Timbre Blaise Pascal Elsa Catelin gravure Florence Wojtyczka Clermont Ferrand Puy de Dôme
Après la maquette, la gravure qui a nécessité une trentaine d'heures. C’est Elsa Catelin qui s’en est chargée, une spécialiste déjà créatrice de 300 timbres dont celui de la Nouvelle Marianne. Le dessin est transcrit selon le procédé de sécurisation de la taille douce, communément employé pour l’impression de billets. La maquette est gravée avec de petits outils spéciaux, comme des burins ou des onglettes, sur une matrice en acier. Les traits très fins permettent de fixer l’encre pour l’impression. La taille douce va apporter ce côté mate au timbre qui vient s’opposer au fond brillant : « Pour un philatéliste attaché à l’esthétique du timbre gravé », précise Elsa Catelin, « la technique de la taille douce fait monter la côte sur le marché. ». La poste est très attachée à cette technique qui est un procédé ancestral et de plus, il évite les circuits de contrefaçon.
Le timbre de Blaise Pascal qui sera émis le 19 juin 2023, jour anniversaire de sa naissance, offrira une technique mixant l’offset et la taille douce. Le travail de la graveuse Elsa Catelin permettra de faire ressortir les traits de Blaise Pascal tandis que la technique de l’offset fera éclater les couleurs choisies par Florence Wojtyczka
Blaise Pascal : un génie. L’homme transcende toutes les catégories pour s’imposer comme une des figures les plus saisissantes du patrimoine humain et culturel mondial.
Né à Clermont-Ferrand le 19 juin 1623, il meurt à Paris le 19 août 1662. Mais il a vécu aussi à Rouen, établi un programme d’assèchement des marais du Poitou, alimenté la réflexion scientifique de l’Europe de son temps.
Les mathématiques et la physique retiennent d’abord son attention. À seize ans, il compose un Essai sur les coniques. À trente, il jette les bases du calcul des probabilités et rédige le Traité du triangle arithmétique. À trente-cinq, il résout le problème géométrique de la cycloïde ou « roulette ». Pascal démontra par ailleurs l’existence du vide. Ses travaux sur la pression atmosphérique lui ont valu de donner son nom à l’unité de mesure qui lui est associée : le « pascal » (Pa).Mais le jeune savant ne se préoccupe pas uniquement de spéculation intellectuelle. Son père ayant été nommé commissaire pour l’impôt à Rouen par Richelieu, il conçoit, pour l’aider dans ses calculs, une machine arithmétique. Cette « pascaline » est la première calculatrice de l’histoire. Par son mode de fonctionnement, elle annonce l’informatique. Quant aux réflexions de Pascal, dans le texte de présentation dont il assortit son invention, elles montrent qu’il médite quelque chose qui s’apparente à… l’intelligence artificielle.
Visionnaire ? Pascal, d’emblée, n’en songe pas moins à la commercialisation de sa machine. Entrepreneur futuriste, il fonde en 1662, à Paris, avec les « carrosses à cinq sols », ancêtres de l’autobus, la première compagnie de transport public urbain.
Pascal, enfin, consacre les dernières années de sa vie à l’élaboration d’un grand ouvrage dont il ne demeure que des fragments rassemblés sous le nom de Pensées. Il se proposait de montrer qu’il était raisonnable de croire, et qu’il n’est pas de foi sans un amour fervent. Rigueur géométrique, poésie incandescente, prophétisme droit venu des Écritures, intelligence de l’autre et de la misère de la condition humaine, ironie, puissance de la pensée, font de ce livre en miettes un monument de l’âme humaine.
Blaise Pascal mourut à trente-neuf ans et deux mois.
© La Poste - Laurence PLAZENET, Professeur de Littérature française du XVIIe siècle à l’Université Clermont Auvergne, directrice du Centre international Blaise Pascal (IHRIM, CNRS, UMR 5317), Présidente de la Société des Amis de Port-Royal - Tous droits réservés
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