08 novembre 2011

La Patrouilleur LE MALIN à La Réunion

La Patrouilleur LE MALIN de retour 
à La Réunion


Sept ans après avoir été saisi dans les eaux françaises du grand Sud et ramené à la Réunion, le Malin est revenu mardi dernier au port ouest, cette fois sous les couleurs militaires. Sous le nom d’Apache, ce palangrier avait en effet été arraisonné dans la zone économique exclusive des Taaf en juin 2004, alors qu’il pêchait la légine. 

Carte Postale Terres australes et antarctiques françaises Légine Australe


Depuis, de jugement en appel puis en cassation, l’État a obtenu sa confiscation définitive et sa reconversion dans la flotte nationale.

Bâtiment de soutien de commandos Le Malin
Photo Marine nationale



Parti le 15 septembre de Toulon, le patrouilleur Le Malin est arrivé le 25 octobre à La Réunion. Il a rejoint Port-les-Galets, sa nouvelle base, où il remplace La Rieuse, cédée cet été au Kenya. Long de 54 mètres pour un déplacement d'environ 1000 tonnes, Le Malin est un ancien palangrier hondurien saisi par les autorités françaises après avoir été surpris en flagrant délit de pêche illicite au large des Kerguelen, en 2004. 

Devenu propriété de la Marine nationale en 2005, il a subi cette année une profonde afin d'être transformé en patrouilleur de service public. Le chantier a, notamment, porté sur un re-compartimentage de la coque et l'ajout de deux mitrailleuses de 12.7mm. 



http://www.defense.gouv.fr/marine/decouverte/equipements-moyens-materiel-militaire/batiments-de-soutien/batiments-specialises/divers/le-malin-a-616
http://www.meretmarine.com/article.cfm?id=117608




http://www.netmarine.net/bat/patrouil/malin/histoire.htm

http://sextan.com/article.php3?id_article=814

07 novembre 2011

Poste aux Armées Hongay 1946 Indochine poste aux armée Viêt Minh Hongay Dorgelès la route mandarine

Sur la Route Mandarine 
Roland D'Orgelès


Timbre Bao Daî surchargé 

La découverte de quelques plis de la Poste aux armées de l'année 1946 m'ont amené à questionner Gabriel Frick sur les numéros des BPM en Indochine. 
La réponse fut rapide et précise. Merci à lui.
voir les publications de Gabriel disponible sur le site de l'amicale philatélique et marcophile colmarienne
  http://www.phila-colmar.org/La-litterature.html


En 1945, à la fin de la Seconde Guerre mondiale, le conflit avec l'Empire du Japon aboutit à la désorganisation complète de l'administration coloniale française en Indochine. 

Les Japonais proclamèrent l'indépendance du Viêt Nam le 10 mars 1945, en maintenant l'autorité de l’empereur Bao Dai et en maintenant Pham Quynh à la tête du gouvernement, puis en le remplaçant quelques jours plus tard par Tran Trong Kim.

Timbre sur papier de riz 
représentant Ho-Chi-Minh
Le Việt Minh, mouvement nationaliste fondé par le Parti communiste indochinois, en profite pour prendre le contrôle d'une grande partie du territoire vietnamien : Hồ Chí Minh, son chef, proclame le 2 septembre 1945 l'indépendance de la République démocratique du Viêt Nam. 


Les timbres émis par le Viet-Nam du Nord (République indépendante du Viet-Nam), entité politique créée le 2 septembre 1945 à Hanoï, dont Ho Chi Minh a été le premier président


Des timbres français (Pétain, entre autres) ont été surchargés Dan-chu Cong-Hoa (République démocratique) Buu-chinh (Service postal)

Timbre Pétain surchargé 
La reconquête française commença vers la fin de l'été 1945, qui fut marqué par une terrible famine. Traditionnellement, le riz du Sud venait faire la soudure entre deux récoltes au Nord. Les destructions et le pillage des Japonais d'une part, et la pénurie des moyens de transport d'autre part, n'ont pas permis de faire venir le riz en provenance du Sud en quantité suffisante.

Octobre 1945 : Leclerc et D'Argenlieu sont à Saïgon.

Quatre mois plus tard l'autorité française est rétablie au Cambodge, au Laos et dans la partie du Viêt Nam appelée Cochinchine du temps de l'ancien Empire colonial français. 

Pour établir les bases de la Fédération indochinoise voulue par la France, il reste principalement ce que les Français appelaient l'« Annam » et surtout le « Tonkin », où Hô Chi Minh a proclamé à Hanoï le 2 septembre la République démocratique du Viêt Nam. L'amiral Thierry d'Argenlieu a pesé lui-même chaque mot de la convention signée le 6 mars 1946, à sa demande, par Jean Sainteny avec Hô Chi Minh, en plein accord avec le général Leclerc (accords Hô-Sainteny).


C'est donc en position de force que les indépendantistes vietnamiens accueillent le commissaire du GPRF. Hô Chi Minh est bien conscient que l'armée française est plus moderne et aguerrie que ses troupes en cours de formation et il redoute la mainmise des Chinois sur le Nord-Vietnam.

BPM 403 B Hongay  3-8-46
 Il cède donc sur plusieurs points. Il accepte que le corps expéditionnaire de Leclerc occupe le Nord du pays et que de nouvelles élections soient organisées à condition que l'autonomie du Vietnam soit reconnue par le GPRF (« la France reconnaît la République du Viêt Nam comme un État libre ayant son gouvernement, son Parlement, son armée et ses finances ». Les accords sont signés entre les différents protagonistes le 6 mars 1946 et Hô Chi Minh est invité en France pour poursuivre les négociations. Déjà, certaines voix dénoncent ces accords, comme Thierry d'Argenlieu, et parlent de « Munich indochinois ». Le 18 mars 1946, Hô Chi Minh accueille les troupes de Leclerc qui entrent dans Hanoï. Pas un coup de feu n'est tiré. La paix semble sauve.

Les troupes françaises débarquèrent au port de Haïphong et entrèrent dans Hanoï sous la conduite du général Leclerc sans tirer un seul coup de feu, grâce aux négociations avec Hô Chi Minh qui avait été préconisées par Leclerc, qui alla jusqu’à recommander à la France d'utiliser le mot "indépendance" (Doc Lap).

Complément d'affranchissement du courrier du 3-8-46


Après le bombardement du port de Haiphong le 23 novembre 1946 par la Marine française, qui marque un revirement total de la politique menée jusqu'alors par le gouvernement français vis-à-vis de la République démocratique du Viêt Nam, il apparaît clairement qu'Hô Chi Minh ne jouera plus l'option de la Fédération indochinoise. 

Le 19 décembre 1946, l'insurrection de Hanoï marque le début de la guerre : le gouvernement de la République démocratique du Viêt Nam déclenche des hostilités dans tout le nord du Viêt Nam, et entre dans la clandestinité.


Ces courriers étaient donc adressés de HONGAY port de la baie d'Along au Tonkin.


Le BPM 403 B a été ouvert à Hongay entre 1er juillet et le 15 août 1946




"Elles sont, je crois, uniques au monde, ces mines de Hongay, où l’on extrait le charbon à ciel ouvert. Campha, Haut, Monplanet, grands pans d’amphithéâtres taillées dans le mamelons."
Le BPM 406A a fonctionné à Hongay du 15-08-1946 au 16-11-1949
"Ce sont de gigantesques escaliers noirs qui escaladent le ciel et leurs parois sont si lisses, si droites, qu’on croirait que le charbon fut découpé en tranche, ainsi qu’un monstrueux gâteau. Rien n’est à l’échelle humaine. Tout est trop haut, trop vaste, et les indigènes qui piochent sur les pentes ne font qu’une poussière humaine, sur ces gradins de jais."




A qui appartiennent toutes ces terres ? Au Charbonnages du Tonkin. La société possède tout : les champs, les bois, les maisons, les routes, et jusqu’au entrailles de la terre. Ce chemin de fer, c’est à elle ; ce port, ces jetées, ces passes balisés, c’est à elle. Cette église au clocher pointu, ce grand marché couvert, c’est à elle.

Car c’est cela le moins facile, trouver des coolies, des milliers de coolies, et les retenir à Hongay, les empêcher de s’enfuir. On a tout essayé : rien n’y fait. Dès que le tonkinois a quelques piastres dans sa bourse , il quitte l’ouvrage et retourne à se rizière. A l’époque du têt, aux approches de la moisson, tous veulent revoir leur village, et c’est alors par milliers qu’ils s’échappent. Tous les surveillants massés n’y peuvent rien : en quelques jours, tous les découverts sont déserts.




Quand je visitai Hongay, les carrières noires grouillaient d’ouvriers. Etres vêtus de loques. Piocheurs aux bras maigres. Des femmes aussi, dont la bouche rougie de bétel semble saigner. Derrière les wagonnets, des " nhos " de 10 ans s’arc-boutent, petits corps secs, visages épuisés sous le masque du charbon.Que faire ? On cherche d’autres stratagèmes. On multiplie les ruses.

Ainsi on ne leur paye leur salaire que la deuxième quinzaine du mois suivant, si bien que , courant toujours après leur dû, ils sont obliger de rester. Cependant, pour qu’ils ne meurent pas de faim et par pure philanthropie, on leur verse, s’ils ont bien travaillé, une piastre tous les 10 jours : c’est ce qu’on appelle ici " faire une avance ".




C’est également pour les retenir qu’on leur a donné ce grand marché couvert, ce cinéma.. Que ne leur a t-on construit un hôpital ! Un administrateur de la société a trouvé mieux : la religion. Des missionnaires installés à la mine retiendront au moins les catholiques, a t-il pensé. On en a donc fait venir un, un père Annamite, des Missions espagnoles. On lui a construit cette petite église et la paroisse à peine né, groupe déjà 700 coolies. ...

La société est riche, très riche : 29 millions de bénéfices nets l’an dernier, c’est à dire plus que son capital. Près de 20 millions de réserve avoue, des actions gratuites distribué aux actionnaires, le titre de 250 francs coté maintenant de 7 à 10 mille. Oui formidablement riche : les 74000 actions qui représentaient à l’émission 16 millions valent plus d’un demi milliard !


Et savez vous combien ce royaume du charbon rapporte à l’Indochine, à la France ? Rien... Je dis rien, car je ne vais pas compter les quelques francs de taxe superficielle, les quelques sous de taxe minière. Il en est des Charbonnages comme de la plupart des riches entreprises de la bas : de puissants inconnus se partagent les bénéfices, sucent la moelle de ce pays, et la colonie n’a rien et la France n’a rien, elle qui a payé cette terre de tant de sang. Hongay donne au moins à l’Indochine tout son charbon ?


Pas même. Presque tout est pour le Japon, qui paye bien. Et Saigon réclame en vain, nos usines doivent passer par Cardiff, et les chemins de fer chauffent au bois, dévastant les forêts. Ni argent ni charbon : Hongay ne nous rapporte que la haine des milliers de coolies..."

Sur la Route Mandarine
Roland Dorgeles - 1925

sources


http://www.ac-reims.fr/datice/hist-geo/dossier/site_indochine/documents.html


http://saigon.vietnam.free.fr/indochine_1.php


http://www.ecpad.fr/commandos-marine-dans-la-baie-dalong

04 novembre 2011

Humour dans le carré par Donec

Humour dans le carré par Donec



Bonjour à tous,
Avec l’automne le cambusard de la nouvelle récolte est livré sur les bâtiments. L’œnologue du poste 5 (manœuvriers) donne un avis très précis sur le nectar concerné.


A par cela la formation des plongeuses-démineuses (ou nageuses de combat) bat son plein…


A la semaine prochaine
Donec

03 novembre 2011

Aviso PM L'HER

L'aviso patrouilleur PM L'HER 
en ZMOI 2011





L’aviso Premier maître l’Her et ses 85 membres d’équipage ont quitté Brest le 1er octobre pour un déploiement en Océan Indien. Au cours de cette mission, le bâtiment effectuera des patrouilles au profit de la lutte contre le terrorisme, les trafics illicites et la piraterie. Ces patrouilles auront lieu en grande partie dans le Golfe d’Aden.



Ravitaillement à la mer avec le  USNS Joshua Humphreys remis en service à l'été  2010


USNS Joshua Humphreys (T-AO-188)

Pétrolier Ravitailleur de la classe Henry J. Kaiser Class. C'est le deuxième de la série.


Le bâtiment a été mis en réserve plusieurs fois et remis en service en fonction des besoins en période de crise.

Mis en service via MSC qui comporte des équipages mixtes US Navy et civils



http://www.msc.navy.mil/



Les bâtiments de la Marine Nationale effectuent régulièrement des missions qui nécessitent d’agrandir leur rayon d’action normal ou de rester à la mer afin d’augmenter leur temps sur zone sans faire escale. Les grands bâtiments ont ainsi la capacité de ravitailler en vivres, eau ou gazole. Notre bâtiment a effectué un RAM (ravitaillement à la mer) le 16 octobre avec un pétrolier américain. Manœuvriers, artilleurs et mécaniciens étaient sur le pont tandis que la passerelle soignait sa présentation et sa tenue de poste. La mobilisation de tout l’équipage a ainsi permis le succès de cette opération menée avec professionnalisme et bonne humeur.

Le Joshua Humphreys est affecté à la 5ème flotte US depuis l'été 2010. Il dessert les bâtiments alliés à l'Ouest de l'océan Indien notamment les bateaux en patrouille le long des côtes de Somalie.




http://en.wikipedia.org/wiki/USNS_Joshua_Humphreys_(T-AO-188)





sources Marine nationale

http://jdb.marine.defense.gouv.fr/post/2011/10/21/Pour-durer-il-faut-ravitailler%E2%80%A6.#attachments

MSC Navsource

http://www.navsource.org/archives/09/19/19idx.htm

http://www.msc.navy.mil/PM1/

http://www.navsource.org/archives/09/19/19188.htm


02 novembre 2011

La conquête du Dahomey les canonnières de l'Ouémé 1892 1889 1894

Corps expéditionnaire du Dahomey Canonnière Opale

Lettre de l'Opale Correspce Militaires 23 avril 1894


En 1892, c'est au Dahomey, actuel Bénin, que la situation devient la plus tendue.L'intérêt porté par la France à la côte du golfe de Guinée et à la ville de Cotonou ne pouvait qu'irriter le souverain du Dahomey. En effet, depuis les années 1820 celui-ci avait fait du royaume de Porto-Novo un Etat vassal, disposant ainsi de débouchés côtiers vitaux pour l'exportation de l'huile de palme sur laquelle repose l'économie dahoméenne.

Les Français cherchent à protéger leurs objectifs principaux en Afrique occidentale en essayant simultanément d'empêcher toute avance allemande vers Tombouctou à partir du Togo voisin mais aussi de couper la voie du lac Tchad aux Anglais installés à Lagos.



En 1889, devant le refus du Dahomey de remettre Cotonou à la France, les troupes françaises s'emparent de toute la région côtière. Le roi Béhanzin lance alors une attaque sur Cotonou mais ses 7 000 hommes sont défaits par les tirailleurs sénégalais commandés par le colonel Terrillon. En octobre 1890, le gouvernement français accepte de signer un traité pour des raisons de politique intérieure. Le parti colonial attend cependant la moindre occasion pour engager une offensive contre le Dahomey.

Canonnière Opale TAD Etablissement du Bénin Ligne M   n°2 23 avril 94


C'est chose faite le 27 mars 1892, quand la canonnière Topaze, aventurée en territoire dahoméen, essuie quelques tirs. L'opinion publique française est d'accord pour en finir définitivement avec le Dahomey qui pratique encore le cannibalisme, les sacrifices rituels, la polygamie et rançonne les Etats voisins.








La Flottille du Bénin est sous les ordres du  LV de Faisigny (canonnières Opale, Topaze, Corail et Émeraude) et les forces navales sous les ordres du CV Reynier. 

Elles comprennent le Sané, le Talisman, le Héron, l'Ardent, la Mésange. Les transports sont assurés par le vapeur affrété Saint-Nicolas et le Mytho.







Le combat du 28 septembre 1892 sur l'Ouémé opposa les canonnières Corail et Opale à l'armée dahoméenne sur les berges du fleuve. Le LV de Faisigny et l'EV Latourette commandant de l'Opale reçurent les félicitations du Colonel Dodds.

01 novembre 2011

Le Commandant des Forces navales dans l'Adriatique sous l'Empire

Bernard Dubourdieu Commandant de la Flotte à Venise

Lettre de Dubourdieu au Préfet Maritime de Toulon
Emeriau de Beauverger
Le pli porte une griffe noire VENEZIA, 
une griffe rouge Raume d'Italie par ... 
et une marque rouge illisible
L'île de Lissa est occupée en 1807 par les Britanniques, qui en mesurent pleinement l'importance stratégique. Idéalement située le long des côtes de la Dalmatie, elle permet de contrôler le trafic maritime en Adriatique. En 1810, les Anglais y ont installé une base et des dépôts qui leur permettent d'y entretenir une petite flotte de guerre, et de servir d'abri aux navires corsaires1 qui menacent les communications maritimes entre l'Italie et la côte dalmate (occupée par Napoléon).



Le Royaume d'Italie, soutenu par la France, se lance tardivement dans la création d'une flotte qui lui permettra de contrebalancer la Royal Navy. À Venise et à Ancône, les chantiers amorcent la construction de frégates. Des officiers français sont dépêchés sur place et participent activement à la mise sur pied de ces unités. Mais en mer, les frégates anglaises HMS Amphion et HMS Active obtiennent de tels succès qu'un premier "raid" est prévu contre l'île de Lissa.




Sceau fermant le courrier représentant un aigle sur deux ancres encadrant un écu
A noter la médaille certainement la légion d'honneur Chevalier (8 août 1806), Officier (9 mars 1809








Bien que fils d'un maître-tonnelier de Bayonne, Bernard Dubourdieu désire devenir marin et embarque à 16 ans comme mousse dans la marine marchande, à bord de la brigantine L'Alliance à destination de Lisbonne. Sa vocation se confirme lorsqu'il entre, en 1791, à l'école d'hydrographie de Bayonne, "ayant justifié savoir lire, écrire et les quatre premières règles d'arithmétique"

Le 18 octobre 1810, le capitaine de vaisseau Bernard Dubourdieu prend le commandement d'une expédition, première véritable sortie de la "flotte combinée franco-italienne", qui comporte une phase terrestre à objectifs limités. Elle comprend :
  • Les frégates françaises Favorite et Uranie (40 canons)
  • La frégate italienne Corona (40 canons)
  • Les corvettes italiennes Bellona et Carolina (32 canons)
  • Les bricks armés Iéna et Mercure (16 canons)
Ne rencontrant aucune opposition (les frégates anglaises se sont aventurées vers le sud), les navires touchent Lissa le matin du 22 octobre 1810 et y débarquent des détachements de soldats italiens, qui capturent à quai un certain nombre de voiliers et détruisent dépôts et magasins. Cette première action, à comparer aux raids des futurs commandos qui se développeront bien plus tard, est un succès total ; les Franco-italiens se retirent dans l'après-midi, ramenant en Italie les prises capturées au port.



Lettre de Dubourdieu du 21 janvier 1811 
annonçant au Préfet maritime de Toulon la naissance d'une fille

réponse le 4 février 1811

Le capitaine de vaisseau Dubourdieu, commandant de la division combinée franco-italienne, profite de cette période hivernale pour entraîner quelque peu ses équipages, mais sans tenter de sortie d'envergure. Il organise patiemment la seule opération qui semble pouvoir retourner la situation concernant la possession de l'Adriatique : la capture définitive de l'île de Lissa, qui priverait les Anglais de leurs seuls ports en Adriatique. Le vice-roi d'Italie, Eugène, donne son approbation au plan.

La division navale rassemblée pour l'occasion est conséquente :
  • Les frégates françaises La Favorite, La Flore, La Danaé (40 canons)
  • La frégate italienne Corona (40 canons)
  • Les corvettes italiennes Bellona et Carolina (32 canons)
  • Le brick armé Principessa Augusta (16 canons)
  • La goélette Principessa di Bologna (10 canons)
  • Le chébec Eugenio (6 canons)
  • L'aviso Lodola (2 canons)
  • La courrière Gazelle (1 canon)


L'ensemble, représentant 11 navires, 259 canons et près de 2000 hommes, est rassemblé à Ancône. Il est prévu - le moment venu - que les navires se portent sur Lissa et y débarquent un bataillon d'infanterie italien, qui s'y implantera solidement afin d'empêcher le retour au port des navires anglais. Privée de ses mouillages, la Royal Navy devrait se retirer vers Malte.


Gravure de Henri Merke à partir d'une peinture de George Webster 

Dans la nuit du 12 au 13 mars 1811, les navires se regroupent à une quarantaine de kilomètres au nord-ouest de l'île de Lissa. La Favorite réduit sa voilure pour permettre aux autres unités de rejoindre. Ce délai va permettre d'opérer une reconnaissance vers Lissa afin d'y constater la présence éventuelle de navires de guerre et, dans le meilleur des cas, de vérifier l'état d'encombrement des quais et du mouillage pour préparer le débarquement. À cet effet, deux navires vont être envoyés vers Port Saint George, le principal port de l'île :
La goélette Principessa di Bologna, qui après avoir approché suffisamment la côte, y enverra son canot.
La courrière La Gazelle, provisoirement prise en remorque par la goélette, et qui accompagnera ensuite le canot jusqu'à l'entrée du port.


Les Français attaquent de manière désordonnée à partir de 08h10. La Favorite, navire amiral de Dubourdieu, se trouve en pointe et devient rapidement la cible exclusive des 4 navires anglais qui lui présentent alors leurs flancs.

Engagée trop rapidement, la frégate cherche à traverser la ligne de bataille anglaise entre l' Amphion et l' Active, mais les navires britanniques sont tellement proches l'un de l'autre que cette manœuvre lui est impossible. Vers 09h00, étant pratiquement bord à bord avec leurs adversaires, les Français tentent alors l'abordage pour essayer d'exploiter leur arrivée si soudaine devant les navires anglais; la frégate fait barre à tribord et se range contre l' Amphion mais au dernier moment cette dernière ouvre le feu avec ses caronades : un tir à mitraillemeurtrier balaye le pont de La Favorite, massacrant les troupes qui se préparaient à l'assaut. Les pertes sont très lourdes : le capitaine de vaisseau Dubourdieu figure au nombre des tués.

30 octobre 2011

Corps Expéditionnaire de Madagascar Marine nationale Ranavalo 1895

Corps Expéditionnaire de Madagascar 

À la fin du XIXe siècle, Britanniques et Français se font concurrence à Madagascar à travers leurs missionnaires et leurs trafiquants. Les premiers font sentir leur influence à Tananarive, la capitale, tandis que les Français renforcent leur présence parmi les populations côtières, rivales des Mérinas des hauts plateaux.


vue de Tananarive photo JM Bergougniou

En 1883, les Français précipitent les choses en bombardant le port de Tamatave, en pays sakalave.


Carte postale créée en 1895 pour  le corps expéditionnaire français à Madagascar. Elle voyageait en  franchise 

Enfin, le 17 décembre 1885, ils imposent au souverain malgache la cession de la baie de Diégo-Suarez, à la pointe nord de l'île, le contrôle par eux-mêmes de la politique étrangère du royaume malgache, l'installation d'un résident français à Tananarive et, par-dessus le marché, une indemnité de guerre.

Ce traité léonin est un protectorat qui ne dit pas son nom mais sa mise en application se heurte à la résistance passive de la reine Ranavalo III.


Carte lettre en franchise Loi du 30 mai 1871 Décret du 15 février 1895 TAD Trésor et Postes aux Armées Madagascar

Le Rova palais de la Reine en restauration suite à son incendie photo JM Bergougniou

Pour amener la souveraine à résipiscence, un corps expéditionnaire français sous le commandement du général Duchesne débarque à Majunga. Il remonte jusqu'à Tananarive, sur les hauts plateaux, principale ville et capitale de la Grande Île.



La colline royale d'Ambohimanga se compose d'une cité royale, d'un site funéraire royal et d'un ensemble de lieux sacrés. photo JM Bergougniou
Le 1er octobre 1895, il entre dans la capitale et impose à la reine Ranavalo III un protectorat en bonne et due forme. Mais, aussitôt après, éclate la révolte dite des «Menalamba» (ou toges rouges, le «lamba» étant le vêtement national des Malgaches). Le royaume est alors formellement annexé par la France le 6 août 1896.


Corps expéditionnaire de Madagascar 1898 Cachet service à la mer

Le général Duchesne, impuissant à mater la rébellion, est remplacé par le colonel Joseph Gallieni (45 ans), promu général pour l'occasion et pourvu des pleins pouvoirs civils et militaires.


Canon sur les remparts d'Ambohimanga photo JM Bergougniou

Gallieni a déjà montré son savoir-faire en Indochine face aux «Pavillons noirs», avec un adjoint promis comme lui à un brillant avenir : Hubert Lyautey.

Le nouvel homme fort de l'île arrive à Tananarive avec un bataillon de la Légion étrangère. Sans tarder, il fait arrêter les deux personnages qui inspirent la rébellion, à savoir l'oncle de la reine, détesté du peuple, et son ministre de l'Intérieur, au contraire très populaire. Tous les deux sont fusillés pour l'exemple. Le 28 février 1897, la reine est quant à elle exilée à La Réunion puis à Alger.

Les hauts plateaux mérinas étant soumis, Gallieni se consacre par étapes à la «pacification» des régions côtières, en particulier des Sakalaves de l'Est. Combinant fermeté et générosité, il fait exécuter les meneurs de la révolte.


Ambohimanga accès au Palais d'été photo JM Bergougniou

Ambohimanga
existe depuis le XVe siècle, au bas mot, et devient au XVIIIe siècle, particulièrement sous le règne de Andriantsimitoviaminandriana (1740-1745), une capitale dotée d'un système de défense et de sept portails fortifiés. Des défenses extérieures et sept nouveaux portails fortifiés sont ajoutés, probablement avant 1794, époque à laquelle le palais royal est transféré à Antananarivo, tandis qu'Ambohimanga abrite les restes des souverains décédés et prend le statut de capitale religieuse. Le mur d'enceinte actuel est édifié par la reine Ranavolona Ière (1828-1861), et muni d'un portail au nord et d'un autre au sud-ouest (vers 1830). Le palais Fandriampahalemana et la maison de verre Tranofitaratra sont ajoutés en 1871.

En mars 1897, les autorités françaises de la colonie de Madagascar décident de transférer les dépouilles royales à Antananarivo, dans le but de supprimer la signification sacrée et la légitimité nationale liées au site d'Ambohimanga. En vain. Les tombeaux royaux sont démolis et des bâtiments militaires édifiés à leur place suite à l'implantation d'une garnison sur le site. En 1904, il n'en reste absolument aucune trace. La fonction religieuse du site perdure, particulièrement en tant que destination de pèlerinage, pendant tout le XXe siècle, et il reste aujourd'hui un lieu sacré actif.

Le fidèle Lyautey débarque en ligne droite du Tonkin pour le soutenir dans cette nouvelle tâche.

Dans son désir d'accélérer le développement de l'île, Gallieni instaure le travail forcé et encourage la venue de colons européens. En réaction, les Malgaches rebelles forment des sociétés secrètes et complotent contre le colonisateur.



TAD Diego Suarez 1903

Une nouvelle révolte, en 1904-1905, provoque le rappel du gouverneur. Mais la France est déjà solidement établie dans la Grande Île et son influence se fait sentir sur le développement économique et les infrastructures.


les collines Ambohimanga Photo JM Bergougniou

Bâtiments de la Marine engagés dans le corps expéditionnaire de 1895




  • Croiseurs Primauguet, Hugon et Dupetit-Thouart
Aviso Papin

  • Avisos Papin et Dumont d'Urville
Canonnière Gabès

  • Canonnières Lynx, Etoile, Sagittaire, Météore, Lièvre et Gabès.

  • Transport ponton la Corrèze

Transport Corrèze

Photos (c) JM Bergougniou

sources / 

Passage de Toulon à Alger 1839 sur un navire de la Marine Royale Cerbere

 Passage maritime de Toulon à Alger 1839 Cerbere  La conquête de l'Algérie débute par le débarquement de l'armée d'Afrique à Sid...