Les armateurs de Kerguelen TAAF au salon d'automne 2013
En octobre 1894, les frères
Bossière créent leur première société au Havre, " Emile Bossière fils
", dont l'objet est l'exploitation des Iles Kerguelen.
Ils n'arrivent toujours pas à obtenir d'aides financières du gouvernement. Malgré tout, ils se lancent dans l'achat de leur premier navire qui doit les conduire en Amérique du Sud où ils se procureront des moutons pour lancer leur projet d'élevage.
Ils n'arrivent toujours pas à obtenir d'aides financières du gouvernement. Malgré tout, ils se lancent dans l'achat de leur premier navire qui doit les conduire en Amérique du Sud où ils se procureront des moutons pour lancer leur projet d'élevage.
Port Couvreux photo JM Bergougniou |
Port Couvreux photo JM Bergougniou |
Ils vivent leur premier échec
: un contentieux étant né entre le capitaine du navire et les frères Bossière,
le bateau est vendu en 1896 et la cargaison en 1898 au Brésil.
Malgré cette
infortune, le Ministre des Colonies nomme par arrêté du 26 mars 1896 René
Bossière Résident de France et permet donc la fabrication de cachets postaux.
La Compagnie des Iles
Kerguelen
L'argent n'est toujours pas au
rendez-vous et Henry, en novembre 1900, projette de créer une nouvelle société
ouverte à d'autres actionnaires.
L'objet de La Compagnie des Iles Kerguelen est " l'exploitation des Iles de Kerguelen, notamment la création de tous établissements d'élevage, de pêcherie, et, d'une manière générale, l'exploitation des produits et richesses naturelles du sol " .
Cette nouvelle démarche est
suivie d'échecs :
le trois mats " Fanny " est armé pour aller
chercher des moutons aux Iles Malouines, mais son capitaine montrant son
incompétence ne dépasse pas le Golfe de Gascogne, excluant toute chance
d'arriver aux Kerguelen.
L'objet de La Compagnie des Iles Kerguelen est " l'exploitation des Iles de Kerguelen, notamment la création de tous établissements d'élevage, de pêcherie, et, d'une manière générale, l'exploitation des produits et richesses naturelles du sol " .
Paysage des Kerguelen photo JM Bergougniou |
Kerguelen la route vers Port Jeanne d'Arc Photo JM Bergougniou |
René Bossière rencontre en Amérique du Sud l'explorateur belge Adrien de Gerlache en 1899 lors du retour de son expédition en Antarctique
Ils passent des accords pour se rendre aux Kerguelen et y mener une campagne de recherche de site pour l'implantation d'une usine baleinière.
Port Jeanne d'Arc Photo JM Bergougniou |
De Gerlache, sur le " Selika ", rencontre plusieurs problèmes en Manche et en Méditerranée et fait savoir à René qu'il ne pourra pas se rendre aux Falkland et rejoindre les Kerguelen, faute d'avoir suffisamment de charbon. Si un groupe d'actionnaires potentiels s'est formé, ceux-ci s'empressent de renoncer à leur participation financière devant l'accumulation de ces échecs. En 1907, le Ministère des Colonies montre son impatience face au manquement des engagements des frères Bossière, puisque aucune activité n'a réellement vu le jour depuis 1893.
Il faut attendre l'année 1908
pour voir enfin se concrétiser le projet d'exploitation des Kerguelen avec notamment
les accords passés avec la Société norvégienne Storm, Bull et Cie et avec
Madame Faucon. "
La première campagne 1908 -1909
Les frères Bossière se sont
débarrassés des contraintes d'exploitation de pêche de mammifères marins en
déléguant aux Norvégiens et à Madame Faucon cette activité, contre
rémunération.
Leur objectif est avant tout de pratiquer l'exploitation
extensive des moutons qu'étudia René pendant ses séjours en Amérique du Sud et
sur les îles Falkland.
Port Jeanne d'Arc Photo JM Bergougniou |
La campagne du "Carmen
"
Cette mission va voir le jour
grâce à la rencontre des frères Bossière, de Madame Alphonsine Augustine Maria
Durieux (veuve de M. Faucon) et de son ami et futur mari René Dastré.
Le capitaine René Dastré appareille de Marseille le 13 mars 1908 sur le " Carmen ". Cette campagne est relativement fructueuse et dure jusqu'en mars 1909. Cette association est suivie d'imbroglios juridiques et ne donnera aucun résultat positif par la suite.
Le capitaine René Dastré appareille de Marseille le 13 mars 1908 sur le " Carmen ". Cette campagne est relativement fructueuse et dure jusqu'en mars 1909. Cette association est suivie d'imbroglios juridiques et ne donnera aucun résultat positif par la suite.
sur la grève les restes du wharf Port Jeanne d'Arc Photo JM Bergougniou |
Raymond Rallier du Baty
Raymond Rallier du Baty qui avait navigué
à bord du "Français" lors de l'expédition française en Antarctique
commandée par Jean-Baptiste Charcot projette de mener une expédition aux
Kerguelen.
Il obtient des Bossière, en juillet 1907,
l'autorisation de pêcher pour financer son expédition. Il se rend avec le
"J-B Charcot" sur l'archipel, tuant des éléphants de mer pour
rentabiliser son voyage d'exploration.
Port Jeanne d'Arc Photo JM Bergougniou |
La campagne dure du 6 mars 1908 au 10 juin
1909. Il est à noter que Raymond Rallier du Baty demande au gouvernement
français la concession de l'Archipel, argumentant que les Bossière ne
respectent pas le cahier des charges qui leur est dicté. Le ministère des
Colonies n'y donne pas suite.
Restes du slipway permettant de hisser les baleines à terre pour procéder au découpage Port Jeanne d'Arc Photo JM Bergougniou |
L'exploration d'Henry Bossière
Henry part du
Havre le 19 novembre 1908 et arrive accompagné d'une équipe de quatre hommes
aux Kerguelen le 24 janvier. Cette première mission a pour but de prospecter
l'archipel dans l'espoir de concrétiser le projet d'élevage de moutons.
Le séjour n'est
que de courte durée et Henry, par délégation, peut exercer les fonctions de
Résident de France octroyé par le Ministère des Colonies et apposer sur les
courriers les premières empreintes. "
La deuxième
campagne 1912-1913
les ruines de Port Jeanne d'Arc Photo JM Bergougniou |
En 1911, les Frères Bossière
forment la Société Concessionnaire des Iles Kerguelen et annoncent en fin
d'exercice un bénéfice.
Toujours dans l'optique d'élever des moutons, une
campagne de prospection territoriale est montée en 1912 sur les Kerguelen.
C'est le baron Pierre Decouz qui est missionné en tant que responsable de la mission. L'objectif qui lui est fixé est de trouver le meilleur terrain pour créer une colonie et accueillir les ovins. Accompagné du guide de haute montagne Valérien Culet, il débarque le 1er février 1912 et explore le Golf du Morbihan. Après quelques jours et un aller-retour à Durban, d'où il ramène quelques moutons, il s'installe dans la Baie de l'Observatoire fin mars pour préparer son hivernage. Les frères Bossière créent la Compagnie Générale des îles Kerguelen, Saint Paul et Amsterdam en septembre 1912. Deux bateaux sont armés, le "Jacques" et le "Yves de Kerguelen".
Fûts d'huile en métal Port Jeanne d'Arc Photo JM Bergougniou |
C'est le baron Pierre Decouz qui est missionné en tant que responsable de la mission. L'objectif qui lui est fixé est de trouver le meilleur terrain pour créer une colonie et accueillir les ovins. Accompagné du guide de haute montagne Valérien Culet, il débarque le 1er février 1912 et explore le Golf du Morbihan. Après quelques jours et un aller-retour à Durban, d'où il ramène quelques moutons, il s'installe dans la Baie de l'Observatoire fin mars pour préparer son hivernage. Les frères Bossière créent la Compagnie Générale des îles Kerguelen, Saint Paul et Amsterdam en septembre 1912. Deux bateaux sont armés, le "Jacques" et le "Yves de Kerguelen".
Chaudières et système de production d'eau chaude et de vapeur Port Jeanne d'Arc Photo JM Bergougniou |
L'ensemble de la campagne
pourtant bien débutée va être anéanti, par une série de contretemps.
Système de surchauffe de la vapeur servant à fondre les graisses Port Jeanne d'Arc Photo JM Bergougniou |
Le Baron Decouz à plusieurs
reprises ne respecte pas les recommandations qui lui ont été données :
peut-être découragé par un hivernage trop long et sûrement par la déception de
ne trouver que des terres désolées. Avec son guide, il quitte les Kerguelen
sans attendre les navires promis par les frères Bossière.
http://fr.wikipedia.org/wiki/Surchauffe
Le Baron Decouz ne ramène que peu d'informations exploitables après un an passé aux Kerguelen et pourtant il tient des conférences et écrit des articles sur son expédition. Les deux navires ratent leur rendez-vous aux Kerguelen. Le "Yves de Kerguelen" débarque fin avril 1913 à Port Couvreux du matériel destiné à l'équipage du "Jacques".
http://fr.wikipedia.org/wiki/Surchauffe
l'usine baleinière et les cuves de filtrage de l'huile Port Jeanne d'Arc Photo JM Bergougniou |
Le Baron Decouz ne ramène que peu d'informations exploitables après un an passé aux Kerguelen et pourtant il tient des conférences et écrit des articles sur son expédition. Les deux navires ratent leur rendez-vous aux Kerguelen. Le "Yves de Kerguelen" débarque fin avril 1913 à Port Couvreux du matériel destiné à l'équipage du "Jacques".
Hachoir à baleines Port Jeanne d'Arc Photo JM Bergougniou |
Après trois mois d'attente et
quelques cartographies du secteur, le "Yves de Kerguelen" repart vers
Cape Town. Il y est vendu dans la plus grande confusion en décembre pour une
bouchée de pain.
Le "Jacques" arrive à port Couvreux le 17 août. Il
réussit à débarquer un millier de moutons sur la presqu'île Bouquet de Grye.
L'endroit est mal choisi, il est aride et inhospitalier. Quand la première
guerre éclate, seuls deux cents moutons ont survécu. La campagne est un échec
total. "
Merci à Daniel Astoul, René Pauliat et Jean-Michel Jehan pour les plis reçus du salon d'automne.
Sources : TAAF
Treuil permettant de hisser les baleines sur le slipway Port Jeanne d'Arc Photo JM Bergougniou |
Sources : TAAF