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Marine nationale.
Le régime sec se confirme
La Marine nationale va devoir réduire très sérieusement la voilure : c’est ce qui ressort du Livre blanc présenté demain aux parlementaires. Dans ces conditions, pas de salut pour DCNS sans l’export.
Le document de 180 pages est encore tenu secret mais le sort de la Marine semble être scellé dans ce Livre blanc : ce sera la rigueur, le régime sec. Certes, il manque encore les arbitrages financiers mais six Fremm devraient passer à la trappe, le programme des sous-marins nucléaires d’attaque Barracuda pourrait être étalé. Pas un mot dans le Livre blanc du second porte-avions. On parle simplement du « maintien d’un groupe aéronaval en mer, quand il est disponible ». Ce que l’on peut logiquement traduire par l’abandon du second porte-avions... Mais « c’est le Président qui décide ! », diront encore ceux qui veulent croire que ce n’est pas foutu...
11 Fremm au lieu de 17 Le Livre blanc se plonge dans la flotte de surface. Il estime à 18 le besoin et le nombre de frégates de premier rang, quand la cible initale était de 26... Le document ne précise pas le nombre de Fremm à construire. Mais, si l’on prend en compte les 5 frégates Lafayette et les deux Horizon,
on en déduit qu’il devrait y avoir 11 Fremm, ce qui est peu pour remplacer une flotte vieillissante. Le programme initial était de 17 unités pour 7 milliards d’euros. Les huit premières ont été commandées pour un montant de 3,5 milliards d’euros. Il y aura un délai de 13 mois entre la réalisation de la première frégate, construite à Lorient, et la seconde, les autres devant suivre au rythme d’une livraison tous les sept mois. C’est cet effet de série qui a fait des Fremm, des frégates compétitives, environ 100 millions d’euros de moins que les concurrentes allemandes. C’est ce qu’a expliqué Jean-Marie Poimbœuf, auditionné récemment par les sénateurs. Si l’on ralentit la cadence de livraison, l’addition grimpe de 10 à 15 % ! La situation de DCNS reste fragile, avait déclaré le P-DG au Sénat.
Jusqu’à 3.000 postes supprimés ! Le chiffre d’affaires devrait passer de 2,8 milliards d’euros en moyenne ces cinq dernières années à 2,6 milliards d’euros pour 2008-2009. « Pour rétablir sa rentabilité, DCNS a décidé de réduire son effectif d’environ 800 personnes, sur un effectif actuel de 13.000 personnes ». Pas de plan social, ce sont des postes qui ne seront pas remplacés, sur les trois ans à venir. Le Livre blanc ne devrait pas arranger les affaires de DCNS. Moins de frégates, ralentissement des programmes Fremm et Barracuda : le P-DG n’a pas caché au Sénat que cela se traduirait par des réductions d’effectifs « qui iraient jusqu’à 3.000 personnes ». Les sous-traitants seraient les plus touchés, les sites comme Lorient, Cherbourg et Indret les premiers concernés.
Regard vers l’export Il est clair que, pour DCNS, il n’y aura pas de salut sans l’export. Si DCNS réussit à décrocher des contrats, la maison pourra faire face à cette passe délicate. La Fremm pour le Maroc est sur les rails. Il y a des touches très sérieuses avec la Grèce (pour 6 Fremm), l’Algérie et l’Arabie saoudite.
Catherine Magueur
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