Affichage des articles dont le libellé est Sénégal. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Sénégal. Afficher tous les articles

09 avril 2022

Dakar Bel Air flottille 7F Sénégal aéronavale Sunderland

Dakar Bel-Air 7F

27F Sunderland



En juin 1945, une circulaire du conseil supérieur de la Marine, soumet un plan de réarmement de l’Aéronautique navale, plan dans lequel l’essentiel s’exprime dans la volonté déterminée que celle-ci soit composée d’une aviation embarquée et d’une autre non embarquée.

 Cette mise au point coupe court aux errements et gesticulations des années 1930, époque durant la quelle l’Armée de l’Air avait essayé de chapeauter et de noyauter à son profit toute l’aviation militaire.

En 1946, la patrouille maritime reçoit pour dénomination celle « d’aviation spécialisée de haute mer » et comporte en théorie cinq flottilles d’exploration et de lutte ASM : 2F, 6F, 7F, 8F et 9F.



La flottille 7F de Dakar continue d’user ses Sunderland livrés en 1943, mais non sans casse : en septembre et novembre 1949, deux de ces appareils se crashent en mer, l’un au large de Dakar et l’autre en Méditerranée, entraînant la perte des deux équipages. Ce ne sera qu’à partir de 1951 que la flottille percevra de nouveaux appareils (toujours du type MK.V, mais modernisés).

Ceux qu’on appelle les “tirailleurs sénégalais” pendant la guerre de 14-18 sont originaires de toute l’ancienne AOF, c’est-à-dire des États actuels suivants : Sénégal, Côte-d’Ivoire, Bénin, Guinée, Mali, Burkina-Faso, Niger et Mauritanie


La coiffure du premier uniforme donné aux tirailleurs sénégalais en 1857 est une chéchia. Elle sera conservé pendant un siècle durant et portée avec les différentes tenues. De couleur rouge, une des couleurs prisée par le prophète Mahomet, elle ne comporte pas de visière et permet ainsi au croyant de se prosterner jusqu’au sol pendant la prière.


Dakar : de la Flottille 7.F à la Flottille 27.F (1951-1953)

Les nouveaux Sunderland arrivent à l'hydrobase de Dakar-Bel-Air tout au long de l'été 1951 pour réarmer la 7.F. Il était temps : la flottille volait sur Mark III depuis sept ans, et le renouvellement du parc était indispensable. Au premier trimestre 1950, la formation n'avait pu cumuler que 287 heures de vol, et au troisième trimestre était descendue à moins de 140 heures. Officiellement, elle arme encore 5 hydravions. Mais dans la pratique, ce sont des aéronefs à bout de bord.


La nouvelle version Mk. V qui arrive au printemps 1951 (avec un peu de retard sur le programme prévu) a délaissé les moteurs Bristol Hercules pour des Pratt & Whitney Twin Wasp R-1830 bien plus sûrs, et les hélices peuvent être mises en drapeau, ce qui n'est pas pour déplaire aux équipages en cas de problème avec un moteur durant une mission en haute mer.

Dès septembre de la même année, la flottille "remonte" en métropole au grand complet pour y accomplir le premier de nombreux stages G.A.S.M (Groupe d'Action Anti-sous-marine) qui seront effectués au large de Toulon.

Sources:

03 mars 2022

CORYMBE 160 DAKAR Sénégal 2022 EV Jacoubet patrouille SAGNE Cap Vert

CORYMBE 160 DAKAR Sénégal 2022 EV Jacoubet

Parti de Brest le 3 décembre 2021, le PHM Jacoubet faisait escale à Dakar le 11 du même mois avant d'engager sa mission Corymbe 160.


TàD Dakar RP 23-2-2022 La Poste SENEGAL

Du 12 au 17 février 2022, le patrouilleur de haute-mer (PHM) Enseigne de vaisseau Jacoubet a conduit des patrouilles opérationnelles SAGNE de soutien à lutte contre la pêche illicite dans les zones économiques exclusives (ZEE) de la Gambie et du Sénégal. Ces patrouilles ont été réalisées en coopération avec les centres opérationnels des marines locales qui ont fourni les listes de pêcheurs autorisés.


TàD Dakar RP 23-2-2022 La Poste SENEGAL

Après une relâche opérationnelle effectuée à Dakar du 17 au 21 février qui a permis à l’équipage de retrouver son plein potentiel, le Jacoubet a repris la mer pour poursuivre sa mission. Il a ainsi pu conduire des exercices de lutte anti-aérienne et de lutte au-dessus de la surface avec le Falcon 50M basé à Dakar.

Les marins du Jacoubet poursuivent à présent leur patrouille vers Mindelo, au Cap vert, avant d’être relevés la semaine prochaine par le PHM Commandant Birot qui mènera le 161e mandat de l’opération CORYMBE.

Merci à Claude Bélec

02 février 2022

Enseigne de vaisseau Jacoubet CORYMBE 160 Sénégal Côte d'ivoire ATL 2 aéronautique navale Aéro

Enseigne de Vaisseau Jacoubet Corymbe 160 Golfe de Guinée


Parti de Brest le 3 décembre, le Patrouilleur de haute mer (PHM) Enseigne de vaisseau (EV) Jacoubet a accosté à Dakar, au Sénégal, le samedi 11 décembre. Après une patrouille en Atlantique, le bâtiment a débuté le 160ème mandat de l’opération CORYMBE dans le golfe de Guinée.


Le PHM EV Jacoubet et son équipage ont débuté leur transit par le franchissement du golfe de Gascogne, avant de rejoindre Dakar pour une courte escale logistique. Avec le soutien de la station navale des Éléments français au Sénégal (EFS), l’aviso a pu ravitailler en vivres et carburants.


Parti de Dakar le 13 décembre, le PHM EV Jacoubet a participé à un exercice de lutte contre les trafics illicites avec l’avion de patrouille Falcon 50M, basé à Dakar. Les marins ont élaboré et joué un scénario de détection et de relocalisation d’un navire suspect, joué par l’EV Jacoubet, pour mener une enquête de pavillon et identifier le pays d’origine du navire. L’équipe de visite du patrouilleur s’est ensuite entraînée aux méthodes de visite d’un navire.

Les 15 et 16 décembre, l’EV Jacoubet a participé à l’exercice franco-sénégalais XARITOO, à dominante amphibie, qui a rassemblé plusieurs moyens maritimes, terrestres et aériens, dont trois patrouilleurs de la marine sénégalaise, une équipe de commandos sénégalais, renforcée d’une unité de l’armée de terre française, et le Falcon 50 M.

Après une phase de débarquement des unités au sol, sécurisée par les trois patrouilleurs sénégalais, les bâtiments de surface se sont rejoints au large pour s’entraîner à lutter contre les menaces asymétriques, appuyés par le Falcon 50M. Que ce soit dans le domaine amphibie ou dans le domaine naval, les unités sénégalaises ont démontré une excellente interopérabilité avec les unités françaises. Les armées françaises, par les EFS et la Marine nationale, coopèrent en permanence avec les armées sénégalaises, démontrant leur crédibilité et leur fiabilité pour continuer à soutenir nos partenaires dans la sécurisation maritime du golfe de Guinée.En opération CORYMBE dans le golfe de Guinée, le Patrouilleur de haute mer (PHM) Enseigne de vaisseau (EV) Jacoubet a fait escale en Côte d’Ivoire du 21 au 24 décembre 2021, puis a débuté une patrouille CHANNA de surveillance et de dissuasion en zone de piraterie, en coopération avec ses partenaires africains.


Dans un premier temps, le Jacoubet a été rejoint par un hélicoptère Fennec des Forces françaises en Côte d’Ivoire (FFCI) pour mener un exercice de lutte anti-aérienne. L’hélicoptère a ainsi simulé des attaques par aéronef pour tester les réactions de l’équipage.

Après cet entraînement, le Jacoubet a débuté sa patrouille CHANNA. Dans une zone à fort risque de piraterie, le PHM s’est porté à la rencontre d’un cargo battant pavillon camerounais. Ce bâtiment avait subi en 2020 une attaque de pirates ayant conduit à l’enlèvement de cinq marins dont le capitaine. A portée de vue du cargo, le Jacoubet a initié le contact radio pour l’informer de sa présence. L’équipage en a profité pour rappeler les recommandations comme le rôle du MDAT-GoG, Centre de report volontaire pour le golfe de Guinée, qui doit être joint en cas d’attaque. Le capitaine du cargo a remercié le Jacoubet pour cette prise de contact et sa présence.


 Du 8 au 24 janvier 2022, un équipage de la Flottille 23F a été déployé sur la base aérienne de Libreville au Gabon et engagé dans l’opération CORYMBE afin d’intensifier la lutte contre la piraterie. Il s’agit d’une première depuis 2008 pour l’Atlantique 2 (ATL 2).

Acteur majeur de la lutte contre l’insécurité maritime dans le golfe de Guinée, la France a déployé pendant 17 jours un avion de patrouille maritime ATL 2 de la Marine nationale afin de renforcer sa présence dans la région.

Les capacités de détection de l'avion, complétées par de nombreux moyens de traitement embarqués, font de l’ATL 2 un atout indéniable dans la lutte contre la piraterie. Sa plus-value réside dans sa capacité à patrouiller loin, longtemps et sur une vaste zone, grâce à sa très grande autonomie.

Au cours de leur mission de lutte contre la piraterie, le Patrouilleur de haute mer (PHM) Enseigne de vaisseau Jacoubet, également présent dans le cadre du 160ème mandat de l’opération CORYMBE, et l’ATL 2 ont étroitement coopéré avec les marines riveraines et danoise, permettant d’augmenter considérablement la zone de surveillance. Cette double présence française a également permis de rassurer les différents navires transitant dans la zone.

Au bilan, les marins du ciel embarqués à bord de l’ATL 2 ont observé plus d’une centaine de navires ou embarcation représentant un intérêt tactique et ont volé durant près de 40 heures au cours de 7 vols opérationnels.

Le déploiement d’un moyen supplémentaire de patrouille maritime traduit la volonté de la France de lutter contre l’insécurité et la piraterie dans le golfe de Guinée. Ce déploiement permet à la France d’entretenir son appréciation autonome de situation, tout en la partageant avec ses alliés européens et africains, au bénéfice de la sécurité maritime.

Sources 
Marine nationale

06 janvier 2022

de la construction du Port de Dakar Sénégal Protet Pinet-Laprade Faidherbe Gorée

de la construction du Port de Dakar Sénégal


Depuis le 1er août 2011, suite au traité signé entre la France et le Sénégal, les 400 militaires et civils des éléments français au Sénégal (EFS) constituent, à Dakar, un « pôle opérationnel de coopération » à vocation régionale. 


Les principales missions consistent à assurer la défense et la sécurité des ressortissants français, appuyer nos déploiements opérationnels dans la région et contribuer à la coopération militaire régionale. Les EFS disposent par ailleurs de la capacité d’accueillir, de soutenir voire de commander une force interarmées projetée.


Les EFS s’articulent autour :
- d’un noyau clé de poste de commandement interarmées ;
- de l’unité de coopération régionale, organisme interarmées des cellules référentes sur toute l'Afrique de l'Ouest dans les différents domaines de coopération telles que: combat d'infanterie, combat commando, secours au combat, actions spécialisées, détachement d'appui opérationnel de l'armée de l'Air et de la Marine nationale, appui au travail d'état-major;
- d’une escale aérienne, point d'appui aérien majeur en Afrique de l'Ouest;
- d’un détachement de l’aéronautique navale (Atlantique 2 ou Falcon 50 et sa cellule ravitaillement), stationné à l’escale aérienne;

- d'une station navale, point d'appui maritime majeur en Afrique de l'Ouest;
- d’un groupement régional d’intervention NEDEX (Neutralisation Enlèvement et Destruction d’Explosifs), GRIN ;
- d’un détachement interarmées des pompiers (DIAP) ;
- du groupement de soutien de la base des EFS ainsi que des formations diverses du soutien spécialisé;
- du détachement de maintenance des matériels terrestres

Au XIXe siècle, les autorités françaises se préoccupent avant tout de la défense de la presqu'île du Cap Vert. 


Pinet-Laprade, chef du service du génie de Gorée, en présente les différents aspects dans un rapport le 15 avril 1856 : « Nous croyons avoir démontré... que le système de défense de Gorée sera incomplet tant que nous n'aurons pas occupé solidement la presqu'île du Cap Vert ». 




Après mûres réflexions, les projets d'implantation sur le continent peuvent devenir réalité : le 29 janvier 1857 le Ministre, considérant que « Gorée, poste essentiellement maritime et militaire, principal point de refuge et de ravitaillement de nos flottes dans ces parages, ne possède point de port, donne l'ordre au commandant supérieur de Gorée de se mettre en mesure de défendre les passes de Gorée et d'occuper d'une manière solide la presqu'île du Cap Vert ». 

A vrai dire, dès le 20 janvier 1857 le commandant supérieur de Gorée et dépendances, Léopold Protêt, avait appareillé avec quatre bâtiments et avait débarqué à Dakar où sont entrepris les travaux de fortifications préparés par Pinet-Laprade. En rendant compte à son ministre, Protêt précise de nouveau que « Dakar deviendra un jour, nous en avons la conviction, le port du Sénégal ».

 Par décret du 23 mai 1860, le gouvernement institue une compagnie disciplinaire des colonies pour travailler au port. Arrivée à Gorée le 17 août 1861, cette compagnie est affectée à Dakar aux établissements nécessaires aux travaux du port. 

 Elle commence par construire les baraques destinées au logement des disciplinaires. Privés de toute communication avec les autres troupes et les indigènes, ces sont surveillés de très près par la brigade de gendarmerie installée à Dakar au début de mars 1862. 

Le premier hivernage passé sous la tente, la compagnie a perdu 11 hommes, soit le 1/25ème de son effectif. Sur l'effectif total de 239 disciplinaires, Pinet-Laprade estime qu'il ne peut compter que sur 142 travailleurs par jour et 34 malades et demande que l'effectif de la compagnie soit porté à 400. 

 « C'est l'âme des travaux ; grâce à elle, et sous la direction habile et ferme du capitaine Bolot, les travaux considérables de la jetée de Dakar ont été exécutés ». 

Les disciplinaires seront aidés par des ouvriers du génie et par des indigènes faits prisonniers dans le Sine-Saloum, en faveur desquels on demande nattes, couvertures et médicaments. Le 21 mars 1862 le commandant de Gorée remet au responsable de la compagnie des disciplinaires un appareil photographique ; il est regrettable que les essais de poursuivis jusqu'en 1866 n'aient donné aucun résultat. L'administration attache désormais une grande importance au du futur port. 


 « Si, comme tout l'indique la construction de la jetée de Dakar ne peut laisser aucun doute à cet égard », écrit le commandant de Gorée au gouverneur le Ier mars 1862, « la presqu'île du Cap Vert doit devenir le centre principal de nos établissements sur la côte d'Afrique ; c'est là que nous devons fonder tous nos que réclame l'arrondissement de Gorée ; c'est aussi là que le commerce, s'il ne se laisse pas dominer par quelques intérêts du moment, doit tendre à s'établir définitivement... 


Nos ressources ne peuvent être évidemment disséminées entre Gorée, Dakar et Rufisque ». Les entrepreneurs privés commencent même à y croire, tel ce marquis de Rays qui au début de 1862 demande une concession de terrain pour y installer une usine de fabrication d'huile d'arachide : « notre colonisation ne s'appuierait plus à peu près uniquement sur le commerce mais encore sur la culture réunie à l'industrie ». 

Les locales craignent une perte de profit pour la navigation mais, sur intervention personnelle du ministre, une concession gratuite est demeurée semble-t-il sans suite. Le Ier avril 1864 le phare des Mamelles est enfin allumé ; il s'agit d'un feu blanc, à éclipses de demi-minute en demi-minute et d'une portée de 27 milles marins. Un premier registre de visiteurs est ouvert le 8 avril 1864 (il sera clos le 25 avril 1937) ; jusqu'au 10 juillet 1867, il renferme 290 noms de militaires de terre et de mer, d'ecclésiastiques et de religieuses, de commerçants et de fonctionnaires. 

Le phare est devenu le lieu de promenade des Dakarrois. Le départ de Faidherbe et son remplacement par Jauréguiberry à la tête du Sénégal ne change en rien la politique de la France à Dakar. Le 17 décembre 1861, le ministre rappelle au nouveau gouverneur les consignes adressées à son prédécesseur : « II importe que la plus grande activité soit imprimée à la marche des travaux. Vous me tiendrez informé mois par mois par l'envoi des rapports sommaires de M. le chef du service des ponts et chaussées de l'état et du progrès des ouvrages ; je recommande cet objet à votre sollicitude ». 

Pinet-Laprade, de retour à Gorée après son congé, rend compte au gouverneur le 15 février 1862 de la construction du barachois, la question la plus intéressante pour la colonie tout entière, le point le plus important... Pour exécuter la jetée de Dakar, il faut nous servir des matériaux que la nature nous prodigue et les jeter à la mer au moyen de l'appontement qui doit être le premier travail à exécuter pendant qu'on commencera l'extraction des roches au moyen des chalands, de chèvres, de voies ferrées, chariots, etc. 

Il existe dans les magasins de Gorée un scaphandre. Il serait très utile que le capitaine de l'Ecureuil pendant son séjour sur rade de Gorée pût être chargé d'exercer quelques hommes choisis à la compagnie disciplinaire à l'emploi de cet appareil plongeur. On pourrait par ce moyen surveiller les dispositions de l'enrochement au fond de la mer, signaler les parties faibles, les vides, en un mot fournir des indications précieuses pour la direction du travail ». 

Jusqu'au 21 avril 1862, on traîne au moyen de cordages les blocs de pierres répandus sur la plage. Au 19 juillet la longueur de jetée exécutée est de 80 mètres et l'appontement de 130 mètres. On espère recevoir de Bordeaux, du Havre et de Toulon 500 mètres de voies ferrées et huit wagons et tombereaux, des treuils et une grue mobile pour remplacer le matériel insuffisant emprunté au port de Gorée. Le 22 novembre « l'appontement de 150 mètres de longueur est terminé, la jetée aura atteint la même longueur au 31 décembre ; il ne restera donc qu'à faire 150 mètres ».

04 janvier 2022

Phare des Mamelles Dakar Gorée éclairage des côtes Sénégal

Phare des Mamelles Dakar Gorée


Nous avons passé devant l'embouchure du Sénégal, pendant la nuit. Au lever du soleil, à l'horizon embrasé, apparaît encore imprécise une ligne grise, qu'on devine plutôt... la terre est en vue. La mer est « d'huile » ; une brise délicieuse tempère les ardeurs des rayons solaires traçant sur le clapotis miroitant des vagues une route lumineuse.


Bientôt, nous distinguons la côte : basse, jaunâtre, avec un fond de cocotiers clairsemés, dressés vers le ciel bleu et éployés en panaches; elle se relève aux approches de la presqu'île du Cap-Vert, en une falaise abrupte, précédée de deux croupes inégales portant le nom très descriptif de « Mamelles », dont l'une est couronnée par un phare à éclipse.

La silhouette de Dakar se précise : les bâtiments militaires, casernes, hôpital, coupent les hauteurs de leurs lignes blanches. Le paquebot double la pointe du Cap et passant devant l'île de Gorée, qui commande l'entrée du port, vient mouiller dans la rade vaste et sûre, creusée en demi-cercle au sud de la presqu'île.

Nous sommes au Sénégal.


Le 1er avril 1864, une lumière s’allume dans le ciel des habitants de Dakar. Cette lumière, c’est celle du phare des Mamelles. Repaire pour les navires, repaire aussi pour les habitants de la capitale tant ce phare surplombe la ville.

De la concurrence maritime

En Angleterre des lignes régulières sont organisées à partir de Londres et en 1840 est fondée la célèbre compagnie Cunard. En France la Chambre de commerce de Marseille émet en 1839 un vœu favorable à l'établissement de services subventionnés vers New- York, les Antilles et la Nouvelle-Orléans, et vers le Brésil et la Guyane par le Sénégal, mais Bordeaux s'insurge contre les prétentions de Marseille à organiser les lignes vers l'Amérique latine ; ainsi commence entre les deux ports une longue rivalité. 

Il faut attendre le Second Empire pour donner aux projets économiques le support financier nécessaire à leur réalisation. De 1851 à 1857 Bordeaux va soutenir avec une ténacité remarquable un combat difficile. 

Le corps législatif vote enfin la loi qui prévoit une subvention annuelle de 14 millions pour trois lignes, New- York, les Antilles et l'Amérique du sud, cette dernière ligne étant, par décret impérial du 19 septembre 1857, concédée à la compagnie des impériales qui, moyennant une subvention de 4.800.000 francs (soit 200.000 francs par voyage), prévoit deux départs par mois, l'un de Marseille (supprimé en 1861), l'autre de Bordeaux pour Rio-de-Janeiro ; de ce port un service annexe atteindra Buenos-Aires. Le cahier des charges comporte l'obligation de faire escale à Gorée. C'est en fait l'avenir de Dakar qui se trouve assuré par cette décision, à l'origine du futur port et de sa fonction d'escale.


Déjà en effet des pourparlers avaient été engagés avec les impériales pour assurer le service transatlantique avec l'Amérique du sud. Mais une question est à régler. Où se fera l'escale de la ligne ?

 Gorée défendu par les commerçants de l'île ou Dakar proposé par les Messageries impériales ? Ces pourparlers s'achevaient même, puisque la loi du 17 juin 1857 met un terme à vingt ans d'études et de sur l'organisation des lignes postales de navigation à vapeur.

Afin de prévenir des sinistres éventuels ou des retards trop fréquents, le conseil d'administration de Gorée prend la décision le 27 mars 1858 d'ériger un feu sur les Le commandant du poste de Dakar s'entend avec les chefs et propriétaires de Wakam pour acquérir en toute propriété le plateau entier de la grande Mamelle et la route nécessaire pour y arriver. 

 
On retient d'y installer un feu à éclipse de Ier ordre de façon à ce que les navires venant du large ne le confondent pas avec ceux que les noirs ont l'habitude d'allumer sur la côte ; le phare se trouvera placé à 120 mètres au-dessus du niveau de la mer. 

Une tour est effectivement achevée au début de 1859, mais sans concertation avec l'administration supérieure qui fait savoir le Ier août 1860 que « les bâtiments de la tour ne présentent aucun des aménagements nécessaires au service ». Des 3000 francs votés, le coût de l'opération passe à 35000 francs puis à 86.000 francs, « y compris un approvisionnement d'huile de colza pendant deux années » à moins d'utiliser l'huile d'arachide.

Sources :

Aux origines du port de Dakar Jacques Charpy

15 juillet 2021

Le Gabès aviso-transport Sénégal Casamance Séléki Cherbourg 1886- 1887 abordage

Le Gabès aviso-transport

Le Gabès répression en Casamance 



On écrit de Grand-Bassan (Gorée) au Petit Colon

« Une agitation très marquée se constate depuis quelque temps un peu partout, dans le Cayor, dans la Gambie et au Gabon. On s'attend a des troubles sérieux après les récoltes, et celte prévision ne laisse pas que d'inquiéter.

Il est vrai que, de notre côté, on ne reste. pas inactif. L'aviso le Gabès est parti le 18 décembre de Dakar, emportant 300. hommes y compris l'équipage, et 23 artilleurs. Cette troupe va châtier les habitants du village de Sélaké (Séléki), où a été tué le lieutenant Truche. ainsi qu'un artilleur mort en défendant sa pièce qui a été perdue.

1er décembre 1886

» C'est une glorieuse mort que celle de ces deux hommes combattant pour leur drapeau, avec toute l'énergie du désespoir, à des milliers de lieues de la patrie. Le lieutenant Truche était venu réclamer aux Diola le paiement d'une amende à eux infligée. Il était accompagné d'un:, artilleur avec sa pièce de campagne, d'un douanier, d'un interprète et de 50 volontaires.

» Quand il arriva à Sélaké, il se trouva en présence de 3,000 Diola qui l'attaquèrent avec fureur. Aussitôt qu'ils se virent en présence l'ennemi, les cinquante volontaires abandonnèrent lâchement le lieutenant Truche. Le malheureux se battit avec une énergie surhumaine, et avant de tomber, il eut la consolation d'avoir couché à terre quarante Diola qui ne se relevèrent plus.

* D'autre part, j'apprends que le capitaine du Goéland, aviso sur lequel se trouve M. Bayol, lieutenant-gouverneur, de Gorée, a été blessé, ainsi que douze hommes. Quatre hommes ont été tués. J'attends des renseignements complémentaires, mais, vous le-voyez; là situation est très grave en ce moment.




12 septembre 1894 
La liberté

Sont destinés à renforcer la division navale de l'océan indien les navires suivants qui entreront en armement définitif...
L'aviso Gabès à Cherbourg le 4 octobre...

25 octobre 1894





Cherbourg, 24 octobre. L'aviso Gabès, qui avait appareillé hier soir pour Madagascar, est rentré au mouillage de Cherbourg ce matin en avaries. Cette nuit il a été abordé par le travers des Casquets par un steamer anglais; son avant est complètement démoli, son bout-dehors de foc est cassé et son ancre a été aplatie ; de plus il a perdu une baleinière. Le matelot de veille à l'avant a été enlevé au moment de l'abordage par le navire anglais. Celui-ci a viré de bord pour remettre l'homme à bord du Gabès, mais le commandant a refusé, ayant pour cela de bonnes raisons: c'est qu'il ne connaissait ni le nom, ni la route que devait suivre le navire. On suppose que le steamer a rallié un port anglais.

Sources :

Le petit Journal 25-10-1894

 Le Moniteur de la gendarmerie : journal non politique créé spécialement pour la défense de l'arme, paraissant le dimanche / [propriétaire-gérant : Henri Charles-Lavauzelle]

Éditeur : (Paris)

Date d'édition : 1887-01-09

Bulletin de la Société française des Ingénieurs coloniaux 1er janvier 1936

Vendée Globe La porte des glaces 7 novembre 2024

Vendée Globe La porte des glaces 7 novembre 2024 Le passage des skippers du Vendée Globe au large de ces districts des Terres australes et a...