13 mai 2014

Mardi 13 mai

Alger 13 mai 1958



Le putsch d'Alger ou coup d'état du 13 mai est le coup d'État mené conjointement à Alger le mardi 13 mai 1958 par l'avocat et officier parachutiste de réserve Pierre Lagaillarde, les généraux Raoul Salan, Edmond Jouhaud, Jean Gracieux, l'amiral Auboyneau avec l'appui de la 10e division parachutiste du général Massu et la complicité active des alliés de Jacques Soustelle.



Dans le contexte de la guerre d'Algérie et d'une lutte pour le pouvoir, il avait pour but d'empêcher la constitution du Gouvernement Pierre Pflimlin et d'imposer un changement de politique allant dans le sens du maintien de l'Algérie française au sein de la République.




Il se solda par la fin de la « traversée du désert » pour le général en retraite, Charles de Gaulle, et son retour aux affaires. En outre, il marque la fin de la Quatrième République et le début de la Cinquième République.


Alger le monument aux morts
Suite à la revendication par le FLN, le 9 mai, de l'exécution en Tunisie - indépendante depuis 1956 - de prisonniers français appelés du contingent en Algérie(sergent Robert Richomme, soldats René Decourteix et Jacques Feuillebois) par l'ALN, et à l'initiative du général Raoul Salan, les Anciens Combattants, Européens et musulmans, se rassemblent auprès du monument aux morts de 1870, 1914-18 et 1939-45, Boulevard Laferrière, en hommage aux trois victimes.



le gouvernement général dit "GG" et le forum

À Alger, deux factions convoitent le pouvoir mis en ballotage par la vacance prolongée du gouvernement depuis 28 jours. L'avocat et président de l'Association Générale des Étudiants d'Alger, Pierre Lagaillarde (il est âgé de 26 ans et devient par la suite député sans étiquette d'Alger) et ses alliés activistes du Groupe des Sept sont en rivalité avec les partisans gaullistes de Léon Delbecque, conseiller défense nationale et chef du Comité de Vigilance, qui est lui-même en liaison avec Jacques Soustelle.
Le Gouvernement général

Midi : Des voitures équipées de haut-parleurs invitent la population d'Alger à manifester dans le calme.



14 heures : Grève générale en accord avec la décision du Comité de Vigilance. Les magasins sont fermés et les rideaux de fer tirés.


Boulevard Lafferrière, le monument au morts
et le bâtiment du Gouvernement Général

17 heures : Depuis le Plateau des Glières, Lagaillarde vêtu de son uniforme d'officier parachutiste de réserve (dit « tenue léopard »), lance ses troupes à l'assaut du gouvernement général (surnommé "GG", devenu après l'indépendance de l'Algérie le Palais du gouvernement), symbole de l'autorité parisienne en Algérie. Alger est alors la deuxième ville de la République en terme démographique.


Après s'être opposés tout d'abord aux CRS qui font usage de gaz lacrymogène, puis aux troupes de la Circulation Routière (unité logistique de l'armée de terre dont l'uniforme particulier rappelle celui de la police militaire américaine coiffée du célèbre casque « M.P. ») et enfin aux parachutistes qui se refusent à ouvrir le feu sur des compatriotes français, les insurgés incendient la bibliothèque du GG contenant des documents administratifs.

Les insurgés, qui se décrivent comme des « Montagnards » (propos tenus par Massu lui-même), prennent le contrôle du GG.


La foule monte vers le gouvernement général
et le Forum


Après le renversement in absentia du gouverneur socialiste Robert Lacoste jugé trop modéré par les partisans de l'Algérie française, Lacoste quitte Alger pour Paris le 8 mai, un comité de salut public est constitué avec à sa tête des civils et des militaires, Européens et musulmans.
Balcon du GG
Depuis le balcon du gouvernement général, le général Massu s'adressa à la foule algérienne amassée au pied du bâtiment par le biais de la lecture d'un télégramme officiel s'adressant au président de la République. 


Soustelle et Massu

Il demandait la mise en œuvre d'un « gouvernement de salut public ». Le lendemain, du même balcon, le général Salan, nommé président du comité, précisa la demande d'un nouveau gouvernement par un sonore « Vive de Gaulle ». Léon Delbecque, membre du RPF puis des Républicains sociaux et fidèle du général de Gaulle, devient vice-président du Comité de salut public. Un autre fidèle du général, Lucien Neuwirth, en fait aussi partie.

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