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04 mars 2025

Les troupes Britanniques à Marseille 1914 Colonies Inde guerre 14 18 Hindous

Les troupes Britanniques à Marseille 1914

Le président de la République et le Premier ministre indien se sont rendus au cimetière militaire de Mazargues ce mercredi 12 février 2025, avant de poursuivre leur visite marseillaise par l'inauguration du nouveau consulat général d'Inde et un rendez-vous au siège de la CMA CGM.


Pourquoi cette visite?


L'Indian Army, l'armée coloniale de l'Inde britannique, créée en 1893 par la fusion des trois armées du Bengale, de Bombay et de Madras, qui avaient servi l'East India Company jusqu'en 1858 et, 

après sa dissolution, étaient passées au service de la Couronne, s'était vu attribuer, dans le cadre de la doctrine militaire britannique, telle qu'elle avait été redéfinie à la fin du XIXe siècle, une triple mission : 


elle devait d'une part, en collaboration étroite avec l'armée britannique en Inde contribuer au maintien de l'ordre colonial en Inde même ; d'autre part, assurer la garde de la turbulente frontière du nord ouest face aux tribus pachtounes insoumises qui faisaient régulièrement des raids en territoire britannique ; enfin, elle devait jouer le rôle d'une réserve impériale disponible pour des expéditions coloniale ou semi-coloniales (comme la lutte contre le soulèvement des Boxers en Chine en1900.


Pendant la guerre de 14/18, la couronne britannique a envoyé au front des soldats mobilisés en Indes. Près de 100 000 soldats et officiers originaires du sous-continent indien ont combattu sur le territoire français aux côtés des alliés.

Le  rôle de ces soldats a été notamment très important dans les combats qui se sont déroulés dans les départements du Nord et du Pas-de-Calais. Le corps d’armée indien débarque en France le 26 septembre 1914 à Marseille et séjourne au parc Borély, sur l’Hippodrome, à la Valentine et à la Barasse… avant d’être acheminé en train jusqu’à Saint-Omer, où il arrive le 26 octobre.

Un campement s’installe notamment le long de l’actuel boulevard Sainte-Anne appelé à cette période « boulevard du Camp des Hindous ». Il devient un sujet de promenade pour la population qui vient voir les soldats de l’armée britannique des Indes avec ses lanciers du Bengale et ses sikhs enturbannés. Ces troupes sont ravitaillées par la Joliette en chèvres pour les soldats ne mangeant pas de porc et des milliers de barriques d’eau du Gange sont envoyées pour les ablutions rituelles des bouddhistes !


 Marseille , base arrière des armées, avec ses dépôts pour soldats en transit, ses trafics, ses activités, sous un ciel qui parait si loin des malheurs de la guerre, subit la guerre et la voit concrètement : des troupes (françaises ou alliées) en transit aux prisonniers allemands, des blessés soignés dans la soixantaine d'hôpitaux créés pour l'occasion, aux réfugiés, rapatriés et orphelins pris en charge dans les diverses structures d'accueil et de solidarité. 

Toute la vie quotidienne marseillaise est touchée, ne serait-ce que par les pénuries et les restrictions consécutives, l'implication de toutes les couches de la société marseillaise dans l'effort de guerre, ainsi que la propagande omniprésente.


Deux divisions d'infanterie, la 3e (Lahore Division) et la 7e (Meerut Division), furent donc envoyées en France depuis Bombay et Karachi, ainsi que deux divisions de
cavalerie, la lrc et la 2e. Les premières troupes débarquèrent à Marseille à la fin septembre 1914, furent ensuite convoyées par train jusqu'à Orléans et, de là,
gagnèrent le front à marche forcée. 

Dès la fin octobre, le 129e Baluchis (un régiment punjabi, malgré son nom) fut engagé dans des combats en Belgique et subit
d'importantes pertes, tandis qu'un de ses sous-officiers recevait la première Victoria Cross jamais donnée à un Indien. Avec l'arrivée de l'hiver, les troupes indiennes,
dépourvues de vêtements chauds, souffrirent cruellement du froid et de l'humidité dans les tranchées et il fallut les retirer du front pour leur permettre de reconstituer leurs forces. 






La grande majorité des soldats étant, au moins au début du conflit, analphabètes (même si beaucoup apprirent à lire et à écrire pendant les années de guerre), ils ne pouvaient écrire eux-mêmes leurs lettres mais devaient s'adresser à des scribes...




Plus que jamais cosmopolite, Marseille, ville florissante au début de la guerre grâce à un port dont le trafic est alors à son apogée, subit cependant de lourdes conséquences économiques et humaines. Pour elle, comme pour beaucoup d'autres, « rien ne sera plus comme avant ».







Quatre cimetières civils de la ville sont utilisés pour la sépulture des officiers et hommes de troupe des forces du Commonwealth qui moururent à Marseille. 



Les corps des soldats et travailleurs indiens décédés sont incinérés au cimetière Saint-Pierre au cours de la période 1914-1916.


Le vieux et le nouveau cimetière du Canet, au nord, accueillirent la sépulture des soldats indiens et des travailleurs indiens, égyptiens et chinois en 1917-19. Le Cimetière de Mazargues, fut moins utilisé au cours de la guerre, mais avant l’Armistice, une extension en fut faite où furent déplacés, peu après, les corps ou les cendres issus des quatre cimetières de la ville et du cimetière communal de Port-Saint-Louis-du-Rhône. 

Durant la seconde guerre mondiale, cette extension accueillit les corps des aviateurs du Royaume Uni et du Commonwealth décédés dans tout le sud de la France (jusqu’en Dordogne) de 1940 à 1945. Le Mazargues Military Cemetery, qui couvre une superficie de 9 021 m², commémore maintenant 1478 victimes de la guerre de 14-18 et 264 de la guerre de 39-45. Le site est peut-être l’un des espaces paysagers les mieux entretenus de Marseille. 

On y trouve une dalle d’information expliquant l’implication des forces britanniques dans les deux guerres mondiales. Un registre permet également de laisser une trace de son passage. On y trouve très peu de messages de marseillais tant le site est méconnu des locaux.


Il est décidé dès novembre de retirer les deux divisions d'infanterie du frontoccidental et de les envoyer en Mésopotamie, où les troupes indiennes et britanniques rencontraient de grandes difficultés dans leur marche vers Bagdad face aux Ottomans. 


Au début de janvier 1916, des effectifs s'élevant à 30 000 hommes embarquèrent à Marseille pour gagner le Moyen-Orient. Restèrent cependant des effectifs de cavalerie s'élevant de 13 000 à 14 000 hommes, qui passèrent encore plus de deux années en France, avant d'être envoyés en mars 1918 se joindre à la campagne d'Allenby en Palestine. La cavalerie étant d'une utilité limitée dans une guerre de tranchées, ces troupes furent surtout utilisées à des tâches non combattantes (creusement de tranchées). Elles participèrent cependant à des combats d'ampleur limitée sur la Somme en 1916 et à Cambrai en novembre 1917. 



En près de quatre années, quelque 90 000 hommes, combattants et non-combattants appartenant à l' Indian Army et aux troupes des États princiers (Imperial Service Troops) passèrent un certain temps en France. Environ 8 500 y laissèrent la vie, 50 000 furent blessés.






Sources

Markovits, Claude Les soldats indiens au secours de la France en 1914


L'Ouest-Eclair 1914

03 septembre 2021

Cuirassé Patrie la Seyne Iéna Incendie Antivari guerre 14 18

Cuirassé Patrie ou comment éteindre un incendie au canon.



La Patrie est un cuirassé pré-Dreadnought de la classe République construit pour la Marine française. Lancé en 1903, le navire entre en service en 1907 et rejoint l'escadre de Méditerranée où il est encore lorsque la Première Guerre mondiale éclate en 1914.


Avec son sister-ship le République, il participe au combat d'Antivari puis au blocus de la flotte austro-hongroise dans la mer Adriatique jusqu'en 1916, où les deux navires rejoignent Thessalonique et les eaux grecques qu'ils ne quittent plus jusqu'à la fin de la Guerre. La Patrie est mise en réserve en 1919, transformée en navire-école de torpillage puis démolie en 1928.

Dès le début du conflit, les Austro-Hongrois soumettent la côte monténégrine à un blocus et bombardent ses ports. Ils sont libres de leurs actions puisque ni la Serbie, ni le Monténégro ne disposent de marine. Le 13 août 1914 , la France déclare la guerre à l’Autriche-Hongrie renversant le rapport de force dans l’Adriatique.

L’amiral Auguste Boué de Lapeyrère, qui commande l’Armée navale, veut profiter de son avantage numérique : il cherche à affronter les Austro-Hongrois dans une bataille décisive. Une armada de 15 cuirassés de ligne, 6 grands croiseurs accompagnés d’une trentaine de bâtiments légers ainsi que la division britannique de l’amiral Troubridge entre dans l’Adriatique. La flotte austro-hongroise ne peut espérer l’emporter, elle lève le blocus et s’empresse de se réfugier dans ses bases trop bien défendues pour redouter une attaque.



Mais revenons sur l'année 1907. Le 12 mars une explosion ravage le cuirassé Iéna. Voici un extrait du journal L'Ouest-Eclair du 15 mars 1907.



Un beau sang-froid

Paris, 14 mars. Le correspondant du Gaulois télégraphie à son journal cet incident qui montre quel sang-froid ont nos officiers de marine.


On se souvient que, voulant à tout prix sauver les soutes avant du Iéna et que, craignant de ne pas arriver à temps à ouvrir les portes du bassin, on donna ordre au cuirassé Patrie d'enfoncer les-dites portes à coups d'obus.

La position de la Patrie par rapport au Iéna ne permettait pas d'assurer à ses pièces de 305 un tir en ligne droite. Dans le bassin voisin de celui-ci, où flambait Iéna, il y avait un.autre cuirassé, le Sufffen, distant de celui-ci de seulement trente mètres. Or, étant données les conditions du tir de la Patrie, il y avait infiniment de chances pour que le pointage ne fût pas d'une exactitude parfaite et pour que le formidable projectile de 305 atteignit la partie arrière du Suffren. L'état-major de ce bâtiment tint 1'honneur de se réunir sur la plage arrière et les officiers, la jumelle à la main, s'intéressaient froidement à ce tir de fortune comme une manœuvre.

Une fumée, une détonation, le projectile de la Patrie porte en plein au milieu de la vanne, effleure le Suffren dont il endommage une galerie, puis ricoche et va abattre un bastion des fortifications. Le tir était exact ,la manoeuvre a réussi. Personne à bord du Suffren n'a bougé. Par la trou béant, l'eau entre maintenant dans le bassin. L'incendie s'atténua, puis s'éteint; les soutes de l'avant de Iéna sont préservées; le fléau cède, le sauvetage s'organise pendant que l'eau monte de mètre en mètre à l'étiage du bassin, recouvre lentement les cadavres écrasés

LANCEMENT D'UN CUIRASSÉ

Toulon, 17 décembre. On a procédé aujourd'hui, à La Seyne, au lancement du cuirassé Patrie.
L'opération a très bien réussi. (Havas.)


Dans la foulée du réarmement de la marine française et de l’objectif de construction et de mise en service de 24 cuirassés au début du XXe siècle, de nouveaux critères pour les navires suivants ont été mis au concours par le ministère français de la Marine après la construction du cuirassé Suffren.

Les nouveaux cuirassés devaient être beaucoup plus blindés et mieux armés que leurs prédécesseurs. Les navires déjà en construction par le designer Louis-Émile Bertin ont servi de base, mais adaptés aux nouvelles exigences.
Ainsi, les deux navires prévus de la classe République (Patrie et République) avaient une longueur de 135,25 mètres, une largeur de 24,25 mètres et un déplacement de 14.870 tonnes, ce qui donnait un tirant d’eau de 8,2 mètres.



Il fait donc tout pour retarder la construction de ces grands navires qui sont finalement armés entre 1906 et 1907, ce qui explique l’origine du retard qui handicapera la marine française jusqu’à la Première Guerre mondiale où, au déclenchement du conflit, elle aura en ligne 118 torpilleurs, mais seulement quatre dreadnought (Classe Courbet).

L’armement se composait d’un total de 4 canons du modèle Canon de 305 mm Modèle 1893/96 qui reposaient dans une tourelle double devant et derrière. D’autres armements comprenaient des canons de 18 x 164 mm, des canons de 24 x 47 mm et des tubes torpilles de 2 x 450 mm.

L’armure de la ceinture se composait d’une armure de 280 mm, le pont a été nouvellement construit de sorte que 2 ponts d’armure ont été créés. Le pont supérieur avait un blindage de 54 mm, le pont inférieur de 51 mm. Les deux tourelles jumelles étaient blindées avec de l’acier de 360 mm, les tourelles de l’artillerie moyenne avec jusqu’à 138 mm.



Trois moteurs verticaux à triple détente d’une puissance de 17.500 PS ont été installés pour la propulsion, ce qui a porté le navire à une vitesse maximale de 18 nœuds.

Lancé en 1903, le navire entre en service en 1907 et rejoint l’escadre de Méditerranée où il est encore lorsque la Première Guerre mondiale éclate en 1914.


La Patrie est le deuxième et dernier navire de la classe République, construit pour la Marine française au début du XXe siècle aux « Forges et Chantiers de la Méditerranée » (FCM) de la Seyne-sur-Mer, et achevé à l’Arsenal Maritime de Toulon, l’un des cuirassés les plus puissants jusqu’au lancement du HMS Dreadnought* britannique.

*Dreadnought : (which dreads nought, « qui ne redoute rien ») cuirassé « all-big-gun » (tout en gros canons) propulsé par un système révolutionnaire de turbine à vapeur.

La construction de ce « pré-Dreadnought » est longue, car émaillée de remises en question de la conception même de ces cuirassés. Le ministre de l’époque, Camille Pelletan, est un fervent défenseur des torpilleurs numérotés et de la « Jeune École », un courant de la pensée navale française de la fin du XIXe siècle qui privilégie l’utilisation de bateaux plus petits et plus nombreux.






La Patrie est mise en réserve en 1919, transformée en navire-école de torpillage puis démolie en 1928.

sources

BNF Gallica

L'Ouest-Eclair

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