Jumelage entre le Patrouilleur
le Malin et le DLEM
le Malin et le DLEM
Le 30 avril est la date de la fête traditionnelle de la Légion CAMERONE. Ce jour là toutes les unités, où qu'elles soient, se regroupent pour assister à la lecture du récit du combat du 30 avril 1863. |
Le DLEM a été formé le 1er avril 1976 à partir du détachement de légion étrangère des Comores (DLEC) après que les trois autres îles de l’archipel comorien ont accédé à leur indépendance.
L’île de Mayotte avait quant à elle toujours manifesté sa volonté de rester française. Le DLEC était issu de la 2e compagnie du 3e régiment étranger d’infanterie qui tenait garnison à Madagascar depuis son départ d’Algérie en 1962. La 2e compagnie du 3e REI était implantée depuis 1967 à Dzaoudzi et ses sections nomadisaient à tour de rôle dans tout l’archipel. Lorsqu’en 1973 , le 3e REI a quitté Madagascar pour rejoindre la Guyane, la 2e compagnie restée aux Comores avait servi à la formation du DLEC.
En 1984, le DLEM recevait la garde de l’étendard du 2e régiment étranger de cavalerie. Le 2e REC avait été créé en 1939 à partir du groupement des escadrons du Maroc du 1er REC.
Dissous après l’armistice de juin 1940, le régiment avait été reformé en 1946 pour tenir garnison au Maroc. Engagé dans les opérations de maintien de l’ordre en Afrique du Nord, le 2e REC avait été de nouveau dissous en 1962 dans le cadre de la réorganisation de la légion étrangère. Son étendard avait été déposé dans la crypte du musée de la légion étrangère.
IMPLANTATION
Placé en sentinelle dans l’Océan Indien, à l’entrée du canal de Mozambique, le DLEM tient garnison au Quartier Cabaribère, sur le rocher de Dzaoudzi.
Dzaoudzi la capitainerie du port et la Résidence sur le Rocher |
le restaurant le Rocher fait face à la caserne |
Le lagon de Mayotte |
Le Maki |
le centre courrier de Kaweni |
Le Jumelage aurait eu lieu le jour de CAMERONE
« L’armée française assiégeait Puebla. La Légion avait pour mission d’assurer, sur cent vingt kilomètres, la circulation et la securité des convois. Le colonel Jeanningros, qui commandait, apprend, le 29 avril 1863, qu’un gros convoi emportant trois millions en numéraire, du matériel de siège et des munitions était en route pour Puebla. Le capitaine Danjou, son adjudant-major, le décide à envoyer au-devant du convoi, une compagnie. La 3e compagnie du Régiment étranger fut designée mais elle n’avait pas d’officier disponible. Le capitaine Danjou en prend lui-même le commandement et les sous-lieutenants Maudet, porte-drapeau, et Vilain, payeur, se joignent à lui volontairement.
14 juillet à Mamoudzou
Le 30 avril, à 1 heure du matin, la 3e compagnie, forte de trois officiers et soixante deux hommes, se met en route. Elle avait parcouru environ vingt kilomètres, quand, à 7 heures du matin, elle s’arrête à Palo Verde pour faire le café. À ce moment, l’ennemi se dévoile et le combat s’engage aussitôt. Le capitaine Danjou fait former le carré et, tout en battant en retraite, repousse victorieusement plusieurs charges de cavalerie, en infligeant à l’ennemi des premières pertes sévères.Arrivé à la hauteur de l’auberge de Camerone, vaste bâtisse comportant une cour entourée d’un mur de trois mètres de haut, il décide de s’y retrancher, pour fixer l’ennemi, et retarder ainsi le plus possible le moment où celui-ci pourra attaquer le convoi.
Pendant que les hommes organisent à la hâte la défense de cette auberge, un officier mexicain, faisant valoir la grosse supériorite du nombre, somme le capitaine Danjou de se rendre. Celui-ci fait répondre : « Nous avons des cartouches et ne nous rendrons pas ». Puis, levant la main, il jura de se défendre jusqu’à la mort et fit prêter à ses hommes le même serment. Il était 10 heures. Jusqu’à 6 heures du soir, ces soixante hommes, qui n’avaient pas mangé ni bu depuis la veille, malgré l’extrême chaleur, la faim, la soif, résistent à 2 000 Mexicains : huit cents cavaliers, mille deux cents fantassins.À midi, le capitaine Danjou est tué d’une balle en pleine poitrine. À 2 heures, le sous-lieutenant Vilain tombe, frappé d’une balle au front. À ce moment, le colonel mexicain réussit à mettre le feu à l’auberge.
Malgré la chaleur et la fumée qui viennent augmenter leurs souffrances, les légionnaires tiennent bon, mais beaucoup d’entre eux sont frappés. À 5 heures, autour du sous-lieutenant Maudet, ne restent que douze hommes en état de combattre. À ce moment, le colonel mexicain rassemble ses hommes et leur dit de quelle honte ils vont se couvrir s’ils n’arrivent pas à abattre cette poignée de braves (un légionnaire qui comprend l’espagnol traduit au fur et à mesure ses paroles). Les Mexicains vont donner l’assaut général par les brèches qu’ils ont réussi a ouvrir, mais auparavant, le colonel Milan adresse encore une sommation au sous-lieutenant Maudet ; celui-ci la repousse avec mépris.
L’assaut final est donné. Bientôt il ne reste autour de Maudet que cinq hommes : le caporal Maine, les légionnaires Catteau, Wensel, Constantin, Leonhard. Chacun garde encore une cartouche ; ils ont la baïonnette au canon et, réfugiés dans un coin de la cour, le dos au mur, ils font face. À un signal, ils déchargent leurs fusils à bout portant sur l’ennemi et se précipitent sur lui à la baïonnette. Le sous-lieutenant Maudet et deux légionnaires tombent, frappés à mort. Maine et ses deux camarades vont être massacrés quand un officier mexicain se précipite sur eux et les sauve. Il leur crie : « Rendez-vous ! »
« Nous nous rendrons si vous nous promettez de relever et de soigner nos blessés et si vous nous laissez nos armes ». Leurs baïonnettes restent menaçantes.« On ne refuse rien à des hommes comme vous ! », répond l’officier.
Les soixante hommes du capitaine Danjou ont tenu jusqu’au bout leur serment. Pendant 11 heures, ils ont résisté à deux mille ennemis, en ont tué trois cents et blessé autant. Ils ont par leur sacrifice, en sauvant le convoi, rempli la mission qui leur avait été confiée.L’empereur Napoléon III décida que le nom de Camerone serait inscrit sur le drapeau du Régiment étranger et que, de plus, les noms de Danjou, Vilain et Maudet seraient gravés en lettres d’or sur les murs des Invalides à Paris.
En outre, un monument fut élevé en 1892 sur l’emplacement du combat. Il porte l’inscription :
« Ils furent ici moins de soixanteopposés à toute une armée,sa masse les écrasa.La vie plutôt que le courageabandonna ces soldats Françaisle 30 avril 1863.à leur mémoire, la patrie éleva ce monument »Depuis, lorsque les troupes mexicaines passent devant le monument, elles présentent les armes. »
photos JM Bergougniou