13 septembre 2021

le naufrage du HILDA - la catastrophe de Saint-Malo 18-19 novembre 1905

le naufrage du HILDA - la catastrophe de Saint-Malo

Le poids des mots, le choc des photos  Novembre 1905, la tempête gronde sur les côtes de la Manche. Le "Hilda" dessert les ïles Anglo-Normandes et Saint-Malo au départ de Southampton. Ce qui est surprenant c'est la couverture photo de l'événement et les nombreuses cartes postales qui illustrent ce naufrage.




La catastrophe de Saint-Malo




L'émotion sur les côtes Le torpilleur Lancier sur le lieu du sinistre ce que raconte un des survivants - Les cadavres rejetés par la mer

Saint-Malo, 20 novembre.

Ce matin, quand le jour gris et pluvieux s'est levé sur la ville en deuil, tous les malouins qui pouvaient déposer de quelque loisir, se sont portés sur les remparts et sur le môle, comme s'ils pouvaient avoir espoir de voir quelque chose de l'affreux drame qui s'était déroulé dans la nuit de samedi dimanche à quelques kilomètres de la ville endormie.

Et tandis que les regards exploraient la mer, les commentaires d'aller leur train. D'après une version, le vapeur aurait été désemparé de son gouvernail, hypothèse bien invraisemblable, d'autant plus que les vapeurs anglais sont tous munis d'un gouvernail de rechange.

Une autre version dit que les capitaines anglais ont tellement confiance dans leur expérience et leur savoir faire, qu'ils ne se servent pas de la boussole, et qu'ils marchent d'après leur montre (?). C'est ainsi que le capitaine Gregory, qui avait fait plus de 3.000 fois la traversée de la Manche, avait tellement l'habitude des passes qu'il ne craignait pas d'entrer à St-Malo dans n'importe quel moment et par n'importe quel temps. C'cst ce qui fait que trompé par le brouillard, son bâtiment aurait été jeté sur les rochers des Portes, qui sont placés à droite en entrant à Saint Malo, et à gauche en sortant 

Cézembre à droite, la Pierre des portes à gauche, à gauche de la pierre, les Couillons de la porte

Cette passe n'a que 200 mètres de largeur. Le capitaine de l' Ada M. Howke, dit qu'en temps de pluie il a couvent observé un phénomène assez curieux La brume reflète l'éclairage des phares qui se trouvent pour ainsi dire, déplacés parfois à plus de 100 mètres. Est-ce un phénomène de ce genre qui a trompé le capitaine Gregory?

127 victimes

 Saint-Malo 20 novembre. 
Les familles des marchands d'oignons sont arrivées cette après-midi pour reconnaître leurs membres disparus. Leur douleur fait peine à voir. A Saint-Malo le nombre des morts portes à l'hôpital se monte à 5. Une salle a été aménagée spécialement pour les recevoir par le personnel de l'Hôtcl-Dieu. Nombre de journalistes de la presse anglaise et de la prcssc parisienne sont arrivés également. Parmi ires confrères so trouve un rédacteur du «Daily Mail » de Londres.

 Quant au nombre des victimes il est probable que nous les connaîtrons tous demain car le steamer Ella doit en apporter la liste officielle. Ce que l'on sait dès à présent c'est qu'il y avait à bord de l' "Hilda" 82 Français, 17 passagers anglais et 2 hommes et 2 femmes d'équipage, ce qui porterait d'après ces données le nombre des victimes à 127.

Parmi les victimes se trouvent. le colonel Fo1et, de Dinard, et sa femme; MGrindle, dont la femme et les cinq enfants habitent Saint-Enogat ;Mmc Butler, M. King, M. Sykes, Mme Kerby, veuve du général, qui habite Saint-Servan. On craint que leur fils ne soit également parmi les victimes.

 Le maire de Saint-Malo est venu, ce soir, exprimer à M. llamon, agent de la South. Western-Company, au nom de ses concitoyens, la part que la ville entière prend au deuil qui afflige tant de familles françaises et anglaises,

A la Compagnie South- Western


Nous nous rendons aux bureaux de la Compagnie rue Jacques-Cartier, puis sur les quais où nous trouvons M. Hamon, représentant de la Compagnie à Saint Malo. M. Hamon vient de recevoir une quantité de télégrammes émanant des familles inquiètes. Beaucoup arrivent de la Bretagne et de l'Angleterre. Une dépêche de Dinan notamment demande si un groupe de voyageurs composé de: MM. Ralph Kiny, Mansion House, Salisbury; Gaisfied, Dr Stanley et Miss Ingles sont parmi les survivants. Hélas malheureusement non. Tous les bâtiments de la Compagnie sont en berne. A neuf heures arrive le Laura D venu spécialement de Southampton avec les directeurs do la société du South Western. Des personnes en grand deuil se retrouvent sur les quais pleurant silencieusement. Le ciel semble être comme nous, dans le deuil et la tristesse, tellement il est sombre et brumeux,

Sur les lieux du sinistre


Le torpilleur de haute mer  Lancier , commandé par le lieutenant de vaisseau Devoir, se serait rendu sur les lieux  avec la second de l'"Ada", M. Barans, et tâcher d« ramener des cadavres et des épaves. Des ordres très sévères ont été donnés par les autorités maritimes afin de surveiller étroitement le rivage et d'empêcher les pilleurs d'épaves de dévaliser les morts, car presque toutes les victimes sont porteurs de sommes considérables: Le bruit court que quelques marchands d'oignons ont à eux seuls plus de 50.000 francs en or, produit de leur campagne en Angleterre. 50.000 francs, c'est beaucoup, mais il est certain qu'ils rapportaient des sommes importantes. Des remorqueurs sont allés hier avec la sous-préfet de Saint-Malo, M. Ottenheimer, M. l'administrateur de la marine da 1e cl. Potticr, le consul d'Angleterre, major Heuniker sur les lieux du sinistre.

 Le " Hilda" est coulé sur  La Pierre des Portes», un rocher en forme de triangle et se trouve placé comme sur un ber, il est ouvert en deux et on peut facilement pénétrer dans les chambres de l'avant à marée basse, D'api ùs l'enquête Lite par les autorités il a été reconnu que si le gardien du phare du Jardin n'a pas fait de signaux et n'a pas prévenu la terre c'est qu'il n'a rien soupçonné de la catastrophe. Le poste de Cézembre où il existe un téléphone n'a rien non plus signalé pour le même motif. Ce n'est que l' «Ada" qui allant à Southampton s'aperçut lc premier un malheur.

On critique beaucoup ce fait que le phare du la pierre du jardin ne soit pas encore doté d'une corne de brume comme le phare des Corbières près de Jersey. On s'étonne également que le phare du Jardin ne soit pas relié par le téléphone de Cézembre  avec la terre, Il serait cependant d'autant plus facile de l'installer que l'île est très voisine du phare. Enfin, c'est qui à cherche le moyen de prévenir de pareils malheurs.

Le récit d'un témoin

A l'hôpital


Saint Malo, 20 novembre. 
Nous sommes allés ce matin, à l'hôpital de Saint-Malo, avec plusieurs de nos confrères, venus tout exprès de Paris, interviewer les survivants de la catastrophe. Lorsque la soeur nous introduit dans la salle des malades, les malheureux sont réveillés, mais reposent encore. 

 Nous nous retirons dans une petite salle voisine pour leur permettre de s'habiller et bientôt les naufragés surviennent, avec de bonnes figures de bas Bretons. Nous nous inquiétons d'abord de leur santé. Ils ne sont pas, nous répondent-ils, encore revenus de leurs émotions mais cela va beaucoup mieux.

 Une religieuse leur apporte un bol de café bien chaud; on leur donna de nouveaux vêtements pour les empêcher d'avoir froid, et nous prouvons les interroger.


Tout d'abord, ils nous donnent leurs noms et qualités; ce sont: Tanguy Laot, 24 ans de Cléder (Finistère); Louis Roséc, de Plouzévédé 30 ans; Paul Marie Lepen, du Cléder; Olivicr Caroff, 22 ans, de Roscoff, Jean Louis Mouster, de la Feuillée (Finistère); tous les cinq employés au service de M. Louis Quilviger, marchand d'oignons, qui a péri dans tempête.
L'Anglais James Grustes, 48 ans, originaire du Dorsetshire, est marin chauffeur de l"Hilda.

Nous adressant plus particulièrement l'un des témoins de la catastrophe, voici le récit que nous avons recueilli de sa bouche:

«Nous étions partis de Southampton à 4 heures; déjà la mer était mauvaise. Vers le milieu de la traversée, un brouillard intense nous enveloppa complètement. L'on n'y voyait pas à quatre mètres devant soi et le second, M. Prorson, dut faire ralentir la marche du bâtiment. 

A huit heures, la brise d'Est vint à souffler en tempête et la neige se mit à tomber en gros flocons si denses, qu'à l'arrivée, l'on ne vit plus les feux du littoral du cap Fréhel et du phare du Jardin. Quelques instants encore avant la catastrophe, nous avions aperçu des bateaux pécheurs de Cancale, qui ne tardèrent pas à disparaître à nos yeux, enveloppés du des tourbillons d'eau et de neige; ils fuyaient là  voiles serrées vers le large afin d'éviter les dangereux brisants L'"Hilda» crut qu'il serait possible de renter à Saint-Malo...



Dinan, 20 novembre. La nouvelle de la catastrophe de l' « Hilda », apportée ce matin par 1' « Ouest-Eclair a produit une émotion intense parmi nos concitoyens et la colonie anglaise, plusieurs résidents anglais de Dinard et Dinan devant rentrer par le vapeur naufragé.

A la nouvelle parvenue télégraphiquement cc matin que 35 cadavres, dont 23 hommes, 10 femmes et 2 enfants avaient été découverts sur la plage de Saint-Cast, MM. Vassal, sous-préfet, Bayoar, procureur de la République, et Richert, capitaine de gendarmerie, se sont aussitôt transportés sur les lieux. M. L'Hermitte, premier adjoint, en l'absence de M. Ross, maire, actuellement à Paris, pour la réunion du comité de la fédération républicaine  , a fait mettreen berne le drapeau de l'hôtel de ville 





Le naufrage a fait 125 morts dont 65 Johnnies de Roscoff.

Mais voici le récit le plus circonstancié des évènements, fait par Olivier CAROFF :
“Maintenant, j'ai repris toute ma connaissance. Je vis et suis heureux de vivre. Le souvenir de la terrible nuit est un cauchemar. Je m'étais endormi à l'avant. J'ai soudain été réveillé par le froid. Je me suis levé. Il faisait nuit noire, on ne voyait pas à quatre mètres. Je marchais sur le pont. J'aperçus le Capitaine qui, sur la passerelle, donnait des ordres, “Sale temps” me dit un matelot ; nous devons être près de St Malo mais on ne voit pas le phare. Peu après il me sembla percevoir une lueur. Le phare du Grand Jardin est vert, blanc, rouge. Puis tout disparut ; on rentra dans l'ombre. La sirène du bateau sifflait avec rage, la cloche d'alarme sonnait. J'allais retourner me coucher quand un choc formidable se produisit.qui me renversa. Je me relevais et m'élançais vers l'arrière. Je me heurtais au mât et courus vers le bordage. Le navire enfonçait. Je grimpais au mât par les échelles.”
“ J'aperçus alors des gens qui courraient,, affolés, près de moi des hommes grimpaient, Je me pressais pour arriver le plus haut possible. Un craquement terrible, un bruit sourd, le milieu du navire disparut : le mât avant craqua et tomba. J'entendis des cris déchirants.”
" Sur le mât nous étions une vingtaine. De temps en temps, l'un de nous tombait. Le froid me gagnait. Combien de temps ai-je passé ainsi ? je ne saurais le dire. Quand le jour vint, j'aperçus de la fumée, une masse noire, c'était l'ADA : la VIE! Le contremaître MOREL arriva avec des matelots 
une embarcation. Je ne me souviens plus que de mon réveil, l'hôpital, dans des draps chauds. Ce matin seulement, je me suis rendu compte que JE VIVAIS !




Au matin du 19 novembre, les sauveteurs vont retrouver 6 survivants, un membre d’équipage et 5 Johnnies sur les 70 embarqués. Des hommes qui, en s’accrochant à la mature, ont réussi à ne pas tomber dans la mer glacée. Car le bateau transportait une majorité de Roscovites et d’habitants des communes alentours partis vendre leurs oignons rosés en Angleterre. Ils rentraient au pays, leur mission accomplie.
Le lendemain, 69 corps dont celui du capitaine seront retrouvés sur la plage de Saint Cast. Pendant un mois, la mer ramènera corps et débris de bois sur toute la côte.





Sources 
Gallica BnF
L'ouest-Eclair 21 novembre 1905


12 septembre 2021

Humour dans le carré Donec : histoire du bon vieux temps

 Donec : histoire du bon vieux temps


Bonjour la compagnie,

Autour de moi l’humeur est à l’orage, et tous regrettent le bon vieux temps où l’honnêteté régnait à tous les étages, les épouses étaient fidèles et  les  maris attentionnés.

Pourtant en ces temps anciens, vers 1914 nous avons pu constater quelques fâcheux dérapages aux conséquences souvent fatales.

Qui se souvient aujourd’hui de  l’édifiante affaire du Salmson-Moineau ?

René Moineau est un ingénieur jamais à court d’idées, passablement débrouillard et prêt à tout pour faire avancer ses affaires. Pilote il participe à de nombreuses expérimentations sur les Breguets qui participent aux éliminatoires de la coupe Schneider. En 1914 la guerre éclate et le voilà au camp retranché de Paris.

Il intègre alors la société Samson qui produit les moteurs d’avions qui vont faire sa fortune. Pourtant une étape reste à franchir, la réalisation d’un véritable avion ; les Allemands de leur coté ne sont pas restés inactifs et envoient sur  le front leurs Fokkers « Eindecker » qui sont équipés d’une mitrailleuse tirant à travers le disque de l’hélice et qui mettent à mal nos antiques Voisins.

Plein d’imagination René Moineau  va concevoir une étrange machine dont le moteur installé dans la carlingue va actionner deux hélices.  Sur l’avant installé dans un balcon le mitrailleur est  prêt à en découdre.  Le même équipement est installé sur l’arrière. Malheureusement la machine est trop lourde, son moteur chauffe, et elle plafonne à 120 km /h ce qui en fait l’appareil le plus lent de sa génération. C’est le genre d’avions que tous les pilotes exècrent surtout s’ils doivent affronter la chasse allemande.  Les services-techniques de l’armée demandent s’il est bien raisonnable de commander ce monstre.



Pourtant une commande est officialisée le 18 novembre 1916. Commande hors de prix puisque proposée à 75 000 francs quand le Caudron R.IV se négocie à 35 000 francs. 105 modèles sont pourtant commandés.
Inutile de vous dire que de nombreux accidents assombrissent le tableau, en huit mois 31 tués, disparus, prisonniers ou blessés. L’atterrissage c’est quitte ou double. Engagé dans le secteur du chemin des dames son activité opérationnelle ne durera pas.

Mais comment une telle machine a pu être acquise par l’armée ? La seule explication que nous pouvons admettre, c’est la corruption des décideurs publics par le constructeur. Ajoutons qu’est entré dans la boucle un personnage sulfureux : Charles Humbert. Il  saura  se tirer des situations les plus abracadabrantesques  ses co-accusés étant eux condamnés à mort (affaire Bolo Pacha). Humbert est un sénateur très influent, membre de la toute-puissante commission sénatoriale des armées. Il n’hésite devant rien, le chantage ou la prévarication intervenant dans les commandes militaires et ramassant sa petite commission au passage.
En 1919 l’affaire Samson éclate,

 On découvre par exemple qu’il à tenté en 1912 d’obtenir une commission de 250 000 francs pour défendre en commission d’achat le « Flyer » de Wilbur Wright. Celui-ci refusera mais visiblement le motoriste Samson n’a pas les mêmes scrupules. Un arrangement est même trouvé qui permettra à Humbert de faire un lobbying effréné, de multiplier les éloges du constructeur dans son journal et de bien beurrer ses épinards.

Pourtant dans les différents procès auxquels il devra répondre l’affaire des Salmson-Moineau n’est jamais évoquée. Pourtant il y avait fort à parier que le bon sénateur avait su donner le coup de pouce au bon moment.

Ainsi nous pouvons dire : « c’était pire avant ! »

A bientôt pour de nouvelles aventures

Donec

Sur la peau de bouc : « Avoir profité du mal de mer de ses camarades pour boire toutes les rations de vin et ivresse légère ».

Les mots du Général :
La reddition du commandant des forces allemandes à Paris achoppe sur l’opposition des troupes F.T.P. En désespoir de cause, Leclerc décide d’appeler le Général.
  • Mon général, j’ai un problème avec Rol-Tanguy…
  • Qui est ce Rol ?
  • Le chef des F.F.I. Mon général.
  • Et alors,
  • Et bien Rol-Tanguy ne veut pas que…
  • Ecoutez Leclerc, votre Rol, tout F.F.I.  qu’il est c’est un civil  non ? C’est un Français, non ?
  •  …
  •    Bon, et bien… Foutez -le à la porte !                                                                                                                                                                                                                                                                    

11 septembre 2021

Torpilleurs Cuirassé Patrie - Ecole des Torpilleurs Bal - 28 mars 1921

Torpilleurs Cuirassé Patrie - Ecole des Torpilleurs Bal - 28 mars 1921



Journal officiel de la République française. Lois et décrets 05 avril 1886
Enfin tous, marins et mécaniciens, constitueront une réserve qui, en temps de guerre, fournira un complément sérieux d'équipage aux bateaux-torpilleurs.

DANS LES EAUX TERRITORIALES


En ce qui concerne les écoles de la Méditerranée le cuirassé Courbet est affecté à l'école do camionnage à la place du Diderot Le Patrie dont l'installation a nécessité des travaux Importants conserve son affectation actuelle. Aucun changement n'est apporte aux Ecoles de l'Océan.


Dans les flottilles d'arrondissement des groupes d'avisos, de torpilleurs et de dragueurs sont armés a effectifs complets et immédiatement disponible les autres bâtiments de ces types sont simplement gardiennes.


Chaque escadrille des sous-marins comprend quatre bâtiments à affectifs complets et et un groupe armé à demi effectif.
Les bâtiments en réserve placés dans chaque port sous les ordres des majors généraux sont repartis en 3 catégories a) bâtiments en réparation ou en refonte placés en réserve normale au en réserve spéciale cette catégorie comprend les navires ex-ennemis jusqu'au moment de leur entrée en armement pour essais b) bâtiments en réserve spéciale c) bâtiments désarmées

10 septembre 2021

Toulon revue navale 11 juillet 1976 PA CLEMENCEAU Valéry Giscard d'Estaing Baie des Anges

Toulon revue navale 11 juillet 1976 


Une grande journée pour la Marine ! Toute la France en vacances au balcon de la Côte d'Azur pour applaudir la flotte, l'Aéronautique navale, les sous-marins. A bord du Clemenceau, le Président de la République, M. Valéry Giscard d'Estaing, proclame :


« Il est important, pour les Français, de savoir qu'en Méditerranée, à part la flotte soviétique et la flotte américaine, c'est la flotte française qui a les moyens les plus puissants et qui, en même temps, se trouve dans un bon état d'entraînement. »

De cette grande journée, que des millions de Français ont suivie à la télévision, retenons quelques images.


Le Clemenceau à l'ancre semble occuper toute la rade de Villefranche. Autour de lui une poussière de yachts, de cabin-cruisers, le chris-craft. Du ciel Super Frelon et Alouette débarquent les journalistes puis les personnalités. L'Amiral Joire-Noulens, Chef d'Etat- Major de la Marine, le contre-amiral Ménettrier, commandant les porte- avions et l'aviation embarquée, le capitaine de vaisseau Capelle, commandant le Clemenceau, accueillent les ministres, M. Yvon Bourges, le général Bigeard puis le premier-ministre, M. Jacques Chirac. 


L'équipage en tenue blanche entoure le pont d'envol comme une corolle. Le canon tonne pour M. Giscard d'Estaing qui arrive en vedette. La marque présidentielle monte au mât du Clemenceau. Une « Marseillaise », lente mais allègre, immobilise tout le monde puis le Président gagne la passerelle et le Clemenceau majestueux sort de la rade.



Le rodéo de la baie des Anges

A 11 h 16, l'étrave du porte-avions apparait dans la baie des Anges. Promenade des Anglais, plages et balcons affichent complet. On assure que pas un galet n'est resté inoccupé. Cependant une brume légère, un ciel pâle, gênent les spectateurs du rivage. Par contre sur l'eau c'est un festival, un rodéo de plaisanciers. Les efforts de la gendarmerie maritime pour contenir autour du Clemenceau les petits bateaux sont aussi vains que méritoires. Aucun accident cependant n'est à déplorer. Il y a un Dieu pour les plaisanciers de la baie des Anges. Parfois un cabin-cruiser chargé de jolies filles défile à contre-bord et les « Cols Bleus » exécutent un tête gauche très réussi...

Le Président arrive à bord du « Clemenceau ».

Le défilé

Mais le défilé commence. A babord, tout près, le Suffren conduit l'escadre. Le vice-amiral d'escadre Tardy a sa marque sur la belle frégate lance- missiles dont le radôme brille au soleil. Le croiseur Colbert du commandant Cahuac a grande allure. En fin d'année, il renforcera l'escadre de la Méditerranée dont il deviendra le navire-amiral. Dans le ciel, les Bréguet-Atlantic annoncent le défilé aérien ; venant de la base d'Hyères, les Alizé, les Crusader, les Etendard, passent au-dessus de la ligne de file des bâtiments.


Du Clemenceau on admire particulièrement les deux frégates anti-sous- marines Tourville et Duguay-Trouin. bâtiments comptant parmi les plus récents et les plus réussis de notre Marine. Venus de l'Atlantique pour la revue navale, ils sont le fer de lance de notre escadre de Brest. Leur armement anti-surface et anti-sous-marin, leur équipement de détection, leur SENIT très sophistiqué, leur stabilité, en font des bâtiments remarquables et redoutables.
Le « Suffren » précédant le « Colbert » mène le défilé et passe le long du « Clemenceau »
  

Les Breguet-Atlantic ouvrent le défilé aérien.

Derrière viennent nos vieux amis de l'escadre toulonnaise, les excellents escorteurs anti-sous-marins Guépratte, D'Estrées, La Galissonnière, puis le Tartu et le Jauréguiberry. Les escorteurs rapides Le Provençal, L'Agenais, Le Béarnais, et Le Vendéen précédent les petits dragueurs Laurier, Camélia, Muguet et Gardénia.


du Président de la République

J'adresse mes félicitations au commandant en chef pour la Méditerranée, aux commandants, aux états-majors et aux équipages des unités qui m'ont été présentées au cours de la
Revue navale du 11 juillet.

Je leur exprime ma satisfaction et les assure de la confiance de la France.



Du premier ministre

Je tiens à joindre mes félicitations à celles que vous a adressées le président de la République à l'issue de la Revue navale du 11 juillet. La parfaite présentation de bâtiments des surface, des appareils de l'Aéronautique navale et des sous- marins témoigne de la qualité de tous les personnels de la Marine.

Sources 

Cols Bleus

Gallica BnF

08 septembre 2021

Dragueurs Côtiers MSC-60 Dites le avec des fleurs

Dragueurs Côtiers 

En été sur tout le littoral français on rencontre des dragueurs côtiers... on va en évoquer quelques uns...










Les MSC-60 (Mines Sweeper Coastal 60) sont une classe américaine de dragueurs de mines côtiers dont la conception remonte au début des  années1950. Plusieurs dizaines d’exemplaires sont encore en service en 2004 au sein de plusieurs marines.


L'Acacia est le premier des 36 dragueurs côtiers MSC 60 aux noms de fleurs cédés à la France dans la cadre du Pacte d'Assistance Mutuel (PAM), construits en pin d'Orégon sur la côte ouest des USA . Suivront l'Acanthe, l'Aconit etc...



 Draguer les champs de mines éventuels devant une force navale d'intervention et de débarquement. (Draguage à priori)
Neutraliser les mines (dont certaines datent de la première guerre mondiale) dans les eaux côières, les chenaux d'accès aux ports et les estuaires des fleuves. (Dragage à postériori)
Les dragueurs travaillent en formation de plusieurs bâtiments. Une première formation drague et coupe les orins des mines à contact. Une seconde suit . Elle influence et fait exploser les mines magnétiques et acoustiques.
La dragage mécanique ne se pratique que de jour.
le dragage à influence peut se pratiquer de jour comme de nuit..


Ces bâtiments ont été également utilisés en patrouilleurs pour la suveillance des côtes d'Afrique du Nord pendant la guerre d'Algérie, aussi comme bateaux école dans les années 70..
Déplacement lège : 300 tonnes
Vitesse maximale : 13 N


Historique : Arrivé à Brest de la côte ouest des USA en Juin 1953 Intégré à la 2ème Esdra à Brest . Participe à de nombreux exercices de l'OTAN , Mis en cocon à Bizerte Tunisie Réarmé Mars1956 et intégré à la 33ème Didra à La Pêcherie Bizerte il effectue avec quelques autres du même type des patrouilles (SURMAR) le long des côtes Tunisienne et Algérienne (recherche trafiquants d'armes alimentant le FLN ) Participe au débarquement de Suez 6 Novembre 1956 Retour pour patrouilles en Tunisie fin 1956 jusqu'en 1958...








PHM Commandant Blaison TANGER MED25 Maroc EUNAVFORMED IRINI

TANGER MED25 PHM Cdt Blaison  Le 23 avril 2025, le patrouilleur de haute mer (PHM) Commandant Blaison a appareillé de Brest dans le cadre de...