24 avril 2022

Humour dans le carré par Donec Vive les Polard

 Humour dans le carré par Donec  Vive les Polard


Bonjour la compagnie,


Se rendre sur le tombeau des ancêtres est toujours une belle aventure, en 700 kilomètres d’autoroute je franchis 40 années et je me retrouve vers 1980 dans l’atmosphère et le décor de ces temps anciens où Mitterrand faisait peur aux enfants et où Le Pen, le bandeau sur l’œil, nous contait quelques fariboles savoureuses et parachutistes.

A l’arrivée au vieux pays, on aère la ferme sur laquelle sont gravés un nom et une date : Bussière 1732. Rien n’a changé depuis 1960 ni dans le contenu des tiroirs ni dans celui des placards. Les livres se sont en revanche entassés aux côtés des tableaux du fils Queneau. Ma petite-fille dort dans un lit-hamac tout en creux menacé par une armoire pleine de costumes d’un autre siècle et d’une pile d’objets hétéroclites et inutiles. Elle est ravie…

Que vais-je lire cette semaine, le choix est grand, les maquis de la montagne limousine et leur héros le colonel GUINGOIN, les mémoires de Marcelle DELPASTRE chantre de la langue d’oc, les œuvres incertaines d’une palanquée d’écrivains modernes et naturellement, comme il se doit, les interdits de Céline ?

L’ayant rencontré au générique de nombreux films et pas des moindres, j’opte pour une autobiographie, celle de José GIOVANNI.

Je découvre un personnage de roman, condamné à mort puis gracié qui va montrer un remarquable talent d’écrivain avec une imagination sans bornes. Ses romans vont être adaptés au cinéma par des réalisateurs de premier ordre comme Jacques Becker (le trou), Claude Sautet (Classe tous risques) ou Robert Enrico (Les grandes gueules). Ecrivain, il est salué par ses pairs : Roger Nimier, Pierre Mac-Orlan ou Jean Cocteau. Il est l’ami de Lino Ventura, de Jean Paul Belmondo, d’Alain Delon et de Jacques Rufus. Son fond de commerce c’est la pègre. Les mauvais garçons le fascinent. Il est par ailleurs un sportif accompli, à commencer par l’alpinisme où il excelle en étant l’ami de René Desmaison. Plus tard c’est en pédalant qu’il imaginera ses scénaris.

Arrêtons-nous sur les « Grande Gueules » le western des forêts vosgiennes. Pendant la gestation de cette œuvre que tout le monde connait, il pédale un peu dans la choucroute sur le plan du casting, il verrait bien Lino Ventura dans la peau du patron de la scierie mais... Pour mieux réfléchir, il décide de se faire la face nord de l’aiguille du Dru avec un alpiniste chevronné, Jacques le Menestrier.

L’ascension commence à 4 heures du matin et à midi ils s’engagent en rampant dans une minuscule ouverture qui les conduira sur la face sud. A 600 mètres au dessus du vide, ils cassent la croûte. Il a alors une vision, pour la marche de sa scierie artisanale menacée (un haut fer), il n’a pas besoin d’un Lino Ventura tout en force et en puissance mais d’un homme simple proche du terroir, un peu timide et il pense à Bourvil : bingo.

« Merci chère face nord duDru ! » pense t-il. Et il s’en va embrasser la vierge métallique installée au sommet.

Sa filmographie que je découvre est impressionnante, outre « le trou », « Les aventuriers », « Classe tous risques », « Un nommé la Rocca », « le deuxième souffle » et bien d’autres sans oublier son magnifique réquisitoire contre la peine de mort « deux hommes dans la ville » et toute cette œuvre écrite avec son éternel Bic sur du papier pelure.

Un homme d’honneur à redécouvrir.

Et pour conclure ses mots « ça mène à tout un crayon à bille et du papier pelure, et la symphonie du 38 spécial des privés américains. »

A bientôt pour de nouvelles aventures…

Donec


 Sur la peau de Bouc : 
(motifs de punitions dans la Marine) : 

« faire par vengeance du Thé aux officiers avec de l’eau de savon et rire ».

Les mots du Général : 
« Une réunion au R.P.F. le Général parle et condamne le « système ».

- Il faut tuer la gueuse ! crie un « militant ».

- Apprenez Monsieur, qu’en France la République ne se renverse pas. Chassez-la et elle revient au galop.


Le Gnaf

Il existait chez les officiers de marine un « éreintement » qui consistait à attribuer à la victime un surnom généralement obtenu par déformation de son nom propre et qui, très rapidement, finissait par remplacer celui-ci… Au moins pour les utilisations non officielles.

Ce jeu de mots avait un nom « le gnaf » (en 1928), en voilà quelques uns :

BRASSEUR KERMADEC J.B.K. ou Brasseur quel sale mec ou ma sœur quelle braguette

BREART de BOISANGER La roi Jean puis Pépé

BROWN DE COLSTOUN Drôle de costume

Médecin Général BUFFET Henri II

Bullier John (John Bull)

BURIN des ROZIERS Bédane des bégonias ou des églantines ou brise nouille

De CACQUERAY Caco ou le Son (Cacré son)

CAMINATI Catin de mimi

CAMUSSOT Caligula

CANEVET Riton la science

CAPELLE Cassius

CAZENAVE CAZO

CHABAUD Beau minet


Le service postal de la défense au Gabon AP SPID 466

Le service postal de la défense au Gabon AP SPID 266 


La France déploie des forces armées au Gabon depuis l'indépendance de ce pays en 1960 et conformément aux accords de défense d'août 1960 et de 2011. Elles sont appelées Eléments Français au Gabon (EFG) 

Les noms changent TFG (Troupes Françaises au Gabon puis FFG (Forces Françaises au Gabon) jusqu'au 1er septembre 2014.


Les Eléments français au Gabon (EFG), sont desservies par l'agence postale (AP) SPID 266 depuis que le bureau postal interarmées 635 de LIBREVILLE est fermé.

La Poste s'appuie sur les réseaux et les liens de la SODEXO.



Depuis septembre 2014, les éléments français au Gabon sont commandés par un officier général, le COMELEF, relevant directement du chef d’état-major des armées, qui prend le relais du « COMFOR ». Il a autorité sur sa zone qui comprend les États de la CEEAC  ainsi que le Rwanda



Composante Terre
Depuis 1975, le 6e BIMa se situe au camp De Gaulle à la périphérie de Libreville.  Malgré sa petite taille, sa position est hautement stratégique. Des compagnies de régiments d'élite y stationnent en permanence pour l'instruction forêt et pour affirmer la présence française.
Composante Air[
Un groupement Air est implanté directement sur l' aéroport internationale Léon-Mba .



Merci encore une fois à ROMU.


Sources:

https://www.rfi.fr/fr/afrique/20220415-le-chef-état-major-de-l-armée-française-thierry-burkhard-en-visite-au-gabon


http://eeml.defense-nationale.gouv.ga/la-cooperation-francaise


https://www.legifrance.gouv.fr/codes/section_lc/LEGITEXT000006071307/LEGISCTA000034591092/


https://ga.ambafrance.org/L-Attache-de-defense-et-la-mission-de-cooperation-militaire-et-de-defense


23 avril 2022

TAAF Dumont d'Urville Dome C Concordia des avions à DDU TWIN OTTER

Des avions à DDU


Le Twin Otter qui dessert DDU et Dôme C est un petit avion
de la compagnie Kenn Berek Air Ltd. Il est monté sur des skis. C'est un des moyens de déplacement utilisé pour le transport du personnel entre les bases antarctiques

Si le ravitaillement en vivres, matériel et carburant de la station est opéré en grande partie par l’Astrolabe.
Le personnel est de son côté acheminé en avion depuis Paris, soit jusqu’à Hobart, en Tasmanie où il pourra embarquer à bord de l’Astrolabe ou prendre un nouvel avion à destination de l’Antarctique, soit jusqu’à Christchurch en Nouvelle-Zélande où un vol transcontinental l’emmènera en Antarctique. 

BASLER BT-67  
Cet avion est fondé sur la structure réaménagée du Douglass DC-3

En Antarctique, les vols intercontinentaux atterrissent généralement auprès des stations américaine Mac Murdo, ou australienne, Casey qui sont équipées de piste d’atterrissage pouvant accueillir des Airbus A319 ou Hercules C130. La liaison jusqu’à Dumont d’Urville se fait ensuite à bord de plus petits avions, munis de skis pour atterrir sur des pistes de neige damée : des Twin Otter ou des Basler.


DHC-6 Twin Otter
A Dumont d'Urville, une piste permet en été, l’atterrissage d’avions sur la zone dite « D10 », à 5 km de Cap Prud’homme (D0 est le bord de côte, D1 la base-vie de Prud’homme, D3 la zone de dépôt du fret en attente…), près de la route du raid.
Sa longueur est de 1200 m, pour une largeur d’au moins 50 m.

Cette piste est remise en service à la fin de chaque hiver par les hivernants en place, puis entretenue tout l’été par les personnels IPEV de campagne d’été en poste à Cap Prud’homme.
Les vols sont coordonnés depuis la base italienne de Mario Zucchelli, dans le cadre des accords franco-italiens.

Dôme C -Concordia
C'est la 3e base permanente à l'intérieur du continent. Elle est située à plus de 1 000 km de la côte et à 3 233 m d'altitude. La base antarctique la plus proche est la base de Vostok, à 560 km.


22 avril 2022

sous-marin Pluviôse naufrage abordage mai 1910 Calais Cérémonies

sous-marin Pluviôse Cérémonies 



CALAIS A FAIT AUX VICTIMES Du "PLUVIOSE" DES OBSÈQUES SOLENNELLES

Calais, 22 juin. Le court délai pour la préparation des obsèques des victimes du Pluviôse a amené à Calais une activité extraordinaire.

Pendant toute la journée d'hier et la nuit qui a suivi des équipes d'ouvriers ont transformé la ville. Tout le parcours que doit suivre le cortège a été couvert de sable fin de la plage sur une longueur de près de 3 kilomètres. Tous les réverbères ont été voilés de crêpe et sur toutes les voies où doit passer le cortège ont été dresses des mats portant des faisceaux de drapeaux tricolores. Tous les mâts servant à la conduite de l'électricité des tramways ont été décorés de drapeaux.

Toutes les maisons sont pavoisées de pavillons en berne et cravatés de crêpe. Pendant la nuit les employés des pompes funèbres ont transporté sur des fourgons les vingt-sept cercueils de l'état-major et de l'équipage du Pluviôse pour les placer dans le vestibule de la mairie, et les disposer dans une sorte de chapelle ardente ornée avec goût et d'un grand caractère. La façade de la mairie sur la place Crèvecœur est entièrement drapée de noir jusqu'à hauteur des fenêtres du premier étage. Trois larges portières de velours noir a bande d'argent masquent les portes et trois faisceaux de drapeaux dominent les tentures noires.


Le vestibule soutenu par six lourds piliers entourés de drap noir est garni de draperies noires frangées et lamées d'argent, Huit lampadaires dorés éclairent les tentures funèbres et font se détacher nettement les drapeaux des trophées qui décorent les murs, les pavillons et les fleurs qui recouvrent les cercueils du Pluviôse, les motifs décoratifs formés de pièces d'armes, baïonnettes, baguettes de fusil ornant les draperies noires.

Sur le vestibule donne un large escalier conduisant au grand salon de la mairie dans lequel M. Fallières sera reçu. Cet escalier aboutit à un palier avant de se diviser en deux. Au haut du palier, un admirable trophée de drapeaux avec écusson portant les lettres R. F. et voilé de crêpe est éclairé par un projecteur qui donne aux trois couleurs une intensité extraordinaire. Tout est noyé dans la lueur blafarde de lampadaires. Et de ce trophée semble partir une ombre invoquant en quelque sorte l'idée de patrie.

Les obsèques auxquelles nous allons assister, par le splendide développement de leur pompe et leur animation sont la consécration de l'honneur rendu par le pays à ceux qui meurent pour le pays.


Le cortège passera devant le monument de Rodin élevé aux bourgeois de Calais et un rapprochement s'établit précisément entre le sacrifice du temps passé et celui des marins du Pluviôse qui au risque de leur vie voulaient doter la France d'une arme utile à sa sécurité.

Les honneurs rendus aux marins du Pluviôse comportent trois cérémonies, la première civile à la mairie, la seconde religieuse à la cathédrale, et la troisième à la halle aux sucres qui a été transformée en chapelle ardente et où les corps attendront leur inhumation ou leur transfert dans les où ils seront enterrés. Ces honneurs ne commencent officiellement qu'à la mairie.


LES MESURES D'ORDRE

L'arrivée à Calais des délégations de la Chambre et du président de la République fait l'objet d'un service d'honneur considérable. Des troupes nombreuses sont arrivées à Calais. Elles assureront le service d'ordre et rendront les honneurs. A la gare centrale dès onze heures une compagnie d'infanterie avec colonel, drapeau et musique est en place, attendant l'arrivée des délégations du Sénat et de la Chambre et ensuite celle du président de la République.

A l'Hôtel de Ville, presque à la même heure, vont venir se ranger face à la mairie une compagnie de marins et les pompiers de Calais qui rendront les honneurs aux morts.

L'escorte du président comprend deux escadrons de dragons commandés par le colonel, avec l'étendard, et un peloton de gendarmes à cheval.

L'escorte pour le Sénat et la Chambre est composée d'un escadron de dragons. Le général Cramer qui a le commandement des troupes pendant la cérémonie est à Calais depuis hier.

Ce matin le soleil n'a pas paru à Calais. A la place du ciel bleu des derniers jours nous avons des nuages qui annoncent la p1uie. Un vent d'est s'est élevé et a sensiblement refroidi la température, mais les changements de temps sont fréquents et s'il pleut le spectacle n'aura pas un spectateur de moins.

La foule s'arrête devant trois affiche qui se rapportent aux cérémonies d'aujourd'hui. La première signée du maire M. Salembier, informe la population que les obsèques nationales des marins du Pluviôse auront lieu aujourd'hui à midi. La seconde apposée par les soins du comité de l'Union du commerce de Calais dit

Dans le frisson de douloureuse sympathie qui a secoué la France entière à l'annonce de l'épouvantable catastrophe, la population calaisienne, plus particulièrement frappée, a su montrer la part qu'elle prend à l'immense douleur des familles de ces héros du devoir. Le comité de l'Union du Commerce est persuadé que les commerçants calaisiens, et tout particulièrement ceux qui se trouvent sur le parcours du cortège, tiendront à rendre les derniers hommages à la dépouille des malheureuses victimes en répondant à notre appel attristé En conséquence. l'Union du Commerce invite les commerçants à fermer leurs magasins...


A 9 heures effectivement, au bruit des cloches de toutes les églises de la ville, a été célébrée à Notre-Dame la messe de Requiem à laquelle assistaient l'amiral Bellue et l'amiral de Maigret ainsi que de nombreux officiers des armées de terre et de mer. On y remarque des délégations de diverses troupes de la garnison de Calais et de tous les navires actuellement dans le port.


Dans le train présidentiel avaient pris place avec M. Fallières M. Briand, président du conseil, le vice-amiral Boué de Lapeyrère, ministre de la marine, le général Brun ,ministre de la guerre, M. Sarraut, sous-secrétaire d'Etat à la guerre, M. Ramondon, secrétaire général de la présidence, M. Mollard, directeur du protocole, le commandant Laugier, les attachés navals des différentes puissances, notamment ceux d'Allemagne, d'Angleterre, de Russie...  A sa descente de wagon, M. Fallières a été reçu par M. Chéron, le préfet du Pas-de-Calais, le sous-préfet de Calais et le maire de cette ville.



DINARD

Nos morts sont revenus au  pays 
Dinard, 29 juin. Les cercueils qui renfermaient les glorieuses dépouilles des victimes du Pluviôse appartenant au quartier de Saint-Malo sont arrivés cette après-midi au pays qui les vit naître.

Le train, qui arrive à 2h. 16 a Dinard, avait laissé à la gare de Pleurtuit le cercueil enveloppé du drapeau national du quartier-maître Lemoine. Sur le quai de la gare, M. Brugaro. maire de Pleurtuit et la famille de Lemoine attendaient l'arrivée du train. Le cercueil a été extrait du fourgon et conduit dans la famille du défunt, où la veuve et les parents du quartier-maître vont faire la veillée funèbre jusqu'au moment des obsèques.

Le train a repris ensuite sa marche, et quand il est arrivé à 2 h. 16 en gare de Dinard, une foule émue a salué l'arrivée du convoi, dont la locomotive portait à son avant le drapeau en berne.

M. Crolard, maire de Dinard, se tenait sur le quai avec M. Guillet, secrétaire de la sous-préfecture. Le wagon qui contenait le cercueil du matelot Gautier, promu quartier-maître, a été aussitôt ouvert. La foule s'est découverte devant le cercueil qu'enveloppait l'étendard aux trois couleurs et les restes du quartier-maitre Gautier ont été déposés dans le corbillard. qui les a conduits Saint-Briac. La famille de Infortunée victime a suivi en voitures le convoi funèbre. Le cercueil disparaissait sous de multiples couronnes, dont l'une portait la touchante inscription A mon fiancé le quartier-maître Gautier devant, en effet. se marier prochainement, et sa fiancée avait tenu a accompagner jusque Dinard la famille du jeune héros.

La date des obsèques n'est pas encore fixée d'une façon définitive. M. Saint, préfet d'Ille-et-Vilaine tenant à y assister, il est probable que les obsèques du quartier-maitre Lemoine auront lieu demain matin, samedi, à Pleurtuit. Celles de Gautier auraient lieu à Saint-Briac dans l'après-midi de samedi.

M. Guillet, le sympathique secrétaire de la sous-préfecture, s'est rendu a Saint-Briac afin de fixer, de concert avec la famille et M. le Maire de Saint-Briac, les obsèques du quartier-maître Gautier.

DINAN

LES ViCTIMES du PLUVIÔSE  "Deux cercueils"

Jeudi, à une heure quarante, sont passés en gare de Dinan, par le train venant de la Brohinière et se dirigeant sur Dinard, deux fourgons séparés, contenant les cercueils de Lemoine, quartier-maître, de Pleurtuit, et Gauthier, quartier-maître, de Saint-Briac tous les deux victimes de l'accident du « Pluviôse Un drapeau tricolore en berne ornait la locomotive du train. De nombreuses personnes s'étaient rendues à la gare pour le passage du train.

Sources

L'Ouest-Eclair

21 avril 2022

Sous-marin PLUVIÔSE paquebot Pas-de-Calais Mai 1910

ON N'A PU RELEVER LE SOUS-MARIN PLUVIÔSE

Une journée d'efforts inutiles Le ministre de la marine à Calais

Le Lutin, le Farfadet, le Pluviôse. Le cœur se serre à la pensée de ces catastrophes, des jeunes vies humaines qu'elles anéantissent, de la douleur des vieux parents soudain terrassés par l'épreuve. Mais aussi l'âme s'élève dans un élan de noblesse et de fierté si l'on prend garde que de tels sacrifices sont glorieux, qu'ils illustrent d'un nouvel éclat la tradition nationale, qu'ils affirment la continuité de l'héroïsme français dans la pratique quotidienne du devoir militaire et de l'amour de la patrie. 


Demain, la navigation sous-marine demandera de nouveaux dévouements à nos équipages, et nos équipages, officiers et matelots, se disputeront comme hier l'honneur de les lui donner, faisant ainsi le même geste de générosité, de vaillance et de renoncement que leurs devanciers, sachant qu'ils courent les mêmes risques, impatients et joyeux d'avoir à lutter contre les mêmes dangers.

Il semble qu'il faut maintenant perdre tout espoir et croire à la catastrophe définitive


Tous 1es efforts tentés. hier, pour relever le Pluviôse, tombeau de tant de braves gens. sont restés vains les vingt -sept hommes qui le montaient doivent être considérés comme perdus. On disait hier  : "S'ils ont pu se réfugier derrière une cloison étanche, ce dont il faut douter, peut-être pourront-ils vivre encore trente-six heures» 

Trente-six heures!
Les voici passées, et la nuit inexorable est venue rendre Ià peu prêt impossible toutes les opérations.
 Estimons encore cependant, contre toute espérance!

2 heures 30 du matin

l'amiral Bellue vient d'arriver à bord d'un torpilleur. Les tentatives de renflouement vont reprendre à trois heures.


M. Chéron déclare que si la position du submersible est exactement repérée, on va pouvoir passer les chaînes pour le soulever.


Heures d'angoisse Calais, 27 mai.

Toute la nuit et toute la journée, c'est en vain que tout a été mis en oeuvre pour ramener le Pluviôse la surface. Voici les angoissantes péripéties de cette journée









2 heures 50

On sait seulement que te submersible est coulé par vingt-deux mètres de fond et que le reflux ne l'a pas déplacé. Le ministre de la marine, arrivé à 1 h. 20 A Calais, s'est immédiatement fait conduire Il la gare maritime, où il a interrogé les officiers du torpilleurs, ainsi que MM. Dupendant, commandant du port; Epinay, ingénieur des ponts et chaussées; Salomon, commandant du Pas-de-Calais, sur la situation exacte du Pluviôse.

Séance tenante, l'amiral Boué de Lapeyrère décidait de se rendre sur les lieux du naufrage, et à 1 h. 45 le Champion appareillait ayant à bord, en plus du ministre, une vingtaine de personnes. Une drague, Les Riddons, se trouvait placée juste à l'endroit ou disparut le Pluviôse. En présence du ministre, il a été procédé au repèrement du Pluviôse. L'amiral Bellue dirigeait les opérations.

3 heures 20

Trois scaphandriers sont descendus, mais ils n'ont rien rencontré. Le Pluviôse, emporté par le courant, avait été déplacé.

L'AMIRAL DE LAPEYRERE TELEGRAPHIE A M. BRIAND

4 heures
Le ministre de la marine télégraphie au président du conseil

 Calais, 27 mai, 4 heures du matin. Le Pluviôse a été coulé par 22 mètres de fond par paquebot Pas-de-Calais, marchant à Ia vitesse de 18 nœuds.


J'ai fait explorer la coque du sous-marin par des scaphandriers. L'abordage a eu lieu dans de telles conditions que je ne conserve pas d'espoir de trouver l'équipage vivant.

Le paquebot aperçut le périscope à une vingtaine de mètres sur son avant et fit machine arrière, sans parvenir à éviter le choc, qui fut s
i violent qu'on doit supposer le sous-marin crevé.


4 heures 30

Apres une nouvelle descente, les scaphandriers ont découvert le navire, qui reposait sur vingt-deux mètres à marée haute à dix-sept d marée basse, un scaphandrier a réussi et amarrer un filin destiné à soulever plus tard l'épave, mais le courant très fort à cet endroit du Pas-de-Calais, empêche de faire mieux et d'avantage. On ne peut travail!er qu'une heure et demie sur six, à cause des courants, ce qui rendra le renflouement extrêmement difficile et lent.

5 heures

A cinq heures un scaphandrier a fait une nouvelle plongée au fond. Quand il a I remonté, il a déclaré qu'il n'avait rien pu reconnaître par suite de la brume. Un deuxième se met d l'eau sans plus de succès.


6 heures

Deux contre-torpilleurs, L'Escopette et la Durandal. plus un dock de Dunkerque, les torpilleurs Yatagan, Grenadier et Tourbillon. de Cherbourg, se trouvaient hier, comme par hasard dans les parages de la catastrophe, ainsi qu'une puissante drague, le Champion et le Calaisien, remorqueur de Calais. les appareils pour l'emploi éventuel de l'air comprimé ont été envoyés de Cherbourg à bord du Harpon 1 et du torpilleur 229 et sont arrivés. Deux docks à torpilleurs viennent d'arriver de Dunkerque. On attend de Cherbourg la gabarre Girafe, avec des appareils nécessaires au relevage, ainsi que le remorqueur Loiret

 7 heures

Le ministre remontant à bord. déclare ne conserve aucun espoir sur le sort de l'équipage. L'enquête à laquelle il s'est livré depuis son arrivée le confirme dans son opinion que le Pluviôse a été crevé par l'avant du Pas-de-Calais.

Le malheureux bateau a été pris par le travers arrière au moment où il venait ds terminer ses exercices par une plongée profonde et remontait tranquillement la surface. C'est par une fatalité dont personne n'est responsable qu'il a rencontre à ce moment l'avant du Pas-de-Calais, lequel marchait d une vitesse de dix-huit nœuds, a eu vite fait de crever la double cloison du submersible.

Le ministre


8 heures

Le ministre et M. Chéron, suivis de l'amiral Bellue. de MM. Trépan, préfet du Pas-de-Calais ̃ Richemon, sous-préfet de Calais; Salembier, maire; Simonnet et Demajot, ingénieur en chef de Cherbourg se sont rendus à la station de sous-marins où se trouvait le Ventôse et les submersibles frères du Pluviôse. Le ministre est monté sur le Ventôse, il l'a exploré avec les mêmes scaphandriers qui avaient recherché ce matin l'emplacement du Pluviôse. Il leur a fait préciser les parties du navire qu'ils avaient cru découvrir et celles qu'ils devaient reconnaître dans leur descente prochaine.

Puis ils sont allés au bassin de radoub où le paquebot abordeur est entré aux fins de réparations.

Là le ministre a pu se rendre compte des avaries causées au paquebot et se faire une idée peu près exacte de celles produites au Pluviôse.



Le gouvernail du navire abordeur a été repoussé par la collision sur bâbord et faussé. Une partie de l'étrave a été faussée et repoussée sur tribord. On constate des éraflures de quelques mètres sur tribord d l'avant du navire, d'où il résulte qu'après l'abordage, le sous-marin a dû passer à tribord du paquebot. Le ministre a interrogé en personne les hommes d'équipage du Pas-de-Calais qui Etaient de veille au moment de la catastrophe. L'un d'eux a raconté qu'il avait aperçu soudain, à vingt mètres en avant du navire, comme, une longue planche, qu'il prit pour une bouée. Vous ne saviez pas ce que c'était qu'un périscope, lui a demandé le ministre ?

Non, a répondu le marin.

ce qui prouve, a conclu le ministre, que les sous-marins ne s'amusent pas d attaquer les paquebots, sans quoi les équipages connaîtraient les périscopes. 
9 heures

A neuf heures la situation est sans changement.

Les scaphandriers ont exécuté de nombreuses plongées, mais ils n'ont obtenu aucun résultat.

La drague Dunkerquoise est arrivée Dunkerque, amenant des scaphandriers, des câbles et du matériel, qui ont été immédiatement envoyés sur les lieux de la Catastrophe.

M. Chéron dans les familles des victimes

9 heures 30

Le ministre est reparti sur les lieux du sinistre. Il a chargé M. Chéron de se rendre dans la matinée auprès des familles des victimes de Calais, au nombre de douze, afin de leur porter les condoléances du gouvernement.

M, Chéron, le préfet du Pas-de-Calais et le maire de Calais sont allés aussitôt exprimer les condoléances du gouvernement et de la municipalité aux familles des hommes de l'équipage qui habitent Calais. Ils ont consolé du mieux qu'ils ont pu les veuves et les orphelins, dont quelques-uns sont dans une situation voisine de la misère. La tâche était d'autant plus pénible que plusieurs s'étaient imaginés, sur la foi des fausses nouvelles, que tes malheureux marins vivaient encore et qu'on les entendait même. 

M. Chéron leur a promis que le gouvernement ferait tout son devoir, tant pour secourir les veuves et les orphelins que pour faire aux morts des obsèques dignes d'eux.

5 heures 30

Une énorme tache d'huile s'étend au-dessus de l'endroit on a disparu le sous-marin...



Rapport de mer du Capitaine Salomon, commandant la malle Pas de Calais

Le jeudi 26 mai, appareillé de Calais à 1h36 avec 289 passagers, malle, 269 paniers postaux, bagages, messageries. Vent du NE force 5, mer houleuse.
A 1h 48, je vois en même temps que Simon Imbert, l'un des hommes de quart au bossoir, à environ 20 mètres devant l'étrave, un espar vertical s'élevant approximativement d'un mètre au-dessus de l'eau. Imbert me signale :"Un mât de bouée de filet droit devant !", cependant qu'ayant reconnu le périscope d'un sous-marin, je fais à droite toute, en arrière toute, environ 3 secondes avant qu'un choc se produise. Cette collision s'est produite après que nous ayions parcouru sur la direction du N 67 O vrai, du bout des jetées de Calais, une distance de deux milles, déduite du nombre de tours de machine.

Des débris de bois montent à la surface et me font d'abord supposer que j'avais abordé une épave. Etant stoppé, je fais examiner par le second mon gouvernail avant avarié et visiter les roues, lorsque quatre à cinq minutes après le choc, émerge à environ 500 mètres sur notre arrière, l'avant d'un submersible. Je fais arrière et m'en approche aussi vite que me le permet mon gouvernail avarié ; j'amène un canot au moment propice et manoeuvre pour rester à proximité dans l'espoir d'y frapper une aussière. Je fais hisser un signal d'appel des remorqueurs. Cependant, notre canot accoste le submersible ; il n'a pas le temps d'y amarrer son cablot, le submersible coule subitement. Tout juste notre maître d'équipage a-t-il pu frapper quelques coups d'appel restés sans réponse. L'avant du navire naufragé a émergé pendant 8 à 10 minutes.

Je fais aussitôt prendre des relèvements pour déterminer le mieux possible la position de l'épave. Les remorqueurs demandés par signaux arrivent avec le canot dee sauvetage. Ma présence étant désormais inutile, je rentre à Calais où j'accoste à l'appontement n° 3 à 2h31.
Transbordé malles et passagers sur le deuxième service. Entré en cale sèche le soir même et assèché le lendemain matin 27 mai à 8 heures. Nous constatons d'une façon sommaire alors les avaries suivantes : drosses cassées ; mèche du safran du gouvernail avant tordue ; brion cassé ; safran du gouvernail avant tordu ; tôle de bordé à bâbord déviée.

20 avril 2022

Mawson's huts Antarctique L'Astrolabe hélicoptère Canadian helicopters cabane Commonwealth bay Australie restauration bâtiment

Mawson's huts Antarctique L'Astrolabe hélicoptère Canadian helicopters


Le 3 décembre 2021, six membres d'une expédition australienne partent pour l'Antarctique à bord de L'Astrolabe. Destination Commonwealth bay pour restaurer les vestiges de la cabane Mawson. Les travaux doivent durer six semaines. Ils atteindront Mawson's huts par l'hélicoptère de L'Astrolabe le 8 décembre 2021 et en repartiront le 12 janvier 2022. Enveloppe marquant le souvenir de la dépose et de la récupération par C-GZIV. DDU 8-12-2021


Mawson's Huts est le principal camp de base de l'expédition antarctique australasienne dirigée par le géologue et explorateur Douglas Mawson.


L'expédition antarctique australienne eut lieu en Antarctique entre 1911 et 1914. Ce camp se situe au cap Denison, dans la baie du Commonwealth, dans l'est du Territoire antarctique australien. Mawson's Huts est l'un des rares sites encore existant de l'âge héroïque de l'exploration en Antarctique. Il est classé, ainsi que l'ensemble du cap Denison, comme site historique de l'Antarctique


En 1909 un jeune géologue sud-australien nommé Douglas Mawson revient d'une expédition antarctique mené par Ernest Shackleton, la Terre Adélie (comme Dumont d'Urville avait nommé la côte qu'il découvrit en 1840) était un territoire vierge - un vide que Mawson était déterminé à combler. 


 Il commence immédiatement à planifier sa propre expédition basée en Australie, une perspective peu probable pour une si jeune nation. Mais Mawson n'était pas du genre à abandonner. Il persuade les gouvernements et des intérêts privés en Australie, en Nouvelle-Zélande et en Grande-Bretagne de payer pour un gros baleinier nommé Aurora, Toujours innovateur, Mawson installe une station de relais sans fil sur l'île Macquarie (qui transmettra plus tard les premiers signaux radio antarctiques) avant de se diriger vers des régions inconnues au sud. 

Au moment où il atteint le cap Denison le 8 janvier 1912, Mawson manque d'options - il doit être suffisamment proche de Macquarie pour ses signaux radio et le navire (qui doit encore installer une deuxième base ouest) commence à manquer de carburant. C'est donc le cap Denison, à l'extrémité ouest d'une grande baie que Mawson nomme Commonwealth Bay

TàD MAWSON AUST. ANTARTIC TERR 30-1-1962

Le site historique de Mawson's Huts se compose de quatre huttes et d'autres vestiges historiques : Le bâtiment principal comprend les quartiers d'habitation et un atelier et demeure entièrement intacte grâce aux efforts de la Mawson's Huts Foundation.


TàD MAWSON AUST. ANTARTIC TERR 15-2-1954


Trois autres cabanes ont été utilisées pour effectuer des observations scientifiques - deux d'entre elles, aujourd'hui en ruines ; et une croix commémorative, érigée à la mémoire des deux membres de l'AAE qui ont perdu la vie. Ces cabanes ont été utilisées comme base principale pendant deux ans par l'expédition antarctique australasienne (AAE) de 1911-14 dirigée par le Dr Douglas Mawson. 

Sources



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