Les aéronefs de l'Aéronautique navale JAGUAR ZEPHYR FREGATE
SEPECAT JAGUAR M
Issu du programme franco-anglais ECAT (avions d'Ecole de Combat et d'Appui Tactique) leJaguar intéressa, dès le milieu des années soixante, l'Etat-major de la Marine française. En effet pour équiper ses porte-avions d'avion d'attaque efficacement, elle recherchait un avion pouvant épauler les Etendard IV dans ce rôle. Un programme de 50 appareils fut étudié.
Prévu pour une entrée en service des avions de série vers 1975, un programme d'essai fut mené à partir de la 5ème cellule de Jaguar sortant des chaînes de construction SEPECAT. Les principalesmodifications portèrent sur le train d'atterrissage et sur les dispositifs hypersustentateurs, l'angle de braquage des volets étant accentué afin de permettre une vitesse d'approche plus basse et la présence d'une crosse d'appontage, plus importante que la crosse d'arrêt d'urgence montée sur les Jaguar terrestres. A la différence du Jaguar A, le M05 était doté d'un siège éjectable Martin Baker Mk 9 en lieu et place du MB Mk4 des avions de série A français. Le nez du Jaguar marine était doté d'un télémètre laser TAV-38 qui ne sera retenu pour les Jaguar A à partir du n°85 seulement. Ce système a une porté de 10 km environ et permet d'estimer la distance avion-objectif mais ne permet pas le guidage des bombes guidés laser, charge qui revient à un Pod ATLIS en pylône ventral.
Le premier vol du Jaguar M05, immatriculé F-ZWRJ, fut effectué à Melun-Villaroche par Jacques Jesberger, pilote d'essai de la firme Breguet le 14 novembre 1969
Des problèmes de stabilité conduisirent à l'installation en 1970 de quilles ventrales. Le 20 avril 1970, l'avion effectua ses premiers essais d'appontages sur piste ASSP à Bedford au Royaume-Uni avec succès. Le 8 juillet suivant, il effectua son premier touch and go sur le porte-avions Clemenceau au large de Lorient. Une douzaine de cycles furent menés du 8 au 13 avant que le premier catapultage réel soit effectué le 10 par LV Daniel Pierre. Les essais furent menés par Jesberger, Pierre et le CC Yves Goupil. Après un nouveau stage à Bedford, une deuxième campagne à la mer fut menée du 20 au 27 octobre 1971 toujours sur le Clemenceau. Une insuffisance de poussée des réacteurs Adour Mk 101 se révélait au fur et à mesure des essais.
La Marine commença à reprocher à cet avion, certes tout à fait performant, son coût et son inaptitude aux manouvres d'appontage en monoréacteur. En janvier 1973 le Jaguar M est annulé. L'avion est livré à l'Armée de l'Air ou il participe aux essais de ses congénères A et E, notamment en ce qui concerne les essais de vrilles. Son dernier vol est effectué au mains de Jesberger le 12 décembre 1975. La cellule est confié à l'Ecole des Mécaniciens de l'Armée de l'Air de Rochefort puis il est confié au Musée de l'Aéronautique Navale de la Base de Rochefort où il est abrité depuis.
ZEPHYR
Le Fouga CM-175 Zéphyr est un avion d'entraînement militaire ayant servi dans l'aéronavale française de 1959 à 1994. Il fut développé à partir du Fouga CM-170 Magister.
En 1953 l'état major de la Marine nationale fit savoir qu'il recherchait un avion d'entraînement apte à pouvoir former les futurs pilotes de jets. En effet celle-ci venait d'acquérir ses premiers avions à réaction, les Aquilon et ne pouvait plus faire reposer la formation de ses pilotes sur les seuls North American SNJ, des avions désormais obsolètes. Elle envisagea donc de se tourner vers les États-Unis afin d'y acquérir un tel appareil.
À la même époque la société Fouga proposa de développer une version spécifique de son CM-170 Magisterdestiné spécifiquement à la marine. Celui-ci fut d'ailleurs tout d'abord nommé CM-170M Esquif. Par rapport à son « grand frère » terrestre il se distinguait par des attributs typiquement marins, comme la crosse d'appontage, l'élingue, ou encore le train d'atterrissage renforcé.
Les Fouga CM-175 Zéphyr furent également employés pour la formation avancée des pilotes destinés à voler sur l'avion de lutte ASM Breguet Alizé. Par la suite ils formèrent les futurs pilotes d'Étendard IV-P et de Super-Étendard. Les Zéphyr volèrent durant leur carrière à partir des trois porte-avions français6 : l'Arromanches, le Clemenceau et le Foch.
Les Fouga CM-175 Zéphyr furent finalement retirés du service actif le 25 novembre 1994. Dès lors la formation des jeunes pilotes de l'aéronavale fut confié à l'US Navy et à ses McDonnell Douglas T-45 Goshawk. Au cours de leur carrière la plupart des Zéphyr eurent également à remplir des missions de liaisons rapides et de transport de personnalités, à l'instar des MS-760 Paris.
NORD 262
Le Nord N262 est un avion de transport biturbopropulsé court et moyen-courrier français, développé au début des années 1960 à partir du Max-Holste MH.250 Super Broussard. Il est également utilisé comme avion militaire (transport, formation des équipages, surveillance maritime), notamment dans la Marine nationale, qui le retira finalement du service le 25 février 2009.
Dans l'Aviation navale, le N262E est désigné par la lettre « Y ».
Douze ex-Nord 262A de l'aéronautique navale ont été transformés en Nord 262E, pour assurer des missions de surveillance maritime et l'entraînement des jeunes pilotes et mécaniciens de bord.
L'aéronautique navale a acquis 15 Nord 262A, un 262C et 4 machines de seconde main. Les derniers en service furent des Nord 262E. Cette version lui confère des équipements opérationnels tels radar, table de navigation, émetteur-récepteur HF/BLU lui permettant ainsi une participation active aux missions opérationnelles de l'Aéronautique navale telles la surveillance maritime et les concours aux bâtiments de la Marine nationale. En cas de besoin, il peut également assurer des missions de transport de personnel ou de matériel; cette polyvalence à été, une fois de plus, vérifiée lors des évènements qui ont touché cruellement le pays en début d' année 2000 : le naufrage du pétrolier Erika et les intempéries.
En 2006, ils sont utilisés au sein de la flottille 24F à Lann-Bihoué (surveillance maritime), de l'escadrille 56S à Nîmes Garons (navalisation des pilotes de patrouille maritime et formation des mécaniciens de bord), et de la flottille 28F à Hyères (surveillance maritime et mûrissement des jeunes pilotes).
Mais alors que la demande pour les missions de surveillance maritime augmente sans cesse (surveillance des pêches, pollution, immigration illégale, lutte anti-drogue, assistance aux personnes,...), on assiste à Nîmes-Garons à une déflation du parc de Nord 262E. Il y avait en avril 2008 huit avions en dotation à la flottille 28F, des avions en bon état sont immobilisés, car ils ont épuisé leur potentiel avant révision générale.
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