03 mai 2021

Hôtel de la Marine place de la Concorde Paris ouverture 2021

Hôtel de la Marine place de la Concorde Paris



Photo JM Bergougniou

Le monument, en tant que témoin de plus de 200 ans d’histoire, vous invite à traverser les époques et à revivre certains événements majeurs, depuis l’Intendance de Marc-Antoine Thierry de Ville d’Avray à l’Occupation de Paris lors de la Seconde Guerre mondiale en passant par l’abolition de l’esclavage.

Photo JM Bergougniou

Elément central du bâtiment, l'escalier d'honneur est emprunté par tous les invités prestigieux qui viennent à l'Hôtel de la Marine, notamment lors des nombreux bals donnés tout au long du XIXe siècle.


La rue Royale - à droite l'hôtel de la Marine

Photo JM Bergougniou
Rien d'étonnant à ce que la Marine ait donc décidé de mettre son symbole sur la rambarde de l'escalier avec deux grands médaillons représentant une ancre marine, entrelacée de deux dauphins.


Pourquoi les dauphins symbolisent souvent la marine et les marins ? Explication grâce à la mythologie grecque ! Un jour, Dionysos, dieu du vin et de l'ivresse, prend un bateau pour se rendre sur l'île de Naxos. Il voyage incognito sous l'aspect d'un jeune mortel. Pendant la traversée, il surprend une conversation entre les marins qui projettent de le vendre comme esclave en Asie. Dionysos entre alors dans une colère folle, transforme les avirons en serpents, fait pousser une vigne prodigieuse qui envahit le navire, pendant qu'un son de flûte sorti de nulle part finit de terroriser les marins. La seule échappatoire pour eux est de sauter à la mer, vers une mort certaine. C'est alors que Poséidon, dieu de la mer, intervient à la rescousse des malheureux et les transforme en dauphins. Sauvés, ils sont depuis en charge de venir en aide aux naufragés.


Photo JM Bergougniou

Siège de l’état-major de la Marine de 1789 à 2015, ce monument emblématique de la place de la Concorde va s’ouvrir au public prochainement. Après quatre ans de travaux pour une très belle restauration.

Photo JM Bergougniou
À la tête du Garde-Meuble royal, on trouve un intendant. Officier de la Maison du Roi, il est logé sur place, dans des appartements luxueux, représentatifs de sa fonction.


Aménagés dès 1765 par Pierre Elisabeth de Fontanieu, les appartements de l’intendant sont remodelés à partir de 1786 par Marc-Antoine Thierry de Ville d’Avray. Ils sont un exemple de l’appartement idéal, tel qu’il était perçu à la fin du siècle des Lumières, disposant a minima d’une antichambre, d’une chambre et d’un cabinet.


Photo JM Bergougniou
Les appartements de l'intendant sont situés à l’est, au premier étage, « l’étage noble », donnant actuellement sur la place de la Concorde et la rue Saint-Florentin.
Transformés au fil de années en fonction des occupants des lieux, ils comprennent aujourd’hui :


● Au nord, les appartements de Thierry de Ville d’Avray : une antichambre, une chambre, le cabinet d’audience et le cabinet des bains.

Photo JM Bergougniou
● Au sud, la chambre de Madame Thierry de Ville d’Avray.

● Les deux appartements sont reliés entre eux par les pièces de réception : salon et salle à manger.

● Sur cour, la chambre de Pierre Elisabeth de Fontanieu ainsi que le cabinet des glaces et le cabinet doré installés par l’intendant.



Photo JM Bergougniou

La place Louis XV, actuelle place de la Concorde, doit sa création à la volonté de la Ville de Paris d’édifier une statue à la gloire du roi Louis XV en 1748.
Pour mettre en valeur cette statue équestre commandée à Edmé Bouchardon, l’idée d’une place à la gloire du roi, sur le modèle de la place Vendôme et de la place des Vosges, fait son chemin


Après l’édification des plans et le lancement des travaux d’aménagement de la place, il est temps de trouver une affectation pour les deux palais situés au nord de la place.
Photo JM Bergougniou
C’est en 1765 que l’on décide d’installer le Garde-Meuble royal, institution en charge du mobilier du roi, dans le palais le plus à l’est (entre l’actuelle rue Royale et la rue Saint-Florentin), le futur Hôtel de la Marine. Censé, dans un premier temps, n’occuper qu’une partie du bâtiment, le Garde-Meuble finit par investir l’entièreté du lieu en 1767.
Pierre-Elisabeth de Fontanieu, intendant à la tête du Garde-Meuble, en profite pour faire aménager l’Hôtel pour répondre pleinement aux besoins de son administration : lieux de stockage, ateliers, appartements de fonction, galeries d'exposition, lieu de vie également avec sa chapelle…





Photo JM Bergougniou

La façade se décompose comme suit :
au niveau de la rue : un soubassement à arcades permet la circulation des Parisiens.


de chaque côté, deux pavillons d’angle tracés selon l’utilisation de dimensions symboliques pour en faire un parfait exemple d’architecture académique et de référence à l’Antiquité. Ils sont tous les deux surmontés de frontons triangulaires sculptés représentant la Magnificence et la Félicité publique. Elles sont l’œuvre de Guillaume Coustou et Michel-Ange Slodtz.
la partie centrale est marquée par une loggia avec une colonnade rappelant les péristyles antiques. Les 12 colonnes crantées sont surmontées de chapiteaux corinthiens.



Photo JM Bergougniou
Durant près de vingt-cinq ans, le Garde-Meuble et son intendant, Pierre-Elisabeth de Fontanieu puis Marc-Antoine Thierry de Ville d’Avray, vont occuper le palais.

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Dès le début de la Révolution, le roi Louis XVI quitte Versailles pour Paris.
Toutes les administrations de l’État présentes à Versailles doivent donc regagner la capitale.
Mais un obstacle de taille se dresse : où les installer à Paris ? Le ministère de la Marine, avec à sa tête le comte de La Luzerne et Jean-Baptiste Berthier, s’installe dans le palais abritant le Garde-Meuble en 1789.

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Dans un premier temps, la Marine occupe des espaces au deuxième étage et à l’ouest du premier étage. Il lui faudra moins de 10 ans avant de pouvoir occuper le bâtiment dans son ensemble. C’est le début de deux siècles de présence de cette administration dans ce palais qui portera désormais le nom d’Hôtel de la Marine. Ce n’est qu’en 2015 que le ministère de la Marine quitte le bâtiment.
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Photo JM Bergougniou
Photo JM Bergougniou
Photo JM Bergougniou

Sur les murs, se trouvent les portraits d'amiraux célèbres de l'Ancien Régime :
Anne Hilarion de Costentin de Tourville : vice-amiral de Louis XIV ;
Jean Bart : corsaire issu d'une famille de marins renommés ;
René Duguay-Trouin : corsaire malouin au quatre-vingts combats ;
Abraham Duquesne : lieutenant-général des armées navales de Louis XIV ;

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Louis-Antoine de Bougainville navigateur et explorateur
                         Charles Louis du Couëdic : officier de marine ayant participé à la guerre d'indépendance des États-Unis ;
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Claude de Forbin : officier de marine français du Grand Siècle ; Jean-François de La Pérouse
: Capitaine de vaisseau et explorateur, il disparaît en mer en 1788 ;
Pierre-André de Suffren : vice-amiral célèbre pour ses nombreux exploits face à la Marine anglaise ;
Louis-René-Madeleine de Latouche-Tréville : officier de marine et homme politique pendant la Révolution française.


Photo JM Bergougniou


Photo JM Bergougniou

Dans la première moitié du XIXe siècle, les ministres successifs tentèrent de s'approprier l'ancienne galerie des meubles. Cette galerie servait, à l'époque du Garde-Meuble, à exposer les grosses pièces de mobilier au public. Elle était donc très large et peu pratique.

Après de nombreuses tentatives avortées, l'amiral Mackau, nommé ministre de la Marine en 1843, lança une grande restauration de cette galerie pour en faire un salon de réception et une grande salle à manger.

Photo JM Bergougniou
La décoration de ces pièces est grandiose : des panneaux blancs font ressortir des décors en bois sculptés et dorés. Les cheminées de part et d'autre de l'ensemble sont surmontées de glaces où se reflètent les lustres et les dorures du plafond.

Ces pièces seront un écrin parfait pour tous les événement de prestige organisés par l'État ou les ministres de la Marine tout au long des XIXe et XXe siècles.
Photo JM Bergougniou

Mais l’accès s’est refermé après la Révolution avec l’installation de l’état-major de la Marine, qui va y rester plus de 200 ans. Une continuité d’occupation qui s’est avérée « une chance » pour le CMN.

Photo JM Bergougniou

« Car la Marine, qui a modifié des pièces en salon d’apparat au XIXe, a seulement fait repeindre, sans rien détruire, les appartements de l’intendant du Garde-meuble ».

En retirant jusqu’à dix-huit couches de peinture accumulées au fil des ans, « nous avons pu retrouver celle d’origine, qui était protégée par un vernis ». Plutôt que « de tenter de refaire à l’identique, nous nous sommes attachés à remettre au jour, petit à petit, ces décors du XVIIIe cachés. L’ensemble a ensuite été restauré comme un tableau. »


Photo JM Bergougniou
Tous les médaillons sont identiques et surmontés d'une étoile sauf...
celui de Rochefort qui est inversé et surmonté du monogramme « N »
finement entrelacé du chiffre « 3 »,symbole de Napoléon III.
C'est grâce à ce détail que l'on peut dater la réalisation de ce décor
sous le Second Empire

Si on vous dit « marine », vous pensez « port » ? Ce sont bien les ports de guerre qui sont mis à l'honneur dans une galerie donnant sur la cour d'honneur dans un décor en bois sculpté datant des années 1867-1870. On retrouve donc, dans cette galerie à l'esprit « colonial », les cinq principaux ports de guerre de l'époque : Cherbourg, Brest, Lorient, Rochefort et Toulon.
Leurs noms sont écrits dans des médaillons dorés sur des panneaux en bois peints pour imiter l'ébène ou encore l'acajou.

02 mai 2021

TAAF Albatros Chizé balise surveillance des pêches 2021

Sud-Ouest TAAF Albatros balise et surveillance Chizé


Aux lecteurs assidus de Sud-Ouest, aux ornithologues charentais, aux philatélistes taafiens, aux marcophiles, aux lecteurs de blog, à Patrice - peintre - à René collectionneur médical et thérapeutique pour m'avoir fourni cette coupure de presse.

Avec la disparition du patrouilleur austral "L'Albatros", le besoin de contrôle des zones de pêche de la ZEE se fait toujours pressantes. De nouveaux albatros sont armés...



Des chercheurs de Chizé et La Rochelle pilotent des albatros pour espionner les pêcheurs dans les mers australes

Une équipe de l’unité mixte du Centre national de la recherche scientifique et de l’Université de La Rochelle, basée à Chizé, a eu recours à des albatros pour repérer les pêcheurs illégaux dans les mers australes. L'étude démontre qu'un tiers des bateaux y pêchent illégalement.


Plus du tiers du nombre de bateaux de pêche rencontrés par les oiseaux dans les eaux internationales des mers australes n’étaient pas déclarés. C'est la conclusion d'une étude menée par des chercheurs du CNRS et de La Rochelle Université qui ont eu recours à des albatros pour surveiller ces vastes étendues inhospitalières.
Ces géants des airs dont l'envergure peut atteindre 3,50 mètres peuvent parcourir d'immenses distances loin de toute terre.


On les scotche sur le dos des albatros. Sur les balises, il y a une antenne GPS qui donne la position de l'oiseau et une antenne radar. Quand les ondes radar qui viennent toucher la balise, ça enregistre la donnée. Toutes les informations sont transmises en direct,
-Alexandre Corbeau, doctorant université La Rochelle CNRS Chizé

Entre novembre 2018 et mai 2019, les albatros eux, ont pu patrouiller sans relâche sur plus de 47 millions de kilomètres carrés, permettant la "première estimation" du genre, selon le chercheur. Un peu à la manière de drones, mais sans besoin de les recharger et "l'intelligence en plus".


"Certains bateaux chinois ou espagnols s'approchent d'une zone économique et d'un coup il n'y a plus de signal. C'est qu'ils pêchent au bord"
-Henri Weimerskirch, chercheur au CNRS


Résultat de cette patrouille des mers aérienne, sur les 353 contacts radars établis pendant la campagne d'étude, "il y a jusqu'à 30% des bateaux qui n'ont pas leur système d'identification en fonctionnement". Navires qui ont donc toutes les chances de se livrer à une activité illégale dans ces régions par ailleurs peu fréquentées.

01 mai 2021

Bréguet ALiZE Aéronavale aéro porte-avions Br 1050 Louis Bréguet Villacoublay

Bréguet Br 1050 ALiZE 


Le Breguet Alizé, avion embarqué de sûreté, fut construit à la suite d'une demande de la Marine nationale dans les années 50. Prévu pour être un monoplace d'attaque équipé d'un système de propulsion combinant turboréacteur et turbopropulseur, il devint un triplace avec un seul turbopropulseur plus puissant, un radar de recherche maritime repoussant le moteur dans la partie arrière du fuselage.

Construit en 75 exemplaires pour la Marine et entré en service en 1959, le Bréguet Alizé à, au fil du temps, vue ses missions évoluer. Conçu à l'origine pour l'offensive anti-sous-marine, 



l'appareil s'est consacré par la suite principalement à la détection aérienne et de surface. L'avion entra, à la fin des années 50, en service dans trois flottilles. Au 1er janvier 2000 : 7 appareils étaient encore en ligne au sein de la 6F basé à Nimes-Garons.


Un programme de modernisation en 1980 mit en oeuvre le radar Iguane, plus efficace, le système de navigation Omega Equinox, un nouveau système de communication et un équipement de guerre électronique. De récentes modifications dans les années 90 améliorèrent encore les communications et apportèrent de meilleures capacités de brouillage et d'autres améliorations lui permettant de prolonger une activité largement étendue.

Alizé - Rochefort Anaman  -
photo JM Bergougniou


Avec l'arrivée de l'E2C Hawkeye, l'Alizé a été retiré du service actif au mois de septembre 2000. La cérémonie d'adieu à l'Alizé a eu lieu à BAN Nîmes Garons le vendredi 15 septembre 2000.

Alizé - Rochefort Anaman  - photo JM Bergougniou
La cabine –triplace- de l’Alizé est conditionnée, mais non pressurisée. Le pilote est à l’avant gauche, le navigateur à l’avant droit, l’opérateur radar est juste derrière, dans le sens contraire de la marche.
Un 4ème siège pouvait être disposé totalement à l’arrière de la cabine pour un moniteur radariste par exemple.


Alizé - Rochefort Anaman  -
photo JM Bergougniou
Une des particularités de l’Alizé est qu’il pouvait décoller des Foch et Clemenceau sans les catapultes, en utilisant simplement la longueur total du pont d’envol, et ce à une masse maximale de 7 tonnes. Cette particularité à été utilisée en condition opérationnelle en 1982 au large du Liban, lorsque les catapultes du Clemenceau sont tombées en panne.

PA Foch 

PA FOCH Alizé embarqué détail

Sur sa fin de carrière, l’équipement de l’Alizé n’étant plus adapté à la lutte anti-sous-marine (en tout cas à sa détection), l’appareil était surtout utilisé en tant que guet aérien (veille anti-surface), et appareil de guerre électronique (interception, brouillage, relais…).

Alizé - Rochefort Anaman  - photo JM Bergougniou

L a Société Breguet, pour ses différentes fabrications, dispose actuellement de trois centres : Villacoublay, Biarritz et Toulouse. Villacoublay, créé pendant la Grande Guerre, est le berceau de la société. 

C’est là qu’ont été construits des milliers d’avions portant le label célèbre, notamment les Br-14, les Br-19, les Br-27, etc. Fortement endommagé par les bombardements aériens lors du dernier conflit mondial, le centre, reconstruit après la Libération avec les moyens offerts à cette époque, est loin d’avoir retrouvé son lustre d’antan. Dans le cadre d’une opération de décentralisation, ses activités ont été transférées sur

les usines de province. 
Ses effectifs ont été considérablement réduits, et Villacoublay devient une sorte d’atelier expérimental à la disposition de la Direction technique principalement, laquelle y a une partie importante de ses bureaux d’étude et s’y livre à des travaux de laboratoire, de recherches, d’avant- projets, de soufflerie... Un autre centre est situé à Biarritz et comprend l’usine d’Anglet, dans les terres, ainsi que le hall de montage général sur le terrain de Parme. Enfin le troisième groupe se trouve à Toulouse avec l’usine de Montaudran et le hall de piste de Colomiers (Blagnac).


Alizé - Rochefort Anaman  - photo JM Bergougniou
Après l'abandon de l'avion d'attaque  Bréguet  
Br960 Vulture, il fut décidé de concevoir un avion de lutte anti-sous-marine à partir de la même cellule, qui avait montré ses qualités. Le  turboréacteur arrière du Vulture fut supprimé et remplacé par un radar escamotable, tandis qu'un turbopropulseur Rolls-Royce Dart  était installé à l'avant. Le fuselage fut largement modifié, notamment pour permettre d'installer un troisième membre d'équipage, ainsi que les ailes qui reçurent des nacelles encastrées sur les bords d'attaque.

Louis Bréguet
A la fin des années 1950, les commandes du Br 765   Sahara conduisent à la construction d'une usine à proximité de l'aéroport de Biarritz-Parme. La production des Br 1050 Alizé leur succéda rapidement.

Sources 
BNF Gallica

Anaman


Passage de Toulon à Alger 1839 sur un navire de la Marine Royale Cerbere

 Passage maritime de Toulon à Alger 1839 Cerbere  La conquête de l'Algérie débute par le débarquement de l'armée d'Afrique à Sid...