Un drôle de paroissien
Bonjour la compagnie,
Voltaire fut un homme résolument moderne et bien avant l’heure, un maître dans la manipulation des médias. Le « Siècle des lumières » lui en saura gré et le sculptera en défenseur de la veuve de l’orphelin, de la famille Calas et du chevalier de la Barre.
L’homme de Ferney va initier des mythes que nous répétons à l’envi depuis 1770. Si nous interrogeons Wikipédia sur le chevalier de la Barre nous lisons : « Jeune homme français de famille noble condamné à mort par décapitation pour blasphème et sacrilège par le tribunal d’Abbeville puis par la Grand-chambre du parlement de Paris après avoir été soumis à la question ordinaire. Son honneur fut défendu « post mortem » par Voltaire.
L’homme de Ferney va initier des mythes que nous répétons à l’envi depuis 1770. Si nous interrogeons Wikipédia sur le chevalier de la Barre nous lisons : « Jeune homme français de famille noble condamné à mort par décapitation pour blasphème et sacrilège par le tribunal d’Abbeville puis par la Grand-chambre du parlement de Paris après avoir été soumis à la question ordinaire. Son honneur fut défendu « post mortem » par Voltaire.
François Jean Lefèvre de La Barre, aimable galopin, avait une tante, abbesse de la riche abbaye de Willancourt qui le trouvant à son goût le séduisit sans autre forme de procès. Il avait au demeurant de mauvaises lectures : Les « Odes Priapiques », le « Portier des Chartreux » ou la « Tourière des Carmélites ». Il avait en plus un jour de fête-Dieu ostensiblement refusé de lever son chapeau au passage du Saint-Sacrement.
Dans la nuit du 8 au 9 août 1765 un crucifix est mutilé sur le pont neuf d’Abbeville. A l’époque on ne barguignait pas avec ce genre de crime et la justice est aussitôt saisie. Les recherches s’orientèrent rapidement vers la bande de copains que fréquentait François.
Malheureusement pour lui un magistrat d’Abbeville particulièrement teigneux, Duval de Soicourt amoureux de la belle abbesse décida alors de perdre son jeune rival.
Dans la nuit du 8 au 9 août 1765 un crucifix est mutilé sur le pont neuf d’Abbeville. A l’époque on ne barguignait pas avec ce genre de crime et la justice est aussitôt saisie. Les recherches s’orientèrent rapidement vers la bande de copains que fréquentait François.
Malheureusement pour lui un magistrat d’Abbeville particulièrement teigneux, Duval de Soicourt amoureux de la belle abbesse décida alors de perdre son jeune rival.
La condamnation fut brutale et chacun fit intervenir ses appuis haut placés. A son procès, de La Barre se défendit mollement. La peine de mort fut requise contre l’auteur de la dégradation et les galères pour le chevalier. Mais De Soicourt veillait au grain et obtint que pour ses différents « crimes », qu’il ait la langue coupée, la tête tranchée et que son corps soit brûlé.
En toile de fond se jouait aussi la querelle entre D’Ormesson qui soutenait La Barre et le chancelier Maupeou l’ennemi des parlements tout puissants.
C’est alors que contrairement à la légende propagée par Voltaire, Monseigneur de la Mothe, évêque d’Amiens craignant que la condamnation ne soit imputée à l’Eglise ( à juste titre) demanda la grâce à Louis XV qui la refusa.
Si le chevalier était un garnement, il affronta la mort avec courage et désinvolture, non sans avoir eu à subir de l’affreux Duval de Soicourt la « question ordinaire ».
Pour conclure nous dirons que ce crime imputé à l’Eglise eut son origine dans la jalousie d’un vilain personnage et qu’une querelle politique envenima les choses.
Pendant ce temps, Voltaire courageux mais pas téméraire, pensant aux risques que ses écrits lui faisaient encourir prépara sa fuite en Allemagne et se garda bien de manifester.
A bientôt
Donec
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