Sous-marin CIRCÉ Cattaro Kotor torpillage 1918
L’Adriatique, mer pratiquement fermée, partagée entre plusieurs souverainetés politiques et divisée ethniquement, n’en constitue pas moins un enjeu majeur de la Grande Guerre. Ses îles et ses ports possèdent en effet une valeur géostratégique, politique et nationale des plus précieuses. Même si les opérations navales y sont très réduites, les rivalités politico-nationales s’exacerbent autour du futur partage entre Italiens et Yougoslaves, ce qui complique passablement les divers plans militaires et entretient un état de tensions redoutables dans le camp de l’Entente. Frédéric Le MoalLe commandement français, en charge des opérations navales en Méditerranée, désire neutraliser la flotte austro-hongroise au plus vite, mais il se heurte à une stratégie ennemie plus proche de la guérilla maritime que de la grande bataille décisive et qui s’appuie sur la possession des ports dalmates, principalement de Cattaro. C’est à partir de ce port que la flotte austro-hongroise, et notamment ses sous-marins, agissent et empêchent les navires français de s’engager en profondeur dans l’Adriatique, en gênant le ravitaillement du Monténégro par Antivari.Il y a six mois, nous reproduisions ici quelques réflexions d'un officier en vue de l'emploi des sous-marins contre les sous-marins. L'idée nous avait paru bonne à retenir; nous l'avions accueillie d'enthousiasme. C'était au lendemain de mauvaises journées où des sous-marins ennemis avaient pu couler impunément, pendant huit ou dix heures consécutives, en se maintenant en surface, une vingtaine de caboteurs et de bateaux de pêche, dans l'estuaire d'une rivière. Ils s'étaient installés tranquillement le matin, avaient fait des « ronds dans l'eau », canonnant les bateaux qui paraissaient, plaçant des bombes sur les barques de pêche. Si un de nos sous-marins était arrivé sur ces entrefaites en plongée, il eût pu torpiller le sous-marin ennemi avecla plus grande facilité. Mais on n'y avait pas encore songé...
Nous devons saluer avec admiration et enthousiasme le brillant fait d'armes de notre Circé. Ce merveilleux résultat n'a pas été obtenu sans fatigues excessives, sans beaucoup de ces veilles interminables qui souvent usent les plus belles énergies et viennent à bout des plus grands courages. Honneur donc aux braves du Circé !
Duel de squales
Le 24 mai 1917, l’aurore trouva le sous- marin Circé en croisière dans l’Adriatique, devant celte rade prodigieusement hérissée de défenses naturelles appelée les Bouches de Cattaro, et où les escadres autrichiennes avaient établi leur position centrale...
Ce sous-marin jaugeait 350 tonneaux en surface, 490 en plongée; son rayon d'action était de 1.800 milles à 9 nœuds. Son équipage comportait vingt-quatre hommes en tout, et son armement, six tubes lance-torpilles.
Au moment précis où la montre du bord pique les heures, le lieutenant de vaisseau, toujours penché sur la glace du périscope, réprime un cri de surprise. Ce point sur l’eau... au delà du torpilleur, ne serait-ce pas un sous-marin ?
La Circé va-t-elle enfin trouver un adversaire digne d’elle ? Mais ne seraient-ce pas deux adversaires à la fois ? Rapidement, Cambourg inspecte son monde. Chacun est à son poste. Au tableau de plongée, le pilote chargé de la navigation sous la mer est flanqué de son aide, tenant les barres de plongée. Le timonier conduit la route en surveillant son gyroscope. Un homme est aux manettes de départ des torpilles, un autre aux transmetteurs...
la suite sur le site BNF Gallica
Le 20 septembre 1918, le sous-marin CIRCÉ est torpillé par le sous-marin autrichien U-47 devant Cattaro à 7 milles du Cap de Rodani.
Seul survivant, le commandant en second, enseigne de vaisseau LAPEYRE qui était de quart sur le pont, est fait prisonnier.
Le Lieutenant de Vaisseau VIAUD Henri sera décoré de la Légion d'Honneur et de la Croix de Guerre et sera cité à l'Ordre de l'Armée de Mer
Caractéristiques du navire
La Circé (Q47) est lancée le 13 septembre 1907. Premier navire d'une classe de deux (La Calypso (Q48), lancée le 24 octobre 1907).
Conçue d'après des plans de Maxime Laubeuf. Réalisée par l' Arsenal Toulon.
Déplacement : 351 tonnes en surface, 491 tonnes en plongée, Longueur : 47,13 m, Tirant d'eau : 3 m .
Propulsion : 2 moteurs diesel Maschinen Fabrick (MAN) de 315 cv chacun, 2 moteurs électique Hillairet-Huguet 230 cv chacun - 2 hélices
Armement : 4 tubes de 450 mm à déclenchement - 2 tubes Drzewiecki de 450 mm
Déplacement : 351 tonnes en surface, 491 tonnes en plongée, Longueur : 47,13 m, Tirant d'eau : 3 m .
Propulsion : 2 moteurs diesel Maschinen Fabrick (MAN) de 315 cv chacun, 2 moteurs électique Hillairet-Huguet 230 cv chacun - 2 hélices
Armement : 4 tubes de 450 mm à déclenchement - 2 tubes Drzewiecki de 450 mm
Sources
Le Miroir O1-07-1917
Association des anciens élèves du lycée de Bordeaux - Livre d'or
BNF Gallica le sous-marin Circé manoeuvres navales 1913 à Toulon photographies de presse- agence Rol
Ports et îles de la mer Adriatique pendant la Première Guerre Mondiale : enjeux et rivalités politico-militaires
Frédéric Le Moal
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