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11 septembre 2022

L'Astrolabe à Crozet OP2 2022 aviso La Meurthe Ile aux Cochons Tamaris

 L'Astrolabe à Crozet OP2 1-7-2022 

Les eaux tumultueuses et les récifs représentaient de réels dangers pour les navires s’aventurant au-delà des Quarantièmes rugissants ; la peur du naufrage hantait les esprits. L’île de l’Est pour Crozet, les îlots des Apôtres et la pointe Charlotte à Kerguelen, furent le théâtre d’épisodes tragiques et épiques pour nombre de chasseurs, marins, et passagers.

 

Le 1er juillet, le patrouilleur polaire L’Astrolabe est passé au large à l'île de la Possession, devant l’île de l’Est, pour le plus grand plaisir des hivernants de la base Alfred-Faure. Le navire effectue deux types de missions : des missions de soutien à la logistique antarctique (MSLA) et actuellement des missions de souveraineté et d’action de l’État en mer (AEM) en océan Indien, notamment dans les TAAF.
#L'Astrolabe est un navire brise-glace construit dans le cadre d’un partenariat entre, d’une part les Terres australes et antarctiques françaises TAAF ainsi que l’ Institut polaire français Paul-Émile Victor, et d’autre part le Ministère des Armées (Marine nationale).
https://ilescrozet.blogspot.com/2022/07/



Le 1er juillet 2022, le patrouilleur polaire "L'ASTROLABE" a rendu visite à l'île de la Possession, pour le plus grand plaisir des hivernants ( même si la situation sanitaire - COVID - n'a pas permis d'échange et d'interaction à la hauteur de ce qui aurait été souhaité...).




Trois semaines après la découverte de l’archipel Crozet par l’expédition de Marc Joseph Marion du Fresne le 24 janvier 1772, l’expédition commandée par Yves Joseph Kerguelen de Trémarec le 12 février 1772 découvre l’archipel de Kerguelen. L’occasion de revenir sur 250 ans d’histoire et de découverte d’un continent austral mythique et mystérieux.



les apôtres photo JM Bergougniou
Fin 1771, le capitaine Marc Joseph Marion du Fresne (ca 1724-1772), lui aussi à la recherche de la Terra australis, fait voile vers le sud depuis le cap de Bonne Espérance, avec le Mascarin et le Marquis de Castries. Mais c’est un archipel glacé qu’il découvre le 24 janvier 1772, là encore des îles australes, que Cook baptisera du nom de « Crozet » en souvenir du second de Marion du Fresne, Julien Crozet, qui y débarqua.


L’albatros des Crozet. 

Cette histoire, qui s’est réellement déroulée en 1886-1887, a été qualifiée de drame wagnérien; et c’est vrai qu’elle aurait dû inspirer non seulement le grand romancier dont je vous parlerai à la fin, mais aussi des compositeurs d’opéra. Cela viendra peut-être. Écoutez ce récit. Il commence de façon presque banale, dans son laconisme tragique : un jour de décembre 1886, le petit trois-mâts en fer Tamaris, capitaine Majou, immatriculé à Bordeaux, quitte ce port à destination de Nouméa (Nouvelle Calédonie). 

Déhalé du quai par le remorqueur V Athlète, il poursuit seul la descente de la Gironde. Il n’y a que treize hommes en tout à bord, en comptant le capitaine et aussi le novice qui a dix-huit ans, et qui était mousse auparavant. Normalement, le bateau doit mettre quatre ou cinq mois pour atteindre Nouméa sans escale et y décharger la marchandise. Le Tamaris est identifié le 14 janvier 1887 par un navire qui le croise en Atlantique Sud près de l’île Tristan da Cunha. Il n’est jamais arrivé à destination. Il doit être considéré comme perdu corps et biens. Un drame de la mer parmi d’autres. Le Tamaris avait pourtant fait plusieurs fois le trajet aller et retour, et Majou était un fameux marin. Chacun pense qu’on ne saura jamais dans quelles profondeurs océanes gisent navire et équipage. 

Hugo l’a bien dit : « Ô combien de marins, combien de capitaines, qui sont partis joyeux pour des courses lointaines... ». Une page de plus est tournée. Tragédie et mystère. Le 20 septembre 1887, un homme et un enfant, se promenant sur la plage près de Freemantle, sur la côte Ouest de l’Australie, aperçoivent un albatros qui, paraissant épuisé et presque a l’agonie, ne peut même pas s’envoler à leur approche. L’homme examine l’oiseau (on sait que son envergure en vol dépasse deux mètres) et découvre qu’il a autour du cou une sorte de bande métallique en fer blanc. Il la détache sans que l’albatros se défende, et ramène chez lui cette plaque dont il voit bien qu’y est gravé un message avec des chiffres et des mots qu’il ne comprend pas. Il l’apporte aux autorités maritimes de Freemantle. Or voici ce qui est écrit, en français : « 13 naufragés sont réfugiés sur les îles Crozet. 4 août 1887 ». On est le 20 septembre.



Est-il possible qu’un de ces grands oiseaux en pleine forme ait pu se laisser domestiquer au point qu’on ait pu lui passer ce collier métallique ? Est-il possible qu’un albatros, que l’on croyait relativement sédentaire, attaché à sa zone d’élection, ait pu parcourir 5500kilomètres (la distance entre les Crozet et Freemantle) en quarante-sept jours ? 

Ile des cochons photo JM Bergougniou
Soit cent vingt kilomètres par jour en tenant l’air sans désemparer. L’ornithologue local en doute. Tout cela est incroyable. Mais enfin le message est là, sous leurs yeux (Je précise qu’il est à Vincennes, au Service historique de la Marine, sous le n° de classification BB4 1199, et qu’on peut demander à le voir quand on veut. Je l’ai vu, avec le reste du dossier dont je vais dire un mot). L’autorité de Freemantle ne peut moins faire que de prévenir le gouverneur anglais de l’Australie (l’Australie est encore un Dominion de S.M. Britannique), qui prévient le ministre des Affaires Étrangères à Londres, qui prévient son homologue du quai d’Orsay à Paris, qui prévient le chef d’État-Major de la Marine, qui commence une rapide vérification. 

Iles des apôtres photo JM Bergougniou
Treize hommes d’équipage ? Naufragés ? îles Crozet ? dans cette région du globe, ce ne peut être que le-Tamaris, de Bordeaux, dont on est sans nouvelles depuis Janvier. Dès lors, les choses s’accélèrent, on ne se demande plus si tout cela est invraisemblable. Ordre est donné au commandant de l’aviso La Meurthe, le L.V. Richard Foy, basé à la Réunion, d’appareiller de toute urgence vers les îles Crozet, qui sont situées très au sud dans l’océan Indien, dans les 40° rugissants, sur la latitude 46° sud. 

L’aviso La Meurthe, goélette à trois-mâts de soixante-cinq mètres et une machine de sept cents chevaux vapeur, fonce vers le Sud fin novembre. A bord, l’équipage est très excité et ne parle que de cet albatros en se demandant comment un pareil conte de fée est possible. Regardant la carte, le commandant Foy fait un calcul logique. Les Crozet comportent cinq îles. La plus à l’Ouest, la plus grande aussi, est l’île aux Cochons. Elle est flanquée de deux petites, l’île des Apôtres et l’île des Pingouins. Loin à l’Est, à soixante milles environ, se trouvent l’île de la Possession et l’île de l’Est. A priori, un navire venant du Cap de Bonne Espérance et trompé par la brume ou par des courants s’est probablement « payé » la plus à l’ouest, les Cochons ou alors les Apôtres ou les Pingouins, plutôt que les deux de l’Est.

C’est donc par le débarquement, pas facile d’ailleurs, d’une baleinière aux Cochons qu’on commence, le 2 décembre. L’île est tout ronde et culmine à six cents mètres. A bord on attend avec anxiété le retour de la baleinière, on attend longtemps le bosco et six hommes partis à terre. Déception, on n’aperçoit, dans la baleinière qui revient, aucun naufragé. Mais le bosco brandit un rouleau de papier. Et le commandant Foy lit ce message (également à Vincennes, aux Archives), découvert dans une hutte à laquelle le bosco est parvenu grâce à des indications fléchées au goudron. Voici le début du texte : « Le Tamaris-, trois-mâts en fer de Bordeaux, allant à Nouméa, a abordé l’île aux Pingouins par une brume très épaisse le 9 mars à 2 heures du matin. 

Ile des pingouins photo JM Bergougniou
Le navire s’est immédiatement dégagé mais, la coque étant crevée, a coulé à environ trois milles dans le S.S.O. de ladite île, 3/4 d’heure après le choc. L’équipage composé de 13 hommes tout compris s’est sauvé dans deux embarcations et a abordé le 11 mars sur l’île aux Cochons où ceux-ci ont trouvé des vivres et quelques vêtements, ce qui leur a rendu service, car ils s’étaient sauvés sans rien emporter ». Je ne peux détailler ici tous les événements relatés par le journal du capitaine Majou et qui permettent de suivre le calvaire et les angoisses des treize hommes dont aucun n’est mort sur l’île aux Cochons puisque la fin du message dit, Je cite : « Estimant, après plus de six mois vécus ici dans l’isolement absolu sans passage d’aucun navire, que nous aurions plus de chances, durant l’été qui vient (l’été austral), à l’île de la Possession, plus à l’Est, que des baleiniers Scandinaves, qui y relâchent parfois, nous y découvrent et nous sauvent, nous partons, aujourd’hui 30 septembre 1887, de l’île aux Cochons dans un canot que nous avons aménagé à partir de ce dont nous disposions. 



Ile des pingouins photo JM Bergougniou
Ceux qui liront ces lignes sont instamment priés de venir voir sur l’île de la Possession si nous existons encore, et de donner connaissance de cet écrit au Consul de France du port où ils iront ». Signé le Capitaine J.P. Majou île aux Cochons, 30 septembre 1887. Rappelons-nous que l’équipage du Tamaris était donc encore dans cette île, et tous vivants, lorsque l’albatros voyageur s’était effondré à Freemantle le 20 septembre. Le commandant de la Meurthe appareilla et, malgré un temps épouvantable, fonça vers l’île de la Possession, qui fut fouillée de fond en comble dès le lendemain.

Sources 
TAAF
BnF Gallica 













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