Un 13 mai 1958 à Alger
Le 13 mai 1958, les Algérois d'origine européenne en appellent au général de Gaulle pour maintenir la souveraineté de la France sur l'Algérie. L'insurrection va avoir raison de la IVe République... et inutilement prolonger la guerre d'Algérie en mettant fin aux espoirs nés quelques mois plus tôt.
A la suite d’un ordre de grève lancé pour le 13 mai 1958, une foule nombreuse se masse au pied du monument aux morts d’Alger, au lieu-dit du plateau des Glières.
Composée en majorité d’Européens, elle attend de marcher sur le gouvernement général d’Alger en brandissant des banderoles aux couleurs tricolores.
Pierre Lagaillarde, leader du mouvement étudiant d’Alger, juché sur la première plate-forme du monument aux morts, a revêtu pour l’occasion sa tenue de parachutiste. Il s’apprête à conduire la manifestation.
Après un dépôt de gerbe, les manifestants suivent la musique militaire qui ouvre la marche. Les voitures officielles de l’état-major tentent de se frayer un chemin dans la foule avec l’aide de la police militaire. Les manifestants arrivent devant le palais du gouvernement général et veulent pénétrer dans l’enceinte officielle. Les forces de l’ordre se tiennent prêtes à les repousser.
Le colonel Ducournau, monté sur la grille du palais, tente de leur parler. Sur le « Forum », des jets de pierres répondent aux grenades lacrymogènes. La foule parvient à envahir le gouvernement général. Les vitres sont brisées, les portes forcées par des « béliers » de fortune et les documents administratifs sont jetés par les fenêtres.
Pour ramener le calme, les généraux Salan et Massu, ainsi que le colonel Thomazo, dit « Nez de cuir », apparaissent au balcon.
Massu, acclamé annonce la constitution du premier Comité de salut public.
Le général Jacques Massu en prend la présidence. Il envoie à Paris un télégramme : « ... exigeons création à Paris d'un gouvernement de salut public, seul capable de conserver l'Algérie partie intégrante de la métropole ». Les députés, qui n'apprécient pas cette intrusion, investissent comme prévu Pierre Pflimlin. C'est la rupture avec Alger.
En attendant la prise de fonctions du nouveau Président du Conseil, Félix Gaillard confie les pleins pouvoirs civils et militaires en Algérie au général Raoul Salan, qui commande l'armée sur place.
Le 14 mai, à 5 heures du matin, Massu lance un nouvel appel : « Le comité de salut public supplie le général de Gaulle de bien vouloir rompre le silence en vue de la constitution d'un gouvernement de salut public qui seul peut sauver l'Algérie de l'abandon ».
Le lendemain, 15 mai 1958, le général Raoul Salan prononce une allocution devant le comité de salut public, à l'intérieur du Gouvernement général d'Alger : « Vive la France, vive l'Algérie française, vive le général de Gaulle ! »
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Alger le Gouvernement général |
Puis il se rend sur le balcon et s'adresse à la foule rassemblée sur le Forum : « Nous gagnerons parce que nous l'avons mérité et que là est la voie sacrée pour la grandeur de la France. Mes amis, je crie : « Vive la France ! Vive l'Algérie française ! »... Il se retourne vers l'intérieur mais se heurte à la haute silhouette du gaulliste Léon Delbecque qui lui souffle : « Vive de Gaulle, mon général ! » Revenant vers le micro, Salan reprend la phrase : « Vive de Gaulle ! »
Les dés sont jetés avec cet appel public au Général, éjecté de l'activité politique en 1947 mais toujours très désireux de donner à la France des institutions plus stables que la IVe République.
De sa retraite de Colombey-les-deux-Églises, de Gaulle fait répondre le jour même qu'il se tient prêt à « assumer les pouvoirs de la République ».
Le 19 mai, il donne une conférence de presse pour dire qu'il refuse de recevoir le pouvoir des factieux d'Alger. Aux journalistes qui s'inquiètent de l'éventualité d'une dictature, il lance : « Croit-on qu'à 67 ans, je vais commencer une carrière de dictateur ? ».
Pour dénouer la situation, René Coty, le président de la République, se résout le 1er juin, dans un message au Parlement, à en appeler au « plus illustre des Français... Celui qui, aux heures les plus sombres de notre histoire, fut notre chef pour la reconquête de la liberté et qui, ayant réalisé autour de lui l'unanimité nationale, refusa la dictature pour établir la République ». Le général forme sans attendre un gouvernement de rassemblement avec Guy Mollet, chef de la SFIO (parti socialiste), Antoine Pinay (Centre National des Indépendants, droite), Pierre Pflimlin, MRP (chrétien démocrate), Michel Debré (gaulliste)...
Investi de la présidence du Conseil, le général Charles de Gaulle s'attelle à la mise sur pied d'une nouvelle Constitution. Elle est approuvée par référendum le 28 septembre 1958 avec 79,2% de Oui et toujours en vigueur.
Le 21 décembre 1958, Charles de Gaulle est élu président de la République et de la Communauté française par un collège électoral. Succédant à René Coty, il devient le premier président élu de la Ve République.
https://envelopmer.blogspot.com/2014/02/la-marine-en-algerie-alger-le-vieil.html
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