18 octobre 2025

Abordage du Bison par le Georges Leygues nuit du 7 au 8 février 1939 Framée Brennus

Abordage du Bison par le Georges-Leygues février 1939





L'abordage du Bison' par le Georges Leygues a fait dix-huit victimes 

LES CIRCONSTANCES DE L'ACCIDENT

L'abordage du contre torpilleur « Bison » par le croiseur « Georges-Leygues » que « L'Ouest-Eclair » relatait hier a malheureusement des conséquences plus graves que celles qui avaient été tout d'abord annoncées. Aux trois morts s'ajoutent 15 disparus dont le sort ne laisse aucun espoir. Sur la liste funèbre de ces 18 victimes, nous relevons les noms de nombreux marins appartenant à la région de l'Ouest qui, une fois de plus, paye un lourd tribut à la défense maritime.

« L'Ouest-Eclair s'incline devant la douleur des familles éprouvées par ce deuil et leur exprime ses condoléances émues.

Il faut remonter à l'année 1902 pour retrouver l'équivalent d'un drame de la mer aussi tragique dans le sens des abordages que celui qui s'est produit le 7 février 1939. dans les eaux finistériennes. 


Le cuirassé Brennus coupait en deux au cours de manœuvres navales, en Méditerranée, la Framée, commandée par l'héroïque lieutenant de vaisseau de Mauduit du Plessis, de Lanester, près Lorient, qui refusait la bouée qu'on lui tendait pour la passer à un quartier-maître, alors que lui, préférait s'engloutir avec son bâtiment. 

Ce matin nous avons assisté à un événement maritime qui compte parmi les plus' poignants, l'arrivée dans les eaux lorientaises du contre-torpilleur Bison, qui depuis plus de 30 heures, admirablement soutenu par les courageux équipages des remorqueurs de Lorient et de Brest, naviguait dans les circonstances les plus difficiles à une toute petite allure.



Les avaries du « Georges- Leygues »

Les avaries subies par le Georges Leygues semblent légères et ne sont guère apparentes. Il a eu cependant quelques tôles abimées à l'avant et quelques memorures déformées. De petites rentrées d'eau s'étaient déclarées aussitôt après l'abordage.

L'ancre tribord a été arrachée. Le croiseur devra passer en cale sèche pour y subir des réparations et une visite complète. Il est probable qu'il sera conduit samedi dans le bassin n° 8 à Laninon.



Le croiseur a cueilli une pièce au « bison et son armement Des tôles du Bison étaient demeurées accrochées à bâbord avant du croiseur. à peu de distance de son étrave. D'autre part. à l'extrémité de la plage avant était amoncelé un tas de ferraille provenant également du Bison. On pouvait reconnaitre parmi les tôles et les débris divers, la cabine de goniométrie et la pièce n° 2 de 138 m/m du contre-torpilleur avec son masque de protection.

Un membre de l'équipage du Georges-Leygues, que nous avons pu joindre dans l'après-midi, nous a déclaré que le croiseur, en abordant le Bison à tribord avant, à hauteur de la pièce no 2, avait, de son étrave, littéralement coupé en deux le contre-torpilleur et cueilli au passage, sur sa plage avant, la pièce n° 2 du Bison et son armement composé de 15 hommes qui se trouvaient au poste de combat. Ceux-ci, avant d'avoir eu le temps de réaliser ce qui leur arrivait, s'étaient trouvés sur le pont du Georges tenues.

Au moment de l'abordage, le pont du croiseur s'était, en effet, présenté à la hauteur de la plate-forme de la pièce du Bison. Tous ses hommes étaient miraculeusement indemnes.



De bonne heure ce matin la direction du port de Brest a envoyé le ponton-mâture Atlas pour décharger, sur un chaland, la pièce de 138 m/m et toute la ferraille provenant du Bison, qui se trouvait sur le Georges Leygues.

Mardi soir, à 15 milles dans le SudEst de Penmarch, la 21 flotille de torpilleurs conduite par le contre-torpilleur Biaon portant la marque du contre-amiral Donval, se livrait à un exercice d'attaque de nuit, tous feux masqués, contre la 4' division de croiseurs conduite par le Georges Leygues portant la marque du contre-amiral Godfroy.

Les trois croiseurs se trouvaient en ligne de file et le Georges-Leygues était suivi du Montcalm et de la Gloire lorsqu'à 19 h. 20 ce fut au tour du Bison d'attaquer.

Le contre-torpilleur devait normalement passer à bâbord du Georges Leygues.

On manque de renseignements précis sur la visibilité qu'il y avait ce moment. Cependant, il est permis de penser qu'elle devait être suffisante pour effectuer l'exercice, puisque celui-ci ne fut pas décommandé. Mais il est possible que la visibllté ait été dissymétrique, c'est-à-dire différente pour les attaquants et les attaqués. comme cela arrive assez souvent en mer.

La commission d'enquête aura à élucider ce point important pour déterminer les responsabilités de la catastrophe.

Le Georges-Leygues n'aperçut le Bison qu'au moment où celui-ci se trouvait à environ 1.000 mètres de lui. Le contre-torpilleur avait une route qui était convergente avec celle du croiseur, c'est-à-dire que sa route était incitée d'une trentaine de degrés sur celle du Georges-Leygues.

Le croiseur vint aussitôt en grand de 25 à 30° sur sa droite et battit en arrière en même temps qu'il allumait tous ses feux de position et de route. Le Bison alluma également ses feux.

La ligne de croiseurs marchait à une vitesse moyenne de 15 nœuds et le contre-torpilleur devait avoir une vitesse analogue.

On n'est pas encore exactement fixé, à Brest. sur la manœuvre que fit, de son côté, le Bison pour éviter l'abordage.

Celui-ci se produisit presque Instantanément. Le Georges-Leygues heurta le Bison à tribord avant, à hauteur du poste des seconds-maîtres, sur l'avant de la passerelle, et sectionna l'avant du contre-torpilleur, comme un rasoir couperait une pomme.

Les opérations de sauvetage

Si le Georges-Leygues n'avait pas manœuvré à temps, la catastrophe eut été encore beaucoup plus grave, car le Lison aurait été atteint en son milieu. La manœuvre du croiseur a donc été efficace. L'avant du contre-torpilleur, complètement détaché du reste du bâtiment, devait flotter environ une heure et demie, car, en raison de l'exercice de combat, toutes les cloisons étanches avaient été fermées au préalable. Cette partie du Bison commença par chavirer, puis se coucha sur bâbord et en arrière.

Le Georges-Leygues mit immédiatement toutes ses embarcations à la mer qu'elle éclaira de ses projecteurs. Tous les bâtiments qui participaient à l'exercice arrivèrent également peu après sur les lieux et coopérèrent aux opérations de sauvetage. Dix-huit hommes qui se trouvaient encore dans l'avant du Bison, devenu épave, appelaient au secours et ils furent tous recueillis dans les embarcations.





Le Bison est construit à l’arsenal de Lorient entre 1927 et 1930, il mesure 128,50 m de long, 11,69 m de large et 4,70m de tirant d’eau pour un déplacement de 2700 t. Ces navires particulièrement fins et élégants, taillés pour la haute mer sont parfaitement conçus pour leurs missions d’escorte, de protection et d’appui feu. D’une puissance de 64 000 cv, ces contre-torpilleurs sont très rapides, le Bison atteint la vitesse record de 40 nœuds lors de ses essais.

Le Bison est doté d’une puissance de feu remarquable avec 5 pièces de 138 mm, 4 pièces anti-aériennes de 37 mm, 4 mitrailleuses de 20 mm (2x2), et 6 tubes lance-torpilles de 50 mm (3x2).

Le Bison est admis au service actif le 15 avril 1930 et affecté à Brest. Il sera tour à tour endivisionné à la 6e DCT (Division des Contre-Torpilleurs) en 1932, puis à la 4e DCT en 1933, à nouveau à la 6e DCT en 1934. 
En 1938 il effectue une croisière en Adriatique et au Moyen Orient.

https://envelopmer.blogspot.com/2021/02/labordage-du-bison-par-le-georges.html 


16 octobre 2025

FREMM AQUITAINE équipage B mission grand nord OTAN NATO Norvège Tromsø

FREMM AQUITAINE équipage B mission grand nord





Le 11 août dernier, la frégate multi-missions (FREMM) Aquitaine quittait Brest pour une mission de deux mois en Atlantique Nord. Cette mission consistait à patrouiller dans une zone stratégique marquée par des tensions croissantes, notamment au Nord-Est de l’Europe, et y renforcer la posture dissuasive et défensive de l’OTAN. 

Près de deux mois après son départ, la FREMM Aquitaine s’apprête désormais à retrouver son port base. 

Dès les premiers jours, l’équipage a conduit une séquence opérationnelle exigeante à un rythme soutenu. Cette phase intense a été suivie d’une escale à Tromsø permettant de renforcer les liens entre les forces armées françaises et norvégiennes.



La FREMM s’est ensuite intégrée au Carrier Strike Group 12 (CSG 12) de l’US Navy, constitué autour du porte-avions nucléaire USS Gerald R. Ford et du destroyer USS Winston S. Churchill. Aux côtés du bâtiment de commandement et de ravitaillement (BCR) Somme, également intégré au groupe aéronaval, l’Aquitaine a bénéficié de ravitaillements en combustible et matériels, lui permettant de durer sur zone. Dans l’escorte du porte-avions l’Aquitaine a pu participer à différentes actions bilatérales avec les américains : exercice d’enquête de pavillon impliquant les équipes de visite (VISITEX croisés), échanges de marins (CROSSDECK), et exercice de défense aérienne (ADEX).



Cette coopération étroite a renforcé les liens entre les marines française et américaine. Elle témoigne également de la complémentarité des moyens alliés et de la capacité des deux marines à opérer conjointement dans des environnements exigeants.

Après huit semaines de mission et une ultime escale dans les îles Féroé, la frégate a repris la mer en direction du golfe de Gascogne pour participer à VOLFA, l’exercice majeur de l’Armée de l’Air et de l’Espace. L’Aquitaine s’apprête désormais à regagner son port base où elle pourra se préparer à ses futures missions.

Sources :

https://www.defense.gouv.fr/marine/actualites/atlantique-nord-retour-mission-fregate-multi-missions-fremm-aquitaine


15 octobre 2025

SNA De Grasse prise d'armement pour essais Cherbourg 10 octobre 2025

SNA De Grasse prise d'armement pour essais Cherbourg 10 octobre 2025


⚓🇫🇷 Naval Group a lancé aujourd’hui à Cherbourg le De Grasse, 4ème sous-marin nucléaire d’attaque (SNA) de classe Suffren, qui est sorti de son chantier de construction pour être transféré vers le dispositif de mise à l’eau.



Quatrième bâtiment du programme Barracuda, piloté par la Direction générale de l'armement (DGA) et qui vise à remplacer progressivement les SNA de classe Rubis de la Marine nationale, son transfert est une étape clé qui précède la mise à l’eau du sous-marin prévue en 2026.


💬 « Je salue l’investissement et les compétences mis en œuvre par nos équipes, celles de TechnicAtome, de la DGA, du CEA, de la Marine nationale, ainsi que de tous nos partenaires. Le franchissement de cette nouvelle étape est une démonstration du savoir-faire de la filière industrielle navale française qui œuvre avec fierté au service de nos forces armées. » - 

Pierre Éric Pommellet, Président-Directeur Général de Naval Group- 



 

Un renouveau stratégique pour la Marine nationale



Avec le lancement des essais du De Grasse, la France confirme la montée en puissance de son outil naval. Ce bâtiment, positionné à Cherbourg pour ses premières vérifications techniques, constitue la quatrième unité du programme Barracuda. Il s’ajoute aux Suffren, Duguay-Trouin et Tourville déjà livrés. Ces nouveaux sous-marins nucléaires d’attaque remplacent progressivement les unités de classe Rubis, mises en service dans les années 1980 et aujourd’hui en fin de cycle.


Le De Grasse se distingue par sa furtivité accrue, son armement renforcé et l’intégration d’innovations de pointe. Conçu pour opérer dans des environnements complexes, il répond aux exigences de la Défense moderne. Sa mise en service contribuera à renforcer la dissuasion et la liberté d’action de la France sur les mers, en garantissant un avantage opérationnel décisif face aux nouvelles menaces.



Le calendrier prévoit plusieurs mois d’essais avant la livraison définitive. Après la première divergence de sa chaufferie nucléaire, le sous-marin passera par une série d’évaluations à quai. Ces étapes seront suivies de navigations d’essai en mer, essentielles pour valider les performances et la sécurité du navire.

Le commandement du De Grasse est assuré par le capitaine de frégate Owen, à la tête de l’équipage bleu depuis mai 2025. Cet effectif sera ultérieurement complété par un équipage rouge, afin d’assurer la disponibilité permanente du bâtiment. L’arrivée à Toulon, port d’attache prévu en 2026, marquera l’entrée officielle du De Grasse en service actif et renforcera la capacité opérationnelle des forces sous-marines françaises.

14 octobre 2025

Sous-Marin Le Souffleur Abordage à Toulon entre Le Bonite et le Souffleur 1907 type Naïade

Sous-Marin le Souffleur 


Spécialement adapté à la garde de rades et de ports, les NAÏADE ont servi de 1905 à 1914 à Toulon, La Pallice, Dunkerque, Bizerte et Saïgon. Surnommés les Fritures, Emile Bertin les nomma les "Noyades" car ils connurent de nombreux incidents - accidents comme celui survenu à Toulon impliquant le Bonite et le Souffleur.


L'Ouest-Eclair 23-11-1907


- Le 22.11.1907 : en exercice au large de Toulon, en plongée, suite à une erreur de position du sous-marin BONITE , est abordé par ce dernier.

Dégâts importants sur les 2 sous-marins.

- Le même jour, alors qu’il était stoppé et que l’équipage examinait les avaries du premier abordage, est accidentellement abordé à nouveau par le sous-marin BONITE .








L'ABORDAGE DU BONITE ET DU SOUFFLEUR

Les résultats des travaux de la commission d'enquête

Toulon. 26 novembre.

La commission d'enquête sur l'abordage du Bonite et du Souffleur a terminé tes travaux ce soir.


L'Ouest-Eclair 25-11-1907


Après une nouvelle audition des commandants des deux sous-marins et une dernière visite au bassin où sont échoués les navires, le rapport général a été rédigé et adressé au ministre.

La commission a constaté que les avaries du Bonite sont peu graves, mais que le Souflleur devra être immobilisé pendant de longs mois.

On devra remplacer plusieurs tôles de la partie avant, qui ont été enfoncées et qui recouvraient le water-ballast. Le changement du kiosque qui a été écrasé s'impose également ainsi que le remplacement d'une aile du gouvernail de plongée.

-Cdt au 01.01.1910: LV KIRSCH Charles Edmond- Désarmé à Bizerte le 01.04.1913 et condamné le 27.03.1914.

- Vendu à la démolition le 10.10.1918 à Bizerte. Sa coque sectionnée en tronçons est utilisée comme flotteur pour la construction d’appontements en baie de Ponty.


Sous-marin lanct. 1903 Toulon

Toulon Lt. de vais. RAYNAUD

Lt. de vais. ROBILLOT 08/1905 / 06/1907

Déplact. 68 tx., Vitesse 8 n,

Armement :2 tubes lance-torpilles

Équipage : 5 hommes






L'Ouest-Eclair

AGASM

13 octobre 2025

Torpilleur Le Corsaire 1939 La Seyne sur Mer Forges et chantiers de la Méditerranée

 Torpilleur Le Corsaire

Une durée de vie éphémère pour ce navire, et si jamais vous avez une enveloppe du torpilleur Le Corsaire, je suis preneur d'un scan. 

Merci d'avance.


Le Corsaire est l’un des douze torpilleurs de classe Hardi construits pour la Marine nationale française à la fin des années 1930. Pendant la bataille de France, le navire navigue vers l’Algérie française pour éviter d’être saisi par les Allemands, bien qu’il soit encore en construction. Il a été rebaptisé Sirocco au début de l’année 1941, toujours en construction. Il a été achevé plus tard cette année-là et immédiatement placé en réserve. Le torpilleur était l’un des navires sabordés pour empêcher leur capture en novembre 1942 lorsque les Allemands occupèrent la France de Vichy. Le Sirocco a été récupéré par la Regia Marina (Marine royale italienne) et remorqué en Italie en 1943. Capturé par les Allemands après l’armistice signé par les Italiens en septembre, le navire a été sabordé par les Allemands à la fin de l’année 1944 et démoli plus tard.



Commandé le 24 mai 1937, le Corsaire a été construit par les Forges et chantiers de la Méditerranée dans leur chantier naval de La Seyne-sur-Mer. Il a été mis en chantier le 31 mars 1938 et lancé le 14 novembre 1939. Le navire était achevé à 82 % et dépourvu de ses canons lorsque les Français se rendirent le 22 juin. Néanmoins, le Corsaire rejoignit ce jour-là un convoi à destination d’Oran, en Algérie française. Après l’attaque de Mers el-Kébir menée par les Britanniques le 3 juillet contre les navires de la marine française, le Corsaire rejoignit son navire jumeau le Casque et ils atteignirent Toulon le 7 juillet.



Commandé le 24 mai 1937, le Corsaire a été construit par les Forges et chantiers de la Méditerranée dans leur chantier naval de La Seyne-sur-Mer. Il a été mis en chantier le 31 mars 1938 et lancé le 14 novembre 1939. Le navire était achevé à 82 % et dépourvu de ses canons lorsque les Français se rendirent le 22 juin. 

Néanmoins, le Corsaire rejoignit ce jour-là un convoi à destination d’Oran, en Algérie française. Après l’attaque de Mers el-Kébir menée par les Britanniques le 3 juillet contre les navires de la marine française, le Corsaire rejoignit son navire jumeau le Casque et ils atteignirent Toulon le 7 juillet.


Le 1er avril 1941, le Corsaire est rebaptisé Sirocco en mémoire du torpilleur du même nom coulé en 1940 lors de l’évacuation de Dunkerque. Il est rentré en service le 1er juillet, bien qu’il ait été placé en réserve. Lorsque les Allemands occupèrent la France de Vichy le 27 novembre 1942, le Sirocco fut sabordé par son équipage.


 Les Italiens le renflouèrent le 16 avril 1943 et le rebaptisèrent FR32. Le navire est remorqué le 10 juin à Gênes, en Italie, où il est capturé par les Allemands en septembre. Il y est sabordé une seconde fois le 20 octobre 1944 en tant que blockship et démoli ensuite.


10 octobre 2025

Passage de Toulon à Alger 1839 sur un navire de la Marine Royale Cerbere

 Passage maritime de Toulon à Alger 1839 Cerbere 


La conquête de l'Algérie débute par le débarquement de l'armée d'Afrique à Sidi-Ferruch le 14 juin 1830 commandée par le général de Bourmont, et s'achève en partie lors de la reddition formelle de l'émir Abdelkader au duc d'Aumale, le 23 décembre 1847. 

Bulletin d'embarquement 24-8-1839 par le CERBERE
Dès la prise d’Alger en 1830, les Français font main basse sur les terres arables. Durant la 1e décennie de la présence française en Algérie, cette mainmise s’opère de manière anarchique et dans un cadre limité, celui du Sahel d’Alger et de la plaine de la Mitidja. Des hommes d’affaires métropolitains, des fonctionnaires et des officiers font un trafic de terres abandonnées par les Arabes au moment de la conquête ou confisquées par la France. Parallèlement, le général Clauzel, commandant les troupes françaises en Algérie de 1835 à 1837, encourage une émigration d’ouvriers, venus de Paris mais aussi d’Allemagne, d’Espagne et d’Italie.

Entre 1830 et 1833 aucun service régulier n'était assuré de Marseille vers l'Algérie, seuls quelques armateurs et négociants effectuaient des voyages avec leurs navires à voiles vers cette nouvelle colonie, et les passagers devaient négocier avec eux le prix de la traversée.

-----Le port de TOULON, par contre, connait beaucoup d'animation.


-Dès les premières années de la conquête de l'Algérie, les "avisos" de l'État (bateaux à voile, à vapeur et roues à aube) effectuèrent de nombreux allers-retours au départ de TOULON, afin de transporter les militaires et leurs chargements.


-En 1832, la chambre de commerce demande au gouvernement de confier ces transports à l'armement commercial par contrat, c'était la première idée des services maritimes postaux modernes.
Le 11.8.1832 on annonce la mise en adjudication des services de bateaux à vapeur entre MARSEILLE et ALGER, BÔNE et ORAN, services à effectuer pour le compte du ministère de la guerre.

L'adjudication doit avoir lieu le 15.9.1832 mais la publication du cahier des charges soulève de la part du commerce de véhémentes réclamations et l'adjudication est ajournée.



-----Le gouvernement veut également créer des services ayant un objet exclusivement militaire et postal, et effectués par des navires de l'Etat. Pour bien marquer cette volonté, la tête de la ligne doit être TOULON et non MARSEILLE, les paquebots de l'Etat ne doivent transporter aucune marchandise du commerce,
mais encore aucun passager civil voyageant pour des motifs d'intérêts privés ne pouvait être admis à bord.


-Ce service entre TOULON et ALGER commence en mai 1833.

Il est effectué par des avisos à roues et à vapeur tel que le Nageur, le Souffleur, le Pélican, le Castor, le Sphinx et par deux plus petits vapeurs - le Rapide et le Ville du Havre. 
La marine royale les utilisent hebdomadairement pour le transport des dépêches et des passagers de l'Etat. 


Le Nageur

Le Nageur est mis sur cale à l'ancien arsenal le 31 août 1826. Son lancement qui a lieu 11 septembre 1827 s'effectue en présence de la dauphine de France, la duchesse d'Angoulême, fille du roi Louis XVI, ce qui démontre l'importance que les autorités accordent alors à la fabrication de ce petit navire. En 1829, ce dernier appareille pour la Méditerranée, mais s'y rend à la voile, et non en utilisant son système de propulsion à vapeur et ses deux roues, car les marins ne connaissent pas encore assez ce nouveau mode de propulsion pour être en totale confiance durant le voyage. Le 13 juin 1830, le bateau se rend en Algérie sous le commandement de l'amiral Duperré. Il fait alors partie de la flotte qui défend la plage de Sidi Ferruch et permet le débarquement des troupes françaises. Il reste ensuite en Méditerranée où il sert de paquebot-poste et effectue les liaisons France-Algérie. Il est désarmé en 1835 et rayé en 1838.

Les départs ont lieu tous les 8 jours, la durée de la traversée varie de 60 à 72 heures, les passagers de l'Etat, mal installés à bord, n'ont pas plus à se louer de la nouvelle organisation que le commerce de MARSEILLE, dont les correspondances acheminées via TOULON par malle poste subissaient des retards considérables ; les plaintes étaient unanimes tant à MARSEILLE qu'à ALGER.



Le Sphinx 
La corvette à roues le Sphinx fut le premier navire à vapeur de la Marine Royale dont les machines fonctionnèrent avec régularité. Construit à Rochefort, le Sphinx fut gréé en trois-mâts goélette et ses machines actionnaient deux roues à aubes.

Il rallia en juin 1830 l'escadre de Duperré devant Alger et assura la liaison à maintes reprises entre l'armée navale stationnée sur les côtes barbaresques et Toulon. En 1832, le Sphinx se rendit à Alexandrie pour remorquer le Luxor transportant l'obélisque destiné à la place de la Concorde à Paris.
Ce n'est qu'en avril 1833 que le convoi put se mettre en route et après une escale à Toulon, il arriva à Cherbourg et en baie de Seine au mois d'août.

A la fin de 1835, le Sphinx, basé à Toulon, fut affecté au service des transports entre la France et l'Algérie jusqu'en juillet 1845. Il se brisa alors par une brume épaisse sur les récifs du cap Matifou à l'est de la baie d'Alger, quinze ans après la prise d'Alger dont il avait porté l'annonce en France.


Marque de la Cie Bazin 


-De 1835 à 1839, la Cie BAZIN, pionnière des armements marseillais à vapeur, organise quelques voyages sur l'Algérie très réussis avec leurs vapeurs, le Pharamond et le Sully, puis le Tage.

-Le 23 janvier 1835, une première satisfaction fut cependant accordée au public : il fut décidé que les vapeurs de l'Etat pourraient recevoir jusqu'à 8 passagers civils en 2è classe et 10 en 3è classe. 

Ils n'étaient pas admis en 1è classe, celle-ci étant réservée aux officiers de l'armée et de la marine.

-La 2è classe consistait en un dortoir où l'on payait 105 F pour le passage ; 
la 3ème classe, c'était le pont : elle coûtait 42 F et il e nfut ainsi jusqu'en 1841.

Sources 

Les transports maritimes à Alger, en Algérie
PREMIÈRES LIAISONS MARITIMES AVEC L'ALGÉRIE  - Roger Dormoy

06 octobre 2025

remorqueur Appliqué Dakar 1940

 remorqueur "Appliqué" Dakar 1940

L’Appliqué est commandé aux Forges et Chantiers de la Gironde (FCG) à Bordeaux mais comme le Champion il n’est mis en service qu’à la fin 1938 avec plus d’un an de retard. Un temps il devait être basé à Lorient, il est finalement basé à Brest puis à Dakar durant la guerre de Pologne avant de revenir à Brest au printemps 1940. Il est toujours en service en septembre 1948.




L'Appliqué remorqueur de 600 tonnes

Le 30 mai 1936, le remorqueur Appliqué est ordonné pour les besoins du port de Lorient. Ceux sont les Forges et Chantiers de la Gironde qui sont attributaires du marché le 18 octobre 1936. Le climat bordelais ne lui est pas plus favorable qu’au Champion car l’Appliqué n’est lancé que le 4 mars 1938 alors qu’il aurait dû être présenté en recette le 13 octobre 1937 ! 



Son affectation avait entre temps changé : il sera désormais basé à Brest. Le 2 février 1939, il assiste le contre-torpilleur Bison qui avait été coupé en deux par le croiseur Georges Leygues dans un exercice nocturne. 



A la veille de la déclaration de guerre, il est déployé à Oran mais son affectation algérienne est de courte durée puisqu’il appareille d’Oran pour Dakar le 8 décembre 1939. L’Appliqué passe toute la guerre en AOF. Le 1er janvier 1949, très usé par son séjour dans les aux équatoriales, il est placé en Disponibilité Armé puis en RS « A » le 1er janvier 1953 sans jamais avoir été réarmé. 

Désigné pour Lorient, il est remorqué dans ce port où il arrive le 29 avril. Mouvement inutile puisque la Rue Royale suspend sine die tous les travaux de remise en état le 4 juin. Il est placé en RS « B » en octobre 1957 puis radié des Listes le 18 janvier 1958 et la coque Q 129 est vendue pour la démolition le 10 avril suivant.

Désigne pour le Centre de Sauvetage de Dakar par la DM 911 EMG/4 du 09/11/1939,


https://www.netmarine.net/forum/viewtopic.php?t=1772

https://atf40.1fr1.net/t4211-les-remorqueurs-en-1939


Santé Ile Longue Sous-Marin nucléaire Marine EAMEA Cherbourg Santé et longueur de banette

Santé Ile Longue Sous-Marin Des articles déjà anciens du Journal Ouest-France et du quotidien du médecin m'ont fait ressortir des photos...