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27 juillet 2012

LES MUTINS DE LA MER NOIRE André Marty Badina 1919

LES MUTINS DE LA MER NOIRE





Les mutineries de la mer Noire sont une série de révoltes survenues sur les troupes terrestres et les bâtiments français de l’escadre de la mer Noire au printemps 1919, alors que le gouvernement français souhaite soutenir les forces russes « blanches » (tsaristes) contre les révolutionnaires « rouges » (bolcheviques) suite à la guerre civile russe. 




Elle touche ensuite, de manière plus grave, au cours de l’été et l’automne 1919, des navires à Brest, Cherbourg, Bizerte, Lorient et Toulon et se termine par une nouvelle flambée en Méditerranée orientale. L’ensemble de ces troubles est ensuite récupéré par le Parti Communiste Français, car plusieurs de ses membres y ont activement participé. Ces mutineries sont aujourd’hui analysées et comprises dans le contexte de la vague révolutionnaire qui frappe l’Europe à la fin de la Première Guerre mondiale suite à l'épuisement des belligérants et aux espoirs mis par une partie de l'opinion dans la Révolution russe de 1917.




Chaudronnier, Marty s'engage en janvier 1908 dans la Marine nationale comme matelot mécanicien. Il s'élèvera dans la hiérarchie et deviendra ingénieur mécanicien en 1917. Il servira dans la marine militaire jusqu'en 1919. Basé à Toulon, ses missions le conduisent au large de la Chine, de l'Indochine, des Balkans et du Maroc. Scaphandrier, il participe en 1911 au renflouement du torpilleur Takou. Il a affirmé avoir collaboré en 1912-1913 à l'hebdomadaire le Cri du marin, dont les directeurs légaux étaient membres de la SFIO mais dont les articles étaient rédigés par des marins de la Marine Nationale. Marty aurait également participé à une société secrète de mécaniciens de la flotte, organisation très centralisée disposant de cellules sur plusieurs bâtiments. Marty a affirmé avoir été alors influencé par les idées syndicalistes révolutionnaires et hervéistes des ouvriers de l'Arsenal. Il participe également aux travaux de la Loge l'Action écossaise, toujours affiliée à la Grande Loge de France. En fait, à partir d'août 1914, il ne fréquente guère les milieux maçonniques, mais prononce néanmoins une conférence sur « La guerre en mer » à la Loge Saint-Jean des Arts et de la Régularité, de Perpignan.
En 1919, ingénieur mécanicien à bord du contre-torpilleur Protet, Marty est au cœur de la mutinerie de matelots qui éclate en rade d'Odessa, à la fois en raison de la mauvaise nourriture, aussi par la déconvenue de ne pas être démobilisés alors que la guerre était terminée, mais surtout par solidarité avec les « rouges », Cela lui vaut une condamnation à vingt ans de travaux forcés. Son nom devient un symbole, le jeune Parti communiste (la SFIC) issu du congrès de Tours (1920) prend alors sa défense, et il est élu au Soviet de Moscou par les ouvriers de l'usine Dynamo.

La mutinerie commence le 16 avril sur le Protet, torpilleur ancré dans le port roumain de Galatz. 



Les fait sont particulièrement graves : un groupe d’hommes animés par un officier mécanicien veut s’emparer du navire lors de sa prochaine croisière et le livrer aux Bolcheviques. 



Si nécessaire, les conjurés ont décidé de faire usage des armes et envisagent aussi d’empoisonner les officiers. En cas d’échec, il est même prévu de faire sauter le navire. Mais le complot est éventé et son instigateur, l’officier mécanicien André Marty est arrêté. Trois jours plus tard, la mutinerie éclate sur les navires stationnés en Crimée. 



Elle touche tout particulièrement le cuirassé France, puis Jean Bart, le foyer principal se trouvant sur le France. Sur le France, les hommes s’irritent d’une corvée de charbon prévue pour le jour Pâques (ignorant qu’elle vient d’être reportée). 



Les premiers incidents sont signalés dans la nuit du samedi 19 avril lorsqu’un capitaine d’armes intime l’ordre à un groupe de matelots qui bavardent sur la plage avant d’aller se coucher. Des cris, des injures retentissent. L’officier est bousculé alors que de la masse s’élève l’Internationale. La chanson est reprise sur le Jean Bart qui mouille à côté. On s’y agite de même et on conspue les officiers en s’interpellant d’un bâtiment à l’autre. Des hommes courent vers les batteries, réveillent les marins couchés, vandalisent une partie du matériel et vont libérer les prisonniers disciplinaires. Sur le France, le commandant-adjoint tente de discuter avec une délégation de trois matelots choisis par l'équipage alors que l’ordre est donné discrètement aux officiers et aux premiers maîtres de s’armer et que le navire est bouclé. 


Lorsqu’ils l’apprennent, les mutins, un moment apaisés, s’enflamment et recommencent à courir en tous sens. Un petit groupe d’hommes s’empare d’un canot à vapeur et fait le tour du port de Sébastopol pour trouver du soutien. Il accoste à la coupée du Jean Bart où raisonne toujours l’Internationale puis se dirige en vain vers le Justice, le Mirabeau, le Voltaire, l’Algol, le Du Chayla dont le commandant menace de faire tirer. Sur le France, le vice-amiral Amet tente de calmer ses hommes en promettant un retour prochain et une absence de sanctions, mais il est copieusement hué et quitte finalement le bord. Le tumulte se poursuit jusque vers minuit sur les couplets de l’Internationale et aux cris de « À Toulon ! À Toulon ! ».





Au matin du 20 avril, le drapeau rouge est hissé sur les deux cuirassés (sans abaisser le drapeau tricolore) et les matelots refusent de se lever avant 8 heures. Les officiers tentent encore de calmer leurs hommes, et finissent par obtenir que le drapeau rouge soit retiré du Jean Bart, mais sur le France les matelots ne veulent rien entendre et chantent de plus belle l’Internationale. 



Les deux équipages veulent se joindre à une manifestation organisée par les Russes dans les rues de Sébastopol et refuse d’écouter Amet alors que dans l’état-major c’est plutôt la confusion au vu des initiatives contradictoires de certains chefs. Le commandant du Jean Bart, par exemple, essaie d’interdire toute descente à terre, ce qui irrite autant les équipages du France et du Jean Bart que ceux du Justice et du Vergniaud. 


Pour apaiser cette effervescence, le commandement se résout à autoriser une descente à terre. En début d’après-midi, les permissionnaires quittent les navires, ce qui permet d’amorcer une détente. Néanmoins, un groupe déterminé cherche à s’emparer d’armes et de munitions. Pour cela, il se rend dans le fort du nord de Sébastopol, tenu par les Français, en se faisant passer pour le service des vivres. Mais la ruse ne marche pas et le groupe est refoulé l’arme à la main par un officier. En ville, le gros des permissionnaires et accueilli chaleureusement par des civils russes parmi lesquels se sont glissés des agents bolcheviques qui entendent bien profiter de l’occasion pour aiguillonner les matelots révoltés. Il ne s’agit pas cependant d’une vraie manifestation mais plutôt d’un attroupement car les Français ne sont qu’une cinquantaine, tout comme les Russes, il est vrai bien « encadrés ». 



Le petit cortège, extrêmement bruyant, s’élance en ville en arborant le drapeau rouge. Un officier français rencontré dans une rue est violemment pris à parti. Les manifestants croisent ensuite un détachement grec de la force d’intervention alliée. Dans la ville en état de siège, les Grecs n’hésitent pas à ouvrir le feu. Une patrouille française somme les manifestants de se disperser. Des coups de crosse sont distribués. Les bannières sont déchirées. L’échauffourée s’achève sous les tirs des Russes blancs. On relève cinquante victimes, dont cinq blessés et un tué parmi les marins français.


merci Alain Facchinetti pour le sujet et les documents

http://fr.wikipedia.org/wiki/Mutineries_de_la_mer_Noire

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