Campagne 1971 - 1972 PH Jeanne d'Arc EE Victor Schoelcher Les Comores
Peuplées depuis la seconde moitié du premier millénaire, les différentes îles des Comores ont suivi une histoire très voisine sans être pour autant commune (voir Histoire de l'archipel des Comores). C'est la France, puissance coloniale, qui unit administrativement les îles avant de les séparer à nouveau après 1976 avec le maintien de Mayotte sous administration française tandis qu'est fondée la République fédérale islamique des Comores. Cette dernière connaît ensuite une instabilité politique chronique marquée par une trentaine de coups d'État pendant plus de vingt ans. La république, après une crise économique puis de graves troubles politiques, se réforme et devient l'Union des Comores en 2001.18. - LES COMORES
La « Jeanne d'Arc » arrive avec un jour d'avance. Elle organise ce soir à bord un grand bal et ses hélicoptères viendront prendre les 120 premières personnes qui se trouveront à l'aéroport. »
Telle était l'annonce faite à la radio de Moroni, en Grande Comore, le 1er avril au soir. Mais notre bâtiment, ignorant cette facétie, se trouve bien devant Moroni comme prévu le 2 avril, dimanche de Pâques, au matin, après une semaine de traversée depuis Djibouti, passée en exercices avec le groupe Mascareignes. Le cœlacanthe, qui embarque aussitôt à bord dans son bain de formol à destination de la France, n'est pas, lui par contre un poisson d'avril.
Après avoir reçu la visite de courtoisie du commandant de gendarmerie, Commandant d'armes, et du Chef de Cabinet militaire du Haut Commissaire, le capitaine de vaisseau de Castelbajac, commandant la « Jeanne d'Arc », effectue une visite officielle à M. Mouradian, Haut Commissaire de la République pour le territoire des Comores. Puis il assiste avec une importante délégation d'officiers et d'officiers élèves à la messe de Pâques concélébrée à la chapelle Sainte Thérèse de Moroni par son prêtre et par l'aumônier du bord, avec la participation de l'orchestre de la « Jeanne d'Arc ».
Le commandant se rend ensuite en visite chez le prince Saïd Ibrahim, président du Conseil du gouvernement. Un sympathique apéritif réunit, en la résidence du Haut Commissaire toutes les personnalités françaises, comoriennes et la délégation du bord, précédant un déjeuner offert par le prince Saïd Ibrahim. En fin d'après-midi, c'est au tour du commandant de recevoir à un cocktail dans ses appartements les autorités de l'île et une centaine d'invités.
Mais à 20 h, c'est déjà l'appareillage après une trop courte journée en Grande Comore. Celle-ci ne nous a laissé qu'entrevoir la pittoresque imbrication de ses races (africains, malais, arabes, persans), l'éxubérance de sa végétation, la beauté de ses plages, et nous a remis en mémoire les noms évocateurs des autres Comores que nous ne verrons pas : Anjouan, Mayotte.
Une nuit et un jour de navigation nous séparent de Diégo-Suarez. Dès le 3 avril au soir, commence l'exercice « Patay ». Les troupes orange, comprenant les corps de débarquement de la « Jeanne d'Arc » et des bâtiments du groupe Mascareignes, commandés par le CF Jammayrac, directeur des études, débarquent la nuit venue en baie du Courrier, à 10 km de l'aéroport d'Andrakaka. Le 4 avril au matin, une compagnie du 3e REI et une section de mortiers composée de Midships sont héliportés du bord pour attaquer et détruire l'aéroport pendant que le corps de débarquement de la « Jeanne d'Arc » retarde l'arrivée des renforts adverses par une succession d'embuscades anti-chars. L'exercice prend fin le 4 avril à midi.