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08 décembre 2017

humour dans le carré par Donec Paris Pékin course automobile 1908

Bonjour à tous,


Les Français ont une haute idée du génie de leur race, malheureusement cette modestie leur joue parfois des tours.

La course Pékin Paris de 1908 en est un bon exemple. Ce raid, le premier du genre est du à l’initiative du journal le « Matin » mais tous y voient la main du Marquis De Dion. Son objectif est de révéler à la face du monde la supériorité de l’industrie automobile française et de ses productions.




S’il y eu 45 inscriptions ce sont seulement cinq courageux qui s’élanceront de Pékin pour la grande aventure. Il y a L’Itala du Prince Scipion Borghese monstre de 7 L de cylindrée, deux De Dion Bouton, la Spyker Hollandaise de Charles Godard et un tricycle incertain, le mototri Contal de Pons. La notion de compétition passe au second plan remplacée par l’entraide et la convivialité entre participants.

Le prince Scipion Borghese, condottière et grand seigneur a tôt fait d’imposer aux autres un rythme qu’ils ne peuvent suivre et s’échappe.

La Spyker tombe en panne d’essence, les De Dion qui pouvaient la ravitailler l’abandonne à son sort. L’équipage attendra les secours une journée en buvant l’eau du radiateur par une température de 45°. Le plein fait, il mène un train d’enfer et rattrape les Français. A Irkoutsk Le Condottière a deux jours d’avance sur ses concurrents, il affronte la boue, les marais, les ponts de bois qui s’écroulent, suit les rails du Transsibérien, contourne le lac Baïkal.


La Spyker donne ses signes de fatigue, la magnéto rend l’âme et la transmission ne vaut guère mieux. Incapable de poursuivre, Godard télégraphie à l’usine, et rapatrie la Spyker à Tomsk pour la réparation. Celle-ci effectuée c’est comme un fou qu’il rattrape son retard en roulant 24 heures d’affilées. En deux semaines il a parcouru la même distance que Borghèse en deux et les De Dion en cinq.

Mais c’est le Prince qui triomphe à Paris 62 jours après le départ de Pékin, accueilli par un orchestre juché sur l’impérial d’un autobus.

Les trois autres concurrents se sont rejoints et leur fraternité retrouvée, naviguent de conserve. Pourtant au passage de la frontière allemande la Spyker est arrêtée. Godard se retrouve au poste de police. Les autorités lui reprochent indélicatesses et dettes qu’il aurait commise. Il risque 17 mois fermes. Ses frasques n’expliquent pas tout. Nous devons y voir l’œuvre du Marquis déjà humilié par l’arrivée de l’Itala. Comment accepter en plus une deuxième place pour la Spyker (supérieure aux De Dion par ailleurs).

Mais la marque néerlandaise ne s’en laisse pas compter et délègue son pilote d’sine pour terminer la course. Naturellement il rattrape les Français, les double mais beau joueur en vue de l’arrivée leur laisse prendre les deuxième et troisième places.

L’humiliation du pauvre marquis est totale d’autant que Godard est relâché quelques heures plus tard.

Nous sommes le 30 aout 1907 le Pékin-Paris est terminé, la légende commence.

A la semaine prochaine

Donec

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