Tunisie janvier 1952
Affaire de Tabarka
Acheter des enveloppes sur internet offre parfois des surprises et permet de réviser l'histoire.Cette enveloppes du croiseur Georges Leygues contient un courrier adressée à "Ma petite Nénette chérie" qui va nous plonger au sein de l'histoire tunisienne.
Mais resituons le contexte.
Tabarka est une ville touristique et de pêcheurs, située au nord ouest de la Tunisie, près de la frontière algérienne.Sous l’antiquité ce fut un comptoir phénicien du nom de Thrabaca. C’est sous la domination romaine qu’elle se développa, grâce à l’exportation du marbre, du liège, des céréales, de l’huile d’olive, ainsi que les produits miniers.Au XVI ème siècle , les Génois y construisirent un fort, développèrent la pêche et le travail du corail.Tabarka et sa région, offrent la côte rocheuse qui en certains points forme des aiguilles de pierres et des arches naturelles ainsi que les montagnes de Kroumirie couvertes d’eucalyptus, de mimosas, de pins et de chênes-lièges qui forment un magnifique écran de verdure, et met en valeur les eaux limpides du golfe.A la fois petit port voué à la pèche et au transport du liège et station balnéaire, on y travaille encore la bruyère et le corail
Le contexte politique
En janvier 1952, le parti Néo-Destour, dirigé par Habib Bourguiba, déclenche une grève générale pour intensifier la lutte en faveur de l'indépendance de la Tunisie. Elle dégénére en affrontement avec l'armée française.
Après la Deuxième Guerre mondiale, sous Habib Bourguiba le président du Parti Néo-Destour (PND) le mouvement nationaliste tunisien adopte une approche pragmatique ,.
Celui-ci revendique l'autonomie de la Tunisie et participe à la fondation de l'Union générale des travailleurs tunisiens (UGTT), en 1946. Le PND profite par la suite des conflits de travail et de la montée des revendications nationalistes pour étendre son influence.
Le 12 avril 1950, il soumet aux autorités françaises un plan prévoyant l'accession à l'autonomie et à la pleine souveraineté sur les questions internes, ainsi que la création degouvernements locaux et d'une assemblée nationale tunisienne. La proposition est reçue favorablement par Paris qui, pour la réaliser, nomme Louis Perillier Résident général. Mais cette politique de dialogue n'arrête pas les grèves et les démonstrations qui dégénèrent en affrontement le 20 novembre à Enfidha.
Face au piétinement des négociations, Bourguiba entreprend une tournée internationale. En décembre 1951, laFrance propose à la Tunisie une souveraineté conjointe. L'idée est rejetée par le PND qui mobilise la population et annonce trois jours de grève. Face à l'intensification de la grogne, les autorités françaises interdisent toute réunion publique. L'arrestation de Bourguiba et de 20 autres dirigeants du PND, le 18 janvier 1952, provoque des manifestations violentes dans tout le pays.
Malgré des arrestations, le PND poursuit la résistance. Une guérilla s'organise même dans les montagnes. La grève générale, déclenchée le 22 janvier, tourne à l'affrontement avec l'armée française.
Il y aura des dizaines de morts et des milliers de personnes détenues dans les régions. Ce conflit sera le prélude à la lutte qui aboutira avec l'indépendance de la Tunisie, en 1956.
Revenons à notre courrier
Tabarca le dimanche 27 janvier 1952.
"Quelques heures après notre action de terre après avoir repoussé une trentaine de partisans arabes. (un bled perdu dans le désert) Aujourd'hui j'ai pris une photo. Nous avons attaqué la nuit dernière à 3 heures. Nous étions une cinquantaine à la compagnie de débarquement ils m'avaient donné en partant une mitraillette et un revolver je te jure ma chérie que je m'en suis servi ça craquait de tous les côtés l'ordre est maintenant rétabli et nous devons partir demain pour Toulon…"
"… soit tranquille nous allons rentrer à Toulon j'aime mieux ça c'est quand même plus tranquille et si nous n'avons pas d'alerte comme ici tu sais que je suis éclaireur voltigeur à la compagnie de débarquement aussi je préfère être en exercices qu'en guerre"
Peut-on se fier à ce témoignage? D'anciens du Georges Leygues dans Anciens marins et Pompons rouges affirment que ce débarquement n'a pas eu lieu
Selon les sources tunisiennes
Le ratissage du cap Bon par l’armée française, dès le 26 janvier — touchant principalement durant six jours les localités de Tazarka, El Maâmoura et Kélibia — fait près de 200 morts.
Etrange aussi la ressemblance de ces deux villes de Tunisie Tazarka et Tabarka
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