Commandant Dominé
Au lendemain de la demande d’armistice, la situation de la Marine française est tout à fait particulière: les théâtres d’opérations ont permis à la flotte française de sortir pratiquement indemne des combats de 1940 auxquels elle a activement participé, notamment lors de la campagne de Norvège et de l’évacuation de Dunkerque. Bien que le gouvernement ne songe pas à livrer la flotte, une partie de celle-ci se met néanmoins à l’abri en Angleterre et Afrique du Nord.
BREST, 17 août (de notre Rédaction). Un matelot réserviste embarqué sur un navire de guerre qui se trouve actuellement dans un port anglais vient d'être rapatrié et de rejoindre son domicile, près de Brest, où sa femme attendait vainement des nouvelles de lui depuis deux mois.
Nous avons pu parler longuement avec lui et ses déclarations nous ont été confirmées par un autre marin qui, lui aussi, vient de rentrer chez lui.
Son bâtiment se trouvait depuis le 21 juin à Plymouth où 47 autres bâtiments de guerre et navires auxiliaires français étalent également mouillés ou à quai dans le port.
Parmi ceux-ci, nous pouvons citer notamment le cuirassé Paris; les torpilleurs Mistral et Ouragan; le contre torpilleur Le Triomphant,
l'aviso Commandant-Dominé; le baliseur Georges- de Joly; les remorqueurs Mastodonte et Mammouth: l'aviso colonial Savorgnan-de-Brazza, le sous-marin Surcouf, le torpilleur Bouclier; la citerne Ruisseau; l'aviso La Moqueuse, et de nombreux patrouilleurs, remorqueurs et chalutiers armés provenant des ports de Lorient, Brest, Cherbourg, Boulogne et Le Havre.
Beaucoup d'autres bâtiments français se trouvaient dans d'autres ports anglais.
Beaucoup d'autres bâtiments français se trouvaient dans d'autres ports anglais.
La capture des navires français en Angleterre
Le 3 Juillet, c'est-à-dire le Jour de l'attaque de Mers-el-Kébir, vers 4 heures du matin, poursuivit notre Interlocuteur, l'équipage de mon bâtiment dormait à poings fermés, lorsqu'une vedette s'approcha et un officier anglais déclara au second-maitre de service sur la plage arrière qu'il avait un pli à remettre au commandant. L'officier marinier lui dit alors de monter à bord. Mais à peine l'officier anglais avait-il mis le pied sur le pont qu'il braqua un revolver sur le second-maitre et l'homme de garde, leur ordonnant de ne pas dire un mot.De nombreuses embarcations accostèrent alors le navire français et de nombreux matelots anglais, baïonnette au canon, conduits par des officiers et sous-officiers armés de revolvers, envahirent le bord et enfermèrent les membres de l'équipage dans chacun des postes en fermant tous les panneaux. Ainsi réduits à l'impuissance, l'état-major et l'équipage, surpris en plein sommeil, durent se rendre.
Sans avoir eu le temps d'emporter leurs effets militaires et leurs affaires personnelles. tous furent débarqués et conduits dans un camp. à proximité de Plymouth où ils demeurèrent 24 heures. Là, des marins anglais leur remirent des tracts les invitant à continuer à combattre avec la marine britannique. Ces tracts comportaient également un questionnaire auquel chaque marin devait répondre. Tous les officiers, officiers-mariniers et marins de ce bâtiment, soit environ 200 hommes, refusèrent l'offre qui leur avait été ainsi faite et répondirent "non ". Un matelot maitre d'hôtel devait seulement, par la suite, accepter de se ranger sous les ordres du vice-amiral Muselier.
Propagande de Vichy |
La prise de tous les bâtiments se trouvant à Plymouth et dans les autres ports anglais s'était effectuée de la même façon et à la même heure. L'effet produit fut le même et, à une très grosse majorité, les équipages refusèrent l'offre britannique.
En mai 1943, Jean des Moutis prend le commandement de l'aviso Commandant Dominé qui effectue de nombreuses escortes de convois dans l'Océan Indien, en Mer Rouge et en Méditerranée, notamment lors des opérations du Dodécanèse Italien en novembre 1943.
Jean des Moutis quitte le Commandant Dominé en juillet 1944 pour servir à Madagascar jusqu'en octobre 1945.
L'aviso Commandant Dominé est lancé le 2 mai 1939 et entre en service en avril 1940. Il est capturé par les Britanniques le 3 juillet 1940 et transféré aux Forces navales françaises libres. Réarmé en 1946 avec un canon de 105/45 SK C/32, un canon de 40/60 Bofors Mk 3, quatre canon de 20/70 Oerlikon Mk 4, deux lanceurs de grenade anti-sous-marine DPT (Depth charge thrower) et un DCR (40), il est retiré du service le 18 août 1960.
Saint-cyrien (1868). - Capitaine (1874). - Lieutenant-colonel (1888). -
Il est connu par sa résistance lors du siège de Tuyên Quang, au Tonkin en 1885. Alors chef de bataillon, il est à la tête d'une garnison de 600 légionnaires qui l'emportent face à des milliers de Pavillons noirs venus les assiéger.
En 1939 la Société des anciens chantiers Dubigeon de Nantes procède au lancement de l'aviso le "Commandant-Dominé"
BnF Gallica
L'Ouest-Eclair
sources
Musée de l’Ordre de la LibérationBnF Gallica
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