Terre Adélie 14 11 2022
Construite dans les années 1950, la vétuste station polaire Dumont-d’Urville, située en Antarctique, est une plateforme d’observation de l’atmosphère, de la calotte glaciaire et des populations animales. Des conditions extrêmes pour quelques scientifiques qui n’ont pas froid aux yeux.
(Bruno et Marie Cusa / Institut polaire français) |
(Infographie : Ouest-France) |
Une base vieillissante
Au bout du monde, la base de Dumont-d’Urville semble aussi à bout de souffle. Elle souffre « de graves problèmes de vétusté et de salubrité, ne disposant pas des équipements adaptés au traitement des déchets », détaille un rapport sénatorial du 12 décembre 2022.
« La station a 70 ans. Elle est implantée dans un milieu hostile. Il y a des problèmes d’évacuation d’eau, les moteurs sont usés, l’isolation n’est pas optimale, l’hôpital est fonctionnel mais très vieillissant », poursuit le directeur de l’Institut polaire, Yan Ropert-Coudert. Pour rénover, plutôt que reconstruire la base, les bâtiments actuels doivent être exploitables. « Faut-il rester sur l’île des Pétrels ? Se rapprocher du continent ? Garder autant de bâtiments à chauffer ? Combien de scientifiques souhaitons-nous accueillir à l’avenir ? », s’interroge-t-il.
(Bruno et Marie Cusa / Institut polaire français) |
Huit millions pour sécuriser la base
En octobre 2021, la ministre de la Recherche Frédérique Vidal annonçait le déblocage d’un million d’euros d’ici à la fin de l’année, puis 7 millions d’euros sur trois ans. « Ces fonds servent à lancer les prévisions et à sécuriser la base mais ce n’est pas suffisant. Les Néo-Zélandais ont mis 280 millions d’euros dans leur station en Antarctique », rappelle le directeur, pour qui l’investissement doit être à la hauteur des ambitions françaises dans le Continent austral. Outre les moyens financiers, l’Institut polaire demande davantage de moyens humains pour maintenir la recherche scientifique en parallèle des travaux jusqu’en 2050.
La biodiversité en Terre Adélie
La situation géographique de la base témoigne d’une des premières missions des scientifiques : l’étude des populations animales, notamment les mammifères et les oiseaux marins, et de leur adaptation face au changement climatique. La station est installée au milieu du lieu de vie des manchots Adélie et à proximité de celui des manchots empereurs, qui se reproduisent sur la terre ferme. Ces derniers font l’objet d’un suivi continu depuis 1970.
Sources
Ouest-France 11 janvier 2023