Du BSL RHÔNE au BSAM RHÔNE
Mis sur cale le 23 février 1962, le Rhône, a été lancé le 8 décembre 1962 et admis au service actif le 12 octobre 1964. C'est le deuxième d'une série de cinq bâtiments initialement destinés au soutien logistique d'une force navale, et désignés à l'origine « Bâtiment de Soutien Logistique » (BSL). L'appelation est devenue « Bâtiment de Soutien Mobile » (BSM) en 1985.
Initialement conçu en version « soutien de sous-marin », le Rhône était prévu pour accompagner un groupe de sous-marins. A cet effet :
- il disposait d'ateliers de réparation pour la mécanique, l'électricité et l'électronique,
- il était équipé pour le stockage, la manutention et la maintenance des torpilles en permettant d'assurer l'approvisionnement aux sous-marins rentrant de mission. Ses installations lui permettaient, en effet, d'embarquer de 44 à 60 torpilles selon les modèles. z
- il permettait, en outre, le logement des équipages de deux sous-marins. Aussi les locaux-vie et les installations sanitaires et hospitalières étaient-ils particulièrement développés pour un bâtiment de ce tonnage.
La dernière cérémonie des couleurs a eu lieu le 4 avril 1997. Le Rhône a été désarmé le 12 mai 1997.
La classe Loire ou bâtiments de soutien et d’assistance métropolitains (BSAM), nommés bâtiments de soutien et d’assistance hauturiers (BSAH) jusqu’en janvier 2019, est une classe de bâtiments sans artillerie de la marine nationale française, développée et produite par Kership, coentreprise créée en 2013 par Piriou (55%) et DCNS (45%).
Au cours de sa mission, le Rhône a parcouru plus de 6 000 nautiques et a navigué en zone glaciaire environ 3 semaines, en océan Arctique puis en mer de Barents, pour atteindre le 21 septembre dernier la ville de Tromso en Norvège.
Cette mission l'a amené dans des latitudes très élevées et rarement atteintes par les navires de la Marine nationale : le point le plus nord a été atteint à la latitude 82°27 N. L’équipage a ainsi développé ses savoir-faire et compétences à naviguer en eaux glacielles et en zone polaire. L’objectif était d’aguerrir les marins à évoluer dans des zones où les conditions d'environnement sont particulièrement hostiles et exigeantes.
L’équipage a eu la possibilité de tester la fiabilité de ses systèmes de navigation en hautes latitudes, d’effectuer une navigation précise entre les icebergs et fragments de banquise, et d’apprécier la géographie de ces zones polaires en étudiant la dérive des glaces.
Attachée au principe de liberté de circulation en haute mer dans le respect du droit maritime international, la France réaffirme, à travers ce déploiement, le caractère hauturier de sa marine, présente en tout temps, sur toutes les mers du globe.
Siégeant comme observateur au Conseil de l'Arctique, la France développe les initiatives civiles comme militaires lui permettant d'entretenir une connaissance de terrain de l'espace maritime arctique, dans lequel se nouent d'importants enjeux environnementaux, économiques et géopolitiques. La présence du Rhône en fait partie, tout comme la croisière inaugurale du brise-glace Commandant Charcot de la compagnie du Ponant, qui vient d'atteindre pour la première fois le pôle nord géographique et à bord duquel deux officiers de marine étaient présents comme observateurs.