22 décembre 2022

Oeuvre du souvenir de la France à ses marins 1916 guerre 1914 1918

Oeuvre du souvenir de la France à ses marins



Le Souvenir de la France à ses marins

L'Œuvre du « Souvenir de la France à ses Marins est née de l'initiative de quelques artistes et écrivains sur la suggestion de Mme Lapierre qui avait au début de la guerre monté un hôpital militaire à Beg-Meil et qui est actuellement la très active secrétaire générale de l'Œuvre.


Les fondateurs firent appel aux hommes politiques do toutes nuances qui représentent les divers régions du littoral français.

Cet appel fut entendu et le Comité constitua son bureau avec M Guist'hau (Bretagne) comme président, avec M. Bureau (Normandie) et François Arago (Provence) comme vice-présidents, auxquels s'adjoignit bientôt comme premier vice-président l'ancien amiralissime, l'amiral Fournier, qui a prêté un précieux concours à l'Œuvre.


Entre temps, MM. Briand et l'amiral Lacaze avaient donné une vive approbation et tout leur appui à l'Œuvre et M. Poincaré acceptait de donner son haut patronage. Enfin, le Comité central des Armateurs de France et son président, M. J. Charles Roux, ouvraient une souscription qui vient d'atteindre 100.000 francs.


L'Œuvre par ses statuts même, se donnait deux buts

Montrer aux 120.000 marins des équipages de notre flotte qu'on pense à eux et que malgré le silence imposé par la censure on n'ignorait ni leurs souffrances, ni leur vaillance, et leur prouver la sympathie de la France par des envois d'objets utiles et agréables montrer également qu'après eux, les êtms chers que leur mort peut laisser en détresse ne seront pas abandonnés. En attendant 1 nide un peu lente de l'Etat, une Œuvre sera la qui tendra une main secourable à ceux c,ue les victimes de la guerre laisseraient après eux.

Pour l'exécution du premier point de son programme, l'Œuvre a renoncé à la pratique courante du paquet individuel qui apporte à chaque combattant quantité de choses qui ne lui manquent pas et oblige de donner des objets de qualité inférieure. Considérant, au contraire, que sur un équipage, si certains hommes ont besoin d'un genre d'objet, d'autres les possèdent et réciproquement; elle envoie, par exemple, au commandant d'un équipage de 40 hommes, une caisse de 60 à 80 kilos, contenant à 25 objets de chaque sorte, des vivres divers en quantité suffisante pour fournir une ration au moins pour chaque homme dans chaque sorte d'aliment et enfin des jeux qui restent en commun. Le commandant fait la répartition du contenu de la caisse entre les hommes de son équipage au mieux des besoins de chacun.


L'Oeuvre, sur l'indication des officiers supérieurs, qui font partie du Comité, a commencé par envoyer des caisses aux chalutiers, dragueurs de mines et autres bâtiments auxilliaires mobilisés, dont la rude lutte contre les mines et sous-marina rend l'existence si dangereuse et si pénible. En même temps des caisses étaient expédiées aux sous-marins, torpilleurs et contre-torpilleurs, dont l'existence est aussi très mouvementée. Actuellement, le chiffre des caisses envoyées dépasse trois cent cinquante et déjà plusieurs grands croiseurs, signalés comme ayant eu dos missions dangereuses et pénibles, ont été approvisionnés.



le Petit Parisien 5 juin 1916

L'aide aux marins victimes de la guerre Si nos braves mathurins n'ont pas eu leur journée nationale » comme les poilus, leurs frères en héroïsme, ils ont, du moins, leur semaine parisienne, et sous quelle attrayante diversité d'aspects

Aprés la matinée de gala de la Comédie Française, ce fut l'inoubliable concert militaire du jardin des Tuileries. Puis, voioi qu'aujourd'hui et demain, les merveilleux salons du ministère de la Marine seront généreusement ouverts, par l'amiral Lacaze, à des essaims de gracieuses vendeuses mobilisées par le comité de l'Œuvre du souvenir de la France à ses marins pour dresser au profit de cette oeuvre, si utile et si nécessaire, des comptoirs de vente chargés de surprises.


Sans aucun doute, cette troisième manifestation de bienfaisance aura le même succès que les deux précédentes. Et il faut le souhaiter bien vivement, car les bénéfices de l'oeuvre ne vont pas seulement aux mains de la flotte, mais aussi aux familles des morts et des mutilés et les infortunes sont nombreuses.


Comme le brave poilu des tranchées, le mathurin, cet éternel ballotté, pour qui la permission est trop souvent un mythe, reçoit aujourd'hui, aussi bien dans les parages de la mer Egée que dans le nord des Hébrides, le colis réconfortant qui, tout en lui faisant trouver moins dures les heures de guerre, lui apparaît comme un lien de sympathie avec la patrie lointaine.

Rien de plus émouvant que les lettres où les chefs des petites unités de combat, celles où la vie du bord est la plus pénible et la plus périlleuse, accusent réception, et avec une régularité exemplaire, de l'envoi des colis hebdomadaires expédiés par les soins de l'Œuvre de la France à ses marins, 15 bis, boulevard Jules-Sandeau. En lisant ces lettres d'une si touchante expression, je songe involontairement à ce passage de la magnifique allocution prononcée par Pierre Loti à la Comédie-Française


J'ai vécu cinquante ans avec les matelots et je les connais bien. Je les engage à ne pas changer. Mes amis, ne changez rien à votre âme elle est si jolie, si belle » Armand DAYOT.

Recueil des actes administratifs de la Préfecture du département de la Seine

Préfecture du département de la Seine (Paris)

1916-02-01


Pour atteindre le deuxième but qu'elle s'est proposé, l'Œuvre envoie, sur indication du ministre de la marine ou bien sur recommandations provenant de tiers (et dans ce cas. après enquêtes) des secours aux familles qu'une mort où une disparition laisse dans une situation précaire. Des souscriptions néreuses lui ont permis de subvenir jusqu'ici à ces charités très lourdes pour une Œuvre aussi vaste. C'est ainsi que le préfet d'Ille-etVilaine a pu en envoyer pour 1.500 francs, celui du Morbihan pour 5.000, celui du Finistère pour 7.000, celui de la Loire-Inférieure pour 2.000 fr. Le maire de Saint-Malo a pu verser pour sa ville 500 fr. et 40 communes d'Ille-et-Vilaine, une somme globale de francs. La ville de Lorient, 500 fr., celle le Brest, de Nantes et de Saint-Nazaire, également 500 francs, tout cela sans compter les dons en nature, qui ont été très nombreux. 


A l'heure actuelle, l'Œuvre a devant elle des fonds qui lui permettent le marcher pendant 3 ou 4 mois, mais songeant à l'avenir et aux victimes possibles de grandes batailles, il lui faut chaque jour boucher le trou fait dana son budget par des envois qui se montent à 0.000 francs par mois. C'est pour cela que des amis des Marins ont organisé la matinée de gala du Théâtre Français d'aujourd'hui, ainsi que le festival des Tuileries qui aura lieu le mai et que l'Œuvre va tenir une grande vente de charité les 5 et 6 juin dans les salons du ministère de la marine. Enfin, cet été, les baigneurs des stations maritimes ne seront pas sollicités en vain.

Des subventions et des aides dans toute la France

Une d'elles cependant, a été retenue par votre Commission, celle formulée par l'Oeuvre du Souvenir de la France à ses marins. Cette oeuvre vient de se fonder pour venir en aide à nos 118.000 marins de la flotte, peut-être un peu trop oubliés jusqu'ici, et qui, depuis vingt mois, font vaillamment leur devoir sur le front de mer, bravant stoïquement tous les dangers et toutes les fatigues, comme nos soldats de l'armée de terre, leurs frères en héroïsme. 

 Elle a pour but d'envoyer à nos marins des secours en nature, et nous pouvons être certains que ces colis réconfortants aideront nos Mathurins à trouver moins dures les longues heures passées en mer. — Elle viendra aussi en aide aux veuves et aux orphelins des marins victimes de la piraterie allemande. — Votre troisième Commission est convaincue que l'Assemblée départementale voudra s'associer à une oeuvre si éminemment patriotique et charitable, et, d'accord avec la première Commission, nous vous proposons de voter à cet effet la somme de 500 francs qui serait inscrite au chapitre 21 de la décision modificative n° 2 du budget de l'exercice 1916.
Les conclusions de la Commission sont adoptées. Le crédit est voté et inscrit.

Rapports et délibérations / Département de Maine-et-Loire, Conseil général









L'Ouest-Eclair 17-2-1916

21 décembre 2022

sous marin Calypso naufrage à Toulon juillet 1914 Torpilleur Mousqueton Djémal pacha

Naufrage du sous-marin Calypso

Toulon Juillet 1914



Le bruit se répandait, hier soir, à Paris, qu'un accident grave était arrivé à Toulon pendant les- manœuvres navales qui ont lieu à l'occasion de la visite de Djémal pacha, ministre de la Marine ottomane, le sous-marin Calypso avait coulé. Nous avons eu immédiatement confirmation de cette nouvelle au ministère de la Marine, où l'on nous a répondu que le naufrage était exact et que, bien qu'on n'ait pas encore de nouvelles officielles sur l'équipage
Le Petit Journal 8 juillet 1914



C'est à cinq heures trente que le sémaphore de Camarat signala, à la préfecture maritime qu'un sous-marin venait de couler au large et, à cinq heures trente-cinq un radiotélégramme en clair provenant du torpilleur Mousqueton, qui convoyait le sous-marin et porte le guidon du commandant de la 2e escadrille des sous-marins de l'armée navale, arrivait à la station de Missiessy ; il signalait que le Calypso avait coulé au Sud du cap Lardier. 






Un deuxième radiotélégramme daté de cinq heures quarante-cinq, annonçait que les 26 hommes de l'équipage étaient sauvés.


Le port fit préparer des remorqueurs et des allèges, mais aucun secours ne fut de mandé. Il est hors de doute que l'accident s'est produit quand le Calypso était en surface. S'il est dû â un abordage, l'abordeur, que l'on croit être le Mousqueton, doit être en fort mauvais état car la coque des sous-marins est bien autrement résistante que celle de des torpilleurs d'escadre

Le Petit Journal 8 juillet 1914



L'Ouest-Eclair 9-07-1914


Voici de nouveaux renseignements au sujet du naufrage du "Calypso"

L'abordage fut très brusque et l'eau pénétra assez rapidement par le trou béant. L'équipage qui était sur le pont eut une attitude admirable et put multiplier les signaux de détresse. Quelques hommes se jetèrent à l'eau et atteignirent rapidement le « Mousqueton qui mit immédiatement ses embarcations à la mer.

Les sous-marins "Bernouilli" et le « Circé" s'approchèrent et avec le « Mousqueton" reçurent les autres hommes ainsi que les officiers du Calypso.

Le vent soufflait en tempête les vagues très grosses rendaient pénibles les opérations de sauvetage des hommes qui heureusement réussirent complètement.

Plusieurs navires de 1a division légère arrivèrent à proximité et offrirent leur concours qui fut jugé inutile car le « Calypso" avait coulé par 300 mètres de fond.

L'Ouest-Eclair 9-07-1914






Un mois avant les déclarations de guerre une visite turque à Toulon Djémal pacha



Le Petit Journal 5 juillet 1914
DJEMAL PACHA « pies, développer cette coopération franco-turque qui doit, dans la consolidation pacifique de l'Orient nouveau, garder le rôle essentiel dont une constante tradition historique a consacré les résultats. Djémal pacha est très personnellement qualifié pour cette importante mission. Son action politique fut décisive dans la préparation et l'organisation de la jeune Turquie. Mais il est d'abord, un soldat. En 1909 comme en 1913. c'est à la tête de son régiment et par de multiples faits d'armes qu'il affermit son autorité. 

Entre la révolution et la guerre, le colonel Djémal s'appliqua à réaliser le nouveau régime sur Ses plus ingrats domaines ; gouverneur de Scutari, puis d'Adana, il témoigne en Albanie et en Arménie d'un souci d'équité qui lui rallie de justes sympathies. 

Quand, après le désastre que son sacrifice n'a pu. épargner, le Comité Union et Progrès, un instant chancelant, l'appelle au gouvernement militaire de Stamboul, il sait sans inutiles violences imposer le retour à l'ordre, puis à la confiance.  A l'égard de la France, Djémal pacha fut toujours un ami spontané et agissant. Il nous rappelait hier avec une flatteuse fierté qu'il a fondé puis développé à Stamboul ce Comité France-Turquie dont le titre, avec un trait d'union, est tout un programme, tout son programme. ...

Djémal pacha, arrivé le matin, a été reçu à trois heures et demie de l'après-midi, par M. Gauthier, ministre de la Marine, qui donnera un déjeuner en son honneur demain matin- lundi. Demain soir, Djémal pacha partira pour Toulon, où il arrivera mardi à 10 h. 28. Il s'embarquera aussitôt sur le cuirassé Courbet et l'armée navale appareillera à 14 h 30 pour effectuer diverses manœuvres et évolutions. 


Elle mouillera le soir. au golfe Juan. Djémal pacha ayant demandé tout particulièrement à assister à des, exercices de sous-marins et de torpilleurs, ces petits navires exécuteront en sa présence des exercices...  Le séjour dé Djémal pacha: sur le Courbet sera d'environ deux jours. L'armée naval passera ensuite une inspection générale au Golfe Juan.



D'après les renseignements reçus ici l'abordage du Calypso et du « Mousqueton" s'est produit entre le cap Titan et le cap Camarat à l'est des îles Hyères. Le contre-torpilleur fit une grave trouée dans la coque du sous-marin. La mer était très grosse et 1e sous-marin envahi peu à peu par l'eau s'engloutit en quelques minutes Heureusement presque tous les hommes étaient sur le pont car le sous-marin naviguait en surface. 

Les autres montèrent rapidement et furent avec leurs officiers recueillis par le  Mousqueton et deux autres sous-marins dont les équipages montrèrent le plus grand dévouement.

L'armée navale a télégraphié qu'on avait reconnu l'impossibilité de renflouer le Calypso. Des bouées ont été placées pour repérer l'endroit où a coulé le Calypso. L'amiral commandant en chef nommera une commission pour établir à qui incombent les responsabilités de l'abordage.

L'équipage du Mousqueton


L'Ouest-Eclair 9-07-1914





Verso de la Carte postale de la Calypso avec au verso : 

Oeuvre du souvenir de la France à ses marins.

Suit un questionnaire concernant l'orphelin.

Un ancêtre de l'ADOSM?

Des œuvres charitables dont l’Œuvre du Souvenir de la France à ses marins n’oublie pas de mentionner qu’elle n’a été créée – que pour « tendre une main secourable aux vaillantes compagnes et aux chers enfants qu’ont laissés derrière ceux qui sont morts pour la Patrie »






Sources

BnF Gallica

 L'Ouest-Eclair

Le Petit Journal


20 décembre 2022

DEYR KITA Liban FINUL V SPID A 422 Nations-Unies

 DEYR KITA Liban FINUL

La mission de la FINUL : Contrôler la cessation des hostilités et assurer un accès humanitaire aux populations civiles




À l’origine, la FINUL a été établie en mars 1978 par le Conseil de sécurité pour confirmer le retrait des troupes israéliennes du sud du Liban, rétablir la paix et la sécurité internationales et aider le Gouvernement libanais à rétablir son autorité effective dans la région. Le mandat de la mission a été ajusté deux fois en raison des développements intervenus en 1982 et en 2000.
 

Après la crise de juillet/août 2006, le Conseil a décidé que la Force devra, en sus de l’exécution de son mandat d’origine, contrôler la cessation des hostilités, accompagner et appuyer les forces armées libanaises à mesure de leur déploiement dans tout le Sud et fournir son assistance pour aider à assurer un accès humanitaire aux populations civiles et le retour volontaire des personnes déplacées dans des conditions de sécurité.

ancien TàD AP SPID 422 SODEXO La Poste


A noter que le terme SODEXO a disparu du timbre à date ainsi que le AP de l'agence postale.


En revanche apparait le V du vaguemestre et le A de la 1ère agence au Liban


Nouveau TàD V SPID A422


Merci à Romu

19 décembre 2022

Sous-Marin Farfadet Bizerte Tunisie naufrage juillet 1905

Sous-Marin Farfadet Bizerte Tunisie naufrage

Quatre sous-marins sont construits, suivant des plans de Gabriel Maugas. Ils sont commandés en 1899, et leur construction s'achève pour les premiers en 1901.

La classe Farfadet posant de gros problèmes de sécurité lié au fait qu'il fallait laisser le capot ouvert tandis que les ballasts étaient remplis d'eau pour permettre à l'air de s'échapper, ils sont abandonnés en 1906 pour les premiers et en 1913 pour le Farfadet rebaptisé le Follet.



Dernière Edition

dans la rade de Bizerte

Le «Farfadet"— Une plongée funeste.— Deux officiers et treize marins en danger de mort. — Les opérations de sauvetage:— Le sous-marin serait renfloué.

Une grave nouvelle est parvenue, hier, à Paris. , ' ... Une dépêche du correspondant de l'Agence Havas à Ferryville (Tunisie), annonçait qu'un sous-marin français venait de couler à pic dans le lac de Bizerte, entraînant avec lui, au fond de la mer, treize hommes de son équipage.


du reste les télégrammes de l'Agence Havas :
Ferryville, 6. Juillet. Un sous-marin a coulé avec treize hommes. Ferryville, 6 Juillet. Le commandant et deux hommes du sous-marin coulé ont été, au moment de l'accident, projetés en l'air. Treize marins sont dans le sous-marin qui est ensablé au fond du lac de Bizerte. Les scaphandriers disent que du bateau coulé on répond à leurs appels.





 La classe Farfadet est une classe de sous-marins de la marine française lancée en 1901.

Les sous-marins de cette série, "Farfadet", "Korrigan", "Gnome" et "Lutin", possédaient une coque unique en acier. Long de 41,35m avec un tirant d’eau de 2,68m, leur déplacement était de 185 tonnes en surface et 202,5 tonnes en plongée.

Ils étaient les premiers à disposer de cloisons étanches et d'une hélice à pales orientables ne nécessitant pas d'inverser le sens de rotation du moteur électrique.



Leur conception, qui sera abandonné sur les séries suivantes, rendait très délicate la prise des dispositions pour plonger :

- les ballasts et leurs purges étaient à l'intérieur de la coque épaisse, ce qui imposait de ne fermer le panneau supérieur du kiosque ballasts pleins, donc bâtiment déjà presque entièrement immergé et en phase de descente,

- le panneau supérieur du kiosque n'était pas basculant mais coulissant, la moindre gêne à la fermeture lors de la prise de plongée augmentait le risque d’entrée d’eau.

Chaque prise de plongée était donc un moment de grande tension, sachant qu'il fallait attendre que le panneau central soit immergé pour fermer le panneau supérieur.

En 1905 le sous-marin "Farfadet" est basé à Bizerte en Tunisie. Il est commandé par le lieutenant de vaisseau Cyprien Ratier.


Le 6 juillet 1905. Le "Farfadet" appareille de la darse de Sidi-Abdallah pour effectuer, dans le lac de Bizerte, une sortie d'exercice. Lors de la prise plongée, brusquement l'avant s'enfonce. Le second maître Troadec et le quartier-maître Lejean se précipitent pour fermer le capot avant resté ouvert, puis rejoignent le Commandant dans le kiosque en essayant de refermer le capot supérieur de ce dernier derrière eux.


L'air, surgissant de l'intérieur du sous-marin, pousse les trois hommes et le capot qui n'avait pu être fermé à temps à l'extérieur du sous-marin. Ce dernier pique du nez dans la vase par dix mètres de fond et disparait de la surface de l’eau.


Treize hommes restent enfermés dans la partie arrière et répondent aux coups des scaphandriers qui, travaillent à dégager l'avant. Tous les moyens de secours, ont été envoyés sur les lieux.

Bizerte, 6. Juillet, 6 h. 45 soir. Le sauvetage continue sans avoir, encore donné de résultats


un premier monument en mémoire des victimes
est érigé dans le cimetière de Ferryville.
En parallèle, une souscription nationale est lancée
Début 1909, une sculpture de bronze de 5 m
de haut et de 9 tonnes est inaugurée
à proximité de l’arsenal.
Créée par Emile Gaudissard 
elle figure une allégorie de la Gloire
soutenant un soldat au-dessus
d’un sous-marin ceinturé des chaînes de sauvetages.


D'autre part, l'Agence Havas a reçu dans la soirée, le nouveau télégramme suivant :


Le Petit Parisien 23-07-1905


6 Juillet, 9 h. soir. . L'amiral Aubert, venu de Tunis par train spécial, et le chef d'état-major Vérot, dirigent le sauvetage. C'est au moment où le Farfadet effectuait ce matin, une plongée à 800 mètres de l'arsenal de Sidi-Abdallah, que le hublot supérieur, fermant automatiquement, ne fonctionna pas, et, l'eau entrant violemment, le commandant Ratier fut projeté dehors avec trois matelots. 

Le second est à l'intérieur avec le reste de l'équipage, et les scaphandriers qui essaient d'explorer le-sous-marin, continuent à entendre du bruit venant de l'intérieur; Deux grues à vapeur travaillent au renflouement.


L'Ouest-Eclair 09 juillet 1905


L'accident du « Farfadet » En route pour Bizerte

Marseille, 8 juillet. -M. Thomson, ministre de la marine, accompagné de son chef de cabinet, est arrivé ce matin à quatre heures et demie, par le rapide de Paris. Il a été reçu à la gare par les autorités maritimes. Il s'est rendu à la préfecture. Il s'est embarqué à dix heures et demie sur une chaloupe à vapeur qui l'a conduit au « Desaix mouillé à l'entrée du port. Le croiseur a appareillé à onze heures pour Bizerte. Il marchera à l'allure de 24 nœuds, de façon à arriver à Bizerte demain à midi.



Le renflouement du sous marin Bizerte, 8 juillet. Le vapeur sauveteur "Berger Wilhem" arrivé cette nuit de Bône a pu renflouer le « Farfadet qui a été remorqué dans l'arsenal par l'«Audas» et le «Cyclope». Malheureusement l'équipage englouti avec, le bâtiment a péri.


Voici les noms des victimes

Enseigne Robin,

les hommes d'équipage Molène, Reuffet, Simon, Boujard, Robin, Moulin, Cheval, Sausse et Rolland.

Plusieurs sont mariés et pères de famille. Le désespoir des femmes et des enfants fait peine à voir.

Les autorités refusent de donner aucun renseignement.

Les marins sauvés sont le commandant Ratier, le 2e maître patron Le Troadec et le quartier-maître Lejean.

Comment l'accident n'est produit


Bizerte, 8 juillet. 

Il faut attendre pour connaître exactement les causes de ce malheur, les conclusions de l'enquête officielle, mais il paraît que l'accident s'est produit dans les conditions suivantes: Le commandant du « Farfadet" aurait donné l'ordre de faire la plongée par l'arrière ce qui constitue une manœuvre délicate et périlleuse, du moins jugée telle par les sous-officiers et quartiers-maîtres, dont un aurait dit, il y a quelques jours, en parlant de cette manoeuvre: « Ca finira mal nous y laisserons notre peau. » 

Une cérémonie d’obsèques est organisée le 18 juillet à Bizerte. Dix jours plus tard, les cercueils sont rapatriés en France sur le paquebot « Ville-de-Naples ». A leur arrivée à Marseille, une nouvelle cérémonie est organisée. De là, les cercueils des quatorze marins partent en train vers leurs villes d’origine. 


Le sous-marin Farfadet opérait donc une plongée par la pointe arrière, lorsque, le couvercle du capot n'ayant pas fonctionné, l'eau se précipita dans le compartiment où se tiennent le commandant, le quartier-maître et le timonier de service, qui furent chassés avec violence par le déplacement d'air causé par la brusque arrivée de l'eau.

A ce moment, l'enseigne Robin était avec dix quartiers-maîtres et sous-officiers dans le compartiment arrière, où la place est excessivement restreinte. Ils sont donc obligés de rester assis, sans faire de mouvement brusque.


La pénétration de l'eau dans le compartiment central eut pour effet de faire basculer le bateau, dont l'arrière se redressa et dont la pointe avant piqua dans ta vase. C'est précisément cette disposition qui rendit difficiles et interminables les opérations du sauvetage, malgré tout le zèle déployé et l'ingéniosité montrée par les officiers qui dirigeaient les travaux, le sous-marin ayant l'avant dans la vase, une inclinaison de 450, dit-on. 

Dans ces conditions, les saisines c'est-à-dire les cordes de filin ou d'acier passées autour de la coque, n'avaient pas de prise, et glissaient sans se fixer. Et on l'a vu, le malheur a voulu que quand l'une d'elles a tenu, c'est la grue soulevant le « Farfadet qui s'est rompue

J.O. 3-XII-1905



 C'est le premier accident qui arrive aux sous-marins français, alors que les Anglais ont déjà trois sous-marins au fond de l'eau, bien que leurs expériences ne datent que de quelques années. Il est vrai que nés voisins d'outre-Manche ont persisté, malgré tous les conseils qu'on leur a donnés, à n'uti.^er que des moteurs à la gazoline, ce qui est très dangereux, car les explosions sont à craindre.








Sources

Gallica BnF

Le Petit Journal 
N°766  23-7-1905  et N° 767 30-7-1905

Le Petit Parisien n° 861

L'Ouest-Eclair

Aux Marins


Passage de Toulon à Alger 1839 sur un navire de la Marine Royale Cerbere

 Passage maritime de Toulon à Alger 1839 Cerbere  La conquête de l'Algérie débute par le débarquement de l'armée d'Afrique à Sid...