est l'œuvre accomplie".

« Nos malades ont trouvé, à l'hôpital de la Croix-Rouge, les soins les plus éclairés et de tous les instants.
« Nos ambulances de Tong-Kou et Chin-Yan-Tao, que j'avais déjà pourvues grâce aux envois de diverses Sociétés, ont été visitées au cœur de l'hiver par M. de Valence, lors de son voyage au Pei-TchéLi, et généreusement approvisionnées de nouveau par les dons de la Croix-Rouge. -


L'amiral Pottier télégraphie de Nagasaki 18 octobre, au ministre de la marine « L'amiral Bayle, avec le d' Entrecasteaux, le Friant, le Chasseloup Laubat et le Lion, assistera aux fêtes de l'empereur du Japon, en novembre.


« Toutes les marines seront largement représentées.

« L'Olry est bien arrivé à Sichang. « POTTIER. »

Le croiseur d' Entrecasteaux a quitté Tong Ku le 10 octobre pour Nagasaki il n'est pas question contrairement à ce qui a été annoncé de faire rentrer ce croiseur en France.

Le Redoutable est entré au bassin de Nagasaki pour une douzaine de jours, il compte partir le 30 pour la baie de Tourane sans toucher a Shanghai et Canton. Le Pascal est à Kobé, la Décidée est à Toutchéou, la Nive est en route pour la baie d'Along.

Aucun Crédit n'ayant été accordé pour le Bayard, pour 1902, ce navire va être désarmé à Saïgon à la fin de l'année.

Ouest-Eclair 20 octobre 1901



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