09 février 2014

Coup de foudre sur le Corcovado Rio de Janeiro Brésil Brasil christ

Coup de foudre sur le Corcovado Escale à rio PH Jeanne d'Arc



La statue du Christ aux bras ouverts qui surplombe Rio de Janeiro, la principale attraction touristique du Brésil, a été touchée par la foudre lors d'un violent orage jeudi soir et a perdu une partie d'un doigt.


Ouest-France O Globo

Le père Osmar Raposo, responsable du sanctuaire qui est aussi l'une des sept merveilles du monde moderne, a indiqué vendredi que la statue haute de 38 mètres, perchée au sommet du mont Corcovado à 710 mètres au-dessus des célèbres plages de Rio, sera restaurée début février, selon le site G1 de Globo.






En parlant du monument aux morts de la ville d'Alger, monument où les marins avaient été oubliés, j'ai évoqué le sculpteur Paul Landowski

Son oeuvre la plus connue est certainement le Christ Rédempteur qui domine du haut de ses 710 mètres la baie de Rio de Janeiro au sommet du Corcovado (le bossu en portugais).





Inaugurée en 1931, la statue du Christ Rédempteur, haute de 38 mètres, est l'un des endroits touristiques les plus fréquentés de Rio avec 600 000 visiteurs par an.





 Au pied de la statue, le pic offre une vue panoramique sur le centre-ville, avec notamment le Pain de Sucre, le lac Rodrigo de Freitas, les plages de Copacabana et Ipanema, ainsi que plusieurs favelas de la ville. 





Universellement connue et admirée, la statue du Christ du Corcovado s’inscrit dans le projet de temple que poursuit Landowski toute sa vie. Il la réalise isolée à la demande de Heitor da Silva, l’ingénieur brésilien qui consacra toute sa vie à la réalisation de ce projet grandiose (30 mètres). Il fabrique dans ses ateliers de Boulogne une maquette en plâtre de 4 mètres de haut, et sculpte la tête (3,75 mètres) et les mains (3,20 mètres). 



Il avait également prévu des bas-reliefs représentant certains épisodes de la vie du Christ afin de les placer sur la base de la statue et dans la chapelle intérieure. La maquette fut agrandie et recouverte de plaques de stéatite posées sur de longues bandes d’étoffe, cousues par les dames de la société brésilienne. La structure interne en béton armé de cette statue fut conçue par Albert Caquot (1881-1976), l’un des plus grands ingénieurs français du 20e siècle.



Paul Landowski naît à Paris le 1 juin 1875. Il effectue ses études secondaires au collège Rollin. Elles lui donnent l’occasion de se donner une large culture littéraire. Il découvre les auteurs qui ne cesseront d’être ses références héroïques, Eschyle, Shakespeare, Hugo, mais aussi Plutarque, Longus, l’autre visage, fantaisiste et sensuel, de l’antiquité, et encore Flaubert, qui incarnera dans son panthéon personnel l’acharnement au travail qui constitue à ses yeux la morale de l’artiste. Il excelle en philosophie. Il projette d’écrire des drames en vers. En hypokhâgne, en 1892, il rencontre Henri Barbusse, dont il restera l’ami et dont il partagera, sinon l’engagement politique, du moins l’humanisme militant. Il dessine aussi, sans aucun doute, de plus en plus à mesure que sa vocation se précise. C’est chose faite en 1893, quand il entre à l’Académie Jullian et suit les cours de Jules Lefebvre, peintre savant et professeur exigeant auquel Paul devra peut-être en partie sa maîtrise particulière des portraits et des nus. Parallèlement, chargé par le professeur Faraboeuf de dessiner les planches anatomiques qu’il utilise pour son cours à l’École de médecine, il assiste quotidiennement aux dissections.


Ces études n’absorbent pourtant toute l’énergie de ce jeune homme fasciné par la puissance de la vie. C’est à la boxe qu’il voue l’intérêt passionné qui se coulera plus tard dans le bronze, avec Le pugiliste ou boxeur tombé. Il entre en 1895 à l’École des beaux-arts, dont il sera l’élève jusqu’en 1900, avec le sculpteur Barrias pour maître. Les honneurs débutent tôt pour Landowski.



En 1900, un David combattant lui vaut le Premier Grand Prix de Rome de sculpture et quatre années italiennes à la villa Médicis, qui le confirment dans son option classicisante. Dans cette œuvre d’un jeune homme de vingt cinq ans se trouvent déjà des traits qui jalonneront l’œuvre sculpté : l’image du héros où s’exprime la légende des siècles, ici imprégnée de la tendresse qu’inspire la fragilité apparente de la jeunesse et proche d’Aymeri de Narbonne de la Légende des siècles, « David frondeur dans tous les sens du mot » écrit Jules Romains, « et qui apparaît déjà comme un défi de jeunesse ».




Puis c’est la guerre. Landowski en revient et témoigne à sa façon : une longue suite de monuments aux morts dont la sobriété écarte toute grandiloquence. Dans l’Aisne, sur la butte de Chalmont, il taille dans le granit huit géants hauts de 8 mètres, Les Fantômes , qui se redressent de la plaine mortifère. Jalons de l’Histoire aussi que le Monument aux morts érigé à Alger et celui de La Victoire, à Casablanca, les trois allégories en pierre pour le palais Piratini à Porto Alegre, au Brésil, dont la réussite lui vaudra, vingt ans plus tard, la commande du Christ de Rio de Janeiro, Les artistes dont le nom s’est perdu pour le Panthéon, à Paris.



Après la statue de Sun Yat-Sen pour son mausolée des Monts pourpres près de Nankin qu’il avait sculptée en 1928 à la demande du comité exécutif du Kouo-Min-Tang, il sculpte, à la demande du Brésil et de Silva Costa, auteur de la structure architecturale, le Christ rédempteur, qui est sans doute son œuvre la plus célèbre. Il occupe des fonctions officielles : nommé directeur de l’Académie de France à Rome en 1933, puis directeur de l’Ecole des Beaux-Arts en 1937 , il y institue l’enseignement simultané des trois arts, mesure qui répond aux besoins contemporains d’une sculpture monumentale.





En 1941, il participe à un voyage en Allemagne qui lui vaudra, en 1944, de comparaître devant la commission d’épuration de la Société des artistes français. La commission établira que ce voyage avait pour but d’obtenir la libération d’élèves de l’École des beaux-arts prisonniers et sa culpabilité ne sera pas retenue.


A noter que Rio de Janeiro a perdu le I de Janeiro

Sculpture testament, un Michel-Ange, haut de trois mètres, incarne tout son rêve de lutte avec la matière Il meurt dans sa maison de Boulogne-Billancourt le 31 mars 1961, à l’âge de quatre-vingt cinq ans.







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