Aviso le Goéland Dakar Sénégal
A l'heure où le Sénégal demande à la France d'abandonner ses points d'appui dans le pays, revenons sur quelques anciens serviteurs de l'Etat dans ce pays! Parmi le Goéland.
le Goéland stationnaire de Dakar est présent sur nombre de cartes postales sénégalaises dont certaines d'Edmond Fortier. C'est un aviso à roue construit au chantier Claparède de Saint-Denis.
A la confluence du canal de Saint-Denis et de la Seine, le site témoigne de l’évolution de l'industrie navale francilienne qui durant plus d’un siècle produisit du matériel pour la Marine nationale et les chemins de fer français.
La première occupation du site remonte à 1862, date à laquelle les chantiers Claparède ouvrent une usine de construction mécanique. L’emplacement s’avère particulièrement stratégique pour la fabrication de machines à vapeurs qui équipent notamment leurs propres navires. Le site est récupéré en 1886 par les Ateliers et chantiers de la Loire, possédant deux importants sites à Nantes et Saint-Nazaire.
Employant une nombreuse main d’œuvre, entre 500 et 800 personnes, le chantier dionysien se spécialise dans la fabrication des pièces de forges et de la chaudronnerie, des machines et chaudières marines, des locomotives et des affûts.
La présence du bassin, qui forme une enclave de près de 300 mètres le long de la rive gauche de la Seine, constitue l’élément structurant de cette organisation. Relié à la ligne de chemin de fer du nord par un raccordement privé, le quai est aménagé pour l’appontement des navires et le fret ferroviaire. Sur toute sa longueur s’étirait l’atelier central (disparu), halle de montage des machines dans laquelle pénètrait directement une voie ferrée. Les autres ateliers des modèles, des moules, de chaudronnerie, d’ajustage ainsi que les magasins (également disparus) sont disposés perpendiculairement à la voie d’eau. Seul le bâtiment de bureaux sera construit en alignement sur le quai de Seine.
La construction du Goéland (Coque en fer) débute en 1881 et il sera mis à flot en 1883. Sa machine développe 480cv et lui permet une vitesse de 10 noeuds.
Combat les indigènes en Sénégambie (LV HIART est blessé)
1887 Revient à Lorient en Août et repart au Sénégal en Septembre
1907 Quitte Dakar pour une tentative de sauvetage du JEAN BART échoué sur les côtes sahariennes.
1912 Vendu à Dakar
1913-1914 Allège à Dakar
La Dépêche coloniale, 21 janvier 1911
Le rôle de Dakar comme port militaire, abstraction faite de sa qualité de point d’appui, sujet sur lequel je ne reviendrai pas, est simple. Il est subordonné à la présence permanente ou temporaire de telles unités militaires, stationnant à demeure ou de passage.
La liste des unités à demeure est courte, trop courte même, peut-on dire. Elle se résume au Goéland, vieil aviso inoffensif, d’ailleurs récemment réformé, après une très coûteuse et bien inutile réparation inopportunément effectuée il y a trois ans, et au
Marigot, petit steamboat sans importance.
Le rôle principal de ces deux modestes « boys of war » est surtout de justifier les embarquements du personnel de la marine, présent à Dakar. Si bien que, pour pallier une de ces chinoiseries de l'administration maritime, dont l'histoire du Javelot nous a longtemps fourni un exemple métropolitain, on entretient, armés à grands frais, des sabots impropres à tous services. Comme s’il ne vaudrait pas mieux franchement accorder les avantages de la navigation au personnel affecté aux services lointains, que ceux-ci soient accomplis à terre ou en embarquement non fictif.
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Ouest-Eclair 20 janvier 1909
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Ajoutons, si vous voulez, à ces deux notions d’unités, une théorique flottille de torpilleurs. J’allais oublier une coquette vedette affectée au service du gouverneur
général. C’est tout, bien tout. Et guère en rapport, vous en conviendrez, avec l’étiquette pompeusement militaire mise en avant jadis dans le but de délier les cordons de la bourse métropolitaine, laquelle fût restée sans doute fermée si on lui avait demandé le même sacrifice pour des travaux neufs destinés à doter notre colonie d’un port commercial. Et pourtant... en fait, le nombre des unités affectées à Dakar est suffisant.
C'est la constitution de la flottille locale qui prête à la critique.
On veut admettre quelques torpilleurs, encore que le séjour de Dakar soit bien peu propice à ces petites unités, en regard des services qu’elles pourraient rendre en cas d’hostilités. Va pour un Marigot quelconque, bateau de corvées qu’un sous-officier suffit à commander.
Par contre, ce qui s’impose, c’est la présence, en permanence, d’un croiseur-yacht, transport en même temps, navire convenable et « honorable », susceptible d'être affecté aux déplacements du gouverneur général ou, occasionnellement, de ses hauts collaborateurs sur toute la côte de l'Afrique Occidentale, c’est-à-dire jusqu'à Cotonou.
Les gouverneurs généraux des colonies ouest-africaines allemandes et belge ont à leur disposition une unité de ce type. Nous n’avons donc qu'à nous inspirer de ce qui se fait au dehors, dans cet ordre d’idées.
Le Gouverneur Général peut, objectera-t-on, recourir aux paquebots. certes. Seulement, ceux-ci sont mensuels. Et si une circonstance appelle d’urgence la présenced’un de ces hauts fonctionnaires en un point de la côte, leur faudra-t-il attendre, parfois des semaines, pour s’y rendre, le passage du prochain paquebot ?
Le cas vient de se produire. Et M. Merlaud-Ponty, lors de mon dernier séjour à Dakar avait dû embarquer sur un modeste cargo pont gagner Conakry, où l’inauguration du chemin de fer de la Guinée réclamait sa présence.
Aussi démocratiques que nous soyons, il y a tout de même des limites à la simplification du décorum, ne fût-ce que pour le prestige de nos représentants aux yeux
des indigènes.
DAKAR
La Dépêche coloniale, 21 janvier 1911
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