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20 septembre 2018

Donec : un homme de caractère Martin Dauch

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Salut la compagnie,

Le serment du jeu de paume s’inscrit dans la geste révolutionnaire au même titre que la prise de la bastille ou la nuit du 4 août.



Nous sommes à Versailles par une triste journée pluvieuse. Les représentants du Tiers-Etats sont convoqués à l’hôtel des menus-plaisirs, siège des états généraux. Mais à l’heure dite, ils trouvent porte close et un détachement des gardes-françaises en condamne l’accès. La salle doit en effet être décorée pour une séance que le roi présidera.

« Au jeu de paume ! » s’écrit le docteur GUILLOTIN célèbre médecin parisien. Voilà donc les six cents députés qui se dirigent, tous très excités, vers cette salle qui servit aux ébats sportifs de Louis XIV et du Dauphin. Bailly est désigné président de séance. Mounier député de Grenoble propose que tous les membres présents fassent serment de ne jamais se séparer, de se réunir partout où les circonstances l’exigeront, jusqu’à ce que la constitution du royaume sait établie et affermie sur des fondements solides. Tous sont invités à prêter serment. Le désordre et l’enthousiasme sont indescriptibles.

C’est dans ce vacarme que Martin Dauch, député du baillage de Castelnaudary se dresse : « Mes électeurs ne m’ont pas envoyé pour insulter et déchirer la monarchie, je proteste contre le serment adopté ! ».



On essaye de le faire changer d’avis mais il tient bon et inscrit à coté de son nom le mot « opposant ». C’est l’indignation. Considéré comme traitre, il ne doit la vie sauve qu’à la présence d’esprit d’un huissier, Guillot qui le fait disparaître par une porte dérobée.

Le lendemain Bailly tentera bien de le faire revenir sur sa décision mais c’est un échec. On lui conseille de ne pas paraître à l’assemblée mais l’homme est courageux, il n’en a cure.

Quand Louis XVI se rend à l’assemblée pour donner son agrément à la Constitution tous les députés restent assis, chapeau sur la tête en signe de protestation. Un seul se lève et se découvre : Martin Dauch.

De retour à Castelnaudary il se désintéresse de la politique. Pourtant les vrais sans-culottes l’ont dans leur collimateur et tentent de l’assassiner. Il déménage à Toulouse où il est arrêté et mis en prison. Fâcheux présage me direz-vous. Heureusement son nom est orthographié « Martin d’Auch ». Les recruteurs du bourreau pensent alors qu’ils ont affaire à un pauvre type natif de cette ville.

Après la terreur il rentre chez lui pour mettre en valeur le domaine familial sans rancune pour ses anciens collègues. Il mourra en 1801.

Si l’on observe le tableau de David, alors fougueux révolutionnaire, on découvre Martin, les bras croisés, assis, la tête inclinée sous le poids de la honte qu’assurément il n’éprouvait pas.

A la semaine prochaine

Donec
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