14 mars 2022

Sous-marin CIRCÉ Cattaro Kotor torpillage 1918 LV VIAUD Fusilier marin

Sous-marin CIRCÉ Cattaro Kotor torpillage 1918

L’Adriatique, mer pratiquement fermée, partagée entre plusieurs souverainetés politiques et divisée ethniquement, n’en constitue pas moins un enjeu majeur de la Grande Guerre. Ses îles et ses ports possèdent en effet une valeur géostratégique, politique et nationale des plus précieuses. Même si les opérations navales y sont très réduites, les rivalités politico-nationales s’exacerbent autour du futur partage entre Italiens et Yougoslaves, ce qui complique passablement les divers plans militaires et entretient un état de tensions redoutables dans le camp de l’Entente. Frédéric Le Moal



En novembre 1914 il est envoyé aux Dardanelles pour la surveillance et le blocus des détroits.
Le commandement français, en charge des opérations navales en Méditerranée, désire neutraliser la flotte austro-hongroise au plus vite, mais il se heurte à une stratégie ennemie plus proche de la guérilla maritime que de la grande bataille décisive et qui s’appuie sur la possession des ports dalmates, principalement de Cattaro. C’est à partir de ce port que la flotte austro-hongroise, et notamment ses sous-marins, agissent et empêchent les navires français de s’engager en profondeur dans l’Adriatique, en gênant le ravitaillement du Monténégro par Antivari.



Le 24 mai 1917 il coule le sous-marin allemand UC-24 près des côtes autrichiennes.


















Il y a six mois, nous reproduisions ici quelques réflexions d'un officier en vue de l'emploi des sous-marins contre les sous-marins. L'idée nous avait paru bonne à retenir; nous l'avions accueillie d'enthousiasme. C'était au lendemain de mauvaises journées où des sous-marins ennemis avaient pu couler impunément, pendant huit ou dix heures consécutives, en se maintenant en surface, une vingtaine de caboteurs et de bateaux de pêche, dans l'estuaire d'une rivière. Ils s'étaient installés tranquillement le matin, avaient fait des « ronds dans l'eau », canonnant les bateaux qui paraissaient, plaçant des bombes sur les barques de pêche. Si un de nos sous-marins était arrivé sur ces entrefaites en plongée, il eût pu torpiller le sous-marin ennemi avecla plus grande facilité. Mais on n'y avait pas encore songé...

Nous devons saluer avec admiration et enthousiasme le brillant fait d'armes de notre Circé. Ce merveilleux résultat n'a pas été obtenu sans fatigues excessives, sans beaucoup de ces veilles interminables qui souvent usent les plus belles énergies et viennent à bout des plus grands courages. Honneur donc aux braves du Circé !


Duel de squales


Le 24 mai 1917, l’aurore trouva le sous- marin Circé en croisière dans l’Adriatique, devant celte rade prodigieusement hérissée de défenses naturelles appelée les Bouches de Cattaro, et où les escadres autrichiennes avaient établi leur position centrale...



Ce sous-marin jaugeait 350 tonneaux en surface, 490 en plongée; son rayon d'action était de 1.800 milles à 9 nœuds. Son équipage comportait vingt-quatre hommes en tout, et son armement, six tubes lance-torpilles.

Au moment précis où la montre du bord pique les heures, le lieutenant de vaisseau, toujours penché sur la glace du périscope, réprime un cri de surprise. Ce point sur l’eau... au delà du torpilleur, ne serait-ce pas un sous-marin ? 


La Circé va-t-elle enfin trouver un adversaire digne d’elle ? Mais ne seraient-ce pas deux adversaires à la fois ? Rapidement, Cambourg inspecte son monde. Chacun est à son poste. Au tableau de plongée, le pilote chargé de la navigation sous la mer est flanqué de son aide, tenant les barres de plongée. Le timonier conduit la route en surveillant son gyroscope. Un homme est aux manettes de départ des torpilles, un autre aux transmetteurs...

la suite sur le site BNF Gallica

https://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k1038833m/f11.image.r=%22sous%20marin%20Circ%C3%A9%22?rk=236052;4#


Le 20 septembre 1918, le sous-marin CIRCÉ est torpillé par le sous-marin autrichien U-47 devant Cattaro à 7 milles du Cap de Rodani.

Seul survivant, le commandant en second, enseigne de vaisseau LAPEYRE qui était de quart sur le pont, est fait prisonnier.

Le Lieutenant de Vaisseau VIAUD Henri sera décoré de la Légion d'Honneur et de la Croix de Guerre et sera cité à l'Ordre de l'Armée de Mer



Caractéristiques du navire
La Circé (Q47) est lancée le 13 septembre 1907. Premier navire d'une classe de deux (La Calypso (Q48), lancée le 24 octobre 1907). 
Conçue d'après des plans de Maxime Laubeuf. Réalisée par l' Arsenal Toulon.
Déplacement : 351 tonnes en surface, 491 tonnes en plongée, Longueur : 47,13 m, Tirant d'eau : 3 m .
Propulsion : 2 moteurs diesel Maschinen Fabrick (MAN) de 315 cv chacun, 2 moteurs électique Hillairet-Huguet 230 cv chacun - 2 hélices
Armement : 4 tubes de 450 mm à déclenchement - 2 tubes Drzewiecki de 450 mm


JO 28-05-1917

JO 28-05-1917

Association des anciens élèves du Lycée de Bordeaux

Sources

Le Miroir O1-07-1917
Association des anciens élèves du lycée de Bordeaux - Livre d'or
BNF Gallica le sous-marin Circé manoeuvres navales 1913 à Toulon photographies de presse- agence Rol


Ports et îles de la mer Adriatique pendant la Première Guerre Mondiale : enjeux et rivalités politico-militaires
Frédéric Le Moal

13 mars 2022

Le transport de l'Armée Serbe de Corfou à Salonique 1915 1916 Mission française Serbie

Le transport de l'Armée Serbe de Corfou à Salonique

On a déjà évoqué Corfou et les villas impériales dont l'une sera transformée en hôpital français... et qui accueillera les Serbes



Le transport de l'Armée Serbe de Corfou à Salonique en Avril - Mai 1916 est une opération peu connue dont les conséquences furent considérables. En voici quelques éléments.

Octobre 1915 sous les attaques convergentes des armées Austro-Allemandes et Bulgares les armées Sorbes ont du céder partout. Nich, Uskub, Monastir sont successivement occupés: c'est l'invasion.

Cachet serbe cyrillique 
Les premiers éléments serbes arrivent vers le 15 décembre sur les cotes de l'Adriatique, à Soutari, à Durazzo et plus au sud dans la région de Valona. Restes lamentables d'une armée magnifique: "nombreux étaient les hommes qui n'avaient pas d'armes, tous paraissaient à bout de forces; véritables cadavres ambulants ils avançaient péniblement maigres, haves, l'air morne, le teint terreux, l'oeil éteint: " (Boppe, Ministre de France à Belgrade. "A la suite du gouvernement Serbe.")

le roi Pierre et le princeAlexandre
Le 17 décembre 1915 le Prince Alexandre régent de Serbie adresse par T.S.F. au général Joffre un long et émouvant télégramme :
" l'unique moyen de salut de l'armée est de la transporter par mer dans une région où elle puisse se réorganiser en sécurité_si on ne rend pas possible le départ d'ici au moyen de bâtiments de transports et si on ne fait pas venir dans un délai de deux à trois jours de quoi manger, il me serait très douloureux de constater que la catastrophe terrible et imméritée de nos troupes qui se trouvent au Nord de l'Albanie est imminente...."

La Mission Militaire Française.

TRESOR ET POSTES  *504*
Le 13 Décembre 1915 le gouvernement Français décide l'envoi d'une mission militaire auprès de l'Armée Serbe; elle doit : 
a) examiner la situation réelle de l'armée Serbe au point de vue des effectifs, du matériel de toute nature et de l'état moral.

b) apprécier dans quelle mesure la réorganisation pouvait être immédiatement entreprise, en déterminer les conditions et rechercher où et comment elle pouvait être menée à bien.

c) proposer en conséquence le plus tôt possible toutes mesures utiles....
(Ordre de mission du Ministère de la Guerre du 13/12/15).


Cette mission sous les ordres du général de division De Montdésir comprend dix officiers et le personnel subalterne nécessaire. Elle arrive à Brindisi le 18 Décembre 1915.

Le temps presse - Le Gouvernement Français décide alors de transporter les autorités serbes à Aix en Provence, les civils en Corse, l'armée en Tunisie. 




Les mouvements sont déjà commencés quand le 5 janvier 1916 les Alliés prennent la résolution de faire l'évacuation à Corfou, malgré la Grèce.

L' Ile de Corfou est occupée le 9 janvier 1916 par un détachement de chasseurs alpins transporté sur les croiseurs: 

"WALDECK-ROUSSEAU", "EDGAR-QUINET", "ERNEST-RENAN", "LAVOISIER", "d'ESTREES".










Les travaux d'installation commencent aussitôt. Les autorités grecques protestent pour la forme mais ne créent pas de difficultés réelles. (Rapport du C.E.C. stu Ministre du 25-1-16).

On peut recevoir les Serbes à partir du 15 Janvier. Le 17 "Le VERDON" débarque quelques isolés. Le 18 le premier transport amène 1200 soldats. Dès lors les arrivées sont régulières et dans les premiers jours de février on évacue plus de 15.000 hommes par jour. Le 18 février 1916 le transport de l'armée Serbe est terminé, 136.000 hommes ont été évacués - (Rapport de l'amiral de Gueydon au Ministre du 19-2-16).

La remise sur pied de cette armée faite d'hommes malades ou défaillants ne connaît pas d'arrêts.

On fait venir du bois pour chauffer les bivouacs. On bâtit des fours à pain. On distille de l'eau sur le

"SHAMROCK" ; on amène l'eau des sources dans les bateaux citernes.

La Marine fait l'admiration de tous par ses facultés d'improvisation.

Le service de santé - militaire et maritime - se multiplie contre le choléra et la fièvre typhoïde. En Février il y a 120 décès par jour; fin Mars il n'y en a plus que 30.

A coté de la remise sur pied des troupes la réorganisation proprement militaire est poussée parallèlement ». Quelques extraits de la correspondance échangée entre Corfou, l'Armée Navale et Paris marquent les étapes de l'oeuvre entreprise.

Le 15-1-16 l'Amiral Dartige du Fournet, C.E.C., dans son rapport de quinzaine dit de l'Armée Serbe: c'est un spectacle impressionnant de misères humaines."

Le 2 Février le Général de Mondésir télégraphie au Ministère de la Guerre: " à Corfou malgré de grandes difficultés la situation s'améliore grâce à l'entente parfaite entre la mission et la marine.".

Le 24 Mars, le C.A. De Gueydon dans un rapport au Ministre rend compte: " la réorganisation de l'armée Serbe est merveilleuse. Certains régiments sont splendides.".

Ainsi de débris malades et épuisés la France avait fait, en deux mois, une armée solide et consciente do sa valeur. Sans doute à ce qu'on a nommé "La Résurrection de l'Armée Serbe" beaucoup avaient collaboré - Les bâtiments italiens avaient assuré le ravitaillement de la cote albanaise et le transport d'Albanie à Corfou. La British Adriatic Mission avait mis en état les routes et les ponts le long de la cote et aidé au glissement de l'Armée de St. Jean de Lédua jusqu'à Valona.

Liaisons.

Nous avons vu réaliser la liaison entre les divers échelons de commandement.


Les liaisons entre les éléments mobiles du dispositif de protection demandent des soins spéciaux. Le 13 Avril le chef de la division des patrouilles écrivait au Commandant Violette: "pour que le transport serbe puisse être protégé dans de bonnes conditions il faut une entente et une coordination des efforts absolue entre Corfou, Argostoli et Milo. La liaison par T.S.F. est capitale. Tant que je n'aurai pas à Argostoli un bâtiment muni d'un poste puissant je devrai passer par l'intermédiaire du "WALDECK" pour correspondre avec vous. 

Vous devrez donc faire veiller par la "FOUDRE" avec une attention particulière les signaux de Corfou. Je ferai signaler à l'avance par Corfou à Milo les noms et vitesses des bâtiments partant et les heures prévues où ces départs ont lieu. Par ailleurs les bâtiments d'escorte me signaleront par échelons les heures où ils prennent ou sont sur le point de quitter l'escorte. Je compte faire établir à cet effet un code simple."


Ce code avec les indicatifs d'appels proposés pour les chalutiers, les horaires etc.... est envoyé pour approbation au C.E.C. le 14 Avril.

L' organisation du réseau est la suivante:

Mais immédiatement la liaison avec L'"HELENE" se montre précaire et l'on fait venir l'"ERNEST-RENAN" à Argostoli le 15 avril. Puis d'autres raisons ayant motivé la présence de la "FOUDRE" à Argostoli, on fait venir le "GAULOIS" à Milo le 20 Avril et la "FOUDRE" à Argostoli le 22 Avril.

Cette organisation subsistera jusqu'à la fin de l'opération.

Le secret de l'opération.


Il importait de s'entourer du secret nécessaire.Dans un rapport au Ministre, le 23 Mars 1916, l'Amiral De Guèydon disait: "Corfou regorge d'espions. De larges arrestations sont nécessaires; elles seront faites ce soir..... " Les consuls d'Allemagne et d'Autriche sont expulsés.Notre attaché naval à Athènes signale au C.E.C. que les ministres d'Allemagne et d'Autriche s'intéressent particulièrement aux transports serbes et s'efforcent de recueillir des renseignements.

A Corfou les mesures prises sont draconiennes : "tout envoi de télégramme de Corfou est interdit. Les personnes qui désireraient cependant télégraphier pour des motifs pressants doivent exposer leurs raisons à la Mission française qui accorde ou refuse le droit de télégraphier et en tout cas rédige elle même le télégramme." (Note du Commandant Vandier au C.E.M. de l'Armée Navale.)

Les précautions intérieures ne sont pas moins strictes. Il y a un chiffre spécial pour l'affaire serbe. Les instructions aux subordonnés sont données au dernier moment; c'est ainsi que le Commandant Violette réunit les Commandants de ses chalutiers à 23 heures au reçu du télégramme d'exécution du chef de division.

Les Ministres ennemis à Athènes semblent croire au passage par Patras et Corinthe, des instructions sont données pour essayer de propager et d'affermir le bruit.

Il est certain que les Austro-Allemands connaissent les préparatifs du transport, puis la date approximative de celui-ci, mais il n'est pas prouvé qu'ils aient eu des renseignements précis sur la solution adoptée. Le Commandant Sokol de la marine Austro-Hongroise prétend même que des informations sures firent défaut à son amirauté.

Le transport de l'armée serbe de Corfou à Salonique en 1916 / L. V. Fauve

12 mars 2022

Frégate ALSACE VSPID 11404

Frégate ALSACE VSPID 11404



**VSPID 11404** LA POSTE  ** 00100 HUB ARMEES**

La guerre déclenchée par la Russie contre l’Ukraine constitue un risque majeur pour la sécurité de l’Europe. Bien qu’elles ne soient pas directement impliquées dans cette guerre, les armées françaises sont directement concernées, en particulier dans le cadre de nos participations à différents dispositifs dissuasifs et défensifs des pays du flanc Est de l’OTAN.



Dans cette perspective, le groupe aéronaval est pleinement engagé dans le renforcement de la solidarité stratégique qui est au fondement de l’Alliance Atlantique et adopte, en toutes circonstances, une posture défensive, réactive et non agressive. Cette nouvelle phase de la mission CLEMENCEAU 22 illustre les capacités de réactivité, de polyvalence, de mobilité et d’endurance du groupe aéronaval, déployé en Méditerranée depuis le 1er février.



Depuis le 1er février 2022, le Groupe aéronaval (GAN), composé autour du porte-avions Charles de Gaulle, est déployé en Méditerranée dans le cadre de la mission CLEMENCEAU 22, pour contribuer directement à la sécurité de l’Europe.

 La Frégate multi-missions aux capacités de défense aériennes renforcées (FREMM-DA) Alsace apporte également son soutien à l’opération.



11 mars 2022

Martinique Fort de France Fort-Saint-Louis station navale France Libre amiral Robert

Martinique La Marine au Fort Saint-Louis

En 1640 la construction d'un fortin, au fond de la baie de Fort-de-France est décidée pour protéger le carénage des navires. Les travaux s'achèvent en 1672 sous l'impulsion du gouverneur de Baas. Un fossé isole le fort de la ville. En 1681 la vie s'organise autour de l'implantation martiale de Fort Royal. 

En 1762 il devient le Fort de la République pour prendre enfin le nom de Fort-Saint-Louis en 1802. 


En 1973 l’ouvrage est classé monument historique, première protection en Martinique. Le Fort Saint-Louis est un site chargé d’histoire et un lieu emblématique de la Martinique. 

Occupé par les forces armées aux Antilles dans les années 1950, il abrite depuis 1998 la base navale de Fort-de-France chargée de l’accueil et du soutien des bâtiments de la Marine nationale stationnés aux Antilles ou de passage dans le port (soutien portuaire, soutien logistique, soutien de l’homme). Sous l’autorité de l’amiral – commandant supérieur des forces armées aux Antilles, elle participe à son niveau, aux opérations militaires, opérations de secours d’urgence et missions permanentes de souveraineté conduites par l’ensemble des forces armées aux Antilles (protection des intérêts français, action de l’état en mer, lutte contre le narcotrafic…).



LES ANTILLES FRANÇAISES SERONT DEFENDUES
«LES ARMES A LA MAIN »

Vichy, 7 Janvier. L'amiral Robert, haut commissaire de France pour les Indes occidentales françaises, vient de publier une déclaration au sujet de la Martinique, déclaration dans laquelle il met en relief qu'il a été chargé par le gouvernement français de défendre les Indes occidentales françaises. les armes à la main s'il le fallait, contre toute puissance qui tenterait de pénétrer en territoire français.




De 1940 à 1943, «l’île aux fleurs» est administrée d’une main de fer par l’amiral Robert, soutenu – puis diabolisé – par le gouvernement américain. Ce pétainiste convaincu finira par être chassé du territoire par une population exsangue et affamée.


Ils chargent alors un officier de marine, l’amiral Georges Robert (1875-1965), de la transmettre sur-le-champ au président de la République Albert Lebrun (1871-1950), opposé à l’armistice, donc au maréchal Pétain. Quelques semaines plus tard, c’est le coup de théâtre. Robert, ce fonctionnaire de l’armée en poste depuis septembre 1939 en Martinique, finit par se rallier officiellement au régime de Vichy. Avec l’aval du gouvernement américain qui soutient alors Pétain, l’amiral de 64 ans, proche de l’Action française, mouvement nationaliste et royaliste d’extrême droite, met l’île au pas.


Pour les seuls mois de mars et avril 1941, la police décortique le contenu de 15 767 courriers personnels ! Au sein de la Sûreté, on utilise des méthodes brutales : des opposants sont pourchassés, voire torturés. En deux ans et demi, 83 condamnations à mort par contumace sont prononcées. Les récalcitrants sont internés au camp de Balata, à une dizaine de kilomètres de Fort-de-France où les sanctions pleuvent à tout-va.


La Guyane et la Guadeloupe ont basculé dans le camp gaulliste. En Martinique, la population a faim mais l’entourage militaire et politique de Robert réquisitionne une grande partie des vivres pour lui. La colère gronde. Le 24 juin, sous l’impulsion de Victor Sévère (1867-1957), ancien maire de Fort-de-France avant l’Occupation, et d’Emmanuel Rimbaud, un béké, une grande manifestation se tient à Fort-de-France, aux cris de «vive la France, vive de Gaulle !». 

L’amiral fait arrêter les meneurs le lendemain. La conséquence est immédiate. Le 29, à l’appel du Comité gaulliste, des dizaines de milliers de Martiniquais descendent dans la rue. Dans le camp de Balata, dirigé par le lieutenant Ranvoisé, le commandant Tourtet, à la tête de neuf compagnies, se mutine. 

Latécoère LV Paris et croiseur Emile Bertin
L’amiral Robert, qui menace de tirer sur les militaires, renonce. Protégé par ses marins, il se réfugie sur le croiseur Emile-Bertin et négocie avec les Américains ce qu’il appelle un «changement d’autorité». Le 14 juillet, après d’âpres négociations avec Washington, Henri Hoppenot (1891-1977), le délégué du Comité français de libération nationale peut enfin proclamer le ralliement de la Martinique à la France libre.

PHM Commandant Blaison TANGER MED25 Maroc EUNAVFORMED IRINI

TANGER MED25 PHM Cdt Blaison  Le 23 avril 2025, le patrouilleur de haute mer (PHM) Commandant Blaison a appareillé de Brest dans le cadre de...