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24 janvier 2021

Vapeur MOGADOR transports de la guerre direction du port Casablanca Maroc empire chérifien

 Vapeur Mogador transports de la guerre direction du port Casablanca


Sous protectorat français depuis la signature des accords de Fès, en mars 1912, le Maroc est, dès août 1914, automatiquement impliqué dans la guerre. L’ensemble des ressources, humaines et matérielles, est mobilisé pour contribuer à l’effort de guerre de la France. 
Une force armée est rapidement constituée au sein de l’armée d’Afrique, prenant le nom de « troupes auxiliaires marocaines ». En août 1914, deux régiments de marche de chasseurs indigènes sont formés au sein d’une brigade qui, aussitôt envoyée en France, participe à la bataille de la Marne en septembre 1914. Ces troupes sont décimées, ce qui oblige les autorités militaires à accroître le recrutement au Maroc.



En raison des difficultés toujours croissantes qu’elle rencontrait pour assurer le ravitaillement du Maroc pendant la guerre, l’Administration du Protectorat était amenée, dès le mois de Mars 1918, à décider de se constituer une flotte marchande. 
A cet effet : 1° Elle s’est rendue acquéreur de deux bateaux Argentins, de 1.200 tonnes chaque, le « Libertad et « L’Indépendencia » ; 2° Elle s’est substituée à l’autorité militaire pour l’utilisation du vapeur « Mogador », de 3.200 tonnes de portée, réquisitionné au séquestre (le « Mogador » est un vapeur allemand, saisi lors de la déclaration de guerre, et séquestré comme bien ennemi). 

« La Flotte marchande chérifienne.


Le protectorat marocain achète deux navires en Argentine. 
Ce sont l’lndependancia et la Libertad, d’une jauge totale de 1.200 tonnes.
Il convient d’ajouter à ces deux vapeurs le Mogador, navire allemand de la Compagnie Oldenbourg, capturé à Mogador dans les premiers jours de la guerre.





Le MOGADOR attaqué par un sous-marin
Vapeur de 2122 tx JB
Armateur Gouvernement Chérifien. Affréteur : Sous Direction du Transport du Maroc
Capitaine FOREY Fernand
30 hommes d’équipage capitaine inclus
Armement 1 canon de 57 mm
Parti de Casablanca pour Boulogne. A relâché à Brest pour charbonner.
Attaqué par un sous-marin à 7 milles au NNW de Barfleur le 28 Novembre 1916.


Rapport du capitaine
Le 28 Novembre 1916, après avoir quitté l’arraisonneur de Cherbourg à midi, je faisais route sur Boulogne au N65E pour parer les dangers de Barfleur.
Temps brumeux. Calme. Mer très belle. Faible courant de jusant réduisant la vitesse à 4 nœuds.
A 15h40, un coup de canon est tiré sur mon vapeur, venant de bâbord. Le projectile passe entre les mâts et tombe à 100 m à tribord. Un sous-marin est aperçu, débouchant à toute vitesse d’un banc de brume et se trouvant à une distance entre 2 et 4 milles. Ayant donné l’ordre de ne pas répondre, fait donner toute la vitesse à la machine et fait route au Sud en présentant l’arrière. Un second coup est tiré dans les mêmes conditions et je donne alors l’ordre de tirer ce qui est fait rapidement et dans de bonnes conditions. Le sous-marin répond aussitôt par un 3e coup. Mais encadré par les 4 obus que nous lui avons envoyés il vire de bord et disparaît dans la brume.
Un vapeur se trouvait plus au Sud, faisant route à l’Ouest. J’ai hissé le signal de s’écarter et j’ai couru sur lui. Il avait probablement entendu la canonnade et a disparu à son tour dans les bancs de brume (navire neutre avec pavillon rouge). Un quart d’heure après l’attaque, nous avons distinctement perçu 5 coups de canon, de même son que le canon du sous-marin.

Un trois-mâts de construction ancienne, à perroquets pleins, avait coupé notre route une heure auparavant, faisant route grand largue au Nord.

L’équipage s’est bien comporté et l’ordre a été parfait, tant sur le pont que dans la machine.

Rapport de l’officier enquêteur de Boulogne. LV Benier.

Le rapport du capitaine relate exactement les phases du combat pendant lequel le sous-marin tira 3 coups remarquables par leur justesse, et le MOGADOR 4 coups, son tir étant réglé au 3e coup à 6000 m. Le capitaine, supposant une attaque à fond du sous-marin, modéra la vitesse de tir comme le recommandent les instructions, dans le but d’économiser les munitions. C’est ainsi que la MOGADOR ne tira que 4 coups en 10 minutes.


Le sous-marin semble avoir été un navire de grande dimension (80 m environ) car le kiosque et quelques parties accessoires qui seules émergeaient, paraissaient d’un grand modèle. Il a été impossible de distinguer la pièce qui tirait et qui paraissait unique. Son calibre n’a pu être évalué. La vitesse du sous-marin n’a pu être appréciée et aucun appareil de TSF n’était visible. Petit mât sur l’avant. Sous-marin de couleur grise. Le capitaine pense avoir vu un gros périscope sur l’arrière. Voici la silhouette supposée du sous-marin.

Le capitaine et l’armement de la pièce ont fait preuve de sang froid en la circonstance. Les hommes du pont ont organisé spontanément le passage des munitions. Ceux de la machine sont restés à leur poste.

Il est regrettable que la MOGADOR n’ait pas été pourvu de TSF car il aurait pu informer les patrouilleurs de Cherbourg, ainsi que les 3 grands destroyers anglais qu’il avait croisés vers 12h30 et qui pouvaient encore se trouver dans le voisinage.

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